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Critiques de Sarah Vaughan (791)
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Anatomie d'un scandale

Un véritable page-turner que j'ai littéralement dévoré !



Mais avant de vous parler du contenu , je parlerai du titre…

Peut- être connaissez- vous la série télévisée Grey's anatomy , qui raconte l'arrivée et le quotidien d'une jeune interne en médecine ( Meredith Grey ) , à l'hôpital de Seattle ? Mais savez- vous que le titre était inspiré par un ouvrage de médecine paru en 1858 , Gray's anatomy (Anatomy, descriptive and surgical) , écrit par le docteur Henri Gray, un bouquin de médecine traitant de l'anatomie humaine, encore étudié aujourd'hui ?

A ce jour , en Grande Bretagne et en Amérique, des références, et clins d'oeil à ce livre , sont présents dans ( au moins ), sept oeuvres artistiques, qui vont de la série télévisée aux tableaux de Basquiat….

Et donc , huit oeuvres avec ce roman , Anatomie d'un scandale , qui raconte le procès d'un notable accusé de viol par son ex- maitresse, un homme qui est le meilleur ami du premier ministre anglais…

Un procès que l'on suivra sur plusieurs angles : deux époques ( 1992 et 2016) et cinq personnages , (mais ne vous inquiétez pas pour la compréhension , tout est parfaitement clair et limpide ! ).



Le roman s'ouvre en 2016, avec Kate , l'avocate de la plaignante, une femme qui s'est consacrée à sa carrière, persuadée que James est coupable, et totalement résolue à lui faire payer son acte.

Puis nous suivons Sophie, la femme parfaite de l'accusé qui a mis sa carrière entre parenthèses pour mieux accompagner son mari dans la politique . Elle doit faire face à l'adultère de son mari, elle qui "l'aime comme au premier jour" , (pour reprendre une célèbre réplique du couple Sinclair/DSK… ).

Trahison, Chagrin, honte, et tous ces gens qui chuchotent sur son passage ou ces connaissances, ces "amis" qui lui tournent le dos…

Mais il faut soutenir son mari, ne rien lâcher aux médias, penser aux enfants...Rester digne, rester debout, toute la journée …

Si le procès raconte le viol et la relation qu'entretenait le mari avec son assistante, décortiquant points par points, gestes par gestes , anatomiquement , la liaison , 'on assiste également à la "dissection" de ce mariage.

On assiste aussi à la construction de cette jeunesse , issue de la bourgeoisie anglaise , née avec une cuillère en argent dans la bouche , fréquentant les meilleures universités , qui se croit tout permis et qui méprise les classes populaires .

Des gens comme Holly, petite étudiante provinciale , qui s'excuserait presque d'être à Oxford , alors qu'elle a obtenu une bourse, grâce à son travail et à son intelligence et qui sera un temps, la binôme de Sophie .

Ou Allison, l'amie fidèle de Holly , sur qui elle pourra compter toute sa vie.

Faisant écho à l'actualité , cette histoire pourrait être adaptée au cinéma ou en série télévisée, , elle est riche de tellement de thèmes : consentement, viol, adultère, mariage, place de la femme, , classes sociales, impunité des puissants, politique, hypocrisie , mensonges, ascension sociale, famille, études, construction de soi ….



Un roman que j'ai trouvé fascinant et ultra agréable à lire…



PS : Une série est désormais disponible sur Netflix ( avec Sienna Miller ) ...



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La ferme du bout du monde

Perplexe en refermant ce livre. Voilà mon état.

L'histoire se déroule en Cornouailles et on s'imagine très bien dans la lande, venteuse, sauvage...

L'histoire en elle-même est intéressante. Je n'ai pourtant pas accroché plus que ça. Les personnages ne m'ont pas touché. Le contexte historique est un peu survolé, l'arrivée des enfants dans une famille de fermiers en temps de guerre n'est pas assez développée, et du coup l'histoire manque de profondeur selon moi.

Bref, il m'a manqué un petit quelque chose qui aurait pu tout changer...
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La ferme du bout du monde

Une lecture très agréable sous forme d'allers-retours entre passé et présent .



On est en 1939 , et pour échapper à la guerre , deux petits Londoniens sont envoyés en Cornouailles par leurs parents . Will et Alice trouvent refuge dans une ferme et très vite , le jeune garçon se prend de passion pour le métier de fermier, pour la région puis ( peut-être dés le début) , pour la fille des propriétaires, Maggie .

On est en 2014 , et Lucy trompée par son mari , éprouve le besoin de se réfugier dans cette ferme transmise de génération en génération . Elle y retrouve sa grand-mère , Maggie , sa mère et son frère qui vit là , avec sa compagne et sa toute petite fille.

Entre ces deux dates , une cicatrice , celle de l'été 1943 .

Et deux secrets que cet été révélera au plein jour .



Et entre ces pages tout l'amour que Sarah Vaughan porte au métier harassant de fermier (les vaches, les nouveaux- nés, le foin, la traite, les déceptions, la météo...). L'auteur anciennement journaliste a accompli un vrai travail de documentation, allant voir des personnes âgées, anciens fermiers, se faisant raconter la vie en 1939/1943, les bombardements ... On s'y croirait...

Entre ces pages également et surtout , un amour viscéral pour une région, sauvage , préservée, que le lecteur ressent essentiellement à travers deux personnage : Will qui découvre la campagne et le bord de mer, la liberté, et Lucy qui redécouvre sa région et qui se rend compte qu'elle vient de là, qu'elle appartient à ce paysage .

On est transporté par ses falaises, cet océan si froid , bleu pétrole, les embruns, les flaques d'eau, mais aussi la végétation sauvage, les odeurs, le foin, l'orge , la paille, la lavande, l'herbe rase battue par les vents.

Le soleil , l'orage, le printemps, puis l'austérité , le gris charbon de l'hiver. Le vert qui s'étend à perte de vue et puis au détour d'un chemin : paf ! du bleu, l'océan Atlantique , le bout du monde ...

Si j'ai préféré l'histoire qui se déroule en 1939, celle de 2014 montre bien comme le monde a changé, comme les agriculteurs ne s'en sortent pas et sont obligés d'évoluer vers autre chose, d'autres métiers .

La ferme du bout du monde est tout d'abord le lieu d'un refuge physique face à la guerre et puis, en 2014, un refuge psychologique , l'endroit où perdure les vraies valeurs familiales, la solidarité dans un monde en pleine déliquescence .

Les secrets ne sont pas bons à garder, ils détruisent et rongent , mais ceux de cette Ferme du bout du monde sauront vous captiver.

Un roman qui sent délicieusement le foin et les embruns ...
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Autopsie d'un drame

L’auteur de La ferme du bout du monde revient avec un récit différent, plus ancré dans la réalité du vingt-et-unième siècle. Au centre du propos, Liz, pédiatre dans un centre hospitalier de l’Ouest de Londres. Lorsqu’elle n’est pas au chevet de ses petits malades, elle est aussi une mère ordinaire, en perpétuel manque de temps et en recherche d’un subtil équilibre entre famille et travail.



Cette profession prenante et passionnante l’expose souvent à des situations dramatiques et éprouvantes, mais le pire arrive lorsqu’elle accueille aux urgences une de ses amies, avec dans ses bras une petite Betsey inquiétante, chez qui les examens révéleront une fracture du crâne. Si Liz est rapidement exclue de la prise en charge en raison des liens particuliers qu’elle a avec la famille, elle est malgré tout impliquée, moralement et par les sollicitations de son entourage, qu’il lui est bien difficile d’éviter, malgré son devoir de réserve.



Les confidences de Jess et les questionnements de son mari, permettent peu à peu de comprendre ce qui s’est réellement passé le jour du drame .



Le roman aborde avec beaucoup de réalisme ce sujet délicat de la suspicion de maltraitance, à la fois sur ce qui peut amener des parents à commettre de tels actes, sur la délicatesse d’une enquête qui, que la famille soit responsable ou non ne peut que laisser des traces indélébiles. Et dans le cas présent, la situation ingérable de la pédiatre, écartelée entre sa vie personnelle et les liens qu’elle a noués avec la famille suspecte et le souhait de connaître la vérité quelle qu’elle soit.



Le suspens est maintenu tout au long du roman, qui révèle la vérité dans la dernière partie.



Excellent roman, addictif et angoissant, et traité avec toute la délicatesse que mérite le sujet.



Merci à Netgalley et aux éditions Préludes.
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Anatomie d'un scandale

Kate Woodcroft, avocate pénaliste, spécialiste dans les crimes à caractère sexuel et conseillère de la reine, se voit confier, en ce début 2016, une affaire pour le moins retentissante. James Whitehouse, sous-secrétaire d'État rattaché au ministère de l'Intérieur et rien moins que le confident du Premier Ministre, Tom Southern, se voit accuser de viol... Marié à Sophie et père de deux enfants, James entretient une relation adultérine avec son assistante parlementaire, Olivia Lytton, pendant 5 mois. Deux semaines après leur séparation, les deux amants ont un rapport sexuel dans l'ascenseur, au cœur du palais de Westminster. Un rapport qui, selon les deux parties, n'est pas interprété de la même façon...

Sophie, épouse dévouée qui connaît James depuis leurs études à Oxford, ne croit pas, un seul instant, en sa culpabilité, et se promet de le soutenir lors de cette épreuve...

Kate, quant à elle, est décidée, plus que tout, à démasquer la vraie personnalité de James et déterminée à le faire condamner...



Deux femmes que tout semble opposer : Kate, avocate réputée qui veut faire flancher James Whitehouse, et Sophie, l'épouse de celui-ci, une femme au foyer lisse, douce et effacée. Chacune livre ses ressentis, ses émotions, son combat, du jour de la plainte pour viol déposée par Olivia jusqu'à ces quelques mois qui ont suivi le verdict du procès. Une autre voix féminine, issue du passé, va s'entremêler à celles du présent. Celle d'Holly, jeune étudiante à Oxford en 1992, qui, issue de la classe populaire, aura du mal à s'adapter face à ces quelques privilégiés et nantis, sûrs de leur droit et de leur statut social. Deux périodes distinctes dont la première permet de comprendre la seconde, notamment avec ce revirement au milieu du roman. Trois portraits de femmes, finement dessinés, qui s'entrecroisent (seul James aura voix au cours d'un chapitre) pour dépeindre les dessous du système judiciaire et celui des grands écoles. Avant tout, Sarah Vaughan traite, avec intelligence et finesse, les notions de viol, de consentement, de responsabilité. Précis, méticuleux et captivant, ce thriller, psychologique et judiciaire, à l'ambiance pesante, soulève de nombreuses questions, toujours d'actualité et ô combien épineuses.

Un roman habile et efficace !

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La ferme du bout du monde

Comment ne pas être happée par cette saga familiale sur plusieurs générations :



Dans le Nord de la Cornouailles, une ferme isolée vers le bord des falaises avec vue plongeante sur l'Atlantique, une mer bleu marine , des sentiers escarpés, des criques désertes, la marée haute qui recouvre les rochers qui tombent à pic dans l'eau?



Un paysage que l'on visualise ; ensorcelant, somptueux et reposant ! Par opposition à la pénibilité et à la dureté du travail à la ferme ancestrale, une longue bâtisse de granit tapie sur sa falaise.

Depuis trois- cent ans elle est là , aussi immuable que les rochers, bien plus que les dunes mouvantes.

Les détails changent avec les saisons : de l'aubépine fleurie au ciel meurtri par la pluie, à la puanteur fruitée du fourrage à l'odeur miellée des ajoncs et celles, salées de l'herbe humide et des bouses de vache......



La narration est remarquable : année 44, année 2014, deux temporalités qui se complétent à merveille , deux étés séparés par un drame inavouable, des destins où tourbillonnent des voix et des époques ; secrets , drames, guerre, bonheurs, doutes, blessures, pertes, héritage familial , n'en disons pas plus.......



On s'attache à Maggie dont on revisite l'histoire.....et son secret , à la jeune Lucy, ses doutes professionnels , son honnêteté en amour , à Tom et sa pugnacité .........à Alice et ses remords tardifs,.........



L'auteur a l'art de diffuser les informations d'une maniere à la fois opportune, aiguë et subtile, décrire une atmosphère, partager la beauté et l'infinie richesse de la lande de Cornouailles , ménager le suspense sans aucune lourdeur , avec à propos.

Peut- on guérir d'une blessure d'amour qui suinte depuis des décennies ?

Peut -on sauver une ferme familiale qui part à vau-l'eau ?



Est- il trop tard 70 ans après pour accéder à la sérénité et trouver le repos ?



L'écriture délicate, retenue, nuancée, pourtant vibrante , pétrie d'émotions avec une grande intensité narrative nous enchante et nous émeut, nous prend aux tripes .



Roman intense, l'histoire d'une passion entre de beaux personnages tous remarquables dans un contexte de guerre;

Une histoire touchante et bouleversante , des liens vrais, profonds et des destins pris dans les tourments de la deuxième guerre mondiale .

Un ouvrage lu une grande partie de la nuit que l'on a du mal à quitter ;

Une belle plume , un auteur que je ne connais pas aux éditions "Préludes "qui présentent une première de couverture attachante !

Merci à Marylin , mon amie de la médiathéque qui me fait découvrir des pépites !

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La ferme du bout du monde

2014 : A Londres, le roman s'ouvre sur une mystérieuse Madame Coates, atteinte d'une grave maladie et bien décidée à retourner sur les traces de son passé pour élucider des mystères non résolus.

Toujours en 2014, nous faisons connaissance avec Lucy, infirmière en néonatologie à Londres. Une vie professionnelle difficile, des gardes de nuit et...son compagnon la trompe. Elle retourne dans sa famille dans une ferme de Cornouailles en but à des difficultés financières. Elle y retrouve Tom, son frère, Judith, sa mère et un personnage, centre du roman, Maggie, sa grand-mère.



1939-1944 : On retrouve Maggie et ses parents dans la même ferme. Deux enfants londoniens sont accueillis pour échapper aux dangers de la guerre : Will et Alice Coates ( notre mystérieuse dame du début ?)

La vie à la ferme est joyeuse, laborieuse.

Les enfants grandissent ensemble bien qu'on sente une différence de classe sociale installée par les parents entre les deux enfants accueillis et Maggie.

Un drame se vivra entre eux et les parents.

La vie continuera mais une plaie continuera de saigner dans le cœur de Maggie.



Vers la fin du roman, en 2014, les protagonistes se réunissent. Alice Coates, sur la fin de sa vie revient sur les lieux de la ferme pour trouver la clé d'un mystère enfoui pour elle et Maggie.



"La ferme du bout du monde" m'est apparu comme un livre très bien construit. Je n'adore pas les livres qui passent d'une époque à l'autre mais ici, cela s'est fait sans mal. Je dois quand même avouer ma préférence pour l'époque des années 1940 et l'auteure allait, semble-t-il dans mon sens. Je ne devais pas attendre trop longtemps pour retrouver mes personnages favoris dans leur jeunesse et leur fougue.

L'auteure décrit une ferme prospère dans les années 1940 et en difficulté en 2014 comme le sont les agriculteurs actuels qui doivent trouver d'autres activités pour que leur exploitation survive.

J'ai beaucoup apprécié le mot de Sarah Vaughan à la fin du livre pour expliquer la genèse du livre aux lecteurs.

Une belle réussite.

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La meilleure d'entre nous

Un roman plaisant à lire. La relation des femmes avec la cuisine, la patisserie prédominant, et face à la vie. J'ai trouvé dommage de ne pas en raconter plus sur Mike et son quotidien. J'ai trouvé quelques faiblesses dans les histoires de ces personnages.

Et ce qui m'a le plus manqué, ce sont les recettes !!!

Bref, un moment agréable, sans prise de tête... Mais qui ne restera pas non plus dans mes favoris de lectures.

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La ferme du bout du monde

La lande et les falaises seraient-il propices à générer des secrets que la brume masque pour des décennies? Que s’est-il passé dans la la vie de Maggie, qui voile subrepticement son regard à l’occasion d’un souvenir fugace ou d’une allusion soudaine à un passé scellé?



Cinquante ans séparent les deux récits que nous narre l’auteur. La vie actuelle à la ferme de Skylark n’a plus rien à voir avec ce qu’elle était à la fin de la deuxième guerre mondiale. Est-elle plus sereine? Pas vraiment. La menace de bombardements et des pertes humaines sur les champs de bataille a laissé la place à la guerre économique. Vivre d’une exploitation agricole est un pari impossible. Pire c’est un combat perdu à l’avance si l’on ne se tourne pas vers des activités annexes, orientées vers le tourisme et l’attrait du terroir.



Le secret en lui-même n’a rien d’exceptionnel. il est le témoin d’une évolution des moeurs facilement constatée. Et la preuve s’il en fallait des conséquences insidieuses des silences assourdissants qui traversent les générations comme autant d’empreintes fantômes.



L’un des atouts majeurs du roman, c’est le paysage contrasté des Cornouailles, si semblable à nos landes bretonnes. Attractive ou répulsive (heureusement le seul personnage qui n’y trouve pas son bonheur est un triste sire dont on a hâte de voir les talons : comme en Bretagne, en Cornouaille, il ne pleut que sur les c…), la contrée semble choisir ceux qu’elle séduira, et qui reconnaitront dans les infinies nuances de son décor les reflets de leurs sentiments.



L’écriture est à la fois simple et séduisante. L’auteur parvient à lever progressivement le voile sur l’histoire qui se construit au cours des chapitres alternés, créant ce besoin de compléter les éléments manquants, (composante fondamentale du fonctionnement psychologique selon la théorie psychologique de la Gestalt, et sans doute le secret des « page-tuners).



Que l’on passe ses vacances en Bretagne ou pas, une excellente lecture pour l’été (ou l’hiver )
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Autopsie d'un drame

Alors que Liz effectue sa garde en pédiatrie dans un hôpital, son amie Jess se présente avec son bébé de dix mois qui a fait une chute. Très vite, Liz se rend compte que les explications de Jess ne tiennent pas la route, et se voit contrainte, par devoir professionnel, de signaler ce qu'elle pense être de la maltraitance.

Et tout le processus de protection se met en place, assistante sociale, policiers...

Ça , c'est le pitch de départ, mais ça devient autre chose et encore autre chose , jusqu'au twist final, surprenant ...

Car peut-on "dénoncer" une amie de dix ans ? Liz se sent mal à l'aise et va n'avoir de cesse que de creuser, et creuser encore pour faire émerger la vérité.

Liz et Jess font partie d'un groupe de quatre amies qui se sont toutes connues aux cours d'accouchement de leur quartier. Amitié de circonstance qui a duré, car leurs enfants sont inscrits dans la même école. Depuis quelques temps, Liz , très prise par son boulot n'a pas beaucoup vu Jess , la seule du groupe à avoir eu un troisième enfant. la seule aussi à être femme au foyer, son mari gagnant très confortablement bien sa vie.



Ce roman est une réflexion sur la charge qui pèse sur les mères, de l'accouchement, jamais facile, à l'éducation.

Qu'elles travaillent et essaient de tout mener de front comme Liz, qu'elle soit enchantée de fuir ce bébé qu'elles ne comprennent pas , comme Charlotte , avocate, qu'elles essaient d'être parfaites comme Jess en se consacrant entièrement à leurs enfants... elles se sentiront toujours coupables de mal faire, de ne faire pas assez...

Mères au bord de la crise de nerf, mères fatiguées, en dépression post-partum, un proverbe africain dit qu'il faut tout un village pour élever un enfant, et c'est ce qui m'a frappé dans ce roman : leur ultra solitude. Pas de grands-parents, des maris très occupés (qui travaille jusqu'à quinze heures par jour, pour celui de Jess) , pas de garderie ou de baby sitter, pour souffler un peu.

Ultra moderne solitude...

Rien que pour cette réflexion, ce roman vaut la peine d'être lu, dommage qu'il opère une volte face à la toute fin...

Dommage aussi, qu'en parallèle de l'histoire de Jess ( la mère maltraitante ou pas ) , l'autrice développe celle de la mère de Liz. J'ai trouvé que cela alourdissait le propos, et puis tu parles d'une coïncidence !

Et comment croire en ce que Liz est devenue (pédiatre, bac +12) avec une enfance pareille ? J'ai eu du mal. à le croire ..

En anglais, le titre est Little disasters... devenu Autopsie d'un drame avec l'édition française , ce que je trouve bien plus juste et percutant. Ce titre faisant écho au précédent roman de l'autrice, Autopsie d'un scandale, que j'avais beaucoup aimé...
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Anatomie d'un scandale

Tout a été dit déjà mais quel ouvrage !



Lu je dirais même dévoré tellement son contenu s’avère d’une actualité brûlante ....458 pages .



Voici deux extraits significatifs «  Le viol est un crime particulièrement écœurant ; ——surtout s’il n’a pas été commis par un inconnu qui nous menace à l’arme blanche dans une ruelle où nous plaque au sol ——p 336, »



«  L’ennui avec les femmes, c’est qu’elles n’ont pas le courage de leurs convictions , c’est qu’elles ne savent pas ce qu’elles veulent «  disait - il au sujet de ses collaboratrices »p 428.



Un thriller psychologique bien construit , l’intrigue fluide nous happe entre les années 1993 au sein de l’université d’Oxford où les représentants de la jeunesse dorée menaient leurs études tambour battant , souvent filles ou fils de vicomtes et barons , entre description pointue du climat studieux de la bibliothèque et ses lambris où quelques rares filles du peuple travaillaient et soirées d’excès , drogue , alcool, balades , esbroufes , lignes de coke , jusqu’au viol manifeste——sentiment de supériorité , d’invincibilité ——-dans l’esprit de ces GENS BIEN NÉS et mai 2017 où Kate - alias Holly , mène un procès pour viol éclaboussant la classe politique anglaise , James Whitehouse, sous - secrétaire d’état très séduisant, au charme irrésistible , marié à Sophie manipulée par son mari .

Il aurait violé sa jeune assistante parlementaire dans un ascenseur , Olivia, avec qui il avait eu une liaison durant quelques mois .



Cet ouvrage décortique avec brio les étapes du procès .

Il dresse un portrait brûlant de notre société , Kate Woofcroft quarante ans , aime son métier d’avocate , les crimes sexuels sont le domaine qui la touchent , elle désire gagner .....



L’auteure dresse des portraits acérés et sans concession , souvent au vitriol des protagonistes , Jim Stephens , journaliste médiocre du Chronicle, celui de Tom , premier ministre , ami intime de James , Sophie , les étapes douloureuses et tardives de sa prise de conscience, la souffrance qui en résulte.

En fait tout tourne autour des contours flous de la notion de «  consentement » .

Kate veut détruire James , Sophie désire le sauver .

Elle adore son mari , prête à tout pour l’aider et préserver sa famille .

JUSQU’OÙ ?

Mais la vérité est une chose dangereuse .



De sombres secrets machiavéliques dissimulés reviennent en boom - rang , cet ouvrage contemporain questionne sur les relations de couple, les relations hommes / femmes , le sentiment de supériorité , la bassesse , l’hypocrisie , les non dits , le scandale , grâce à des retours dans le passé donnant un éclat particulier au procès d’un terrible crime sexuel....

.....

Un très bon roman sulfureux , ténébreux , puissant ,riche entre passé et présent.. aux portraits psychologiques précis , fouillés, remarquables ,à l’intrigue décortiquant les arcanes sulfureuses du monde politique , une radiographie au petit point du mariage , dans un certain milieu .



Lisez - le !









J’avais lu «  La ferme du bout du monde » .....de cette auteure avec grand plaisir .

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La ferme du bout du monde

En Cornouailles, une famille occupe depuis trois générations une ferme quand les mauvais rendements poussent les derniers héritiers à chercher une solution pour ne pas rompre le lien de la transmission.



Sarah Vaughan avec beaucoup de fraîcheur (parfois teintée de candeur) et un vrai don pour la narration fait le récit touchant, entre l'été 1939 et l'été 2014, d'une passion pour un lieu, objet d'un attachement viscéral pour une famille marquée par le secret de sa doyenne. Les joies et misères de paysans amoureux d'une région aussi sauvage que somptueuse que j'ai trouvées émouvantes tant le parti pris de l'auteure pour privilégier les sentiments est fort.



Une auteure, que j'ai rencontrée grâce à Babelio et aux Editions Préludes, fort sympathique, qui avec le choix de ce sujet, la Cornouailles, fait évidemment penser à Daphné du Maurier qui avait une passion pour cette région et les demeures qu'elle y occupa. En ces périodes de repères flous et de cynisme, une lecture que je qualifierais de rafraîchissante.

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Autopsie d'un drame

Le prologue annonce bien une tension d'une mère envers son bébé qu'elle n'arrive pas à calmer.

Ensuite, le suspense commence.

Jess arrive aux urgences un vendredi soir, très tard, avec son bébé Betsey, un jeune bébé de 10 mois qui a vomi et semble souffrir.

Son amie Liz , médecin aux urgences pédiatriques, vient aider à soulager le bébé mais elle constate vite une fracture crânienne. Elle est obligée d'appeler les services sociaux et une machine insupportable se met en route pour la famille.

Tout au long du livre, l'auteure analyse très bien la situation de Jess qui n'a pas été assistée psychologiquement après un accouchement difficile. Elle est livrée à elle-même dans un milieu cossu, certes mais pendant les longues heures d'absence de son mari qui travaille 15 heures par jour.

Nous assistons à des retours en arrière sur la vie du couple avec les amis .

Et finalement, la vérité sort.

J'ai immédiatement ressenti de la sympathie pour Jess qui voulait si bien remplir son rôle, qui voulait être à la hauteur de son mari qui ramenait l'argent à la maison.

Se murer dans le silence est dévastateur.

Avec toutes ces personnes contre elle, Jess finit par se persuader qu'elle est coupable et moi, lectrice, j'ai dû attendre la fin pour le savoir.

J'ai été étonnée par la sévérité du système au Royaume-Uni. Je suis incapable de dire s'il en est de même chez nous.

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Autopsie d'un drame

Ma 300ème ! Bien sûr je suis encore "petite joueuse" par rapport à nombre de babeliotes chevronnés, mais quand même...je suis un peu fière !

Ce moment d'auto-glorification passé, venons-en à l'essentiel, à savoir ce que j'ai pensé de cette deuxième lecture de Sarah Vaughan, un an et demi après "Anatomie d'un scandale". Pas de suspense sur un point : j'ai clairement préféré celui-ci, déjà le sujet traité me "parlant" beaucoup plus (pour rappel, l'autre tournait autour de la notion de consentement dans un procès pour un viol pas clairement établi). Ici nous parlons des joies et des difficultés de la maternité, à travers l'expérience de quatre femmes très différentes, "amies" de circonstance parce qu'elles ont participé au même groupe de préparation à l'accouchement, dix ans avant le fameux drame mentionné dans le titre.

La victime du drame en question, c'est Betsey, dix mois, troisième enfant de Jess et Ed, petite soeur de Frankie et Kit. Un soir de janvier 2018, Jess débarque aux urgences, sa petite dans les bras. Son amie Liz, pédiatre, est justement de garde et va procéder aux premiers examens. Le verdict est sans appel : Betsey souffre d'une grave fracture crânienne qui nécessite une hospitalisation d'urgence. Et les explications de Jess sont loin d'être convaincantes, de même que son attitude un peu hébétée qui trouble beaucoup Liz. En effet, pour le petit groupe de mères dont elles font partie depuis 10 ans, Jess est l'exemple même de la maternité épanouie, celle qui gère ses trois enfants seule (Ed n'est pas très présent) sans jamais se laisser déborder. Qu'a-t-il bien pu se passer pour qu'elle bascule brusquement dans une dimension effrayante, où, soupçonnée de maltraitance envers ses enfants elle va faire l'objet d'une enquête approfondie des services sociaux et de la police ? En effet, Liz, sous la pression de son chef de service, et malgré ses doutes va faire un signalement. A partir de ce moment-là, toute la famille va se retrouver entraînée dans une spirale de cauchemar, et le lecteur ne cessera plus de s'interroger : qui cache quoi, qu'est-il réellement arrivé à Betsey, pourquoi personne n'a-t-il remarqué les craintes obsessionnelles de Jess, y compris ses amies ? Et Liz, à qui la déontologie interdit désormais de s'occuper de l'affaire, ne peut s'empêcher elle aussi de douter, de se reprocher de n'avoir pas été attentive à des signes précurseurs... Et pourtant, en matière de famille dysfonctionnelle, elle en connait un rayon, son propre passé va d'ailleurs la rattraper.

Le récit se construit d'une part sur l'enquête concernant le traumatisme de Betsey, et d'autre part sur des retours dans le temps qui nous permettent de mieux comprendre la genèse du drame. On revient ainsi sur les dix ans d'amitié qui lient Jess, Liz, Mel et Charlotte et leurs conjoints, et on s'aperçoit vite que dans chacune de ces familles la vie n'est pas toujours un long fleuve tranquille. On perçoit également les failles de chacun, les dissonances qui mettent cette amitié parfois entre parenthèses, et surtout combien il est impossible d'être une mère parfaite (et peu souhaitable à mon sens, mais ça c'est perso !). Les chapitres sont courts, alternant la narration de Liz (à la première personne du singulier), avec les points de vue de Jess et d'Ed, puis vers la fin du roman, d'autres personnages. Malgré ces changements dans la temporalité et les protagonistes, le lecteur ne se perd pas, c'est fluide et logique. Et le final ! J'avoue que j'ai été complètement ébahie, je ne l'attendais pas ! Bien malin celui ou celle qui l'aurait anticipé.



C'est une lecture qui m'a beaucoup plu et je remercie vivement mon amie Krissie78 qui me l'a très gentiment envoyé, suite à ma déception de ne pas l'avoir reçu en MC. Pourquoi n'ai-je pas mis une note plus élevée ? Tout simplement parce je deviens de plus en plus exigeante, et que, ça et là quelques longueurs m'ont un peu agacée. Même si la psychologie des personnages est plutôt finement analysée, certains points m'ont laissée un peu perplexe, notamment concernant les TOC dont souffre Jess. Il me paraît presque impossible que personne n'ait rien vu dans son entourage proche. Mais excepté ces défauts mineurs à mes yeux, l'auteure s'est bien documentée et j'ai passé un très bon moment grâce à elle. Je reviendrai certainement découvrir ses autres romans.
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Autopsie d'un drame

Jess est mère de trois enfants. Elle est mère au foyer, son époux rentre de plus en plus tard, débordé par son travail, ou retardant un peu le retour à la maison. Leur fils aîné, dix ans, pousse sans problème. Pour le deuxième, Frankie, c’est beaucoup plus compliqué, il déborde d’énergie, il faut sans cesse être à ses côtés pour empêcher que les choses les plus anodines ne dégénèrent et bien sûr tout repose sur les épaules de Jess, alors quand arrive la petite dernière, Betsey, qui pleure tout le temps, refusant de faire ses nuits, elle qui se veut une mère parfaite, briquant tout, du sol au plafond, tout va se compliquer.



D’abord, l’accouchement se passe très mal, très long et très douloureux car le bébé est dans une mauvaise position, elle qui rêvait d’accoucher chez elle entourée de bougies, en écoutant Bach… elle se remet mal, le fameux instinct maternel semble être absent, et épuisée par les nuits sans sommeil, le bébé qui pleure, Frankie qu’il faut sans cesse surveillée, la mère parfaite devient obsessionnelle, avec des rituels pour pouvoir avancer, alors que son mari Ed passe royalement à côté de sa détresse, puisqu’elle s’obstine à vouloir donner le change.



Un jour, tout bascule, Jess amène Betsey à l’hôpital car elle a vomi, et se comporte bizarrement. Et le diagnostic tombe : fracture du crâne. Son amie, pédiatre à l’hôpital est obligée de prévenir les services sociaux et toute la machine s’enraye.



On sent bien qu’il s’est passé quelque chose et que Jess ne dit pas la vérité. Durant le déroulement de l’enquête on va entrer plus en avant dans les relations entre les « amies » qui se sont connues en participant à un cours d’accouchement sans douleur : Liz et son époux Nick, Jess et Ed, Mel et aussi Charlotte et son époux. Leurs relations sont-elles aussi simples et harmonieuses qu’elles ne veulent bien le dire ?



Sarah Vaughan aborde plusieurs problèmes dans ce roman qui pourrait s’apparenter à un thriller : la dépression du post partum alias baby-blues, la gestion d’une famille de trois enfants, dont l’un est difficile et évoque un TDHA, non diagnostiqué non plus… la peur de faire du mal à son bébé car on n’arrive plus à l’entendre pleurer, la culpabilité d’être une mauvaise mère…



L’auteure a semé dans son récit, des petits indices qui peuvent orienter le lecteur vers ce qui s’est réellement passé, mais avec des aussi des fausses pistes, tout en racontant l’enfance de Liz dont la mère n’a jamais été aimante.



Comment être une bonne mère quand la sienne a été défaillante ? Comment ne pas en faire trop en risquant d’aller trop loin dans l’autre sens ?



Même, si parfois, ces amies qui s’aiment tant, ont tendance à se tirer parfois dans les pattes, leur amitié paraissant trop lisse, trop parfaite, on s’attache à ses femmes, on déteste certaines, mais leur comportement à chacune (et chacun) permet d’aborder des problèmes importants autour de la famille, la maternité…



Je n’aime pas lire des romans traitant de la maltraitance faite aux enfants, j’ai donc longtemps hésité avant de choisir ce roman mais les critiques que j’ai pu lire, ça et là, m’ont décidée à tenter l’expérience et je ne le regrette pas.



C’est la première fois que je lis un roman de Sarah Vaughan et j’ai passé un bon moment, je l’ai littéralement dévoré et même si j’ai identifié un peu trop vite un des aspects du drame, je dois reconnaître que la fin m’a complètement bluffée… magistrale !



Un grand merci à NetGalley et aux éditions Préludes qui m’ont permis de découvrir ce roman et son auteure que j’aurai du plaisir à retrouver… et pourquoi pas avec « Anatomie d’un scandale »
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Anatomie d'un scandale

Un roman terminé depuis déjà quelques jours (l'an dernier !), et dont j'ai un peu de mal à faire la critique, parce que je balance entre des sentiments ambivalents par rapport à cette lecture.

Je m'explique, enfin j'essaie : l'intrigue tourne autour de la notion de consentement, en l'occurrence celui d'Olivia Lytton, assistante parlementaire du très séduisant James Whitehouse, sous-secrétaire d'Etat mais surtout ami de très longue date du Premier Ministre britannique. James et Olivia ont été amants durant quelques mois, rien que de très classique, hélas, jusqu'à que Monsieur se lasse et préfère revenir à sa dévouée épouse Sophie, avec laquelle il a deux enfants. Mais voilà que James a un petit coup de revenez-y, et s'offre un dernier "bon moment" avec Olivia dans un ascenseur juste avant une réunion de travail. Sauf que...

Olivia ne voyait pas les choses comme ça. Toujours amoureuse et pensant que leur liaison allait reprendre, elle prend très mal une remarque post-coïtum en sortant de l'ascenseur : "Merci pour ce moment. C'est exactement ce dont j'avais besoin" p.54. Et à partir de là, tout va s'enchaîner.

C'est Kate, avocate pénaliste spécialisée dans les crimes à caractère sexuel qui va défendre Olivia devant le tribunal londonien. Kate qui est déterminée à démontrer qu'Olivia a bien été victime d'un viol, qu'elle ne consentait pas à ce dernier rapport, et que James doit payer. Mais payer pour quoi exactement ? C'est tout le propos de ce roman, qui va analyser au mot près à quel moment il aurait fallu s'arrêter et comprendre que finalement non, la partenaire ne voulait pas aller jusque-là, en tout cas pas dans ces circonstances-là.

L'histoire se déroule sur deux périodes : en 2016-2017 au moment du procès, et en 1992-1993, quand James est étudiant à Oxford, en même temps que Sophie (ils auront d'ailleurs une première liaison à cette période-là, avant de rompre brusquement, pour se retrouver une dizaine d'années plus tard et finalement se marier), et que Tom, le fidèle ami devenu Premier Ministre. On fait aussi la connaissance de Holly Berry, qui a été admise dans cette prestigieuse université grâce à ses mérites et ses capacités, et non pas de ses origines ou de la fortune familiale. Holly a d'ailleurs du mal à s'intégrer, elle ne comprend pas les coutumes étranges de ces jeunes gens pour qui beuveries et orgies suivies de saccage des lieux sont monnaie courante ("vous serez dédommagés, bien sûr", lance un membre du club des Libertins au malheureux restaurateur qui voit son établissement détruit après une de ces soirées arrosées...d'ailleurs il devrait considérer que c'est un "honneur" d'avoir été choisi pour les accueillir).

Holly ne restera d'ailleurs pas très longtemps à Oxford, ce n'est pas son monde, et l'amitié d'Alison ne suffira pas à la retenir, ni son "binôme" Sophie.

On comprend assez vite que l'origine des faits de 2016 remonte à l'époque des études, ainsi que les rapports entre les différents protagonistes.

Il m'est difficile d'expliquer sans en dévoiler davantage pourquoi ma note n'est pas plus généreuse, mais je vais tenter quand même. La narration est agréable, l'intrigue fluide et bien conçue, les personnages vont éveiller chez le lecteur des émotions contraires mais en tout cas ne le laisseront pas indifférent (par exemple je n'ai pas du tout réussi à apprécier Kate, et j'ai eu du mal à comprendre Sophie, alors que j'étais totalement en empathie avec la jeune Holly ). Les "arrangements" entre politiciens, l'importance des appuis, tout ce pan est fort bien décrit et je pense très proche de la réalité. La fin est habile aussi. Mais qu'est-ce qui ne colle pas alors ? Et bien pour moi c'est le fond du propos. J'ai du mal à admettre l'idée qu'une avocate soit à ce point obnubilée par l'idée qu'il faut faire condamner à tout prix un homme, quitte à manipuler les faits et les mots pour les tourner dans le sens qui l'arrange. Je ne vous dirai pas si la stratégie a fonctionné ou pas, mais le procédé ne me plaît pas. Bien sûr, elle a ses raisons pour agir de la sorte, et James est l'archétype du mec qui pense que toutes les femmes ne rêvent que d'être séduites par lui, mais quand même...couper les cheveux en quatre sur le plus petit détail, j'en avais un peu marre au bout d'un moment.

Je comprends parfaitement les billets bien plus enthousiastes que le mien, mais c'est peut-être aussi une question de génération. Pour moi qui ai connu une jeunesse très libérée et fêtarde (mais pas destructrice comme dans le roman, je vous rassure !) bien loin de l'esprit #metoo, il y a dans cette histoire quelque chose qui me dérange, voire me choque. C'est un vaste débat que la notion de consentement, et des circonstances qui font qu'un rapport sexuel pourra plus tard être qualifié de viol, et ce n'est pas moi qui vais résoudre la question !

Cependant "Anatomie d'un scandale" reste une lecture très recommandable.
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Anatomie d'un scandale

Je découvre avec ce roman la plume de Sarah Vaughan dont j’ai lu de nombreuses critiques élogieuses au sujet de ses précédents écrits.

Et je dois dire que je ressors assez conquise de cette lecture.



Sarah Vaughan nous propose un thriller parfaitement maîtrisé qui nous entraine dans les hautes sphères de la politique avec James Whitehouse, sous-secrétaire d’état, bras droit du premier ministre, mari modèle et père attentif.

Alors que fait-il dans le box des accusés devant répondre à la justice d’un viol sur la personne de son attachée parlementaire qui est également sa maîtresse ?

Le principal atout de ce roman qui malgré une intrigue assez mince reste un excellent page-turner réside dans la complexité des personnages.



Outre James Whitehouse, nous découvrons Sophie diplômée d’Oxford, épouse admirative, amoureuse qui a une confiance inébranlable en son époux volage et se sent prête à le soutenir envers et contre tout.

Et que dire de Suzanne, l’avocate acharnée, qui s’est juré de faire tomber l’accusé et en fait une affaire personnelle ?

Quant à la victime, elle peine à étaler devant les jurés les circonstances de l’agression qu’elle a subie.



L’auteure corse son histoire en nous ramenant vingt-cinq ans en arrière pour nous faire découvrir la vie de quelques privilégiés qui vivent leurs études comme une fête permanente, persuadés du bon droit que leur donne l’aisance financière de leurs parents, face à ceux plus modestes obligés de travailler dur pour se faire une place.



Les deux histoires vont bien sûr se croiser pour une intrigue toujours plus addictives, même si, comme je l’ai déjà dit, il n’y a pas d’énormes rebondissements.

Plus que par son suspens « Anatomie d’un scandale » séduit par l’atmosphère lourde qui s’en dégage.



Pour moi, ce fût une intéressante découverte et je compte bien lire d'autres livres de Sarah Vaughan.



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Fragile réputation

C'est un roman que j'ai trouvé extrêmement maladroit et lourd dans sa construction et dans son accumulation chronologique de "problèmes"... J'ai failli laisser tomber.



La première partie est assez anxyogéne.

On suit Emma, quarantenaire, députée travailliste au Parlement . Elle s'est faite porte-parole de la voix des femmes, et dénonce le harcélement et le revenge porn. Elle partage une maison avec deux autres femmes politiques. Et elle n'a que peu de temps à consacrer à sa fille, une adolescente . Son quotidien est fait de travail ( des journées de seize heures..) et de menaces en tout genre d'une extrême violence (tweets rageux, articles de tabloïds , courrier ). Mais récemment , cela s'est accentué et elle a l'impression d'être suivie, épiée.

De sorte qu'elle ne se rend pas compte que sa fille, Flora, est aussi très mal , car elle est harcelée au collège.

La narration se partage entre ces deux figures féminines , puis se rajoute les voix de la belle-mère de Flora, et d'un journaliste.

Dés la première page, on sait qu'un corps a été retrouvé au pied d'un escalier dans une maison.

Donc , on sait que l'histoire va se corser.

Ce que je n'avais pas imaginé, c'est que, dès la moitié de l'histoire, le roman basculerait dans le déroulement d'un procés, qu'il deviendrait presque une histoire d'avocat, de procureur et de jury... Je n'aime pas trop ce genre de roman policier qui se passe dans une cour d'assise, je trouve souvent cela trop technique (juridique). Je n'ai donc pas trop apprécié que ce ne soit pas mentionné dans le résumé.

Je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages de Flora, Emma ou la belle mère Caroline.

La femme politique est un animal froid... Elle n'accorde que peu de temps à sa fille, et prie en lui demandant si ça va, pour que l'autre , par politesse ou amour filial, se la boucle ! Quand à Caroline, ex meilleure amie d'Emma, on ne peut pas s'y attacher, c'est un coucou, mais en gros, heureusement qu'elle est là pour s'occuper de la gamine et ... de l'ex-mari.

On comprend qu'une députée soit passionée par son travail, par les idées qu'elle peut faire avancer , mais on se dit tout ça pour ça ? Ce roman ne prêche pas pour l'investissement personnel en politique, le prix à payer étant trop fort .

C'est un roman écrit par une femme , pour défendre et mettre en lumière les mauvais traitements faits aux femmes. Mais il aurait gagné à être épuré. Car l'auteur raconte et re-raconte les mêmes événements vus sous toutes les coutures et sous tous les angles.

Et de rajouter , à la fin, d'autres problèmes qui expliquent pourquoi tout est allé aussi loin, mais ce n'est pas fait avec subtilité.

C'est dommage, parce que le sujet du harcélement, du revenge porn , de la leglslation et des réponses juridiques qui en découlent, est hyper intéressant.

L'auteure a écrit une partie de ce roman alors que son deuxième était en cours d'adaptation en série télévisée. Nul doute que celui-ci le sera aussi. Il exploite des sujets d'actualité qui sont loin d'être résolus...
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La ferme du bout du monde

J’aimerais tant me rendre en Cornouailles ! L’Angleterre et ses champs à perte de vue, la mer qui lèche les falaises et flirte avec les grottes, la pluie battante et le vent s’acharnant sur les pauvres fermes… Ah, la campagne anglaise…



J’ai abordé ce roman alternant deux époques (1943 et 2014) avec confiance. J’étais prête à m’abandonner à l’histoire, à me pencher sur l’épaule des personnages. Il faut dire que ceux-ci ne sont pas gâtés par le destin, et déjà l’accumulation de malheurs me semblait si peu crédible.

Que ce soit dans le passé ou le présent, les personnes vivant dans la ferme – propriétaires ou garçons de ferme, petits-enfants ou étrangers – sont malheureux en amour, ont des problèmes d’argent, des doutes concernant leur carrière, se séparent… N’oublions pas non plus les secrets de famille, et la boucle est bouclée. Et pourtant, le cycle des saisons continue, et on a l’impression qu’ils tiennent envers et contre tout.



Bref, c’est du déjà-vu. Pas détestable, loin de là, mais pas passionnant non plus, du moins pour moi, je le précise.

Je quitte donc sans regret ces Cornouailles de Sarah Vaughan, dans l’espoir de m’y rendre un jour « pour de vrai », de ne plus vivre par procuration l’existence malmenée de tous ces gens racontée d’une manière assez commune.

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La ferme du bout du monde

J'ai été attirée par la couverture délicate et l'histoire dans la grande histoire, Sarah Vaughan ancre le destin de ses personnages entre 1943-44 et 2014.



A l'époque trouble de la guerre, des enfants étaient envoyés à l'abri en Cornouailles. Will et Lucy débarquèrent dans la ferme des parents de Maggie.



L'auteure dépeint la dureté de la vie à la ferme, ses joies simples : l'agnelage, les récoltes, les paysages. On se laisse séduire même si beaucoup de personnages interviennent dans l'histoire, un peu trop peut-être.



2014, Maggie est une vieille dame qui se sent décliner. Au crépuscule de sa vie, elle s'accroche à la ferme de sa famille, son ancre, son espoir ténu qu'on l'y retrouve.



Il y a une tension dramatique qui monte crescendo, au fil des pages. La ferme est au bord de la faillite, la rancoeur et la peine habite Maggie, sans que ces enfants Richard et Judith ne soupçonnent rien du passé. Lucy, la fille de Judith vient se réfugier à la ferme pour panser ses blessures et se poser des questions essentielles pour décider de son avenir.



Ce bout du monde est peuplé de personnages en recherche d'une réponse à la question : "Suis-je à la bonne place" ? Et si... J'avais pris une autre décision ma vie serait-elle ou aurait-elle été différente ?



Un roman a lire en pleine nature pour se laisser emporter par Maggie et Will, Alice et Jeremiah, Tom et Lucy et découvrir avec eux que les regrets sont à proscrire...

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