L'autrice fait le récit de tranches de sa vie : son exil du Rwanda en 1973, son arrivée au Burundi pour faire ses études d'assistante sociale, la rencontre avec son mari, son retour au Rwanda après le génocide. Le fil conducteur est sa ténacité à avoir un diplôme, diplôme qui n'est pas toujours un passeport vers un emploi immédiat quand on est une exilée...
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Scholastique Mukasonga n’a que 4 ans quand sa famille Tutsi est déportée à Nyamata. Quand le père de famille comprend que ses enfants devront toujours lutter pour se faire une place dans ce Rwanda où les Hutus les haïssent, il s’obstine à leur faire prendre le chemin de l’école, persuadé qu’un beau diplôme les sauvera.
La jeune Scholastique réussit l’examen d’entrée au secondaire puis celui de l’école d’assistante sociale de Butare. Mais les raids contre les Tutsis se multiplient, elle doit fuir au Burundi où elle compte bien finir son cursus…
A travers ces « péripéties d’une jeune diplômée », c’est son histoire de réfugiée puis d’exilée, avec son cortège de galères, de colère et d’injustices que Mukasonga donne à voir. Pourtant, le ton n’est pas dramatique, il y a de l’humour et de la poésie dans cette écriture vive, et une certaine tendresse dans le regard que porte Scholastique Mukasonga sur les habitants de cette région d’Afrique; Beaucoup de passages m’ont fait sourire, d’autres sont touchants d’humanité.
Tout est en contraste dans ce récit autobiographique, peut-être à l’image de ce que ressent l’autrice pour cette terre qui est la sienne et qui lui a pourtant tout pris.
C’est de ce contraste que vient la force du récit, montrer la douleur de l’exil à hauteur de jeune fille, qui voit le monde avec l’espoir et la naïveté sincère des jeunes gens.
Finalement ce n’est pas le beau diplôme de Mukasonga qui la sauvera, mais bien cette confiance qu’elle place dans l’injonction de son père à réussir, cette vivacité d’esprit et cette détermination, qui force l’admiration.
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Voici le beau récit autobiographique de l'auteur de retour au Rwanda, des années aprés le génocide de 1994, qui explore entre joie et tragédie, humanité , force et modestie cette quête obstinée surtout ," d'école en école" , du fameux diplôme "d'assistante sociale "qui selon son père, Tutsi, pour qui faire confiance à cette institution était primordial, afin que celui - ci lui ouvre des portes prometteuses . ......
Devenir "assistante sociale "la hisserait , elle, de condition modeste, au dessus du statut --ni Hutu ni tutsi----: "elle atteindrait le niveau inviolable des évolués", elle , si courageuse et si forte...
La romancière évoque , à l'aide de son écriture imagée , enjouée, ses mots et ses images , maniant la langue comme personne , les exils , les déplacements successifs, les humiliations de sa communauté méprisée comme de sa famille .....du Rwanda jusqu'au Burundi ....
Avant que le massacre de huit cent mille Tustis d'avril à juillet 1994, n'élimine tous les siens .
Mariée à un français , elle vivait alors en Normandie ......
Ce qui est remarquable dans ce récit solaire , infiniment émouvant ,c'est sa volonté inébranlable de devenir une femme "libre" et éduquée, sa fierté d'être Africaine, riche des coutumes ancestrales et du savoir - faire de son peuple, sa capacité d'accueil, sa dignité , sa pudeur , sa politesse, ses traditions immuables .
Sa lutte opiniâtre grâce à son beau diplôme ce " talisman" , cette source d'énergie inépuisable qui lui permettront de surmonter désillusions, humiliations , mises à l'écart, désespérances et déconvenues donnent une force incroyable aux savoureuses anecdotes de sa jeunesse.....
Elle fait revivre à sa manière positive, enthousiasmante, déterminée, jamais négative la culture de son peuple , les subtilités de sa langue , en forme d'hommage à ses parents disparus , une communauté dévastée et sacrifiée .
Un récit pétri d'humour et de fantaisie qui rend passionnant le récit des ses souvenirs , si douloureux --- soient-ils !
J'ai lu plusieurs livres sur le drame du Rwanda mais jamais vu du côté positif et déterminé , une force de vie et une générosité telles malgré un parcours si difficile et chaotique !
C'est la grâce de l'entreprise littéraire !
Mais ce n'est que mon avis , bien sûr !
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Elle a passé la moitié de sa vie à courir après un modeste diplôme d’assistante sociale. Son père croit que l’école sauvera ses enfants, un beau diplôme c’est un passeport pour l’avenir, la seule preuve au monde que l’on existe, un véritable sauf-conduit, qui permet de préserver sa dignité, son indépendance, d’assurer la protection de ses enfants. Sa carte d’identité porte, comme une marque infamante, la mention TUTSI. Chassée de son pays, réfugiée au Burundi frontalier. Mais hélas ce diplôme, quand on est réfugié ne lui donne pas les mêmes chances que ses camarades, commence le long chemin chaotique et difficile pour trouver du travail.
Mariée à un Français la voilà à Djibouti où on n’a pas l’utilité d’une assistante sociale puis en France où son diplôme n’a aucune valeur, il faut un diplôme français. À la veille de ses quarante ans, elle reprend donc ses cahiers, retrouve les bancs de l’école où les élèves ont l’âge de ses enfants.
Dans ce récit autobiographique, Scholastique Mukasonga nous raconte le parcours d’une jeune fille, devenue femme qui s’obstine à obtenir un diplôme. Une écriture enjouée, remplie d’anecdotes, de traditions, de coutumes pour nous conter son histoire et à travers elle, celle de son peuple condamné à s’exiler jusqu’au génocide des Tutsis, où trente-sept membres de sa famille sont assassinés. Un hommage à son père, considéré comme un sage, devenu modeste commerçant, car un homme se déshonore s’il reste à la maison comme une femme, un père qui est persuadé que l’éducation est un laissez-passer vers la liberté.
Le parcours d’une jeune fille qui ne possède qu’un seul livre et qui va découvrir émerveillée, une bibliothèque dont les murs sont tapissés de livres. Ce récit se termine par le retour à Kigali, au Rwanda aujourd’hui, sur les traces de la terre de ses parents, un pèlerinage douloureux, même le lac où elle allait chercher de l’eau a disparu comme mort de chagrin. Hôtels, restaurants, entreprises ont poussé comme des champignons, aujourd’hui les femmes sont partout, elles sont députés, médecins, militaires, femmes d’affaires. Ce sont les femmes qui choisissent leur mari, c’est le Rwanda nouveau !
Le récit émouvant d’une femme généreuse fière de ses origines, de la richesse de son peuple sacrifié.
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Par ce récit autobiographique, Scholastique Mukasonga retrace les difficultés rencontrées pour obtenir son diplôme d'assistante sociale : un défi d'exilée qui a exigé de faire preuve d'une obstination remarquable. Puis, c’est la dure épreuve de l'intégration que son entourage, et les événements ne facilitèrent guère. Ensuite, après de nombreuses épreuves, elle raconte la rencontre avec son futur mari, coopérant français pour le Ministère de la Culture, la naissance de ses deux enfants, Djibouti et enfin, la France.
Le récit est centré sur la condition féminine en Afrique et le thème de l'exil : en tant que Tutsi, la narratrice a toujours été étrangère dans son pays, au Burundi elle est une exilée et, partout ailleurs, elle restera une apatride. Son combat est celui de toutes les femmes mais aussi de tous les exilés qui s’accrochent à l’espoir d’un jour meilleur et cela a un prix. Mais, Scholastique Mukasonga va plus loin dans sa réflexion quand elle s’interroge sur la valeur de son combat face la tragédie des Tutsis et le génocide de 1994, dans lequel elle a perdu 37 membres de sa famille. Son combat était-il utile ? … Reste la nostalgie, ou le dernier vestige d’un passé aboli.
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