Citations de Sébastien Bohler (247)
Pour l'instant, il contemple la beauté du massif à l'oeil nu, sans la protection de ses lunettes d'altitude. Il n'y a que lui et l'immensité du glacier, au-dessus des vallées, au-dessus d'un continent tout entier.
Des expériences ont montré que lorsque l’information devient trop rapide, le cerveau humain tend à la considérer de plus en plus comme vraie, sans se poser la question de sa validité.
Nous sommes peut-être la dernière génération qui vivra dans l’opulence, la santé et la consommation sans frein. Dans trente ans, le monde n’aura plus rien à voir avec ce que nous voyons aujourd’hui. Année après année, les températures montent, les océans aussi, des milliers d’hectares de terres se transforment en désert et des millions de personnes se préparent à quitter leurs foyers pour migrer. De tout cela, nous sommes responsables. Pour la première fois de son histoire, l’enjeu pour l’humanité va être de se survivre à elle-même. Non plus à des prédateurs, à la faim ou aux maladies, mais à elle-même. Elle n’y est pas préparée. Devant ce défi suprême, elle ne répond que par des incohérences. La preuve : pourquoi, alors que nous sommes dotés d’outils extrêmement précis qui nous informent clairement de la tournure que vont prendre les événements dans quelques décennies, restons-nous impassibles ? Pourquoi, face à la catastrophe, continuons-nous à agir comme par le passé ? Qu’est-ce qui, en nous, est si dysfonctionnel ? Pour répondre à cette question, je me suis penché sur la part la plus intime et la moins visible de ce qui fait notre humanité. Ce qui nous échappe, blotti au fond de notre boîte crânienne, si obscur et si caché, mais qui nous gouverne. Notre cerveau. Ce que j’ai découvert m’a glacé. Ce cerveau, qu’on présente comme l’organe le plus complexe de l’univers et dont on chante les louanges à coups d’émissions de télévision et au fil de rayons entiers de librairie, est en réalité un organe au comportement largement défectueux, porté à la destruction et à la domination, ne poursuivant que son intérêt propre et incapable de voir au-delà de quelques décennies. Nous sommes emportés dans une fuite en avant de surconsommation, de surproduction, de surexploitation, de suralimentation, de surendettement et de surchauffe, parce qu’une partie de notre cerveau nous y pousse de manière automatique, sans que nous ayons actuellement les moyens de le freiner. Tout n’est pas perdu, parce que certaines parties de ce même cerveau ont la capacité de raisonner autrement. Mais elles sont en minorité, et elles ont du mal à se faire entendre. Pour faire gagner cette minorité silencieuse, il faut d’abord connaître la puissance de ces forces qui œuvrent de manière souterraine. J’ai voulu ici détailler le fonctionnement des circuits neuronaux profonds qui nous conduisent à notre perte, pour que toutes celles et ceux qui souhaitent comme moi un autre destin sachent à qui ils s’attaquent. Car il faut connaître son ennemi pour triompher, dit l’adage. Seul problème, il s’agit ici de se connaître soi-même. (p. 9-10)
Sous nos ailes, je n'aperçois qu'un tapis sombre bleu infini qui vire au noir profond à mesure que le globe terrestre tourne son pôle vers l'infini de l'espace, encore plus loin du Soleil.
Qui sommes-nous, au fond? Comment sommes-nous arrivés là?
D'autres ont disparu avant nous. Nous pouvons être les prochains.
Notre cerveau est configuré pour en demander toujours plus, même quand ses besoins sont satisfaits.
Un jour, peut-être, le nec plus ultra du snobisme sera d'être sobre et respectueux de l'environnement, et non de posséder un 4 x 4 suréquipé. Dans cette hypothèse, dès l'instant où le statut social sera associé aux comportements respectueux de la planète, la partie sera gagnée. Le striatum sera devenu le moteur de la préservation, et non de la destruction.
La nuit commence à tomber sur le Cervin, on croirait une carte postale. Voilà plus d'un siècle que les touristes viennent admirer la silhouette élancée de ce mont légendaire.
certains mécanismes cérébraux nous prédisposent à ressentir des émotions positives face à des stimulations de ce genre, et tout média qui...
...........Cette situation est symptomatique d'une évolution de l'information ; il s'agit de vendre de l'émotion, indépendamment de la qualité de l'analyse.
Lorsque vous vous habituez à avoir tout instantanément, vous perdez la fonction physiologique qui permet de renoncer à quelque chose maintenant au profit d’autre chose plus tard.
[…]
Nous aimons toujours faire des projets, mais si c’est au prix de sacrifices réels dans l’instant, nous ne possédons plus la connexion physiologique nécessaire pour le faire. Si on nous dit: dans quarante ans, 30 % des terres habitables seront submergées, nous trouvons cela moins gênant que de renoncer à nos vacances annuelles aux Seychelles, et surtout à une bonne côte de boeuf dans notre assiette.
La loi du moindre effort est, après la loi de l'alimentation alimentaire maximale, du sexe à gogo et de la domination, un socle fondamental du comportement animal, et même du comportement d'un animal "évolué" comme l'être humain. Et elle est inscrite dans le marbre de votre striatum.
Pourquoi la pensée d'une catastrophe future ne nous conduit-elle pas à modifier nos comportements ?
Deuxième partie. Le bug humain, p. 162
" Je dois voir les informations ", " laisse-moi me connecter ", sont des phrases que nous entendons quotidiennement. Pour la plupart des personnes accros à l'info en boucle, être informé de ce qui s'est passé au gouvernement, de la météo qu'il fait à Rennes ou du déraillement d'un train en Inde ne changera pas leurs décisions ni leur comportement pendant les jours et les semaines qui vont suivre. Il est probable qu'elles se sentiraient mieux en ciblant leur besoin d'information, et en s'occupant à d'autres activités récréatives. Mais notre comportement est principalement déterminé par le striatum, et non par la raison. Nous sommes devenus des obèses informationnels, un phénomène désigné sous le terme d'infobésité, néologisme qui résume le parallèle avec la consommation effrénée de nourriture dans un monde de pléthore alimentaire, ayant conduit aux taux d'obésité sans précédents que connaît le monde " développé ".
p.157.
La dopamine qui circule entre l’aire tegmentale ventrale, le noyau accumbens et les différentes aires du cortex cérébral est responsable du fait que tous les tyrans ou dictateurs des régimes autoritaires s’accrochent au pouvoir même lorsque tout semble contre eux, et sont prêts aux massacres les plus sanglants pour éviter de voir chuter d’un microgramme la concentration de dopamine dans leurs synapses cortico-striatales.
Le télécran moderne est l'inverse de celui de Georges Orwell : il ne donne pas aux citoyens l'inquiétude d'être surveillés, mais détermine à notre insu nos envies, préservant notre illusion de liberté.
La lassitude dans le couple est en partie redevable de ce mécanisme qui émousse le plaisir par la prédictibilité. Mois après mois, année après année, les neurones du striatum apprennent à savoir exactement ce qui va se passer, et la dopamine se tarit. La réaction programmée par les neurones dopaminergiques est la recherche de nouveauté et de doses plus intenses. Dès qu’un nouveau partenaire sexuel est proposé, le striatum s’illumine de nouveau et la fougue renaît.
L'idéal environnemental est peut être la chance que nous attendions pour fonder un système de valeurs et de croyances qui dépasse les grands systèmes sacrés qui nous ont précédés dans l'histoire des civilisations
L'humanité est une plaie pour la planète.
La démarche la plus suggestive ne correspond pas au moment où la femme est la plus fertile, ni à celui où elle serait plus disposée à avoir une relation sexuelle. (...) Un homme désirant maximiser ses chances à intérêt à repérer le moment où une femme produit un déhanchement moins ostentatoire.