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Citations de Saverio Tomasella (479)


Certains d'entre nous se sont amputés d'une partie essentielle d'eux-mêmes, pour devenir la colonne porteuse d'un parent ou d'un proche. Ils expriment parfois soudainement de vives révoltes, qui peuvent sembler parfois exagérées pour leur entourage. Il s'agit d'une façon de se retrouver un moment ou de mettre un terme provisoire à un excès de sacrifice ; ils ont atteint la limite de ce qui leur est supportable. Si certains explosent d'une rage pleine de fureur, d'autres fondent en larmes amères ou s'écroulent en sanglots désespérés. Les réactions émotionnelles sont très variées ; elles sont chaque fois justifiées et leur fondement subjectif, fréquemment liées au vécu d'une profonde injustice réelle mais invisible. Il est impossible de porter longtemps la souffrance d'un autre sans courir le risque de s'effondrer ou d'y succomber. La grande sensibilité des hypersensibles, extériorisée de temps à autre de façon exaspérée, découle souvent d'une existence passée à consoler ou encourager les autres, privée de consolation et d'encouragement.
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La plus grave erreur concernant la sensibilité (et surtout l'hypersensibilité) est de la considérer comme incongrue, gênante, ou pire : "pathologique". Notre monde contemporain a trop tendance à tout vouloir "normaliser", donc "morbidiser" (rendre morbide), en faisant croire hâtivement et sans honnêteté que tout ce qui sort des cases "normal" et "standard" relève de la maladie.
Pourtant, un des fondements de l'équilibre psychique, donc de la santé, réside dans la vigilance à ne pas s'y réduire. Il est déjà bien difficile de se connaître soi-même ; l'autre peut difficilement nous connaître mieux que nous-mêmes. Cela n'empêche pas, bien entendu, d'écouter de vrais amis avisés, qui perçoivent nos façons d'être au monde et en relation, et peuvent témoigner de ce qu'ils constatent chez nous, sans nous juger.
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La peur tapie au fond de nous pourrait bien être celle de ne pas être reconnus pour qui nous sommes, et surtout d'être délaissés ou rejetés, si notre entourage ou une personne importante à nos yeux nous considéraient sans valeur ou trop peu intéressants.
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Nous sommes souvent confrontés à nos incapacités ou à nos impuissances. Nous avons bien du mal à les accepter. Cela nous rend sourcilleux et pointilleux avec nos limites, que nous refusons d'admettre. Nous pouvons ainsi devenir malades de prétention et d'efficacité. Nous en voulons toujours plus. Nous nous agitons alors sans cesse, nous nous activons dans tous les sens. Nous attendons qu'un jour, peut-être, une bonne âme nous dise avec compassion : "Tu as fait de ton mieux, tu as fait tes preuves, détends-toi, pose-toi, repose-toi, tu n'as plus besoin de courir" !
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"C'est bien la pire peine de ne savoir pourquoi, sans amour et sans haine, mon coeur a tant de peine."

Paul VERLAINE
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Si une grande sensibilité conduit à beaucoup d'empathie, elle peut aussi être tellement insupportable qu'elle crée un fonctionnement de défense qui produit l'effet inverse : de l'insensibilité. Dans ce cas, je peux observer le monde et ses malheurs sans éprouver aucun sentiment. Comme un spectateur de l'irréel. Parfois avec de la dureté, parfois avec de la froideur.
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"J'aurais voulu ne pas penser aux heures d'angoisse que je passerais ce soir seul dans ma chambre sans pouvoir m'endormir".

M. Proust
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Depuis qu'il est tout petit, Eric s'efforce en permanence de bien faire pour être vu et reconnu par des parents très occupés. A quarante ans, il reste dans cet impératif vital du "toujours bien faire", en essayant même chaque fois, si possible, de faire encore mieux. De fait, petit à petit, il a pris l'habitude de tout prendre en main, de surveiller les uns et les autres, de contrôler leurs faits et gestes ; au travail comme en famille.
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La sensibilité vraie est une réalité profonde qui est le propre de l'âme humaine. Très souvent, j'ai pu constater que l'hypersensibilité repose fondamentalement sur un phénomène d'amplification ou, pour le dire de façon plus imagée, de "caisse de résonance". Les ressentis (sensations, émotions, sentiments) vécus dans telle situation sont nourris et agrandis à l'intérieur de la personne, comme par un écho interne qui enfle et s'auto-entretient, une auto-affectation supplémentaire, une coloration personnelle qui vient s'ajouter aux premières perceptions, pouvant aller jusqu'à engendrer un brouhaha intérieur entraînant de la confusion.
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Beaucoup de personnes qui disent être "hypersensibles" ont du mal à accepter les critiques, non par orgueil, mais du fait d'une fragilité identitaire (je ne suis pas assez sûr de qui je suis) et d'une mauvaise estime d'elles-mêmes (je ne crois pas assez en moi). Elles préfèrent également éviter les conflits, tant ils les mettent mal à l'aise, allant jusqu'à générer des peurs qu'elles croient insurmontables et des souffrances très profondes (tels des vécus de catastrophes).
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Une des premières sources d'exacerbation mal vécue de la sensibilité provient simplement du dépassement d'un seuil qui correspond à ce qui, pour chacun, est la limite entre ce qu'il est possible de supporter et ce qu'il n'est pas possible (ou ne semble pas possible) de supporter. Au-delà de ce qui nous est supportable, nous pouvons devenir intolérants : à la douleur, à la lumière, au bruit, au travail, au changement, à la réflexion, à la présence de l'autre, sa parole, son odeur, etc. Nous pouvons perdre patience et nous sentir envahis d'émotions incontrôlables. Ce seuil de tolérance est d'autant plus bas que nous sommes fatigués, saturés, surmenés ou déjà affectés par une épreuve (deuil, au sens très large, notamment). A plus forte raison, notre capacité de tolérance sera faible si nous ne parvenons pas à surmonter les frustrations inévitables qui se présentent au quotidien.
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L'hypersensibilité n'est pas anormale. Il n'existe pas de "modèle d'homme ou de femme normaux qui ne soit pas un idéal ; donc, par définition, inaccessible". (L.Israël, op.cit., p 196). En revanche, chaque groupe social édicte des règles normatives, mettant à l'écart, à la marge ou au-dehors les personnes qui ne s'y plient pas. C.G. Jung avait coutume de d'affirmer que c'est l'excès d'adaptation, donc, de soumission au injonctions familiales et aux coutumes sociales, qui produit nos déséquilibres psychiques. (C.G.Jung, l'homme à la découverte de son âme, Albin Michel 1987). L'hypersensibilité n'y fait pas complètement exception, bien qu'elle vienne justement signifier la lutte pour ne pas se soumettre aux consensus et aux idéaux, pour ne pas s'adapter.
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Au journaliste Christophe Bourseiller qui lui disait qu'elle semblait "en permanence sur la corde raide", la cantatrice Nathalie Dessay se confiait sur sa sensibilité et sa "très grande fragilité". Pour elle, ce ne sont "pas seulement les artistes qui sont très fragiles, ni même les comédiens qui vont jusqu'au bout de leurs personnages", mais "toutes les personnes qui s'impliquent dans ce qu'elles vivent et dans ce qu'elles font."
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Un jour, un patient journaliste, parlant d'un film sur lequel il s'apprêtait à rédiger une critique, lança sans ambages à propos de l'héroïne de l'histoire, une jeune femme très sensible : "elle est "maniaco-dépressive" ! Surpris, je lui demandai pourquoi il employait ce terme. Il me répondit que "cela faisait bien". Encore plus étonné, je l'interrogeai pour comprendre ce qu'il entendait par là. Il m'avoua qu'il ne connaissait pas le sens de ce terme. Je lui proposai alors de me dire tout simplement quels mots il emploierait pour exprimer ce qu'il avait perçu de cette jeune femme. Il se détendit, son visage s'éclaira et il dit : "elle était perdue. Il put alors constater que cette formulation était beaucoup plus vraie, plus juste, plus personnelle et qu'elle serait aussi plus facile à comprendre pour les lecteurs de son article...
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