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Critiques de Seicho Matsumoto (126)
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Le point zéro

Voilà un roman noir, roman d'enquête à classer parmis les classiques de la littérature policière japonaise. Une lecture originale, plutôt agréable, qui aborde des thèmes sociaux et sociétaux au travers d'une enquête minutieuse. La période de l'après seconde guerre mondiale est racontée sous un angle assez surprenant. La place des femmes dans un pays vaincu. L'intrigue elle, est plus conventionnelle, on a affaire à des disparitions, des meurtres déguisés en suicides, des double vies, dans une atmosphère bien dépaysante avec comme toujours au pays du soleil levant, le poids des traditions et des conventions qui jallonnent le récit. Un récit sous forme d'enquête, où tout n'est qu'hypothèse et évidence. Cela rend la lecture un peu en suspension, on n'est toujours à se questionner, et on n'a jamais de certitudes, si ce n'est à la toute fin. Un conseil, prenez des notes pour les noms des personnages, c'est assez difficile, pour ceux qui ne sont pas familier avec la langue, tous les noms se ressemblent, et en plus, l'auteur utilise tantôt le patronyme, tantôt le prénom, il ya des personnages à double identités, bref, il faut s'ac
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Le point zéro

Décevant.



C'est une intrigue sur fond de mariage arrangé, de disparition, et des femmes dites "pan-pan girls", jeunes Japonaises qui se prostituaient auprès des soldats américains après la guerre, dans un pays détruit et affamé.



Il y aurait pourtant eu la matière à développer une histoire intéressante, avec des personnages qui ont eu des destins pour certains tragiques.



J'ai trouvé les personnages évanescents, les descriptions de paysages peu remarquables, l'intrigue gentiment développée, mais rien qui ne m'ait enthousiasmé et surpris.



Bref, l'impression que laisse un plat mal décongelé.



Je ne sais pourquoi on vante l'auteur comme un "Simenon japonais", mais ce roman n'a rien qui puisse lui valoir ce titre.
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Tokyo express

Bien aimé le mélange de l’intrigue policière, l’enquête et la culture japonaise qui domine la relation entre les personnages et même le mobile du crime.

On est loin des psychopathes et des enquêteurs tortueux qu’on ne sait parfois plus distinguer. Élégant..
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Tokyo express

Un bon polar à l’ancienne qui, plus que de chercher whodunit va s’attacher à how, tant le coupable semble être désigné d’emblée. Mais, bon sang-de-bon-soir, comment a-t’il pu ? alors qu’il se trouvait de l’autre côté du Japon, sans cesse de train en train ou en bateau ?



Une histoire de corruption au ministère X et de deux suicidés au cyanure retrouvés sur une plage.



Un chouette bouquin pour les amateurs du genre avec une enquête un peu complexe mais qui se dénoue petit à petit et avec suffisamment d’explications pour que tout reste clair, même pour qui ne connaîtrait absolument pas le Japon et ses horaires de trains à la précision légendaire (oui… difficile de transposer ça au pays de la SNCF)
Lien : https://www.noid.ch/tokyo-ex..
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Tokyo express

Tokyo Express/Matsumoto Seichô (1909-1992)

Tatsuo Yasuda, 34 ans fréquente assidument le restaurant de luxe Koyuki dans le quartier Akasaka de Tokyo : c’est là qu’il invite ses clients en bon chef d’entreprise qu’il est. Sa serveuse préférée est Toki, de son vrai nom Hideko, 26 ans, pour qui il a un faible.

Le lendemain il invite deux autres serveuses du Koyuki, Yaeko et Tomiko au restaurant Levante puis ensemble ils gagnent le quartier de Ginza pour boire un dernier verre au Coq d’Or. En partant vers la gare pour rentrer chez lui, Yasuda montre discrètement à ses deux compagnes Toki en compagnie d’un inconnu : ils prennent un express pour Kakata dans l’île de Kyushu.

Le jour suivant, Yasuda de passage au Koyuki apprend que l’on a découvert les corps de Toki et de son compagnon, un certain Sayama alias Sugawara sur une plage dans la baie de Kashii près de Hakata. Le suicide paraît évident, au cyanure de potassium. Pour l’enquêteur Jutaro Torigaï, ce n’est pas un suicide sans importance car Sayama est lié d’évidence à une affaire de corruption avec un ministère national. Sa mort arrangerait certaines personnes haut placées semble-t-il. Par ailleurs les rapports amoureux avec Toki n’étaient pas franchement au beau fixe d’après les proches. Jutaro Torigai est gêné dans son enquête par deux faits qui ne collent pas avec le suicide prémédité : pourquoi n’a-t-on trouvé qu’un ticket de wagon restaurant dans la poche de Sayama? Et pourquoi Toki n’a pas résidé avec Sayama à l’auberge de Hakata durant les cinq jours où il y était pour le rejoindre seulement quelques heures avant le suicide ?

L’inspecteur Mihara a l’intime conviction que Yasuda n’est pas étranger à cette affaire et qu’il a monté un stratagème machiavélique pour ne pas être soupçonné. Mais il n’a aucune preuve ni même un embryon de preuve. Il va mener une enquête minutieuse avec le commissaire Kasaï.

Ce roman policier subtil et complexe publié en 1957 est resté une des meilleures ventes dans le genre. La méticulosité de Matsumoto pour faire avancer l’intrigue est étonnante : une véritable traque de l’indice qui pourra confondre le coupable dont l’alibi est de béton. Une bonne concentration de la part du lecteur est requise pour ne pas perdre le fil de l’enquête notamment avec les horaires des trains qui sillonnent le Japon du Nord au Sud. Le style est sec en phrases courtes, un récit factuel sans étalement d’états d’âme avec des longueurs qui égarent le lecteur. En somme un roman très particulier.

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Un endroit discret

Je ne peux pas dire que j'ai été emballée par ma lecture !

Peut être est ce la façon d'écrire des auteurs japonais. Une impression d'être infantilisés, comme un enfant à qui il faut répéter plusieurs fois les mêmes choses.

L'histoire est particulière : cet homme dont la femme vient de décéder brutalement et qui se lance dans la recherche de la raison pour laquelle elle s'est effondrée en pleine rue.

Il est plus préoccupé par le qu'en dira-t-on qu'attristé par son veuvage.

Bref, une lecture sans passion.
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Tokyo express

Voilà un roman policier "nipponissime".D'abord par l'objet de l'enquête :un double suicide d'amoureux, pratique classique.Ensuite,par le style de l'enquête :foin des flingues et des torgnoles,l'arme fatale est un horaire de chemin de fer..Enfin par l'extrême subtilité tant du chassé que des chasseurs:les deux policiers impliqués devront déjouer pièges après pièges pour faire tomber alibis et fausses pistes.Par ailleurs de nombreux aperçus sur la société japonaise sont mis en évidence :corruption,soumission à la hiérarchie, modernisme et usages archaïques. Excellent roman,à mon goût.
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La Voix

Six récits, publiés entre 1956 et 1958, composent ce recueil. Ils sont liés par des points communs qui leur confèrent parfois une telle ressemblance que quelques jours après la lecture, j’avoue ne pas avoir gardé un souvenir très net de chacun d’entre eux. Tous, (à l’exception d’un) mettent en scène des individus ordinaires, ou du moins sans histoire, qui poussés par la cupidité, la jalousie, ou la crainte de perdre leur situation, deviennent des criminels.

Dans "Le complice", Hikosuke, un ex-représentant de commerce a fait fortune à Fukuoka en montant son propre magasin. Sa réussite est gâchée par son angoisse grandissante à l’idée qu’existe quelque part un individu qui sait que son affaire a été financée grâce au butin d’un cambriolage qui ne fut jamais élucidé. Obsédé par cette angoisse, Hikosuke embauche un détective privé pour retrouver l’homme, et le surveiller.



La même préoccupation tourmente le héros mis en scène dans "Le visage". Acteur dans une troupe de théâtre amateur, il est sélectionné pour jouer un petit rôle dans un film, qui lui ouvre ensuite d’autres opportunités cinématographiques, son "expression impénétrable, froide et indifférente" attirant les metteurs en scène. Mais il y a une ombre -et de taille- au tableau- : ses rêves de célébrité et de richesse risquent d’être contrecarrés à peine réalisés : quelqu’un, quelque part, sait sur lui quelque chose de terrible, et pourrait le confondre en reconnaissant son visage…



C’est par un aveu écrit que le héros de "Au-dessus de tout soupçon" révèle son crime, hésitant encore quant à la destination de son texte : confession intime restant à jamais secrète, ou lettre adressée à la police ou à un avocat ? Il est en tous cas persuadé d’avoir commis le crime parfait. Il lui a fallu pour cela être très patient…



Dans "Le roman feuilleton", une femme de Tokyo s’abonne à un journal régional, sous prétexte d’y lire le roman feuilleton découvert lors d’un séjour dans la province où il parait. On comprend vite, à la manière quais compulsive dont elle décortique les faits divers, que ce n’est pas le roman qui l’intéresse...



"La collaboratrice d’une revue de haikus" n’évoque a priori pas un crime, puisqu’il y est question de la mort d’une femme malade et gravement condamnée mais il ne faut pas se fier aux apparences…



La nouvelle, enfin, qui a donné son titre au recueil diffère légèrement de celles qui précèdent, le crime dont il y est question étant l’œuvre de malfaiteurs aguerris. Et l’histoire s’attarde cette fois davantage sur la victime, quand elle est dans les autres textes focalisée sur l’assassin.



Dans ces intrigues qui évoquent les tourments d’hommes ou de femmes piégés par les éventuelles conséquences de leurs actes, nulle trace de remords ou de sens moral, les criminels sont uniquement préoccupés de leur impunité et du maintien de conditions d’existence parfois mal acquises, quitte à devoir pour cela perpétrer un nouveau crime. L’ironie veut que bien souvent, c’est de manière plus ou moins directe les actes ou les comportements que guide leur angoisse d’être découverts qui leur sont fatals, et c’est souvent un élément anodin qui les perd, un détail qui turlupine un tiers personnage qui, d’abord saisi d’une vague intuition, va tirer un fil ténu lui permettant finalement de démasquer le criminel. Les intrigues sont ainsi composées comme des puzzles dont les morceaux ne prennent sens qu’une fois assemblés, une chute surprenante venant parfois les colorer d’une touche d’humour noir.



Une lecture plutôt plaisante -j’ai aimé qu’on y prenne souvent le train !-, malgré son empreinte fugace.
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Le point zéro

Nous sommes à Tokyo, à la mi-novembre 1958. Les négociations concernant le mariage de Teiko Itane, 26 ans et Kenichi Uhara, 36 ans, ont finalement abouti. le mariage s'est déroulé comme prévu, et Teiko et Kenichi vont pouvoir partir en voyage de noces. Teiko aurait bien aimé connaître la région de Kanazawa, où travaille son mari, commercial, une partie du mois. Juste après la cérémonie, ils sont partis pour Kôfu, et ont pu admirer le Mont Fuji. Une semaine après leur retour à Tokyo, Teiko accompagne son mari à la gare, il se rend à Kanazawa pour former un nouveau collègue, Yoshio Honda, et régler quelques affaires courantes avant son transfert à Tokyo. "Ce fut la dernière fois qu'elle vit son mari, Kenichi Uhara", c'est ainsi se termine le chapitre 1 du roman.



Cette première semaine, l'attente est longue pour Teiko qui a reçu une carte postale de son mari ; elle se rend chez le frère de Kenichi, et sa femme, elle range son appartement.... Les jours passent. Aucune nouvelle de Kenichi. Teiko décide de se rendre en train à Kanazawa, de refaire le parcours de son mari. Aidée par le collègue de son mari, Yoshio Honda, Teiko recherche un inconnu qui a disparu...



Le point zéro peut paraître déroutant par bien des aspects, et le premier concerne les mariages arrangés au Japon, qui avaient encore lieu de manière assez courante au milieu du 20ème siècle. Teiko ne connaît absolument rien de l'homme qu'elle a choisi d'épouser, les renseignements fournis par l'agence qui s'est chargée des "négociations" entre les époux sont assez limités. Pour la jeune femme, la relation avec son mari va se développer peu à peu et elle apprendra à le connaître. Ce qui ne se passe pas, puisque Kenichi disparaît. La jeune femme que l'on pourrait penser innocente ou naïve fait preuve d'initiative, de jugement, et mène une enquête approfondie, en respectant tous les codes japonais qu'elle maîtrise parfaitement. Mais l'écheveau est très embrouillé, les pistes ne semblent mener nulle part... L'obstination de la jeune femme porte ses fruits. La disparition n'est ni volontaire, ni un suicide, une intelligence adverse est bien à l'oeuvre, deux proches de Teiko vont être victimes d'empoisonnements. Peu importe ; rien n'empêchera la vérité d'éclater.



Il est bien sûr souhaitable de ne pas divulguer le fin mot du roman, particulièrement intéressant et bien construit. Il paraît pourtant intéressant de signaler que Seichô Matsumoto, écrivain japonais né au début du vingtième siècle, qui, dans ses romans s'est attaché à observer la société et mettre plus particulièrement l'accent sur les mobiles des crimes, a souhaité rattacher l'intrigue à une période de l'histoire du Japon, celle de l'occupation américaine qui a suivi la fin de la deuxième guerre mondiale. Les Japonais redoutant que les Américains ne se livrent à des exactions sembles à celles perpétrées par les troupes japonaises sur les femmes en Corée par exemple ont toléré, voire encouragé une forme de prostitution de certaines femmes japonaises avec l'occupant américain. Ces femmes avaient le nom de "pan-pan", et étaient reconnaissables à leurs habits colorés, leurs manières libres....



J'ai beaucoup aimé partir à la découverte du Japon en compagnie de Teiko Itane, jeune femme moderne qui évolue dans un pays traditionnel. Ce voyage se déroule dans un Japon en pleine reconstruction, mais les cicatrices laissées par la seconde guerre mondiale sont encore très sensibles. Une belle découverte.





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Un endroit discret

Un fonctionnaire, Asai, apprend lors d'un voyage d'affaires, que sa femme, Eiko, est décédée dans une rue bien loin de chez elle. Il est troublé par le fait que sa femme ait pu se retrouver dans un quartier qu'elle n’a pas l'habitude, croit-il, de fréquenter. Et c'est à partir de cette simple question : "Mais que faisait-elle dans ce quartier?" que sa vie deviendra une recherche presque obsessive de la réponse. Il enquêtera en se promenant dans le quartier et les réponses qu’il ne peut trouver par lui-même, il les confiera à une agence de détectives.

Seichō Matsumoto, l'auteur, ne nous présente aucunement une enquête policière mais plutôt un portrait minutieux des conventions sociales japonaises, du mariage qui ressemble plus à un acte raisonné bien loin du romantisme et bien sûr les convenances au travail avec le respect de la hiérarchie, l'ambition et les apparences.

Les Japonais sont des gens polis, excessivement, civilisés et parfois contraints par tous ces codes sociaux. On les sent retenus, on les voit discrets, sans trop exprimer de spontanéité. Et « Un endroit discret » est bâti comme ça également. Un début assez lent, où l'on pose les pierres selon un ordre bien précis puis le récit accélère et les éléments feront en sorte que rien ne pourra plus être contenu.

Un petit voyage au Japon via les pensées et les réflexions de notre fonctionnaire qui n'est pas sans surprendre.





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Tokyo express

Un couple est retrouvé sur les bords d’une berge sur l’île de Kyushu (Sud du Japon), suicidé. L’inspecteur en charge des constatations se pose des questions et contacte la police de Tokyo, ville de résidence des deux morts.

À Tokyo, l’inspecteur Mihara commence une enquête dont il est loin de saisir toutes les conséquences.

Si vous aimez les problèmes de train, les polars pas du tout gore et le Japon, ce livre est pour vous! C’est avec Irezumi de Akimitsu Tagagi l’un des plus grands polars nippons ayant traversé la planète pour nous enrichir. Ne boudez pas votre plaisir. Vous y retrouverez le souci du détail, l’analyse de la nature humaine, les tergiversations d’un esprit qui cherche à faire tomber la faille, et le tout avec des télégrammes, le téléphone et le catalogue de circulation des trains…

À découvrir donc (et tant que vous y êtes, découvrez aussi Irezumi de Akimitsu Tagagi. Comme ça vous serez incollables!
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Tokyo express

The bodies of Sayama and Toki are found dead on a beach in Kashii Bay, a double suicide using cyanide. The case is closed. But two detectives don’t believe it, Torigai, an old policeman from Hakata and Mihara, a young policeman from Tokyo. Sayama was going to be charged in a corruption case, but why drag Toki into the suicide, especially since no one knew they were a couple. Digging deeper, some things don’t add up, including the fact that Yasuda, a businessman who knew Toki, is in the station with two of Toki’s colleagues when she boards the train with Sayama two platforms away. Only a four-minute window allowed this visibility. The truth will be uncovered thanks to the stubbornness of the two policemen and to the train and plane schedules that crisscrossed Japan in 1947. An extremely well-crafted murder story, with meticulously collected clues. Quite enjoyable.
Lien : https://redheadwithabrain.ch..
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Un endroit discret

Je ne comprends pas bien le sujet, une enquête? un récit familial? Je n'ai pas lu assez loin pour comprendre. C'est avant tout une histoire médiocre et sans interêt. Rien n'a d'impact ni de valeur.

C'est assez maladroitement écrit, le protagoniste n'a pas vraiment de raison de commencer son enquête. Ses hypothèses sont basées sur absolument rien.

La seule façon de donner un sens à cette histoire serait qu'on apprenne à la fin que notre héros a de sérieux troubles psychologiques.
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Tokyo express

Les cadavres d’un homme et d’une femme sont retrouvés sur une plage de l’île de Kyushu au sud du Japon. Double suicide d’amoureux ?

L’inspecteur Mihara en doute et il se met à parcourir le Japon et à étudier les horaires de chemin de fer pour détruire l’alibi de son suspect n°1.



Avis :

Publié en 1957, ce best-seller marque le nouveau départ du polar nippon.




Lien : https://delicesdelivres.go.y..
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Le point zéro

A Obidos, très belle bourgade médiévale au centre du Portugal, se trouve une extraordinaire bouquinerie. Une grande pièce, sans doute une ancienne grange, est tapissée de livres, du sol jusqu’au plafond à 4 ou 5 mètres de haut. Il faut une échelle mais pas le vertige, pour s’y retrouver parmi ces milliers de livres. Ce libraire offre au visiteur des livres en Portugais bien évidemment, mais également un impressionnant choix de livres en Allemand, en Anglais, plus rares, en Néerlandais mais aussi en Français.



J’y découvris ce roman japonais, un policier, genre dont je me limite à un exemplaire par an. Je n’avais jamais entendu parler de ce romancier prolixe que son éditeur (10/18) compare à Simenon.



L’éditeur dit juste. Matsumoto écrivait comme Simenon : des personnages simples, humbles, des scènes de la vie courante, des atmosphères que l’on saisit et comprend aussitôt.



Ce roman est simple, l’intrigue va droit au but mais est détaillée, sans tomber dans les bavardages des auteurs de policiers ou de thrillers contemporains, qui suivent les memes recettes des écoles d’écriture.



Cerise sur le gateau, Matsumoto aime le train et nous fait découvrir son fascinant japon par ce mode précieux de déplacement, celui qui permet le mieux la lecture.



Mais au delà de la lecture, captivante, de l’intrigue, ce roman nous offre à découvrir le bouleversement sociologique que représenta l’occupation américaine après l’effondrement de l’empire nippon en 1945, et singulièrement dans les rapports hommes - femmes. Pour le grand bonheur de l’émancipation des femmes.



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Le point zéro



Une silhouette rouge vif se promène dans les rues enneigées, aux bras de GI, dans le Japon occupé par les américains.



Le pays sort laminé de la guerre, les hommes sont terrassés par la défaite et les femmes se réveillent, découvrent qu'elles peuvent avoir un amour propre, être autonomes et jouer un rôle dans la société.

Grâce à un entremetteur et poussée par sa mère, Teiko, célibataire de 26 ans, se marie avec Kenichi, plus âgé qu'elle de dix ans, dont elle ne connait ni le passé sentimental ou professionnel.

Lors d'un déplacement, Kenichi disparait. Teiko entreprend alors, avec l'aide de collègues et de proches de son mari, une longue enquête qui l'amènera dans la péninsule de Noto, bordée de falaises et battue par les vents. Elle remonte le déroulé des évènements, reconstitue pas à pas le passé de Kenichi, et nous suivons le fil de son raisonnement fait de déductions, d'intuition, et de ruminations.

Elle se questionne sans cesse, élabore des hypothèses et répète les mêmes interrogations.

La quête de Teiko, faisant preuve d'opiniâtreté et gagnant en indépendance après un mariage arrangé, fait tout l'intérêt de ce roman policier qui nous fait découvrir un pan de l'histoire et de la sociologie du Japon, dont les certitudes ancestrales basculent après 45, autour des pan-pan, prostituées auprès de l'armée d'occupation.

L'intrigue, bien ficelée, nous fait voyager l'hiver, le plus souvent en train, dans de magnifiques paysages de montagnes et de bord de mer, illustrés par quelques dessins, sur la côte nord du pays.



Je découvre avec plaisir Matsumoto, auteur de 450 romans, souvent comparé, pour les ambiances et la psychologie, à Simenon.









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Un endroit discret

Bon je vais faire vachement gaffe à ce que je vais dire bicause je viens de lire un truc et je sais absolument pas quoi en penser.



D'abord parce que c'est un polar lent, et quand je dis lent je veux pas forcément dire mou du cul tu vois ? Juste que dans l'ambiance, la façon d'écrire, les situations collent parfaitement avec l'idée qu'on peut se faire du Japon au début des années 70 (sans pour autant connaître quoique ce soit à cette culture hein).



Ce polar fait beacoup dans la description, minutieuse en plus, méticuleuse même (t'imagines même pas le nombre de synonymes que j'ai trouvé minou).



C'est l'histoire d'une femme qui meurt d'une crise cardiaque dans une boutique de bijoux, loin du quartier où elle habitait. Son mari, un genre de cadre qui bosse au ministère de l'agriculture, était en voyage d'affaires à ce moment là et accepte toutes les informations, avec la diplomatie et les coutumes à respecter pour froisser personne, et entame un processus de deuil habituel. Mais très vite (nan je déconne), il se rend compte que l'endroit où sa femme est décédée est étrange et il pige pas surtout ce qu'elle pouvait bien foutre ici.



Il mène son enquête dans une atmosphère toujours très lente, ça prend du temps, mais il finit par découvrir qu'il y a de nombreux hôtels pour des gens qui veulent se payer du bon temps hors mariage dans le coin. Jusqu'à ce que. Jusqu'à.



En fait c'est dingue parce que j'ai trouvé ça long (alors que le roman fait 200 pages t'sais), mais je me suis pas fait chier pour autant. Tout est raconté avec un calme foudroyant. Comme si en tant que personnage principal, le mari devait se contenir, qu'au moindre écart il allait perdre encore plus qu'il n'a déjà perdu. Y'a une tension énorme finalement qui pèse sur le lecteur et le détective en herbe.



Et toutes ces frustrations accumulées vont à un moment péter en toute beauté. C'est pour moi le point le plus intéressant de l'intrigue. Le moment de rupture, la fin de la pression. Et c'est vraiment vraiment très bien décrit.



Alors voilà, j'ai le cul entre deux chaises. J'peux pas dire que j'ai pas aimé ce policier parce que d'une je lis jamais de polars asiatiques (en gros dans ma vie j'ai lu que Ryû Murakami et Yoko Ogawa tu vois ?) et donc je suis pas habitué à cette narration placide alors que quand même mec ta femme est morte dans des circonstances cheloues et tout t'as le droit d'en vouloir au monde entier t'sais ?



Mais j'ai pas adoré pour autant non plus parce qu'après le point de rupture ben on retourne un peu à la lenteur du début, à de la parano molle (je peux pas t'expliquer pourquoi sinon je spoile tout et si t'as envie de le lire ce serait dommage et tout).





Kisu minou !
Lien : https://www.instagram.com/lo..
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Tokyo express

J'ai tendance à me méfier des livres et films dont tout le monde parle, car je suis souvent assez déçue. Mais dans le cas de ce polar, il n'y a aucune réception : j'ai vraiment adoré ! A tel point que j'ai eu du mal à le lâcher avant de l'avoir terminé.

Si on comprend assez vite qui est le coupable, c'est surtout de réussir à le prouver qui nous tient tant en haleine. En plus, c'est l'occasion de sillonner indirectement le Japon par les voies ferrées, ce qui m'a encore plus donné envie de le faire en vrai un jour !
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La Voix

Avec La voix, Matsumoto Seichô nous entraîne sur les traces de six victimes et criminels.



Même si les nouvelles sont parfois semblables en terme de structure narrative, je les ai toutes beaucoup appréciées. On sent que les criminels que nous côtoyons sont rongés par leurs passés, et leur imagination, leur angoisse prennent le pas sur leur vie quotidienne rationnelle, et les rattrapent. Pour ce qui est des victimes, on sent dès le début ce qui risque de leur arriver et on est donc assez angoissé. Ce sont des histoires qui ont lieu dans des endroits ordinaires, auprès de personnes lambda, ces histoires pourraient arriver à n'importe qui et c'est peut-être cette simplicité du mal qui est la plus effrayante.



Gros coup de coeur pour la nouvelle éponyme !
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La Voix

Dans ces 6 nouvelles policières ,foin des criminels de génie , des tueurs psychopathes en série , des assassins flamboyants. On a plutôt affaire à des minables , des gagne-petits , hantés non par le remord mais par la hantise d’être découverts , qui leur pourrit la vie et , inéluctablement les amène à tuer à nouveau pour effacer toute trace de leur acte et in fine à se faire attraper. Récits très bien construits , décrivant la vie quotidienne japonaise mais parfois un peu répétitifs dans le scénario.
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