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Critiques de S. A. Cosby (303)
La Colère

Whaou quelle claque !



Dans le sang, la sueur et le whisky, on déteste et on s'attache à Ike et Buddy Lee, personnages principaux et vieux rednecks homophobes bourrés de testostérones.



On commence avec l'enterrement de leurs deux fils, mariés et assassinés. On poursuit avec leur rage et leurs regrets. On cogne avec Buddy Lee, on égorge avec Ike. L’écriture est sensuelle et sombre, et aussi éloigné qu'on peut l'être de ces deux hommes violents, on se retrouve à trembler avec eux. De chagrin, d'incompréhension, de rage, de culpabilité, d'espoir.

Cosby parvient dès les premiers chapitres à nous embarquer dans cette quête de rédemption.



On découvre les deux fils par les souvenirs peu glorieux et les regrets des deux pères. On les voit juger eux-même leur homophobie et leur violence. La culpabilité poisseuse dans laquelle ils se débattent ramperait presque jusqu'à nos doigts à chaque page que l'on tourne.



Un roman noir vibrant d'émotions, saturé de haine et d'amour.



J'avais peur de mettre du temps à le lire, que ce soit trop dur. Il l'est mais bon sang, on le dévore !



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La Colère

Merci #netgalleyfrance et #sonatineeditions pour ce service presse !



Mon avis : Waouh !!! Foncez !



Une couverture sombre, et un roman qui l'est encore plus.

Perte, colère, culpabilité, homophobie, racisme, regret, rédemption, tout y est savamment développé.

L'écriture est captivante et émouvante.



Les personnages principaux, complètement antagonistes, forment un duo idéal.



Des points communs ?

Un passé lourd, des ex-taulards, une violence difficilement maîtrisable et un sacré sens de la répartie !

Loin d'être des pères parfaits. Rien ne les prédisposait à se rencontrer, et encore moins à se connaître et à s'apprécier.



Mais comment accepter les meurtres de leurs fils en n'ayant jamais accepté le fait qu'ils étaient gays ?

L'enquête piétine. Ravagés par leur chagrin, leur culpabilité, ils vont montrer jusqu'où un parent peut aller pour son enfant.

Cette expédition punitive est une nécessité, une thérapie. Dans cette Amérique ultra-conservatrice, leur cheminement commun va leur permettre d'évoluer.



Une vendetta formidable, une lecture brute, une évolution des personnages incroyable, des émotions à fleur de peau.



Seul petit bémol : des scènes d'action... un peu trop dingues (genre Red avec Bruce Willis)

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La Colère

Ike et Buddy Lee sont deux hommes que tout oppose : l’un est noir et propriétaire d’une jardinerie prospère, l’autre est blanc et vit dans un mobil home déglingué. Le jour où leurs fils, qui se sont mariés ensemble, sont tués, les deux vont s’associer pour retrouver les meurtriers. Retrouvant très vite leurs vieux réflexes de gang et d’anciens taulards, Ike et Buddy Lee cherchent aussi à renouer post mortem avec des fils dont ils n’ont jamais accepté l’homosexualité.

« La colère » est un excellent thriller qui vous balade sur les routes de l’Amérique profonde, celle qui vote Trump, porte des armes, celle où il fait meilleur d’être blanc que noir, celle où l’ultra conservatisme est la norme. Le duo qui se forme entre Ike, qui avait juré de ne jamais tomber dans la violence à nouveau, et Buddy Lee, qui a tout raté, est si savoureux qu’on l’imagine adapté au cinéma (il semblerait que cela soit le cas d’ailleurs !). On ne s’ennuie pas une seconde en suivant la quête éperdue de ces pères qui ont failli et qui cherchent le pardon et la rédemption.

Si vous cherchez un roman noir qui dépote, « La colère » de S.A. Cosby est pour vous !
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Les routes oubliées

 Un très bon roman très rythmé et aux personnages attachants à l'instar de Beauregard qui fait montre d'une grande lucidité, ne se trouve aucune excuse et est prêt à payer les conséquences de ses actes.

Un auteur à suivre et je lirai prochainement La colère.
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La Colère

Deuxième livre de cet auteur pour moi. Le premier m’avait beaucoup plu. J’avais donc acheté celui-ci aux quais du polar.

Cette fois-ci, j’ai vraiment adoré les thématiques de ce roman. Par contre, j’ai trouvé que c’était pas mal le même schéma que l’autre livre que j’ai lu de lui. Les personnages se ressemblent un peu aussi.

Je trouve dommage quand on voit tout de suite que le schéma sera le même.

Il m’en reste un a lire de lui, je vais voir si je ne peux pas l’emprunter et si c’est rebelote, je m’arrêterai avec cet auteur. À moins qu’il arrive a se renouveler un peu, là je relirai de nouveau.
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Les routes oubliées

Il est un auteur inomable qui a dit un jour que des histoires nous en avions tous à raconter, mais que le style n'arrivait qu'a quelques rares auteurs dans une décennie.

Celui-ci a commencé par le style tandis que son écriture renforce son sens de la formule.

Un auteur à suivre pour s'assurer qu'il poursuit sur la bonne voie du pinard qui en dit long sur la société qui laisse en marge ceux qui n'ont ni la bonne couleur ni le compte en banque pour sortir de leur condition.

Ceux qui hérite de l'adrénaline du risque et qui peinent à devenir un père, un époux, un ami.. fiable malgré leur volonté et les valeurs qu'ils voudraient appliquer



A suivre de très très près
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La Colère

J'aurais pu être une fan absolue de ce polar..

Deux pères voulant venger l'assassinat de leurs fils gays, mariés, pères d'une petite Arianna et heureux dans leur couple.

Dans un état où il est mal venu d'être noir, homo et... marié à un blanc.

Donc, ces deux pères Ike et Buddy Lee, on l'aura compris, l'un est noir et l'autre blanc, trimbalent un certain nombre de casseroles judiciaires et sont foncièrement homophobes (surtout Ike), comme il se doit en Virginie Occidentale.

À la mort de leurs fils, ils ont une révélation : l'homophobie c'est mal.

Et comme ils regrettent et culpabilisent d'avoir renié leurs rejetons car pourtant sous leur apparence de gros durs, qu'est-ce qu'ils les aimaient mais qu'est-ce qu'ils le répètent !!

Sans oublier le gang de bikers suprémacistes, tabasseurs de pédés et de négros (Hé !

Pas sur la tête ! Je me contente de retranscrire) et le riche homme d'affaire (je ne veux pas divulgâcher) aux ambitions politiques, réactionnaire, hypocrite et donneur de leçons qui se tape (évidemment...) un/une gentil.le (désolée, je m'y perds un peu) trans.

C'est l'origine de ces assassinats et ça va défourailler dans tous les coins.

Mais S.A. Cosby était-il obligé de nous asséner les regrets des pères tout au long de ce roman ?

Car, oui, merci, j'avais compris, comment ne pas être d'accord ?

Et à la fin c'était un peu pénible ce catéchisme woke.

Donc je n'ai pas été totalement convaincue et pourtant c'en n'était pas loin...
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Le Sang des innocents

Titus Crown, ancien agent du FBI, est le premier shérif noir à être élu dans le comté de Charon, Virginie. Le shérif est attendu au tournant, que ce soit par les notables racistes ou par les Noirs, qui le considèrent comme un traitre. Aussi lorsqu'un jeune noir tue un enseignant respecté par la communauté avant d'être lui-même tué par la police, Titus doit faire preuve de beaucoup de diplomatie pour mener la longue enquête déclenchée par ce double meurtre...

Un excellent polar de type "rural noir" : l'enquête est captivante et rythmée ; le shérif est extrêmement touchant et crédible dans sa volonté de faire éclater la vérité malgré ses propres fêlures et le contexte difficile. Car dans ce Comté rural les cicatrices laissées par la guerre de Sécession, l'esclavagisme et la ségrégation sont loin d'être refermées, le climat social est très tendu.

Un très bon moment de lecture, d'une rare intensité !
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Le Sang des innocents

Un pur roman noir qui nous vient du sud des Etats-Unis.



On y suit Titus Grown, ancien agent du FBI qui vient d’être désigné sheriff dans une petite ville de Virginie.

Or, dans les jours qui suivent sa prise de fonction, une fusillade éclate dans le lycée de la ville.

Le professeur le plus populaire est abattu par un jeune noir, lui-même tué

lorsque la police intervient.



Début des difficultés dans une région encore fracturée par la question raciale et religieuse.

Et début d’une enquête qui va réserver bien des surprises au sheriff.



Intrigue magistrale, doublée d’un regard lucide et d’une véritable radiographie de cette Amérique rurale et sudiste où les blessures raciales

ne sont pas refermées.



3e roman de cet auteur encensé par la critique et ses pairs, Stephen King et Denis Lehane qui à son propos a écrit : « Le roman noir a un avenir et cet avenir s’appelle S.A. Cosby ».



Auteur à découvrir…

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Le Sang des innocents

Une chronique de Yann, sur Aire(s) Libre(s)

– Je me demandais pourquoi personne n’était à leur recherche … Certains de ces corps sont là depuis plusieurs années. Alors pourquoi ? C’était des gosses, merde ! » Titus retira son chapeau et passa la main dans ses cheveux courts. « Parce qu’ils étaient noirs, répondit-il. Leurs proches étaient certainement à leur recherche, mais des gamins disparus qui ne sont pas blonds aux yeux bleus, ça n’intéresse pas les médias. – Pourquoi est-ce qu’il faut que vous rameniez toujours tout à ça, chef ? s’indigna Davy. – Regarde autour de toi », répliqua Titus.

S.A. Cosby est noir. Natif de la Virginie où sa famille vit depuis plusieurs générations, il parle dans ses romans de ce qu’il connaît, de ce que lui ou des proches ont sans doute vécu, ce racisme latent, quotidien, avec lequel les états du sud n’en auront sans doute jamais fini. S’il est en train de se faire un nom en tant qu’écrivain de polars ou de « noirs ruraux » comme certains aiment à le dire, il est avant tout un dénonciateur infatigable des pires travers de ses contemporains et n’hésite pas à mettre le doigt là où ça fait mal, sur les cicatrices jamais refermées de l’histoire de son pays. Troisième roman qu’il publie chez Sonatine, Le Sang des innocents succède aux Routes oubliées (2022) et à La Colère (2023). Pour être tout à fait honnête, il faut bien reconnaître que cette Colère ne m’avait pas convaincu du tout, tant le récit m’avait semblé à la fois prévisible et peu crédible. Très cinématographique dans son écriture et son découpage, le récit ne m’avait emballé à aucun moment. C’est donc peu dire que je ne partais pas très enthousiaste dans ce Sang des innocents.



Cosby n’a finalement eu besoin que de quelques pages pour me faire réviser la mauvaise impression que m’avait laissée La Colère. Après une brève présentation du comté fictif de Charon et un premier chapitre de mise en place, Cosby rentre dans le vif du sujet avec l’irruption d’un jeune noir armé dans un lycée de la ville. S’ensuivront presque 400 pages au cours desquelles le lecteur aura du mal à lâcher le récit. C’est à travers la mort de Spearman, prof adulé des élèves, et les révélations qui s’ensuivent que le récit prend une tournure certes plus classique, mais particulièrement efficace. Lancé sur la piste d’un tueur en série pédophile, le shérif noir Titus Crown va devoir faire face à la méfiance de certains de ses concitoyens et à la franche hostilité de ses opposants, nostalgiques de la guerre de Sécession et des états confédérés.

La suite de cette chronqie, sur Aire(s) Libre(s) :
Lien : https://aireslibres.net
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Le Sang des innocents

Un super polar au coeur de la Virginie profonde dans les années 2010. Un ancien flic noir est élu sheriff dans le patelin de Charon, là où les suprématistes sont légions. Le rythme du livre est haletant. Une fusillade a lieu dans le lycée, s'ensuit la découverte de corps d'enfants. Le sheriff mène l'enquête de front, nous embarque dans un périple sanglant. Ecriture foisonnante, dynamique. Il faut s'accrocher car il y a beaucoup de personnages mais ça vaut le coup.
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La Colère

14/2024



Second livre de cet auteur, et seconde claque magistrale :)



Dans ce roman, l'auteur utilise quelques ingrédients semblables aux routes oubliées : le comté de Road Hill, un homme au passé trouble (2 ici même!), un choix crucial pour basculer dans la noirceur du passé, et une chute en avant sans marche arrière possible...



Sauf que l'auteur ici fait 2 choses encore plus fortes que dans son premier roman : déjà il va plus loin dans la violence et les morts s'empilent, mais surtout il renforce son histoire au niveau des émotions et des sentiments en ajoutant des thèmes forts comme le racisme, l'homophobie et finalement toutes les discriminations encore en cours de nos jours dans les états du sud des États-Unis...



Roman noir, puissant, on est de nouveau complètement lié à nos deux antihéros qui ne peuvent plus faire marche arrière dans leur croisade lancée en la mémoire de leurs fils assassinés. C'est un auteur à la prose aussi belle et brutale qu'un David Joy ou un RJ Ellory, mais avec ses qualités propres et un vrai talent pour nous plonger dans un univers sombre noir et sans espoir... Coup de coeur 💞💞
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Le Sang des innocents

Chers amis lecteurs, bonsoir. Je viens vous parler de ma dernière lecture à savoir : Le Sang des Innocents de S.A. Cosby . Un roman noir au combien passionnant. L'auteur nous embarque dans une enquête qui ne nous révélera pas que le ou la coupable . Ce roman est beaucoup plus complexe que ça nous y reviendrons. Nous faisons la connaissance du sherif Titus Crown qui a était élu à Charon au sud des USA, un comté ou la vie s'écoule paisiblement en tout cas jusqu'à où une fusillade éclate dans un lycée. Jusque là rien de très original vu que c'est aux États-Unis. Même peut-être un poil caricatural . Ça a était ma première pensée pour être honnête. Par contre, au fil de ma lecture j' ai rapidement changé d'avis. Car le point de départ a savoir la mort d'un élève et d'un professeur va vite déboucher sur une autre investigation . Une fois la seconde enquête lancé L'auteur aborde sans détour des thèmes aussi fort que le racisme , la religion, le sens de la justice. Et malgré une société américaine qui n'a pas réussi à se débarrasser des ses vieux démons, notre sherif espère que malgré tout, un monde meilleur est possible. Une écriture fluide rythmée. Un roman qui sur la fin m'a énormément ému. Des personnages magnifiquement travaillés, chaqu'un avec ses joies et ses tourments. Une très belle découverte pour un excellent moment de lecture.
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Le Sang des innocents

J’ai découvert cet auteur l’année dernière dans le cadre du prix « nouvelles voix du polar » avec « Les routes oubliées » que j’avais adoré. Il était donc évident pour moi de découvrir son tout nouveau roman et même si je l’ai un peu moins apprécié que le précédent, ça n’en reste pas moins une excellente lecture, une lecture coup de poing.



Titus Crown ne va pas avoir la tâche facile, il est le premier shérif noir à avoir été élu à Charon County et son élection va créer beaucoup de dissensions au sein de la population. Même si l’esclavage a été aboli depuis de nombreuses années, le racisme est toujours bien d’actualité et c’est à celui qui fera le plus de bruit pour se faire entendre.



Titus qui est pourtant resté dix ans au FBI va être confronté à une enquête glauque, sordide. Les découvertes vont s’enchainer et il faut avoir l’estomac bien accroché. Titus, personnage charismatique au passé torturé et qui souhaite par-dessus tout être un homme exemplaire et digne de son insigne va peu à peu douter de ses capacités à résoudre cette affaire.



L’ambiance de ce roman est pesante, lourde d’histoire et d’un passé encore trop présent dans les mémoires. Entre drogue, violence, racisme et fanatisme religieux, l’auteur nous dépeint à merveille l’ambiance de la Louisiane actuelle. La plume est incisive et l’auteur ne nous épargne rien.



Ce qui pour moi fait la force de ce roman c’est clairement le personnage de Titus, on s’y attache très rapidement (un peu comme Beauregard dans Les routes oubliées). Un personnage fort, fier, sans aucune concession sur la morale mais aussi fragilisé par un passé douloureux et la perte de sa mère de laquelle il était très proche.



Un roman coup de poing, une enquête haletante, un personnage central inoubliable, voilà pour moi la recette d’un excellent roman.

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Le Sang des innocents

On dirait le Sud,

Le temps dure longtemps.

Nous sommes dans le Sud des Etats-Unis, le temps y dure longtemps puisque nous sommes dans un pays où l’on fête encore les « héros » confédérés, où l’on aimerait bien se balader avec une cagoule blanche de temps en temps, où la religion a une place prépondérante dans la vie et les relations entre les êtres. C’est dans ce Sud-là, à Charon, qu’un homme, noir, Titus Crown, est contre toute attente élu shérif. Alors que Titus lutte pour se faire accepter et respecter, une fusillade éclate dans le lycée de la ville. Un ancien élève abat le professeur préféré de la communauté, avant de tomber sous les balles de la police. Une enquête est ouverte et se complique très rapidement avec la découverte de secrets que chaque personne impliquée tente de cacher. La situation de plus en plus explosive oblige Titus à lutter sans relâche pour apaiser les tensions, calmer les différents clans et accessoirement résoudre l’enquête.



J’ai eu un formidable coup de cœur l’an passé pour « La Colère », le deuxième roman de S.A. Cosby, ce coup de cœur est répliqué ici pour son nouvel opus, « Le Sang des Innocents ». Le roman précédent dénonçait l’intolérance (racisme et homophobie), ici le racisme est toujours un thème majeur et il est rejoint par une réflexion sur les autres travers de la société américaine (communautarisme, violence, religion) : c’est à nouveau brillant. L’enquête policière pourrait passer en second plan tant la narration sociale est intéressante, elle ne l’est pas pour autant, l’enquête est menée tambour battant et la lecture est très addictive ! C’est donc un grand oui pour ce nouveau roman et pour les éditions Sonatine qui nous réservent toujours de belles découvertes !



Vous pourrez découvrir « Le Sang des Innocents » dès le 11 janvier en librairie, et « La Colère » sort en format poche à la même date. Foncez !
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Le Sang des innocents

Titus Crown est le shérif de Charon, ville du Sud des USA. Premier noir à ce poste, il fait la fierté de son père mais pas l'unanimité au sein de la population. Les blancs jugent ses actes avec mépris et il a perdu la confiance des noirs, qui le pensent à la solde des premiers. Tensions raciales, drogue, fanatiques de l'armée confédérée... Le contexte est explosif et Titus tente, tant bien que mal, d'honorer son étoile par un travail juste pour les habitants de Charon.

Ce qui reste de quiétude vole en éclats le jour où un jeune noir, Latrell, pénètre dans son ancien lycée pour abattre le prof préféré de tous, M. Spearman, avant d'être lui-même abattu par les forces de l'ordre. Défense ? Bavure ? Règlement de compte ? Charon devient une poudrière et l'enquête de Titus va révéler des secrets bien sombres.



L'auteur réussit un coup de maître avec ce récit profond et dynamique sur une bourgade du Sud semblable à tant d'autres et pour laquelle les opinions du passé semblent s'être figées dans le temps. Ce sujet a été maintes fois écrit, et dans des styles et des genres littéraires différents, mais l'auteur parvient à le revisiter avec brio.



Titus est un shérif torturé mais lucide, tourmenté mais profondément humain et altruiste. Ce personnage permet de conjuguer judicieusement action et réflexion plus profonde sur l'équilibre précaire du Sud. Autour de lui se cristallisent les relations complexes de personnages divers, citadins ou ruraux, noirs ou blancs, athées ou croyants, ultra-conservateurs ou libéraux, avec pour toile de fond une histoire faite de sang et des larmes, d'espoir et de rancœur.



L'intrigue est captivante. Avec ses rebondissements, ses impasses et ses faux-semblants, elle nous trimballe de bout en bout du roman.



L'ambiance pesante est formidablement restituée, les dialogues sont parfaits, l'écriture est intense, à la fois fluide et envoûtante. L'auteur offre un roman âpre, sombre, collant et humide, haletant et rude.



Bilan :

Gros coup de cœur pour ce roman exceptionnel, dont l'auteur est vanté par Dennis Lehane himself.

Sans nul doute un succès de cette rentrée littéraire d'hiver 2024 ! Foncez !



Merci à NetGalley et Sonatine pour la découverte de ce roman.
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Les routes oubliées

Cette lecture donne le ton dès le début, l'écriture est très rapide et visuelle, on entre tout de suite dans la vie de Beauregard (Bug) et dans le milieu des voitures et des courses automobiles.



Derrière ce décor de mécanique et très masculin, se cache les failles et les histoire des personnages donnant à ce thriller un côté psychologique. Bug est partagé entre sa famille, son passé et la réalité qui le pousse à faire un choix qui ne correspond pas à ce qu'il voudrait faire mais qu'il est obligé de faire pour sauver les siens de la déroute financière qui les menace. de ce choix, on comprend que l'atavisme paternel est dans ses gènes, malgré le fait qu'il veuille une vie rangée, son passé et son hérédité le ratrappent quand même.



L'auteur réussit ici avec brio à réunir le dynamique et le côté psycho.
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La Colère

La colère est celle de deux pères, un noir, Ike Randolph, et un blanc, Buddy Lee Jankins. Le premier est une force de la nature, qu'il a rageuse par ailleurs, et le second est un maigrichon dont le corps est fatigué par des années d'alcool, et secoué par une toux qui lui coupe parfois le souffle. Mais il n'empêche qu'il a la même rage. Si Ike est noir, il est quand même celui des deux qui vit dans un confort matériel enviable. Il a bâti son entreprise de jardinerie, acquis une forme de respectabilité à la sortie de ses années de prison. Ex tueur pour un gang, il ne dissimule pas le tatouage des Blacks Gods qui le désigne comme appartenant à ceux qui ont survécu à l'enfermement par l'ultra violence. Buddy Lee, quant à lui, vit dans un mobil home crasseux, divorcé depuis des lustres de son unique amour, la mère de son fils unique, Derek. Si son passé judiciaire semble moins lourd que celui de Ike, il n'empêche qu'il a lui aussi une sacrée expérience de taulard.



Si il ne fait pas bon être noir en Virginie, être homosexuel n'est pas non plus un fleuve tranquille, surtout si, comme le fils de Ike, Ishia, s'ajoutent la couleur de peau et le mépris de son propre père. Dereck et Ishia s'aimaient, ils avaient une petite fille, et ils ont tous les deux été exécutés d'une balle dans la tête, à la sortie d'un bar. L'enquête de la police ne mène nul part. Les deux hommes menaient une vie tranquille, l'un journaliste, l'autre pâtissier. Leurs amis ne semblent rien savoir, et répugnent, en tant que gays, à coopérer avec les autorités. L'homosexualité, si elle ne semble pas être à l'origine du meurtre, est cependant la cause de la colère des pères qui ne l'ont jamais acceptée. Ils ne sont pas venus au mariage et se rencontrent pour la première fois à l'enterrement. La colère, ils la retournent alors contre eux même, trop tard pour être des bons pères, pour rattraper les silences, les mauvaises blagues et le mépris, les années de distance affective, de gêne et de rejet.



Il leur reste la colère et une irrépressible soif de vengeance contre les meurtriers pour exutoire de la leur, et comme ceux ci sont liés à un club de bikers, ça canarde sec. Ces deux pères là, ce sont des rambos lancés à toute vitesse dans un quatre quatre pourri, et comme ils ne savent pas où ils vont, ils sèment des dommages collatéraux à tout va, ce dont ils se moquent comme de leur premier meurtre. Ils zigouillent ce qui leur tombe sous la main, et l'arsenal jardinier de Ike, serpe et brouilleur de compost se révèlent être peu écologiques. Même si le duo grince un peu, la culture raciste sudiste de Buddy Lee n'étant pas toujours du meilleur effet, ils vont, brouillons, ne reculant devant aucun traquenard. Il faut dire que leurs adversaires ne sont pas non plus des perdreaux de l'année, pressés par un mystérieux commanditaire dont on comprend qu'il est prêt à tout pour que sa sexualité "déviante" reste un secret très bien gardé.



L'intrigue, une sorte de course poursuite à l'aveugle est tout sauf claire, foutraque même, mais elle prend de l'épaisseur et de l'intérêt dans le rapport des pères à l'homosexualité de leur fils. Cependant, toute rédemption étant impossible, impossible le retour en arrière, le "comment j'aurais dû aimer", ce méa culpa échappe à toute mièvrerie sentimentale. Ike et Buddy sont de bout en bout des personnages sombres, qui ne cherchent pas à minimiser leur culpabilité, Ike avait honte d'Ishia, il ne pouvait le regarder, accepter la main de son fils dans celle de Derek. Buddy incitait Derek à redevenir "normal" à coup de plaisanteries mal à propos, l'incitant à retrouver sa virilité ...



L'épopée de la vengeance tourne parfois au grand guignol, les scènes de fusillades écrites à la Tarantino, parfois lassantes, mais il reste deux personnages, perclus de rage, explosive mais pas salvatrice. Les flashs narratifs sur la problématique du genre et de l'orientation sexuelles sont particulièrement pertinents, logiques et cohérents avec la rage des pères et leur impuissance.
Lien : https://aleslire.wordpress.c..
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Les routes oubliées

Auteur américain primé de polars, S.A Cosby est traduit pour la première fois avec "les routes oubliées" qui se déroule en Virginie. C'est l'histoire de Beauregard, noir Américain marié et papa fou de voiture qui tente de mener une vie normale, sans structure parentale réelle, après la case maison de redressement. Difficile de rester sur le droit chemin et de se faire oublier des infréquentables lorsque l'on passe sa vie au même endroit et que la tentation est grande. Un résumé guère engageant au départ mais une écriture totalement captivante avec ce héro qui en a sous le pied autant que ses bolides en ont sous le capot et que l'on est obligé d'adorer. Une histoire prenante, qui va à cent à l'heure. Attention, ça secoue et c'est génial. Une sacrée plume.
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La Colère

Un roman noir qui dresse un état des lieux sans concession d'une Amérique rurale où se côtoient homophobie, racisme, pauvreté et délinquance. Attention ! Certaines scènes de violence peuvent heurter les plus sensibles !



Après le succès de son premier thriller intitulé "Les Routes oubliées", l'auteur américain S. A. Cosby publie ici son second roman policier "La Colère". Je remercie @SonatineEditions et @NetGalleyFrance de m'avoir permis de découvrir cet auteur que je ne connaissais pas encore.



La scène se passe en Virginie-Occidentale. Deux pères de famille se rendent à l'enterrement de leur fils respectif qui s'étaient mariés et avaient une petite fille de trois ans. Ike Randolf, le père d'Isiah, est noir tandis que Buddy Lee Jenkins, le père de Derek, est blanc. Isiah et Derek ont été assassinés d'une balle dans la tête à bout portant...



Alors que tout les oppose, les deux pères vont s'allier pour retrouver le meurtrier de leur fils et les venger. Animés par un sentiment de culpabilité, car tous deux n'ont jamais accepté l'homosexualité de leur fils, ils vont transformé cette culpabilité en colère viscérale, utilisant la violence comme exutoire.



Même si les deux personnages principaux sont assez caricaturaux, ce duo de choc fonctionne bien. La violence d'Ike, le grand noir costaud, est contrebalancé par l'humour facétieux de Buddy Lee, le petit blanc malade.alcoolique. L'intrigue est prenante et les chapitres assez courts permettent d'avancer rapidement dans l'histoire sans aucun temps mort. Le rythme est trépidant, ce qui rend la lecture addictive.



Le thème des droits des LGBTQIA+ est abordé avec finesse grâce au portrait psychologique assez complexe des deux pères. Leur mentalité évolue au fils des pages et ils deviennent de plus en plus tolérants. Au début de l'intrigue, ils sont animés par un sentiment de vengeance en partant à la recherche de Tangerine, la fille qui a causé indirectement la mort de leur fils respectif.



Mais, en la retrouvant, ils découvrent qu'elle aussi, en tant que transsexuelle, est une victime du gang des "Sang Pur". Ils décident alors de la protéger afin de mettre fin au cercle vicieux de la violence.... à leur façon !
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