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Critiques de Serge Lemoine (13)
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Dans l'intimité des frères Caillebotte

Une visite estivale dans la jolie propriété Caillebotte de Yerres (91) m’a donné envie de feuilleter à nouveau ce magnifique livre, acheté à l’occasion de l’exposition de Jacquemart-André en 2011.



Après la découverte de l’intimité de la maison de famille, (même si celle-ci ne le fut pas très longtemps), les photographies de Martial Caillebotte prennent tout leur sens, nous permettant d’imaginer les personnes, les lieux de la villégiature et les occupations de loisir d’une famille de grands bourgeois.



Le livre de l’exposition met en parallèle l’inspiration artistique des deux frères, chacun dans ses propres talents. La photographie est un plus indéniable pour ce voyage dans le temps et, si je compte Gustave Caillebotte dans mes peintres préférés, j’ai été passionnée par l’œil de journaliste et de chroniqueur de Martial. Ils sont tous deux des témoins de la vie parisienne de la fin du XIXème siècle, d’une société aisée et décomplexée de la Belle Epoque, intéressée par la modernité, les sciences et techniques, les sports et la culture.



Entre la vision picturale de Gustave et le regard photographique de Martial, c’est un livre de mémoire que je ne me lasse pas de redécouvrir.

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Pierre Puvis de Chavannes dans les collecti..

Visite de l' exposition et acquisition du catalogue mercredi 14 septembre 2022 / Cuiseaux





Qu'est-ce qu'ils ont eu comme " bonne idée " mes amis de Cuiseaux de m'inviter pour cette 6e Biennale d'art !!!



J'ai redécouvert , à cette occasion, des aspects totalement méconnus de l'oeuvre de Pierre Puvis de Chavannes, que j'avais figé dans une perception très académique et assez " tristounette " !!



Alors, nous ne pouvons que remercier chaleureusement le travail colossal de l'expert et arrière- petit-neveu de l'artiste, Bertrand Puvis de Chavannes...qui avec cette exposition exceptionnelle, (**car le mot n'est pas trop fort...J'imagine sans peine qu'il a fallu un certain degré de ténacité et de patience pour dénicher et convaincre les collectionneurs privés de prêter leurs " trésors ") nous offre une vision élargie des talents de Puvis de Chavannes...



C'est ainsi que nous pouvons découvrir d'autres facettes de l'oeuvre de Puvis....dont une série de portraits d'une modernité incroyable.... ainsi que des oeuvres préliminaires monochromes...étonnantes, me parlant plus que les oeuvres plus connues et plus " conventionnelles "!!



Ce matin, mes amis m'ont montré le catalogue d'une autre exposition que Bertrand Puvis de Chavannes a organisé en 2014, à Cuiseaux ( Berceau de la famille) sur les aquarelles et les l'avis de l'artiste ; aussi "époustouflants " !





"Genèses par Bertrand Puvis de Chavannes



De tous les auteurs de l'Antiquité c'est à Virgile qu'il fut manifestement le plus attaché. Comme Puvis, le poète, qui se montrait particulièrement sensible à la nature, n'en restait pas moins à l'écoute des questionnements de son époque, ouvert aux idées comme à la condition humaine. (..)

Jusqu'à la fin de sa vie, Puvis témoigna de sa dette envers son cher poète : avec sa " Poésie des champs' réalisée en 1895 pour la Bibliothèque de Boston, il célèbre le Virgile attaché à l'apiculture et à l'organisation sociale des abeilles.(...)

Est-ce à dire que Puvis peignit l'Antiquité ? Naturellement non.Rien ne date sa peinture, les figures sont le support intemporel de sa modernité."...



C'est la deuxième année que je viens" profiter" à la fois de la compagnie des amis et de la qualité des expositions de cette biennale de Cuiseaux, devenue réputée...



Parallèlement à l'exposition sur Puvis de Chavannes, une mise en avant à été faite sur un street-artist , Speedy Graphito, avec la participation de tout le village...Une très dynamique cité de l'Art !
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Caillebotte à Yerres - Au temps de l'impressi..

Yerres*, la maison familiale estivale de la famille Caillebotte, fut l'atelier à ciel ouvert de Gustave. Le peintre y trouva l'inspiration artistique dans les loisirs de la famille, le canotage, le repos au jardin. La magnifique propriété, aujourd'hui rénovée après quinze ans de travaux, est restée préservée au coeur de la ville qui en est propriétaire.



C'est donc une occasion parfaite de découverte pour le double intérêt d'un lieu de villégiature et pour l'exposition à l'origine du livre qui présente quarante trois tableaux. Il sont tous réunis dans l'ouvrage avec leur page explicative, replaçant le sujet dans son contexte géographique, social ou technique.



Gustave Caillebotte, peintre impressionniste, longtemps de faible notoriété a trouvé place parmi les plus grands, par son talent, sa personnalité, son rôle de mécène, ses passions et ses centres d'intérêt.

Il meurt à 45 ans en laissant quelques 600 oeuvres dont la majorité appartient à la famille.

Il est un de mes peintres préférés.



*Yerres/ Essonne ( 20mn de Paris )



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Caillebotte à Yerres - Au temps de l'impressi..



J'ai rencontré Gustave Caillebotte. Celui-ci se cachait dans son ancienne propriété familiale de Yerres dans L'Essonne. Un vaste programme de réaménagement de la propriété, du parc, du potager, des rives de l'Yerres, a été engagé par la ville afin de redonner l'aspect du lieu à l'époque du peintre. Aujourd'hui, Yerres est en passe de devenir un haut lieu de l'impressionnisme comme peut l'être l'atelier et les jardins de Claude Monet à Giverny.



Un exploit… En 2014, le temps d'une exposition « Caillebotte à Yerres, au temps de l'impressionnisme », 43 des oeuvres de Caillebotte qui, pour la plupart, n'avaient jamais ou très peu été exposées au public, ont été présentées pour la première fois par sa ville d'Yerres dans le lieu même où il les avaient peintes. Les toiles venaient des plus grands musées du monde et de collectionneurs privés, dont la famille du peintre.



Curieux personnage que ce Gustave Caillebotte. Mais qui était-il ?

Il a douze ans lorsque son père achète à Yerres une superbe propriété entourée d'un grand parc longeant les bords de la rivière Yerres. La campagne environnante, la propriété elle-même avec son parc, ses massifs de fleurs, la vie de sa famille qui se promène, lit, brode, se baigne, pêche, offre à Caillebotte de nombreux motifs qui l'inspireront durant une vingtaine d'années avant la vente de celle-ci au décès de ses parents en 1879. Dans les peintures présentées dans l'exposition de Yerres on retrouve les nombreuses passions de l'artiste en dehors de la peinture : jardinage, plaisancier victorieux de nombreuses régates, architecte naval.

A 26 ans, l'artiste devenait le riche héritier de son père. Il n'avait pas besoin de la peinture pour vivre. Avec talent, notre homme peignait pour le plaisir. « Caillebotte faisait de la peinture à ses moments perdus » disait un critique.



Néanmoins, il participera à l'épopée de l'impressionnisme. Les peintres avant-gardistes qui voulaient révolutionner la peinture académique deviennent ses amis, et il expose avec eux dès la deuxième exposition du groupe à Paris en 1876. Par tous les moyens, il les aide: organisation et financement de leurs manifestations, achats de tableaux (« Bal au moulin de la Galette » de Renoir, « le balcon » de Manet, « La gare Saint-Lazare » de Monet, etc.), prêt d'argent. Mort prématurément à 45 ans, il lègue à l'Etat sa collection de toiles impressionnistes : le fameux « legs Caillebotte » comprenant 67 oeuvres achetées à ses amis. Celui-ci forme aujourd'hui une part importante de la collection du Musée d'Orsay.



La peinture impressionniste doit beaucoup à Gustave Caillebotte.



Après sa mort, le peintre est vite oublié. Puis, progressivement, à partir des années 1970, de grands musées français et étrangers achètent des toiles majeures comme celles que j'ai parfois croisées dans différents musées : « Les raboteurs de parquet », « Rue de Paris, temps de pluie », « le pont de l'Europe ».



Malgré le fait que Gustave Caillebotte exposait avec ses amis impressionnistes, il n'était pas un véritable impressionniste. Sa peinture ne ressemble pas toujours à celle des chefs de file du mouvement Monet, Renoir, Pissarro, Sisley ou Berthe Morisot. Elle était davantage inscrite dans la filiation du réalisme, tout en apportant par son originalité, ses compositions audacieuses, ses cadrages photographiques, une touche d'un modernisme nouveau pour l'époque.

Je montre, ci-dessous, quelques oeuvres qui m'apparaissent comme les plus importantes parmi celles qui ont été peintes dans la maison familiale à Yerres :



Une toile nommée « Périssoires sur l'Yerres » a servi à l'affiche de l'exposition. On y voit l'adaptation photographique que Caillebotte utilisera souvent dans sa peinture : vision dynamique qui se retrouve dans les lignes en diagonale de la perspective, dans les gestes des rameurs et les reflets de leurs rames, dans les nombreuses variations de tons verts confinant un espace où le ciel a disparu.



Une vision très photographique se retrouve dans plusieurs scènes de canotage, une aubaine pour les caricaturistes lors de l'exposition impressionniste de 1879 : le peintre, placé au-dessus du motif, présente les rameurs en gros plan, sans visage. Dans une autre, la scène est étonnante de par son cadrage et par la représentation du canotier : l'homme ne porte pas le traditionnel maillot sans manches et chapeau de paille, mais est peint en tenue de ville, gilet, cravate et haut de forme, la veste déposée sur le banc…



Un autre cadrage photographique : un boulevard réalisé en surplomb de son sujet, la vue décalée n'a pas d'équivalent dans la peinture du 19e. La vue plongeante exceptionnelle de cette peinture est empruntée aux estampes japonaises.



Cependant, certaines toiles redonnent à Caillebotte sa place dans le mouvement impressionniste. Les bords de l'Yerres en été, ont été réunis en triptyque présenté comme « panneaux décoratifs » lors de l'exposition impressionniste de 1879. Les thèmes représentés sont l'eau, l'été, la nature et les activités offertes : pêche à la ligne, baignade, canotage : un véritable manifeste de la peinture avant-gardiste de plein air, en opposition avec la peinture classique de l'époque. Les touches juxtaposées font vibrer l'eau et l'air de ces belles journées d'été.



Je termine par une curieuse et jolie toile : « L'Yerres, effet de pluie, 1875 ». le graphisme évoque, par sa composition, l'influence du japonisme et des estampes que collectionnaient les peintres dans la deuxième moitié du 19e siècle : chemin tracé en diagonale, pluie invisible provoquant des ronds dans l'eau troublant l'horizontalité de la rivière, arbres verticaux sur la rive opposée.



« S'il avait vécu au lieu de mourir prématurément, il aurait bénéficié du même retour de fortune que nous autres, car il était plein de talent… Il avait autant de dons naturels que de conscience et il n'était encore, quand nous l'avons perdu, qu'au début de sa carrière. » (Claude Monet).


Lien : http://www.httpsilartetaitco..
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L'art moderne et contemporain

Docteur d'État en lettres et sciences humaines, Serge Lemoine enseigne depuis 1968 ; il a été notamment le premier titulaire de la chaire d'histoire de l'art du XXe siècle à l'école du Louvre, qu'il a occupée de 1981 à 1987. Depuis 1989, il est professeur à la Sorbonne. À partir de 1986, il a dirigé le musée de la ville de Grenoble dont il a assuré également la construction du nouveau bâtiment. Son action à la tête de cet établissement a été saluée en 1996 par l'attribution du grand prix national des Musées. C'est en 2001 qu'il a quitté cette institution à laquelle il aura donné une envergure internationale et un rayonnement nouveau, pour être nommé à la direction puis à la présidence du musée d'Orsay à Paris. Depuis 1970, Serge Lemoine a réalisé de très nombreuses expositions en France et à l'étranger pour promouvoir l'art du XIXe et du XXe siècle, notamment "Paris-Berlin" en 1978 (en collaboration) et "Kurt Schwitters" en 1995 au Centre Georges-Pompidou à Paris, plus récemment "Vers l'art moderne : de Puvis de Chavannes à Matisse et Picasso", au Palazzo Grassi à Venise en 2002, "Aux origines de l'Abstraction", présentée en 2003 et "Le Néoimpressionisme de Seurat à Paul Klee" en 2005, au musée d'Orsay, "Trésors impressionnistes des collections nationales françaises" montrée à Pékin, à Shanghai et à Hong Kong en 2004 et 2005 ; ou encore "Vienne 1900 : Klimt, Schiele, Moser, Kokoschka", au Grand Palais à Paris en 2005, "L'art de Monet et sa postérité" en 2007 à Tokyo. Serge Lemoine a publié de très nombreux articles et ouvrages dédiés à l'histoire de l'art de la fin du XIXe et du XXe siècle, ainsi qu'à l'art contemporain.

Petite biographie de l'auteur pour vous démontrer qu'il connait très bien le sujet et nous fait partager dans ce livre une passion, une connaissance communicative...
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L'art moderne et contemporain

D'emblée, l'art moderne n'est pas ce que je préfère, mais je suis contente d'avoir lu cet ouvrage pour comprendre un peu plus la nature des débats et des controverses concernant les oeuvres d'art modernes.
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L'art moderne et contemporain

On a tant créé durant ces cent années, tant inventé, tant bouleversé mais aussi tant suscité de débats, de malentendus, d'incompréhension, de polémiques, qu'il faut revenir sur ce que ce siècle a donné dans le domaine artistique maintenant que l'Histoire a déjà fait largement son office.



Il n'est plus possible de s'interroger sur le bien-fondé du cubisme par exemple, il est.



Ignorer l'abstraction ? Ele va avoir cent ans.



Tout au cours de ce siècle révolu montre que l'art qui s'y est manifesté a finement été reconnu et assimilé.



Il existe un ou plus exactement plusieurs styles du XX° siècle.



La bataille est terminée, l'art moderne à gagné.
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L'art moderne et contemporain

Ce nouveau dictionnaire d'art moderne et contemporain propose une histoire des grands courants artistiques du XXème siècle complétement revue sous la direction de l'éminent Serge Lemoine (professeur à l'Ecole du Louvre, directeur du musée de Grenoble, président du musée d'Orsay , commissaire de plusieurs grandes expositions, autour de Puvis de Chavanne et sa postérité au Palazzo Grassi à Venise, mais aussi la grande rétrospective "Dynamo" en 2013 au Grand Palais + autres détail de sa bio dans l'autre critique) .

Publié l'année dernière, c'est vraiment un ouvrage de référence, extrêmement précis et documenté, une vraie Bible pour tous ceux qui s'intéressent à ces questions ( au prix très économique de 24,40 € ! )
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Dynamo : Un siècle de lumière et de mouvement d..

A voir sur mon blog :
Lien : http://notesvagabondes.wordp..
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Jules Bastien-Lepage : (1848-1884)

Biographie intéressante, les oeuvres sont généreusement expliquées face à la photo, mais trop peu d'iconographie ponctue ce livre pourtant bien documenté sur l'oeuvre naturaliste de Bastien-Lepage.
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Dans l'intimité des frères Caillebotte

L'exposition au musée Jacquemart André était tout simplement superbe. le parallèle entre les photographies de Martial Caillebotte et les peintures de son frère Gustave donnait une autre dimension à leurs œuvres. Quel bonheur de pouvoir se replonger dans cette expo avec ce bel ouvrage.
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Jules Bastien-Lepage : (1848-1884)

L'école de Nancy mérite de s'y arrêter, l'art nouveau et ses peintres lorrains sont vraiment à découvrir. Bastien Lpage fait partie de ceux là. Si vous voulez connaître l'école de Nancy j'ai mis plusieurs photos sur mon blog http://lilipassions.wordpress.com
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Dans l'intimité des frères Caillebotte

Martial (le photographe) et Gustave (le peintre), ont grandit et vécu à Paris une grande partie de leur vie. Il vienne d’une famille bourgeoise qui vit au rythme des saisons de la vie parisienne et de ses alentour. Si Gustave se consacre principalement à la peinture, Martial semble hésiter entre de nombreux arts et centres d’intérêts et finit par beaucoup s’intéresser à la photographie.

(Cliquez sur le lien pour lire la suite)
Lien : http://aufildeslivres.over-b..
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