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Citations de Shumona Sinha (85)


Je me suis rendu compte qu'un écrivain femme est d'abord et surtout une femme , ensuite écrivain
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Je ne cesse de me demander comment elle serait, ma langue française, si je retournais vivre en Inde, si je la protégeais de la crasse et de la boue du quotidien à la française. Oui, elle demeurerait soignée, respectable et respectée dans la vitrine de la société mondaine de là-bas. Elle serait purement littéraire, académique, sophistiquée. Les dégueulasseries lubriques et les vitupérations racistes à la française me révoltent parce qu’elles salissent l’image idéalisée que je me faisais de la langue française, parce qu’elles détruisent l’espoir que la langue française soit le moyen de mon émancipation, en tant que femme, en tant qu’écrivaine.
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Prakash s'inspira de sa clientèle fidèle à la littérature russe. Ces militants et intellectuels communistes connaissaient les stratégies politiques qu'adoptait le gouvernement indien pour rester dans les bonnes grâces du pouvoir soviétique, sans négliger les courbettes diplomatiques devant les Etats-Unis. La Russie faisait partie de leur vie, de façon quasi familière. Ils se rappelaient fièrement que le parti communiste indien avait été fondé non pas en Inde mais à Tachkent, par le Bengali Manabendra Nath Roy, qui avait eu l'honneur d'avoir été invité par Lénine au deuxième Congrès du Komintern à Moscou.
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La chose vitale qu'on ne peut pas apprécier quand on vit seul, c'est le pain. Toujours de trop, personne n'étant là pour le partager, rassis le lendemain, c'est le symbole même de la solitude. Contrairement au vin qui est le compagnon par excellence des solitaires. C'est comme si le Christ était déchiré en deux, son corps pour les nantis, son sang pour les délaissés.
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Un pays n'est pas qu'un territoire géographique ou politique. Un pays est un rêve, un vaste champ de possibilités, sans limite, sans frontière. (p.188)
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J'ai toujours pensé que la Russie était une planète à part.Elle a sa propre gravitation, son énergie, sa force. Elle continue de pivoter tout près de la terre, de la fasciner et de la révulser tour à tour. (p. 177)
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Gorbatchev était pour lui le malheureux messager, le catalyseur involontaire de la catastrophe. Pas vraiment un russe, pas vraiment fait pour le Kremlin. Il ne picolait pas, n'accaparait pas de cadeaux, était tendre avec sa femme et le manifestait. Tout ça c'était bien européen. Suspect. Il ne pouvait être qu'une étape intermédiaire avant d'être piétiné par ses successeurs, violemment anticommunistes mais semblables aux dirigeants soviétiques d'antan par leur volonté tyrannique. (p. 162)
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Dans les romans de Gorki grouillent les adolescents émergés d'une réalité crasseuse, opprimés, tourmentés, en même temps qu'exaltés par une force morale. Je me demande si la Bengalie ne s'est pas inspirée de sa lecture des romans russes pour se fabriquer une autobiographie. (p. 83)
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Celui qui vit entre elle et moi à travers les années, à travers les années, à travers les pays, ce n'est pas mon père, mais Maxime Gorki. C'est lui qui a sauvé mon père. C'est lui encore qui a sauvé cette jeune Bengalie, semble-t-il. Un homme- passerelle. Un aqueduc jeté sur le vide où viennent s'abreuver les désespérés. (p. 82)
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Elle comprenait que la meilleure façon de préserver une écriture était d'en faire le don.
Elle plia les feuilles, les dissimula dans un livre, puis le déposa dans la boîte aux lettres d'Uma. Durant les mots suivants Tania lui écrivit une cinquantaine de lettres. Uma était pour Tania ce qu'est une île déserte pour les marins, un prétexte pour l'aventure, un gage d'espoir. (p; 55)
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De toute façon, les filles de bonne famille, les bonnes élèves, n'étaient censées montrer aucun signe de leur féminité, aucun goût pour le plaisir charnel. Leur maigreur était la preuve ultime de leur chasteté. (p. 56)
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Quand il observait la silhouette enfantine de sa fille adolescente,Prakash était en partie rassuré. Il considérait Tania comme un être asexué, une -gandharbi-, ces êtres errants doués en arts et en lettres, incapables de s'accoupler. (p. 56)
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Elle se rendit compte que, plus que dans les contes et les romans, la poésie offrait une place inédite au non-dit. Les vers tour à tour modestes et orgueilleux disaient moins et suggéraient plus, l'émotion surgissait entre les mots, dans la brèche, dans le silence. (p. 59)
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Les vers tour à tour modestes et orgueilleuses disaient moins et suggéraient plus, l'émotion surgissaient entre les mots, dans la brèche, dans le silence.
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La direction ignore que nous ne sommes pas amnésiques, que nous avons choisi l'oubli partiel et ponctuel pour avoir l'effet de la morphine, pour rester calfeutré dans le ventre de ce sommeil nuit et jour. Parce que personne n'attend qu'un spectre parle. Parce que nous voulons rester vautrés contre nos rêves pour qu'on nous fiche la paix. Un rêve n'a pas besoin d'être légitime, il suffit qu'il soit suffisamment vieux pour s'infiltrer dans notre sang et nos os.
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Ce qui lui revenait sans cesse à l'esprit, c'étaient les après-midi, la Seine qui n'était pas grise mais verte, transparente de lumière et de soleil, les ponts, les parapets de pierre, le réchauffement lent de la pierre, les rambardes aux grilles couvertes de cadenas accrochés par les amoureux, que plus tard elle retrouverait comme motif sur le manteau d'une créatrice rêveuse. C'était tout de même curieux d'associer l'amour à l'emprisonnement, pensait-elle.
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Ils avaient brûlé et enterré le corps au fonds de son corps, la vie minuscule suspendue dans l’eau noire de son ventre.
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Pourquoi cette jeune interprète chargée de rapporter les récits des demandeurs d’asile a-t-elle subitement agressé l’un d’eux ? Entre colère haine peur et désillusions quant à la capacité de l’espèce humaine à s’entraider, ce roman permet une plongée dans la misère des gens qui espèrent trouver par l’exil une vie meilleure. Le style est à l’opposé de la langue de bois, les mots sortent en rafales, comme écrits dans l’urgence.
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"Arraché au passé, en lévitation au-dessus du présent, le bonheur est une projection dans l'avenir"
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Le livre est devenu pour moi sacré, non dans le sens religieux mais vital et éthérique. J’y trouvais refuge et j’oubliais les gueulantes, crises, hystéries de ma mère, j’oubliais les menaces d’un effondrement total et le temps qui pesait sur moi comme un mauvais présage, suspendue dans un hamac tissé de mots.
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