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Citations de Sabine Sicaud (92)


Le Chemin De L'Amour.

Amour, mon cher Amour, je te sais près de moi
Avec ton beau visage.
Si tu changes de nom, d'accent, de cœur et d'âge,
Ton visage du moins ne me trompera pas.
Les yeux de ton visage, Amour, ont près de moi
La clarté patiente des étoiles.
De la nuit, de la mer, des îles sans escales,
Je ne crains rien si tu m'as reconnue.
Mon Amour, de bien loin, pour toi, je suis venue
Peut-être. Et nous irons Dieu sait où maintenant?
Depuis quand cherchais-tu mon ombre évanouie?
Quand t'avais-je perdu? Dans quelle vie?
Et qu'oserait le ciel contre nous maintenant?
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Ne regarde pas si loin, Vassili, tu me fais peur.
N’est-il pas assez grand le cirque des steppes ?
Le ciel s’ajuste au bord.
Ne laisse pas ton âme s’échapper au-delà comme un cheval sauvage.
Tu vois comme je suis perdue dans l’herbe.
J’ai besoin que tu me regardes, Vassili.
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Sabine Sicaud
C'est à l'heure où les parfums
Se dégagent un à un
Des géraniums trop lourds
Et des verveines froissées,

Qu'un papillon de velours,
- Comme une fleur de pensée -
Quitte les parterres d'ombre.
Dans le ciel, une fleur sombre.

N'allume pas, toi qui sais,
La lampe aux clartés perfides,
Vois, le paon de nuit dévide
Son fil en zigzags muets.

N'allume pas, toi qui sais,
Laisse la chambre dans l'ombre,
Une fleur dans le ciel sombre ...

Fin du poème "Le papillon de nuit"
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Sabine Sicaud
A l'heure où les chemins se taisent,
Levant ton capuchon, tu ne nous craindras plus !

Brun et doré, sur le talus,
Tu t'épanouiras, en coupole si ronde,
Si large que la lune en marche - une seconde -
S'arrêtera pour te frôler de son doigt blanc. La nuit
Se fera douce autour de toi, bleue et profonde.
Mignonne hutte de sauvage - table ronde
Pour les rainettes dont l'oeil jaune et songeur luit,
Mon cèpe ! tu ne seras plus un clou dans l'herbe verte,
Mais un pin-parasol dans l'ombre où se concertent
Les fourmis qui, toujours, s'en vont en longs circuits ;
Tu seras une belle tente, grande ouverte,
Où les grillons viendront chanter, la nuit ...

Fin du poème "Le petit cèpe"

Note : Ce poème gagna la deuxième Médaille d'Argent au Jasmin d'Argent de 1924.
Sabine n'avait que dix ans lorsqu'elle écrivit ce poème.
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Sabine Sicaud
Tu voulais garantir les coccinelles ?
Il fait beau. Tu seras, jeune cèpe, une ombrelle,
L'ombrelle en satin brun d'un roi de Lilliput !
Ne te montre pas trop, surtout ... Le chemin bouge ... chut !
Fais vite signe aux coccinelles !

Extrait du poème "Le petit cèpe"
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DOULEUR, JE VOUS DÉTESTE

                              L’Honneur de souffrir
                                      Anna de Noailles
  
  
  
  
Douleur, je vous déteste ! Ah! que je vous déteste !
Souffrance, je vous hais, je vous crains, j’ai l’horreur
De votre guet sournois, de ce frisson qui reste
Derrière vous, dans la chair, dans le cœur…

Derrière vous, parfois vous précédant,
J’ai senti cette chose inexprimable, affreuse :
Une bête invisible aux minuscules dents
Qui vient comme la taupe et fouille et mord et creuse
Dans la belle santé confiante – pendant
Que l’air est bleu, le soleil calme, l’eau si fraîche !

Ah! « l’Honneur de souffrir » ?… Souffrance aux lèvres
                                                 sèches,
Souffrance laide, quoi qu’on dise, quel que soit
Votre déguisement – Souffrance
Foudroyante ou tenace ou les deux à la fois –
Moi je vous vois comme un péché, comme une offense
À l’allègre douceur de vivre, d’être sain
Parmi les fruits luisants, des feuilles vertes,
Des jardins faisant signe aux fenêtres ouvertes…
(…)
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Sabine Sicaud
VOUS PARLER ?


Vous parler ? Non. Je ne peux pas.
Je préfère souffrir comme une plante,
Comme l’oiseau qui ne dit rien sur le tilleul.
Ils attendent. C’est bien. Puisqu’ils ne sont pas las
D’attendre, j’attendrai, de cette même attente.

Ils souffrent seuls. On doit apprendre à souffrir seul.
Je ne veux pas d’indifférents prêts à sourire
Ni d’amis gémissants. Que nul ne vienne.

La plante ne dit rien. L’oiseau se tait. Que dire ?
Cette douleur est seule au monde, quoi qu’on veuille.
Elle n’est pas celle des autres, c’est la mienne.

Une feuille a son mal qu’ignore l’autre feuille.
Et le mal de l’oiseau, l’autre oiseau n’en sait rien.

On ne sait pas. On ne sait pas. Qui se ressemble ?
Et se ressemblât-on, qu’importe. Il me convient
De n’entendre ce soir nulle parole vaine.

J’attends – comme le font derrière la fenêtre
Le vieil arbre sans geste et le pinson muet…
Une goutte d’eau pure, un peu de vent, qui sait ?
Qu’attendent-ils ? Nous l’attendrons ensemble.
Le soleil leur a dit qu’il reviendrait, peut-être…
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Ah ! Laissez-moi crier…


Extrait 2

Les gens ? Vous ne savez donc pas comme ils sont loin
Comme ils existent peu, lorsque vous supplicie
Cette douleur qui vous fait seul au monde ?
Avec elle on est seul, seul dans sa geôle.
Répondre ? Non. Je n’attends pas qu’on me réponde.
Je ne sais même pas si j’appelle au secours,
Si même j’ai crié, crié comme une folle,
Comme un damné toute la nuit et tout le jour.
Cette chose inouïe, atroce, qui vous tue,
Croyez-vous qu’elle soit
Une chose possible à quoi l’on s’habitue ?

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Sabine Sicaud
La Rose Bleue.

Et moi je songe au bleu de la sauge des bois,
aux bouquets ronds que brodaient, en couronne,
d’adorables myosotis, un brin fanés;
aux bluets des vastes champs blonds à moissonner;
aux pervenches d’avril, aux clochettes d’automne;

au muscari, qu’aigrettent des saphirs;
au bleu d’insecte bleu des bourraches velues;
aux gentianes dans les herbes chevelues. . .

Je songe à tous les yeux qui s’ouvrent pour offrir
tous les tons bleus de l’eau, de l’air, des pierreries :

au bleu de l’aconit, à la douceur fleurie
du lin candide, au regard clair du romarin. . .

à ce reflet de mer qu’ont les yeux des marins
et les houppettes des chardons le long des côtes. . .

Je songe à la chanson qui se chante à voix haute
ou si discrètement dans le creux des fossés. . .
Je songe à vous, je songe à vous, ô chanson bleue,
qui chantez en de pauvres cœurs et les bercez!

Je vous revois, jardinets de banlieue
avec ces visages de fleurs qui font penser
à des enfants dans une chambre; je vous vois,
fenêtre à l’ombre où l’on cultive une jacinthe. . .

Et vous, champs de Harlem, brumes où tinte
le carillon d’autres jacinthes; bleu de toits
drapés d’une glycine; poudre fine
d’un épi de lavande au soleil des collines,

matins bleus, pays bleus, je vous reconnais bien,
d’ici, rien qu’aux parfums du vent qui passe. . .
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Sabine Sicaud
La Rose Bleue.

Je ne te connais pas, rose qui n’est pas rose,
Ni couleur de soleil, ni de rouge velours,
Ni d’un blanc de petite nonne, et qui me cause
Une anxiété vague, étrange rose.

Je ne te connais pas, je te sais quelque part,
Chez le fleuriste en vogue − à l’abri d’une serre −
Ou dans un parc trop beau comme avivé de fards
Et de sources factices − quelque part

Où l’abeille elle-même hésite, un peu craintive.
Jardiniers trop savants, que n’ont-ils fait déjà!
« L’églantier qui tendait vers moi ses branches vives,
Qu’en ont-ils fait? » dit l’abeille craintive.

Qu’en ont-ils fait? » dit la cétoine au bonnet vert.
Et l’Amour nu, sur sa colonne, en pénitence,
Dit: « Qu’ont-ils fait de ce tendre univers
où librement des fleurs jonchaient les chemins verts? »

Qu’ont-ils fait, qu’ont-ils fait de toi rose des haies?
Trop somptueuse ou trop pâle soudain,
Chaque printemps déjà tu nous semblais moins vraie
dans la miraculeuse fête des jardins. . .

Et te voici du bleu convenu des turquoises,
du bleu des hortensias bleus, des lotus bleus,
des ciels trop bleus sur des porcelaines chinoises. . .
Te voici bleue, ô rose bleue! et fausse un peu

Comme des yeux qui mentiraient, de beaux yeux lisses,
larges et fiers, baignés d’azur. . . et juin se glisse
dans le petit cœur frais des roses d’autrefois!...

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N'oublie pas la chanson du soleil, Vassili.
Elle est dans les chemins craquelés de l'été
dans la paille des meules,
dans le bois sec de ton armoire,
si tu sais bien l'entendre.
Elle est aussi dans le coeur du criquet.
Vassili, Vassili, parce que tu as froid, ce soir,
Ne nie pas le soleil.
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Sabine Sicaud
Dans le ciel, une fleur de fève,
Qui tourne et vole et cabriole ...
Flocons passant en farandoles
Que la brise soulève ...

Ailes s'ouvrant comme des yeux,
Papillons blancs, papillons bleus,
Qu'attire l'odeur des corolles ...
Fleurs qui volent et cabriolent !

Gais feux d'artifice lancés
Dans la campagne, sur les haies ;
Saphirs et rubis des futaies
Par un coup de vent dispersés ...

Dans le ciel, une fleur de fève.

Poème "Les papillons de jour"
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Sabine Sicaud
Dans le ciel, une fleur sombre
Va silencieusement ...
Petite barque ramant,
Avion planant dans l'ombre.

Extrait du poème "Le papillon de nuit"
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Sabine Sicaud
Où ? Quand ? Sur quel chemin faut-il l'attendre
Et sous quels traits la reconnaîtront-ils
Ceux qui, depuis toujours, l'habillent de leur rêve ?
Est-elle dans le bleu de ce jour qui s'achève
Ou dans l'aube du rose avril ?

Extrait du poème "La paix"
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Sabine Sicaud
"O beau tunnel, soyez béni d'être en roseaux !
Vous êtes la chapelle verte des oiseaux ;
L'allée où, comme une princesse japonaise,
Je me promène sous des palmes, en rêvant.

Pour moi, vos feuilles sont de gais poissons vivants,
Des éventails de soie au long manche de jade,
L'aigrette que portait au front Shéhérazade ;
Les oriflammes d'un cortège, les rubans
De la houlette qu'un berger en satin blanc
Oublia hier sous vos arcades.

Extrait du poème "L'allée de bambous"

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Sabine Sicaud
Va, je te reconnais, jeune cèpe des bois ...
Au bord du chemin creux, c'est bien toi que je vois
Ouvrant timidement ton parapluie.
A-t-il plu cette nuit sur la ronce et la thuie ?
Déjà, le soleil tendre essuie
Les plus hautes feuilles du bois ...

Extrait du poème "Le petit cèpe"
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Sabine Sicaud
Une enfant

La vierge, dans l’allée, a filé sa quenouille
afin que chaque page ait un signet flottant.
Vous qui lisez, le front penché, dans une chambre,
ne sentez-vous donc pas qu’au seuil froid de novembre
tout ce maroquin neuf et ces parchemins d’or
sont faits pour que, ce soir, on traduise, dehors,
uniquement, les strophes du platane ? Automne,
guilloché de soleil, broché d’insectes jaunes,
plein de miel et de grains, et de cette odeur forte
que promène le vent du sud, de porte en porte;
Automne, qui donc pourrait croire aux feuilles mortes,
croire, ce soir, à la tristesse de la mort ?
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Au milieu des plantes fragiles

qu’une vitre épaisse défend

plusieurs boutons pointent, fragiles,

un premier cocon vert se fend.
p. 59
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La main des dieux, tu peux refuser de la prendre.
La main du mendiant, tu peux aussi.
Toutes les mains qui frôleront la tienne, tu peux les oublier.
La main de ton ami, ferme les doigts sur elle, et serre-la si fort que le sang de ton cœur y batte avec le sien au même rythme.

(Feuilles de carnet)
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Ah ! Laissez-moi crier…


Extrait 3

Cette douleur, mon Dieu, cette douleur qui tue…
Avec quel art cruel de supplice chinois,
Elle montait, montait à petits pas sournois,
Et nul ne la voyait monter, pas même toi,
Confiante santé, ma santé méconnue !
C’est vers toi que je crie, ah ! c’est vers toi, vers toi !
Pourquoi, si tu m’entends n’être pas revenue ?
Pourquoi me laisser tant souffrir, dis-moi pourquoi
Ou si c’est ta revanche et parce qu’autrefois
Jamais, simple santé, je ne pensais à toi.
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