AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Sam Savage (189)


Scientifiquement, nous savons que le « but » de la vie humaine, comme de toute vie, c’est la reproduction et la mort. Ce que nous ne savons pas, que nous ne voulons pas savoir, c’est que, sous un vernis de bonheur insouciant, nos vies individuelles ne sont là pour rien d’autre que la reproduction et la mort, elles n’ont pas d’autre raison d’être, nous ne sommes sur terre que dans ce but. Le problème est que cette vie de reproduction et de mort, si on en mesure l’intérêt à l’aune des critères et des normes de sens d’une culture ne serait-ce qu’à moitié civilisée, n’en a aucun ; elle est absurde, complètement inutile, et stupide.
Commenter  J’apprécie          20
D'un simple plaisir illicite assimilable à tant d'autres, la mastication de papier est bientôt devenue une manie, dotée de ses impératifs propres, puis une addiction, une faim mortelle dont la satisfaction était si délicieuse que j'hésitais même souvent à me jeter sur la première mamelle libre.
Commenter  J’apprécie          20
Au bord des larmes, j'ai immediatement accolé les mots SOLITUDE et AME SOEUR au nom de Jerry. Je comprenais enfin qu'il avait tout bonnement besoin du gros panier en fil de fer sur le devant de son velo pour porter son enorme desespoir et que son oeil en coin ne fixait que le neant de l'existence humaine ainsi que l'infini du temps et de l'espace (...)
Commenter  J’apprécie          20
Je crois toujours que tout est éternel,mais rien ne dure jamais.En fait rien n'existe jamais plus qu'un court instant,sauf ce que nous gardons en mémoire.
Commenter  J’apprécie          20
Je n'ai jamais eu de courage d'un point de vue physique, ou d'une toute autre manière d'ailleurs, et j'ai toujours eu du mal à affronter la pure bêtise d'une vie ordinaire qui ne serait pas devenue une histoire, d'où ce besoin précoce de me rassurer avec l'idée ridicule que j'avais vraiment une Destinée.
Commenter  J’apprécie          20
A vrai dire, je mourais surtout d'envie de bondir hors du Trou à Rats pour aller embrasser frénétiquement ses chaussures. Si j'avais cédé à la tentation il aurait été profondément ému et m'aurait emmené avec lui en partant. Il est intéressant de constater combien notre réserve d'illusions est sans fond. Que penserait vraiment Norman si un rat apparaissait de sous son coffre-fort pour venir se coller à ses chaussures? Dans le monde réel, il y a des fossés qui ne peuvent être comblés.
Commenter  J’apprécie          20
J'ai également permis à des gens de se rencontrer. J'ai invité Baudelaire sur le radeau de Jim et Huckleberry Finn. Ca lui a fait le plus grand bien. (p. 55)
Commenter  J’apprécie          20
Je pars parce que je m'ennuie, parce que j'ai peur, parce que je suis triste. Et surtout parce que mes plaisanteries ne me font plus rire. Quand j'y repense, je me demande même si elles n'ont jamais été drôles, ou si c'est mon rire qui m'a fait croire à leur drôlerie.
Commenter  J’apprécie          20
C'est bizarre comme les manies les plus irritantes de personnes qu'on aime peuvent sembler attendrissantes lorsqu'elles ont disparu, les personnes, je veux dire.
Commenter  J’apprécie          20
Si vous êtes seul, je crois que ça aide d'être fou, tant que vous n'en faites pas trop.
Commenter  J’apprécie          20
Il m'a toujours manqué une case, mais cela ne fait pas de moi un fou pour autant.
Commenter  J’apprécie          20
J'aime toutes les histoires. J'aime l'idée de progression, de début, de milieu et de fin. J'aime la lente accumulation d'éléments et de compréhension,les paysages brumeux de l'imaginaire, les promenades labyrinthiques, les pentes boisées, les étangs réfléchissants, les revirements tragiques et les quiproquos comiques.
Commenter  J’apprécie          20
Si des études littéraires servent à quelque chose, c'est bien à appréhender le funeste.
Commenter  J’apprécie          10
J'avais toujours imaginé que si, d'aventure, j'écrivais un jour l'histoire de ma vie, la première phrase en serait saisissante : quelque chose de lyrique à la Nabokov, "Lolita, lumière de ma vie, feu de mes reins" ou de radical à la Tolstoï au cas où le lyrisme me ferait défaut, "Les familles heureuses se ressemblent toutes, les familles sont malheureuses chacune à leur façon". Les gens se rappellent ces mots, même quand ils ont tout oublié du livre qui va avec. Mais à mon avis, en matière d'amorce, on n'a jamais surpassé celle du Bon soldat de Ford Madox Ford : "Voici l'histoire la plus triste qu'il m'ait été donnée d'entendre." J'ai beau l'avoir lue des dizaines de fois, j'en reste encore comme deux ronds de flan. Ford Madox Ford, lui c'était un Grand.
Commenter  J’apprécie          10
Si des études littéraires servent à quelque chose, c'est bien à appréhender le funeste. Par ailleurs, rien ne vaut une imagination foisonnante pour ébranler votre courage. J'ai lu le Journal d'Anne Frank, je suis devenu Anne Frank. Quant aux autres, ils pouvaient bien être remplis de terreur, courir se réfugier dans un coin, pris de sueurs froides, dès le danger passé, c'était comme si de rien n'était, ils se remettaient à trottiner le coeur léger. Et le coeur léger, ils avançaient dans la vie jusqu'à ce qu'ils se fassent aplatir, empoissonner ou briser la nuque par une barre de fer. Et moi qui leur ai survécu à tous, j'ai souffert mille morts. Pareil à un escargot, j'ai traversé la vie en laissant dans mon sillage une traînée puissante de peur. Après tout ce que j'ai vécu, ma mort, quand elle viendra, sera très décevante.
Commenter  J’apprécie          10
(Firmin en parlant de sa mère Flo)
J'aime bien l'imaginer en train de scruter cet étrange paysage - son aimable visage ratatiné, son corps épais, non, girond, les yeux brillants, aux aguets, et cette façon charmante qu'elle a de froncer le museau.
Parfois, juste pour m'amuser, je l'affuble d'un petit fichu bleu attaché par un nœud sous le menton.
Adorable, il n'y a pas d'autre mot.
Ah, Maman !
Commenter  J’apprécie          10
Des monticules en formes de ziggourats poussaient par terre, tandis que des piles précaires et autres tours penchées s'élevaient au sommet de la cloison.
Ce lieu accueillant qui sentait le renfermé et où Flo (la maman ratte mère de Firmin et de ses 12 frères sœurs), avait trouvé un abri était un mausolée de livres, un musée de trésors oubliés, un cimetière d'ouvrages jamais ouverts et illisibles.
Commenter  J’apprécie          10
Il a vécu longtemps, mais a produit peu de choses, l’inspiration constamment tarie par l’angoisse.
Commenter  J’apprécie          10
Il n’y a rien d’autre que le présent de chaque jour. Le passé n’existe pas. L’avenir n’existe pas. Ce qui fait tenir ensemble le passé et l’avenir, c’est la mémoire ; et ce qui fait tenir la mémoire elle-même, ce sont les histoires.
Commenter  J’apprécie          10
Intouchable, refoulée, inaccessible, derrière le mur du moi, la blessure se désagrège, se dessèche, et se recroqueville jusqu’à n’être plus une plaie, mais un creux, un vide hurlant à l’intérieur de l’enveloppe friable du moi.
Commenter  J’apprécie          10



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Sam Savage (919)Voir plus

Quiz Voir plus

Les épées célèbres

Excalibur

Roland
Arthur
Gargamel

10 questions
475 lecteurs ont répondu
Thèmes : armes , epee , chevaliers , fantasy , histoire , culture généraleCréer un quiz sur cet auteur

{* *}