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Citations de S. J. Watson (270)


L'odeur d'essence, lourde et suave. J'ai une douleur dans le cou. J'ouvre les yeux. Tout près je vois le pare-brise mouillé embué par ma respiration, et au-delà des lumières au loin, vacillantes, floues. Je réalise que j'ai somnolé un moment. Je suis appuyée contre la fenêtre, la tête bizarrement tordue. La voiture est silencieuse, le moteur coupé. Je regarde par-dessus mon épaule.
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Je suis descendue du trottoir. Un bruit de freins. Une voiture s'est arrêtée dans un grand crissement de pneus. Une voix d'homme, étouffée, émise derrière une vitre.
Dégage! Espèce de connasse!
J'ai levé les yeux. J'étais au milieu de la rue, une voiture à l'arrêt devant moi, son conducteur hurlant de fureur. J'ai eu une vision, moi-même, le métal contre l'os, qui se plie, qui cède, puis la glissade sur le capot, ou sous les roues, d'une voiture, la chute, puis étendue, une masse emmêlée, la fin d'une vie détruite.
Est-ce que cela pouvait être si simple? Une seconde collision mettrait-elle fin à ce qui avait été déclenché par la première, toutes ces années auparavant? J'ai l'impression d'être morte depuis vingt ans, mais est-ce là que tout ceci doit finalement aboutir?
A qui manquerais-je? A mon mari. A mon médecin, peut-être, même si pour lui je ne suis qu'une patiente. Mais il n'y a personne d'autre. Mon cercle peut-il s'être réduit à ce point? Mes amis m'ont-ils abandonnée, l'un après l'autre? Comme je serais vite oubliée, si je mourais.
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Parce que je n'ai pas de mémoire. Selon Ben, selon le médecin que j'ai vu cet après-midi, quand je vais dormir, la nuit prochaine, mon esprit va effacer tout ce que je sais aujourd'hui. Tout ce que j'ai fait aujourd'hui. Je vais me réveiller demain matin comme ce matin. En pensant que je suis toujours une enfant. Que j'ai devant moi toute une vie de possibilités, de choix.
Ensuite, je vais découvrir, à nouveau, que je me trompe. Mes choix ont déjà été faits. La moitié de ma vie est derrière moi.
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Mon nom est Christine Lucas. J'ai quarante-sept ans. Je suis amnésique. Je suis assise ici, sur ce lit inconnu, en train d'écrire mon histoire, vêtue d'une nuisette en soie que l'homme qui se trouve au rez-de-chaussée - qui me dit être mon mari, et s'appeler Ben - m'a apparemment achetée pour mon quarante-sixième anniversaire. La pièce est plongée dans le silence et la seule lumière est celle de la lampe posée sur la table de nuit, une douce lueur orangée. J'ai l'impression de flotter, suspendue dans un nuage de lumière.
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La chambre à coucher est étrange. Inconnue. Je ne sais pas où je me trouve, ni comment je suis arrivée ici. Je ne sais pas comment je vais rentrer à la maison.
J'ai passé la nuit ici. J'ai été réveillée par une voix de femme - au début, j'ai cru qu'elle était dans le lit avec moi, puis j'ai compris qu'elle donnait des informations, qu'elle sortait d'un radio-réveil - et, quand j'ai ouvert les yeux, je me suis découverte ici. Dans cette chambre que je ne connais pas.
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Un silence, puis Claire a dit :
— Est-ce qu'il t'avait déjà frappée avant ?
Je n'avais aucun moyen de le savoir. Peut-être que oui. Il était possible que notre relation ait toujours été ponctuée d'injures. Mon esprit a vu en un éclair une image de Claire et moi en train de manifester, tenant des pancartes faites maison : Droits des femmes – Non à la violence conjugale. Je me suis rappelé que j'avais toujours considéré avec le plus grand mépris les femmes qui se retrouvaient avec des hommes violents et qui ne les quittaient pas. Elles étaient faibles, me disais-je alors. Faibles et stupides.
Était-il possible que je sois tombée dans le même piège ?
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Je regarde les pots alignés sur l'allée, prêts à recevoir des plantes. Tout est bien rangé, propret. Pas du tout une maison d'où on aurait envie de s'enfuir. Mais qu'est-ce qu'il en sait ? Qu'est-ce qu'ils en savent, tous ?
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Les patients souffrant d’amnésie comme la vôtre ont tendance à faire ce que nous appelons « confabuler ». Comme les choses autour d’eux paraissent n’avoir aucun sens, ils se sentent obligés d’inventer des détail. Sur eux et sur les gens qui les entourent, ou sur leur passé, sur ce qui leur est arrivé. On pense que c’est dû au désir de combler les trous dans la mémoire.
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Mon journal m’appelait. Pendant le repas, je me suis demandé si je pourrais écrire avant ma toilette, en me lavant je me suis demandé si je devais feindre une migraine et écrire.
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Tu crois que je ne suis pas désolé de ce que j'ai fait ? Je le suis chaque jour. Je te vois si ahurie, si perdue, si malheureuse. Parfois je reste allongé dans le lit. Je t'entends te réveiller. Et tu me regardes, et je sais que tu ne sais pas qui je suis, et je sens la déception.
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Le froid me donne un coup de fouet et je réussis à ne pas trébucher. J’agite l’écran éclairé du portable en criant ; cette fois, j’ai de la chance. La voiture ralentit et finit par s’arrêter ; puis une grande silhouette apparaît. Je pense instantanément aux femmes que j’ai filmées dans les rues, aux mystérieux véhicules qui s’arrêtaient à côté d’elles dans le noir, aux ombres énigmatiques à l’intérieur qui parfois voulaient leur faire du mal.
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Pas loin d’ici, il y a des adolescents qui font la queue devant des boîtes de nuit, les filles ne portant pas grand-chose de plus que leur maquillage, une jupe courte, des talons et un petit haut au-dessus du nombril. Les garçons ont plus de chance avec leur tee-shirt et leur jean, mais pas beaucoup plus. Je les imagine très bien, j’ai peut-être même fait partie de leur bande, autrefois, frissonnant non pas à cause de la température, mais de l’excitation de la soirée qui s’annonçait.
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J’essayai de voir les choses du bon côté. J’étais indemne. Haletante, mais vivante. Mes doigts agrippés au volant saignaient abondamment ; ma peau me brûlait à cause du froid. Il fallait que je fasse quelque chose. Je ne pouvais pas parcourir la distance à pied, mais je ne pouvais pas non plus rester éternellement assise dans ma voiture. Et l’obstacle qui m’avait envoyée dans le décor était toujours là.
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Je ne dois pas m’endormir. Je le sais, c’est évident. On en connaît tous, des histoires de ce genre. Où des gens qui sont prisonniers finissent par ne plus essayer de s’enfuir. Ils cèdent à l’épuisement et ferment les yeux. Le corps lâche. Ils meurent.
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Lorsqu’elle est revenue à elle, elle était incapable de communiquer son nom, son adresse, son lieu de naissance et elle affirme ignorer totalement comment elle s’est retrouvée dans cette petite ville côtière.

Elle est extrêmement angoissée, terrifiée devant les visages nouveaux, et fait preuve de réticence à parler. Les médecins n’ont repéré aucune blessure et, selon la police, rien ne suggère une piste criminelle.
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Elle se voit de loin, comme si elle figurait dans un documentaire. Elle est couchée là, dans le noir, les yeux ouverts, les lèvres bleues. On la trouvera demain matin, congelée. Cela ne serait pas si mal.

Mais… non. Elle ne va pas mourir ici, pas comme ça. L’énergie lui revient, une décharge d’adrénaline, et elle se remet debout à grand-peine. Elle marche doucement, un pied après l’autre, puis recommence, encore et encore, jusqu’à ce qu’enfin elle parvienne au carrefour, qu’elle examine d’un regard fiévreux. Elle tremble, même si elle n’éprouve pas de peur. Elle ne ressent rien. Elle pose son sac à dos par terre, puis tend le bras, le pouce dressé.
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Elle ne voit rien d’autre que la route, elle n’entend que le sifflement de sa respiration sèche et le croassement des mouettes qui plongent en piqué. Pas le moindre bruit laissant supposer qu’elle est poursuivie, pas un cri, pas un aboiement de chien. Elle est en sécurité, se dit-elle. Elle peut s’apaiser, cesser de courir, marcher. C’est fini.
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Je crois que parfois, la force du lien dépend moins du temps qu'on a partagé que des épreuves qu'on a traversées.
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L'addiction est une maladie patiente ... Elle attendra toute ta vie, s'il le faut. N'oublie jamais ça.
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J'ai confiance en Ben et, en même temps, je n'ai pas confiance en lui. Il est parfaitement possible d'exister en entretenant simultanément deux points de vue opposés, en oscillant de l'un à l'autre.
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