On sait que, depuis peu (?), j’affectionne la littérature policière et que, depuis bien longtemps, j’adore tout ce qui touche à l’Asie. Je ne pouvais donc pas manquer Tokyo Express, qui
"consacra (…) Matsumoto comme le meilleur écrivain de roman policiers du Japon."
(d'après la quatrième de couverture).
Et je n’ai, en effet, pas été déçu. Ce livre est, véritablement, un petit bijou littéraire.
L’intrigue est a priori classique. Deux jeunes gens sont retrouvés sans vie, côte à côte, sur une plage. Ce n’est peut être qu’un suicide amoureux. Affaire classée. Vraiment ?
Mais, revenons à ce qui contribue, sans conteste, à l’originalité de l’œuvre, à savoir sa structure narrative. Sans entrer dans les détails, pour te laisser quand même, lecteur, le plaisir de la surprise, on dira qu’on ne se trouve pas avec un protagoniste unique qui mènerait l’enquête de bout en bout. Au contraire, on se trouve d’abord au côté d’un client d’un bar à hôtesse. Puis d’un vieil inspecteur de province (le genre qui s’accroche au petit détail à priori sans importance, comme Columbo : le couple a pris le train ensemble, certes, mais pourquoi, diable, n’a-t-on retrouvé sur lui que la facture d’un seul repas pris dans le wagon restaurant?). Enfin, d’un jeune « adjoint au comissaire du deuxième bureau d’enquête de la préfecture de police » pugnace (il enquête parce que le mort était le principal témoin d’une affaire de corruption ministérielle), qui sent bien qu’il faut creuser du côté de la facture mais également s’intéresser à la géographie de son pays (en effet, la dernière fois que le couple a été aperçu c’était à la gare de Tokyo ; et on les retrouve morts dans le sud de l’archipel, sur l’île de Kyushu).
C’est un roman concis, mais qui vous fera voyager du nord au sud du pays du Soleil-Levant. Dépaysement garanti, dans l’espace, mais également dans le temps… L’histoire se passe en 1947. Je n’en dis pas plus, mais ce détail à son importance…
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