Scott Nicholson

Nous sommes les leaders. Nous apprenons de votre espèce, c’est pourquoi nous voulions Rachel. Puisqu’elle a été la première d’entre vous à devenir comme nous, elle peut nous aider à comprendre.

— Comprendre quoi ?

— Pourquoi vous avez si peur de nous. Pourquoi vous voulez nous détruire. »

DeVontay secoua la tête. « À quoi est-ce que tu t’attends ? Nous sommes menacés d’extinction.

— Cela serait-il réellement si terrible ? Vous avez fait votre temps. D’après ce que j’ai appris, votre espèce était déjà en train de s’autodétruire. Changement climatique, pollution, guerres, génocides. Et nous n’avons même pas commencé à nous occuper des multiples centrales nucléaires en pleine fusion. »

Rachel était là à présent. Avec le Nouveau Peuple. Son peuple. « Je m’appelle Bryan, dit le bébé. J’ai pris le nom de quelqu’un. » Rachel serra l’enfant contre sa poitrine. « Bonjour, Bryan.

— Allez maintenant, partez », ordonna le bébé à l’humaine.

La femme regarda Rachel de ses grands yeux sans lumière, mouillés d’eau. Ils abritaient une sorte d’émotion — beaucoup d’émotions — qui l’irritait. La simple présence de cette femme causait chez elle une réaction biologique proche de la douleur. Pas étonnant que les humains doivent mourir. Ils n’étaient pas Neufs. « Allez maintenant, partez », répéta Rachel, et la femme repartit péniblement à travers le terrain négligé.

La panique n’existe que dans l’esprit.

L’argent ne poussait pas sur les arbres, mais le papier venait des arbres et l’argent était imprimé sur du papier.

Bien sûr, ses poumons se gonflaient et son cœur envoyait du sang dans tout son corps, ses doigts et ses orteils bougeaient, ses yeux clignaient. Mais la vie, c’était plus qu’une somme de parties en état de marche.

 Un inspecteur n’oublie jamais les affaires qu’il se résout pas. Parce qu’au plus profond de lui-même, il ne cesse jamais d’essayer de les résoudre. 

Quand on aime quelqu’un, on n’impose pas de conditions.

Il est naturel que l’esprit ne vous laisse récupérer que les souvenirs heureux. Un mécanisme de survie.

Satan déploya ses richesses, déploya sa luxure déguisée en amour, déploya son avidité déguisée en besoin, déploya ses velléités de guerre déguisées en rectitude. Satan étendit ses doigts sur toute la surface du monde, touchant chaque homme, chaque femme, et chaque enfant. »

Parfois, il valait mieux laisser le passé là où il était.

Retrouver de bons souvenirs est tout aussi important pour guérir qu’éliminer les mauvais.

On ne peut faire confiance à aucun sourire. Parce que derrière chaque sourire, il y a des dents.

Vieillir, c’est pour les gens qui abandonnent trop tôt.

On ne savait jamais lequel de ces employés du foyer parlerait sèchement, lequel était important, lequel on pourrait avoir besoin d’impressionner à un moment ou à un autre. On ne savait jamais lequel d’entre eux détenait notre avenir entre ses mains. C’est vrai que ce mec desséché ne ressemblait pas un conseiller, mais on ne savait jamais non plus quel petit jeu était en réalité un de leurs tests mis en scène.

Il avait tout perdu et seul l’argent pouvait arranger les choses. Seul l’argent pouvait chasser le problème.

La douleur était un fourneau qui consumait l’alcool et l’ambition, et même la colère. La douleur était son réconfort, la souffrance une bénédiction perverse qui le traînait de jour en jour, son compagnon le plus proche.

Rien ne sert de pleurer, ce qui est fait est fait. On plie bagage et on avance.

Les prédateurs de toutes les espèces avaient un don pour éliminer les faibles, sélectionner les parfaites victimes.

 J’ai horreur des perroquets... Ils vous coupent tout le temps la parole, mais pas moyen de leur envoyer une repartie cassante. Ils sont trop bêtes pour comprendre. C’est comme parler à la marionnette d’un ventriloque.

Un voyage de mille lieues commence toujours par un premier pas, aller vers la lumière, avancer sur la roue de la vie, prendre l’escalier vers le paradis. Rien de tout cela n’avait de sens. Et rien de tout cela n’apaisait la douleur.