Simone Veil

Cela faisait plusieurs mois que cette biographie m'attendait dans ma pile de livres à lire et c'est la sortie du film relatant la vie de Simone Veil qui a fini par déclencher mon envie de m'y plonger.

Je ne ferai pas dans l'originalité en disant que cette grande dame a eu un destin exceptionnel.

Intelligente et dévouée à de nobles causes, Simone Veil était plus une femme de convictions qu'une femme politique et c'est en cela que je l'admire.

Un modèle... Oui, à n'en pas douter.

Simone Veil, femme courageuse au charisme exceptionnel, est sans doute la personnalité politique qui aura le plus marqué la présidence de Valery Giscard-d'Estaing par son discours du 26 novembre 1974 défendant l'avortement.

La re-lecture de ce discours est indispensable afin de prendre conscience des difficultés de l'époque à faire passer une telle loi et de l'impact qu'elle a encore aujourd'hui sur la condition féminine.

La conviction de Simone Veil, alors ministre de la santé, est parvenue à mettre à mal les dernières réticences, masculines faut-il le préciser, et à faire voter ce qu'elle considérait comme une exigence morale.

Dans l'entretien qu'elle a avec Annick Cojean, journaliste au Monde, elle restitue le débat dans son contexte historique et relate les oppositions parfois virulentes auxquelles elle a du faire face.

Deux heures d'une lecture courte mais nécessaire à la mémoire collective.

C’est l’histoire réelle de Simone Veil qui raconte la jeunesse qu’elle a vécue en tant que juive pendant la seconde guerre mondiale, pour mieux faire connaître aux jeunes d’aujourd’hui une époque très importante de notre histoire qui a tendance à se faire oublier.

Ce qui m’a le plus marqué dans ce livre c'est la rapidité avec laquelle les choses se sont compliquées pour Simone et sa famille, en 1944. Ils sont successivement passés par le Drancy, puis par les camps d’Auschwitz, de Bobrek, de Gleiwitz, et enfin par celui de Bergen-Belsen, où ils ont été libérés le 17 Avril 1945.

Lorsque j’ai lu ce livre, j’ai été choqué et horrifié par l’attitude des nazis. Je me suis rendu compte que les juifs avaient énormément souffert dans ces camps.



Thibault

Petite, Simone appelle la vie. Tout lui sourit: une famille aimante à Nice, une élève studieuse, la chouchoute à la maîtresse. Un bonheur tout tracé. Mais ce n'est pas cette vie là que Simone vivra ensuite, ce sera une autre, faite d'horreurs et de souffrances dans les camps. Ces quelques pages sont un témoignage aussi puissant et indispensable que celui de Primo Levi.



Il s'en suivra une autre vie suivie de promesses politiques grâce à ses compétences mais grâce aussi à un réseau qui lui permettront d'arriver aux plus hautes fonctions politiques. Avec malgré tout un sentiment de fierté, pour les dossiers qu'elle a fait progresser avec un réel courage: les prisons, l'IVG bien sûr mais aussi le devoir de mémoire de la Shoah.



"Une vie" ou plutôt plusieurs vies. Elle a eu besoin de se frotter à des personnalités, elle les égratigne en passant: Hannah Arendt et sa banalité du mal qui excuse tant de crimes, Chirac qui n'en avait rien à faire des problèmes de bonnes femmes avec l'IVG, Bayrou, qui ne pensait qu'à devenir président et qui ne voulait pas dans son équipe d'une Simone qui parlait des migrants comme "une gauchiste".

Mais avant d'accéder aux plus hautes fonctions, elle aura trouvé, contrairement à la Jeanne de Maupassant, un bon mari avec des relations ce qui fait tout même un bon marchepied pour commencer en politique. Mais elle n'en parle pas vraiment.

"Une vie" est une autobiographie avec des morceaux choisis mais il n'y a ni autocritique ni erreur avouée, ce qui constitue pour moi une vie dévoilée incomplète. Mais à lire quand même.

On ne peut qu’être touchés en lisant la vie de cette femme. Elle tente de nous expliquer comment elle a été déshumanisée par ses bourreaux mais également comment elle s’est relevée de ces terribles moments qui l’ont marquée à vie. Simone Veil nous livre ici un témoignage terriblement intime, elle se met à nue devant le lecteur mais également pour le lecteur. Dans quel but ? Dans le but de ne jamais oublier et d’en tirer des connaissances.



Simone Veil ne se pose pas en victime et nous remarquons même que dans ce quotidien si terrible elle et son amie Marceline nous font le récit d’une fois où elles arrivent à déjouer la vigilance des Kapos pour se retrouver au coin d’un Block et redevenir quelques instants des jeunes adolescentes. C’est tellement touchant et à la fois tellement perturbant de voir comment ces deux femmes évoquent ce souvenir quasiment le sourire aux lèvres.



Simone Veil nous livre également ses débuts en politique et sa peur de ne pas être légitime. Mais ce qui ressort de ces entretiens concernant son activité politique, c’est son côté tenace et son envie de faire bouger les lignes. Elle est active et engagée même si elle subit des moqueries ou même des propos antisémites, elle reste là ancrée dans le sol, fidèle à sa ligne de conduite.



Ce livre est incroyablement touchant, par sa construction mais également par sa simplicité. Côté construction, j’ai trouvé que les dialogues apportent un plus, cela nous permet de nous sentir encore plus proche de cette grande dame – cela confirme ce qu’a dit Jean d’Ormesson lors de son discours à l’Académie Française, que Simone Veil est la femme, la mère, l’amie rêvée par beaucoup d’entre nous ! Enfin, j’ai aimé ce côté un peu « brouillon » du livre où Simone Veil dérive parfois dans ses paroles, on sent que ces entretiens sont pleins de sincérité, d’humilité et de spontanéité.



Un grand livre pour une grande dame.
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Cette grande dame, décrit son incarcération à Auschwitz sans complaisance avec un retour en France et un accueil difficile de ces 'gênants'.



Battante, elle convainc son mari de la laisser embrasser une carrière et débute dans la tripartite coincée entre gaullistes et communistes. Intègre, elle appuie ses choix et ses idées par des exemples, des cas concrets.



Son discours pour l'élaboration d'une loi permettant l'IVG montre sa clairvoyance, son humanisme, son intelligence, son travail et c'est une bosseuse à qui les 35 heures, générant entre autres d'insolubles problèmes dans les hôpitaux, font mal au ventre.

Simone Veil, née Jacob, était une magistrate et une femme politique française ayant vécu la Shoah, déportée et rescapée d'Auschwitz en 1945.

Dans son roman autobiographique publié en 2007, intitulé simplement "Une vie", elle revient sur son passé, sa jeunesse, ses rencontres et les événements qui ont fait d'elle la femme qu'elle est devenue.

Cet ouvrage dresse le portrait d'une personne admirable au destin exceptionnel.



"Une vie" est divisé en plusieurs parties entre une enfance niçoise, l'enfer de la guerre et des camps de concentration, puis la reconstruction de l'après-guerre jusqu'à nos jours.



Simone Jacob est née en 1927 dans une famille unie et heureuse sur la Côte d'Azur. Mais, sa famille est juive. Leur vie est menacée dès la fin des années 1930. Si les juifs du Sud de la France n'ont pas été déportés dès le début de la guerre, la situation change radicalement dès le retrait des troupes italiennes. Les familles connaitront ainsi le même sort.

Les Jacob sont séparés et déportés en 1944. Simone, sa mère et une de ses sœurs arrivent à Auschwitz-Birkenau en Pologne et y restent un an. Sa mère meure quelques jours avant leur libération. Simone ne reverra plus son père, ni son jeune frère mais retrouvera sa deuxième sœur, résistante, quelques semaines après la fin de la guerre.



L'après-guerre est douloureux. Les trois filles trouvent refuge chez un oncle éloigné. Mais, Simone, titulaire de son Bac, s'inscrit à l'Université et part. Plus tard, elle se marie, devient mère tout en continuant ses études, puis entre dans la justice et la politique.

Elle devient magistrate, Ministre de la santé, Présidente du Parlement européen, Présidente de la fondation pour la mémoire de la Shoah, première femme à intégrer le Conseil Constitutionnel puis est élue à l'Académie française en 2008.



On lui doit la loi "Veil" sur l'IVG, elle s'est aussi beaucoup intéressée aux conditions de vie dans les prisons françaises, est intervenue pour la protection des femmes durant la guerre d'Algérie, puis en faveur des mères et du handicap en France.



"Une vie" est non seulement un roman autobiographique mais aussi un roman d'espoir. Simone Veil écrit sur toutes ces années qui ont fait d'elle une telle personnalité. Ses mots sont simples, elle raconte ses mémoires de manière claire et structurée, sans rancœur. Elle n'accuse personne, ne regrette rien et parle de ses choix et de ses priorités. On découvre ainsi une femme de caractère, intelligente et au destin exceptionnel. Elle est décédée en 2017.



De l'innocence d'une petite fille niçoise à son entrée au Panthéon en 2018, Simone Veil a œuvré toute sa vie dans de nombreux domaines qui lui étaient chers, toujours avec force et conviction. Un très beau portrait de femme, à découvrir absolument.


Lien : http://labibliothequedemarjo..

Sacrée Simone! A la lire, on entrevoit ce caractère hors du commun, moins perceptible dans sa représentation médiatique me semble-t-il, dont certains grands personnages sont naturellement pourvus pour sortir renforcés des épreuves et étreindre large.

Bel exemple de résilience, pour employer un mot à la mode, d'une jeune juive française jetée au sortir de l'enfance dans l'horreur des camps nazis, et en revenir pleinement capable d'affronter la vie.

Parcours professionnel exemplaire et novateur d'une femme qui, depuis les années soixante, aura eu plus que ses collègues masculins à faire la preuve de ses capacités dans la haute administration ou les cercles de pouvoirs.

Des valeurs remarquables de sens de l'engagement, d'indépendance et d'ouverture à l'autre, de courage aussi sur des thématiques difficiles, servies par une stature dont, que l'on apprécie ou non la couleur politique, on ne peut que saluer l'élégance.

Même si j'ai un peu regretté de ne pas découvrir dans la plume de l'auteure, plutôt conventionnelle, ce petit supplément d'âme que j'avais pensé trouver dans ses mots, cela fut un plaisir de passer ce temps d'hommage en compagnie d'une destinée remarquable.

La vie d'une femme exceptionnelle, seule personnalité politique qui suscite mon admiration.

Madame Simone Veil n'a pas eu une vie ordinaire. Son ouvrage, Une vie, offre l'opportunité d'en découvrir les aspects exceptionnels. Ce livre d'histoire, bien qu'il traite de sujets importants et graves, comme la déportation des juifs durant la seconde guerre mondiale et la lutte pour la mise en application de la loi sur de l'interruption volontaire de grossesse est clair et plaisant à lire. Madame Veil est doué pour captiver son lecteur.



Les événements de cette guerre et de la solution finale sont connus mais il est intéressant de mieux connaître ce que fut la traque des juifs, la séparation forcé des familles juives, puis le traitement abject qui leur faisait perdre toute dignité humaine, et enfin l'ignominie de la solution finale qui a mis en cendre des millions d'êtres humains. On est très ému en lisant ce témoignage d'une survivante ayant perdu ses parents et sa soeur dans des conditions effroyables, inhumaines.

Madame Veil parle aussi du surprenant tabou qui entourait le sujet des camps de la mort dès qu'il s'agissait d'en parler après la libération. Madame Veil en parlait avec d'autre survivants déporté comme elle mais pas avec d'autres personnes. S'agissant du nombre d'années qu'il a fallu attendre pour que la France reconnaisse enfin sa responsabilité dans la déportation des juifs de France le principal est que cette reconnaissance est eu enfin lieu.



Dans une deuxième partie de ce récit, Madame Veil raconte sa carrière professionnelle qu'elle débute, dans les années cinquante, par des études en Droit. Elle insiste bien sur le fait qu'il est obligatoire qu'elle travaille, bien que son mari ne soit pas forcément de cet avis et que l'époque ne s'y prête pas non plus. Mais Madame Veil avait vu sa mère souffrir d'un manque d'indépendance vis-à-vis de son mari. Madame Veil ainsi que ses soeurs firent la promesse à leur mère de travailler, mariés ou non. Grand bien lui fasse, Simone Veil travaillera et évoluera, au départ, dans un monde essentiellement masculin.



Le point d'orgue de la carrière de Madame Veil est sans doute, pendant qu'elle était ministre de la Santé, sa la lutte pour que l'interruption volontaire de grossesse et sa lutte pour que cette possibilité, dans des cas extrêmes et bien particuliers, puissent être encadré et appliqué par une loi. Madame Veil explique les détails politiques de cette lutte saine des années 70 qui sauve la vie des femmes en détresse.



C'est aussi toute cette période guerre d'Algérie, guerre du Vietnam, guerre froide, naissance d'Israël, conflit Israëlo-Palestinien qui dure encore malheureusement, naissance et disparition du rideau de fer en Allemagne, divisions et meilleures ententes politiques mondiales, que nous fait vivre ou revivre Madame Veil.

Madame Veil nous donne sa vision et ses opinions politiques et énonce que la politique politicienne ne l'intéresse pas, elle était d'ailleurs sans étiquette en tant que Ministre et elle n'a adhéré à l'UDI que deux ans. Elle compte peut-être parmi une des rares personnalités politiques de notre époque, qui ne fait pas de politique pour le pouvoir et les privilèges que ce milieu procure, mais bien pour l'intérêt général, l'élaboration des lois, et l'évolution de la construction Européenne.

Un passage du récit est très intéressant, Madame Veil « flingue » cette réforme des 35 heures en France, elle explique que cette loi sur les 35 heures de travail hebdomadaire ne peut résoudre le problème du chômage en France. On peut d'ailleurs le constater aujourd'hui.

Dans un autre passage, Madame Veil explique qu'elle et que personne n'est dupe au sujet des droits de l'Homme dont la France est si fier. Dès qu'il s'agit de faire du commerce et dès qu'il s'agit des intérêts à de très hauts niveaux entre les différentes régions du monde, ces fameux droits de l'Homme, et de la Femme d'ailleurs, sont bien mis de côté.



Ce récit a l'avantage d'être enrichi de plusieurs des discours prononcé par Madame Veil pendant qu'elle était Ministre de la Santé et pendant qu'elle occupait les autres postes de haut fonctionnaire d'Etat et Européen. Son discours sur l'IVG fait bien comprendre les objectifs de cette loi.



Si vous avez envie d'un excellent témoignage sur la déportation et l'holocauste, et de suivre une chronologie traitant des conflits mondiaux et de la politique de la France du 20ième siècle cet ouvrage est pour vous.



Un jour l'enfant demande à ses parents :

Papa, Maman, savez-vous pourquoi il y a tant de problèmes sur Terre ?

Non, mon chéri, nous ne savons pas, ce qui est sûre, c'est que nous ferons de notre mieux pour toi, et toi aussi tu devras faire de ton mieux pour tes enfants.

Ecrit avec pudeur, l'auteur passe rapidement sur l'épisode de sa déportation à Auschwitz. Puis l'on voit la simone Veil "publique" avec son parcours assez exceptionnel par sa longévité dans les plus hautes sphères de l'état.

Une autobiographie assez discrète, comme le personnage.

Une vie de Simone Veil - Livre audio lu par l'auteur (introduction) et Marie-Dominique Bayle



C'est troublant d'entendre Simone Veil lire les premières pages de son autobiographie publiée en 2007, alors qu'elle venait d'atteindre quatre-vingt ans.



Simone Veil, devenue une figure publique de premier plan en France depuis sa nomination comme Ministre de la Santé par le président Valéry Giscard d'Estaing en 1974 a toujours été très discrète sur sa vie privée et même publique, préférant les actes aux paroles. Elle est restée bien longtemps la personnalité politique préférée des Français.es, même si elle n'a jamais voulu se lancer dans une carrière politique nationale.



Simone Veil était consciente de l'importance du témoignage des survivants des camps de concentration et d'extermination, que beaucoup voulaient oublier ou même nier dans la deuxième partie du vingtième siècle.



Le titre "Une vie" est une référence au roman homonyme de Guy de Maupassant. Sans doute un "hommage" à VGE, qui fut son mentor en politique et dont c'était l'auteur favori.



La vie de Simone Veil est tellement plus intéressante et multiple que celle de la triste héroïne de Maupassant. Simone Veil aurait pu intituler son autobiographie "Mes vies" tant elle semble avoir traversé le vingtième siècle en accumulant les expériences diverses et variées. Pas seulement "par choix personnel" comme elle le prétend à maintes reprises dans son livre; mais en saisissant des opportunités qui pouvaient souvent sembler des pièges. Elle s'est souvent retrouvé rare femme dans un monde presque exclusivement masculin comme l'administration pénitentiaire, contre l'armée française lors de la guerre d'Algérie; menant la liste européenne de l'UDP alors qu'elle ne faisait pas partie de ce parti et n'avait aucun regard sur le choix des candidats mis sur la liste, ...



Les combats de Simone Veil pour l'Afrique, la lutte contre le SIDA, au conseil constitutionnel, ... trop peu connus sont également décrits avec la même importance que la chute du mur de Berlin.



J'ai souvent été surprise par la modération et ses contradictions dans le livre, notamment sur Jacques Chirac, ou pour son soutien à Nicolas Sarkozy en 2007. Mais il est indéniable qu'elle laissera une trace profonde dans la vie politique française et européenne du XXème siècle et une source d'inspiration pour plusieurs générations.

Tout d'abord je mets 5 étoiles pour le principe parce que j'ai une admiration sans borne pour Simone Veil et que je en me vois pas faire autrement. Ensuite le livre est très fort même s'il est sans doute inégal. Le début est exceptionnellement riche avec son enfance, son arrestation, la vie au camp. C'est sans filtre, brut, bourrée de passages très forts, d'anecdotes (je ne suis pas sûr que le mot convienne) très puissantes passages incroyables sur les femmes enceintes à Auschwitz ou sur les témoins de Jéhovah dans le camp). C'est un témoignage d'une force incroyable, à l’image de cette femme. L'après-guerre, l'entrée dans la vie professionnelle et au ministère de la Santé sont également passionnants. Ensuite les passages sur la vie politique m'ont moins captivé, mais tout cela sans rien retirer à la force de ce livre dont la principale qualité n’est sans doute pas l'écriture, mais la puissance du témoignage et de l'engagement féministe et européen d'une femme d'exception et tellement entière. Une icône certes, mais ça n'est pas pour rien.

A recommander sans hésitation aucune en particulier peut-être pour de jeunes adolescents qui doivent se rappeler cette femme admirable !!!

Comment ne pas avoir d'admiration pour cette femme forte, sincère dans ses convictions, intelligente, courageuse, et belle de surcroît? J'étais impatiente de lire cette autobiographie afin de mieux connaître son parcours et la connaître elle, cette dame présente depuis mon enfance dans les médias et qui m'avait toujours fascinée par ce sourire tout autant bienveillant que digne qu'elle affichait toujours.

Deux grandes parties divisent cette biographie: la première, très personnelle, aborde son enfance puis sa déportation ainsi que celle de toute sa famille lors de la deuxième guerre mondiale, la survie dans les camps de la mort, et enfin son retour, seule avec ses deux soeurs, après la Libération, l'ambiance d'alors dans les rues, l'incompréhension des autres de ce que les rescapés avaient traversé comme horreur.

La deuxième s'attache à sa vie professionnelle et politique auprès de Giscard D'Estaing notamment en tant que ministre de la santé, ses différents engagements politiques et l'importance qu'a eu pour elle sa présidence au parlement européen.

Je ne m'attendais pas, avant cette lecture, à ce que cette deuxième partie y prenne autant de place, mais j'ai beaucoup apprécié ce retour sur les quarante dernières années qui m'ont permis de découvrir sous un autre angle les personnalités politiques avec lesquelles elle a travaillé: Giscard D'Estaing, Raymond Barre, Balladur, Mitterrand bien sûr, Chirac, et enfin Sarkozy.

Même si je ne partage pas toutes ses idées, j'ai été intéressée par la manière dont elle explique les aléas auxquels elle a été confrontée, sa vision des choix politiques faits par les autres, adversaires ou non.

Cerise sur le gâteau, en annexe, quelques-uns de ces discours, dont celui tenu lors de la loi sur l'avortement et celui en mémoire de la Shoah.

Bouleversant témoignage d'une femme bien au-dessus de la mêlée...

Une vie... et quelle vie !

Simone Veil raconte son histoire, de son enfance jusqu'en 2007.



Née dans une famille juive « laïque » de la petite bourgeoisie, elle vécut une enfance protégée et heureuse jusqu'à la guerre 39-40. Son adolescence fut dévastée par la déportation et sa jeunesse (de rescapée), marquée par un grand mal-être.

Sans jamais oublier son passé, elle fonda une famille, reprit ses études et s'investit dans la magistrature et en politique : d'abord en tant que magistrate, puis en qualité de ministre (à plusieurs reprises), de présidente du Parlement européen, de membre du Conseil constitutionnel, et de présidente de la Fondation pour la mémoire de la Shoah.



C'est peu de dire qu'elle marqua son époque.



Dans sa biographie, Simone Veil demeure assez discrète en ce qui concerne sa vie privée. Elle relate par contre toutes les étapes importantes de son parcours professionnel (ou public) qu'elle illustre d'anecdotes. La lecture se fait donc sans ennui, même si comme c'est mon cas, le lecteur n'est pas passionné par la politique.

Elle n'est pas avare de ses opinions, qu'elle revendique haut et fort. Elle parle des personnalités publiques qu'elle a rencontrées, de ses amitiés et de ses inimitiés. Plus que femme politique, on la sent avant tout femme d'action. Même si je ne partage pas toujours ses positions, je ne peux que reconnaître sa formidable ardeur au travail et l'importance des avancées qui lui sont dues dans de nombreux domaines tels que les libertés, la santé, la recherche, l'aide humanitaire, la lutte contre les discriminations... et la construction de l'Europe.

Contrairement à de nombreuses personnalités politiques, elle s'est consacrée uniquement à des missions pour lesquelles elle possédait des compétences. En outre, ses engagements sont le résultat d'un travail de terrain et de concertation auprès des personnes concernées et des professionnels au fait de la situation.



Une implication au service des citoyen(ne)s de France, d'Europe et du monde, garantie par une indépendance intellectuelle qui force le respect, est le fil directeur de la vie de Simone Veil.

Un combat, car c'en était un face au torrent de haine, à la violence des réactions, des propos qu'il a déchaînés, qu'il a fallu un formidable courage pour le mener, une infini patience pour aller jusqu'au bout, voilà ce que résume ce discours écrit et prononcé par cette femme qui a su, non pas oublier mais dépasser ses souvenirs douloureux.

Il faut relire ce discours, comme celui de Robert Badinter contre la peine de mort, aujourd'hui plus que jamais.

C'est urgent quand tant de nostalgiques prônent un retour en arrière, une régression - il faut appeler un chat, un chat - un retour à l'interdit qui engendre fatalement des pratiques clandestines et dangereuses

Urgent quand de plus en plus d'êtres humains appellent à la haine, brandissent la peur de l'étranger, le lynchage des boucs émissaires

Urgent pour ne pas sombrer dans l'obscurantisme...

Quand deux êtres, une femme et un homme, qui ont souffert dans leur chair de cette nuit, de ce brouillard, montre la voie de la sagesse, du rapprochement, il est urgent de se rappeler ce que la xénophobie, l'intolérance poussée à sa limite extrême peuvent engendrer

L'extermination des coupables désignés

Les mortes suite aux interventions clandestines

Les êtres coupés en deux, furtivement à l'aube

L'avortement tue ? Et l'interdire alors ...

Il y a des jours où j'ai honte.

Tout n'est pas dans ces discours, il faut aussi lire d'autres ouvrages de ces deux êtres qui on marqué leur temps de formidables progrès.

C'est indispensable.

La vie d'une grande Dame à qui le destin en a fait voir de toutes les couleurs et qui s'en est sortie la tête haute. RESPECT.

À la veille de son élection à l'Académie française, Simone Veil nous livre son autobiographie : elle nous raconte tout d'abord son enfance, puis la seconde guerre mondiale et sa déportation vers Auschwitz. Le retour en France, pressée de laisser sa complicité dans les rafles derrière elle, est difficile, certaines réflexions sont sidérantes (« si vous vous en êtes sortie vivante, c'est que ça ne devait pas être si terrible qu'on le dit »).



La seconde partie concerne sa vie sur la scène politique. Le ton devient plus neutre, moins personnel. J'ai été un peu déçu par le manque de détails sur les difficultés auxquelles elle a dû faire face en tant que femme, et sur les débats concernant la dépénalisation de l'avortement.



Quelles que soient nos opinions politiques, on ne peut être qu'impressionné par la force de caractère de Simone, qui a réussi à surmonter les traumatismes des camps, pour se lancer dans un carrière dans un domaine où les femmes n'étaient pas forcément les bienvenues.

une touchante histoire, devoir de mémoire pour me pas oublié.

source de réflexion, mais aussi de courage et d, espoir.un témoignage authentique et poignard.

et comment elle a réussi sa vie après

Poignant et instructif.

pour toute les générations, pour

me plus connaître cela.

Le livre-album «L'aube à Birkenau» sur Simone Veil, est plus intimiste que l'autobiographie de celle-ci («Une vie»).

En effet, le ressenti de Simone Veil, comme ses émotions, affleurent dans les témoignages qui sont recueillis dans cet ouvrage de David Teboul.



Les récits, les dialogues et les photos qui le composent sont très touchants.



Les souvenirs d'enfance de Simone Veil sont teintés de nostalgie.

Et c'est avec des mots simples, sans apitoiement ni rancoeur, qu'elle parle des camps de concentration et de leur impact sur sa vie, du vide creusé par le décès des membres de sa famille (de sa mère en particulier), de la souffrance provoquée par le silence et l'incompréhension qui régnaient après la libération.



Simone Veil fut animée par un « devoir de mémoire » qui n'accusait pas. Son esprit, libre de ressentiment, a essentiellement été tourné vers la réconciliation, qui seule, pouvait étayer une paix durable.

Elle fut animée tout autant, par sa solidarité envers les autres déportés (morts dans les camps ou rescapés), qu'elle qualifiait de «devoir de fidélité».