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Citations de Silvia Moreno-Garcia (43)


Lorsque Noemi était encore petite fille et que Catalina lui lisait des contes de fées, cette dernière évoquait souvent " la forêt ", l'endroit où Hansel et Gretel jetaient des morceaux de pain, où le Petit Chaperon rouge croisait la route du loup. Enfant de la ville, Noemi avait compris sur le tard que les foets existaient réellement et pouvaient être placées sur une carte. Sa famille passait les vacances dans l'Etat de Veracruz, en bord de mer, sans l'ombre d'un grand arbre en vue. Même après toutes ces années, la forêt restait associée dans son esprit aux images des livres pour enfants, avec lignes au fusain et à-plats de couleur.
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Some people are born under a lucky star, while others have their misfortune telegraphed by the position of the planets. Casiopea Tun, named after a constellation, was born under the most rotten star imaginable in the firmament. She was eighteen, penniless, and had grown up in Uukumil, a drab town where mule-­drawn railcars stopped twice a week and the sun scorched out dreams. She was reasonable enough to recognize that many other young women lived in equally drab, equally small towns. However, she doubted that many other young women had to endure the living hell that was her daily life in grandfather Cirilo Leyva’s house.

Cirilo was a bitter man, with more poison in his shriveled body than was in the stinger of a white scorpion. Casiopea tended to him. She served his meals, ironed his clothes, and combed his sparse hair. When the old brute, who still had enough strength to beat her over the head with his cane when it pleased him, was not yelling for his grandchild to fetch him a glass of water or his slippers, her aunts and cousins were telling Casiopea to do the laundry, scrub the floors, and dust the living room.
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la réalité du mariage soutenait difficilement la comparaison avec les belles histoires d'amour des livres. Noemí pensait même qu'il s'agissait d'un jeu de dupes. Les hommes se montraient polis et attentionnés lorsqu'ils courtisaient une femme, l'invitant à des fêtes, lui offrant des fleurs, sauf qu’après les noces, les fleurs fanaient vite. Un homme marié n'envoyait pas de lettres d'amour à sa femme. Voila pourquoi Noemí passait d'un soupirant à l'autre : elle craignait toujours que son admirateur du moment finisse par se lasser d'elle. De plus, elle appréciait les plaisirs de la chasse, la joie qui coulait dans ses veines lorsque son numéro de charme fonctionnait. Mais, au final, elle trouvait les garçons de son age sans intérêt, ne sachant parler que de leurs fêtes de la semaine précédente et de celles prévues la semaine suivante. Des hommes trop simples, trop ennuyeux. 'pourtant, la perspective de s'attacher à quelqu'un de plus solide la rendait nerveuse. Elle se sentait prise entre deux feux, le désir d'une relation perenne et l'envie de ne jamais changer, de vivre une jeunesse éternelle.
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Lorsque Noemí était encore petite fille et que Catalina lui lisait des contes de fées, cette dernière évoquait souvent « la forêt », l’endroit où Hansel et Gretel jetaient leurs morceaux de pain, ou le Petit Chaperon rouge croisait la route du loup. Enfant de la ville, Noemí avait compris sur le tard que les forets existaient réellement et pouvaient être placées sur une carte. Sa famille passait les vacances dans l’Etat de Veracruz, en bord de mer, sans l’ombre d’un grand arbre en vue. Même après toutes ces années, la forêt restait associée dans son esprit aux images des livres pour enfants, avec lignes au fusain et à-plats de couleur.
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C'était tout à fait le genre d'ambiance susceptible d'impressionner sa cousine: un manoir ancien au sommet d'une colline, la brume, le clair de lune. Un vrai décor de roman gothique. Catalina adorait "Jane Eyre" et "Les Hauts de Hurlevent". La lande, les toiles d'araignée. Les châteaux où d'affreuses marâtres obligeaient les princesses à croquer des pommes empoisonnes. Les vilaines fées maudissant les jeunes filles et les sorciers transformant les princes charmants en bêtes sauvages.
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Comme toute bonne mondaine, Noemí faisait ses emplettes au Palacio de Hierro, portait du rouge à lèvres Elizabeth Arden, possédait deux jolis manteaux de fourrure, parlait un excellent anglais grâce aux bonnes sœurs de Monserrat – établissement privé, bien sûr – et était censé dévouer ses heures a deux occupations principales : les loisirs et la traque de son futur époux.
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Noemi n'avait jamais contemplé le visage d'une meurtrière; ce n'était pas son genre de lire les pages des faits divers dans les journaux. Elle se rappela Virgil expliquant que les gens étaient prisonniers de leurs vices et que les traits du visage reflétaient les natures profondes.
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Noemí gardait un très mauvais souvenir de sa dernière conversation avec Virgil. Surtout des allégations sur la manière dont elle menait les hommes par le bout du nez. Cela la gênait d’être si mal perçue ; au contraire, elle voulait qu’on l’apprécie. Ce qui expliquait peut-être toutes ces fêtes, le rire cristallin, les belles coiffures, le sourire travaillé. Elle pensait que les hommes avaient le droit de se montrer sévères, comme son père, ou froids, comme Virgil, mais que les femmes devaient savoir se faire apprécier pour éviter les ennuis. Une femme mal perçue devenait une salope, or toutes les portes se fermaient devant les salopes.
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Il n'y a pas besoin de fantomes pour être hanté. Pas besoin de fantomes pour avoir peur. Vous êtes trop courageuse pour votre propre bien. Mon père était comme vous et il l'a payé cher.
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People think Baja California is the desert, and the desert is one single, flat, lonely space. Baja California is mountain ridges, clouds of fog spreading over the land, the salt fields, the shocking sight of a valley shaded by date palms, the orchards where olives grow, the stone missions with sun-dried adobe bricks left to crumble into dust, ancient caves decorated with two-headed serpents, —and yes, the desert dotted with cacti.
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Le manoir avait été bâti sur un monceau de cadavres. Pourtant, personne n'avait relevé cette atrocité : des foules de travailleurs arrivant au manoir ou à la mine et n'en repartant jamais. Aucun corps, aucune possibilité pour les proches de porter le deuil.
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“Mr. Lizalde is our patron.”
“I think he’s nosy,” Lupe said. “I think he wants that man to spy on us and tell him everything we do. Besides, what does an Englishman know about managing anything here? There are no jungles in England, all the books in the library show snow and cold and people going around in carriages.”
That was true enough. When Carlota peered into books—sometimes with Cachito and Lupe looking with interest over her shoulder—magic lands of make-believe spread before her eyes. England, Spain, Italy, London, Berlin, and Marseille. They seemed like made-up names to her, jarring in comparison with the names of the towns in the Yucatán. Paris especially surprised her. She tried to say the name slowly, the way her father did. Paree, he said. But it wasn’t merely the way he said it, it was the knowledge behind it. He had lived in Paris, he had walked its streets, and therefore when he said Paris he was invoking a real place, a living metropolis, whereas Carlota knew only Yaxaktun, and though she might conjugate her verbs correctly—Je vais à Paris—the city was never real for her.
Paris was the city of her father, but it wasn’t her city.
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Catalina était une créature de soupirs et de phrases d'une délicatesse de dentelle ; c'était une rêveuse, donc prête à embrasser les rêves de Noemí.
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- Je me suis essayée à la peinture autrefois. Je trouvais ça logique puisque mon père travaille dans les colorants. Mais je n'étais pas douée. Je préfère les photos. Elles capturent la vérité de l'instant.
- Alors que la peinture équivaut à une très longue exposition du sujet. Elle en capture l'essence.
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Noemí regagna sa chambre, songeant aux contes de fées de Catalina. Il était une fois une princesse qui vivait en haut d'une tour. Il était une fois une prince qui l'aidait à s'en échapper. Noemí s'assit sur le lit et médita sur certains maléfices qui n'étaient jamais rompus.
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She dozed off, thought of Mars. Black-and-white, like in Lucia's movie. Rayguns and space pirates, the ridiculous Mars they'd dreamt in the previous century. Far off in the distance, blurry, out of focus, she saw a figure that had not been in the movie.
There are only two plots, Lucia had told her one evening. A person goes on a journey and a stranger comes into town. Amelia couldn't tell if this was one or the other.
What do you do in the meantime? she wondered. What do you do while you wait for your plot to begin?
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New Panyu seemed the best set, the largest settlement. They'd quizzed each other in Mandarin. Yi sheng yi shi, whispered against the curve of her neck. Funny how 'I love you' never sounded the same in different languages. It lost or gained power. In English, it sounded so plain. In Spanish, it became a promise.
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C'était tout à fait le genre d'ambiance susceptible d'impressionner sa cousine: un manoir ancien au sommet d'une colline, la brume, le clair de lune. Un vrai décor de roman gothique. Catalina adorait "Jane Eyre" et "Les Hauts de Hurlevent". La lande, les toiles d'araignée.
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Ils étaient silencieux. Ils étaient idiots. Tous les deux. Ils pensaient faire preuve de délicatesse. Ils pensaient qu'en surveillant leurs paroles ils parviendraient à contenir le flot de leurs émotions d'une manière ou d'une autre. Les choses qu'on nomme ont effectivement du pouvoir, mais celles qu'on n'ose même pas murmurer vous lacèrent et vous déchiquettent le cœur. Même si aucun mot, aucune syllabe ne franchit vos lèvres. Le silence était voué à l'échec de toute manière.
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—Les mots sont des graines, Casiopea, dit-il. Avec les mots, on brode des histoires, et les histoires donnent naissance à des mythes, et les mythes recèlent un grand pouvoir. Oui, les choses que tu nommes ont du pouvoir.

La jeune fille joignit les mains et son cœur se serra. Elle hocha la
tête d'un air grave, mais soupira lorsqu'il s'écarta d'elle.
Ils étaient silencieux. Ils étaient idiots. Tous les deux. Ils pensaient faire preuve de délicatesse. Ils pensaient qu'en surveillant leurs paroles ils parviendraient à contenir le flot de leurs émotions d'une manière ou d'une autre. Les choses qu'on nomme ont effectivement du pouvoir, mais celles qu'on n'ose même pas murmurer vous lacèrent et vous déchiquettent le cœur. Même si aucun mot, aucune syllabe ne franchit vos lèvres. Le silence était voué à l'échec de toute manière, car quelque chose s'échappa de la bouche du dieu: un soupir qui fit écho à celui de Casiopea.

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