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Critiques de Cordwainer Smith (36)
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Les Seigneurs de l'instrumentalité, coffret d..

J'ai lu ça en sachant que c'est souvent considéré comme LA première saga de science-fiction. Avant Fondation ou L'Histoire du Futur.



Normalement, pour la SF, je suis capable de me dire : Okay, c'est pas bon selon nos critères d'aujourd'hui, mais je vois l'intérêt historique et en quoi c'était innovateur pour l'époque.



Mais ici... je n'ai rien trouvé. Des histoires mysogynes qui ne mènent nulle part. Qui ne se recoupent pas. Des idées parfois originale avec laquelle l'auteur ne fait rien de particulier...



Je n'ai pas terminé les 4 volumes. Peut être que les perles s'en venaient, mais j'en doute.
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Les Seigneurs de l'instrumentalité, tome 1 : ..

J'ai eu de la chance de reprendre de la SF avec Les seigneurs de l'Instrumentalité. Smith est un auteur qui m'avait échappé à l"époque et c'est avec grand plaisir que j'ai retrouvé cette ambiance, parfois presque psychédélique, qui conjurait une belle imagination avec beaucoup de suivi et d'intelligence. La formule, qui se lit comme des nouvelles, mais au fil d'une cohésion d'ensemble, nous fait avancer vertigineusement dans le futur où les premières histoires se transforment en mythes dans les suivantes. La conquête des mondes se perfectionne et mute autant techniquement que socialement. Et puis, cette impression de multiplicité, d'univers infinis à découvrir, de philosophies incroyables me transporte allègrement. Et pour finir de me séduire, dans le Jeu du Rat et du Dragon, les chats sont à l'honneur et quels chats ! Eux aussi ont évolué... Puis, en lisant La Dame défunte de la ville des gueux, j'ai ressenti des émotions qui dépassent largement le cadre de la SF... comment ne pas penser en lisant ce combat des sous-êtres (animaux transformés en presque humains pour servir d'esclaves à ces derniers) au manifeste tout ce qui a de plus d’actualité, signé par vingt-quatre intellectuels, qui demande la reconnaissance du "droit des bêtes" ? C'est une des grande force de la SF de nous ramener parfois au présent pour nous ouvrir vertigineusement tous les possibles à venir.
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Les Seigneurs de l'instrumentalité, tome 1 : ..

Le cycle des Seigneurs de l'instrumentalité a l'ambition d'imaginer le futur de l'humanité sur plusieurs siècles! Il n'y a bien que des écrivains de SF pour avoir une telle ambition. S'il leur arrive parfois de s'égarer, ils ont au moins le mérite d'essayer l'impossible et parfois l'un d'eux accouche d'un chef d’œuvre.



Même si ce n'est pas tout a fait le cas ici ce cycle de quatre livres possède néanmoins de nombreuses qualités. Il a souvent été comparé à l'histoire du futur de Robert Heinlein ou bien à Fondation d'Isaac Asimov.



Ce cycle juxtapose une série de nouvelles où chaque histoire est espacée de plusieurs siècles. A la fin du cycle on a donc une image globale d'un tableau dont on aurait regardé une série de détails. Cette technique est un peu déroutante au début, car Cordwainer Smith a l'art de poser très rapidement ses personnages et ses intrigues; si bien qu'à la fin d'une nouvelle, quand on est vraiment accroché, on se retrouve frustré d'abandonner une si bonne histoire pour faire un saut de plusieurs siècles.



Mais je crois que j'ai eu ce sentiment car je n'étais pas prévenu du projet de l'auteur avant de commencer ma lecture. De plus ce sentiment de frustration est comblé par le troisième tome de la série qui est un roman beaucoup plus long. Dans ce volume, sans doute le meilleur de la série, l'auteur imagine une Amérique totalitaire qui a sombré dans le fondamentalisme religieux.



Au final ce cycle vieillit mieux que l'histoire du futur (dont le premier tome est dépassé par la réalité), et mérite grandement son rang de classique de la science-fiction.
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Les Seigneurs de l'instrumentalité, tome 4 : ..

Pour les lecteurs qui aiment avoir une idée claire de ce qu'ils sont en train de lire (ce qui n'est pas mon cas, préférant le flou artistique ou ne recherchant l'analyse que pour faire durer le plaisir) il y a une grande partie de ce 4ème tome des Seigneurs de l'Instrumentalité qui comporte une "Concordance" de son oeuvre, gros labeur réalisé par un certain Anthony Lewis qui a eu bien du mérite à essayer d'établir une chronologie dans le foisonnement poétique de Cordwainer Smith Lewis. La préface introduisant la Concordance et un impressionnant index n'est pas sans humour et débouche sur un sacré travail. Un 4ème tome, donc, pouvant très bien servir de guide dès le début du cycle....
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Les Seigneurs de l'instrumentalité, tome 1 : ..

Je découvre avec ce premier tome un grand auteur de SF qui a écrit de nombreuses nouvelles (période 1930-1966) qui ne seront publiées en français qu'à partir de la fin des années 80. Elles se déroulent toutes dans un même univers, dirigé par les Seigneurs et Dames de l'instrumentalité.



Au début j'ai eu un peu de mal à dépatouiller les différentes éditions pour finalement lire celle parue chez Gallimard dans la collection FolioSF, en quatre tomes. J'ai été un peu déçue par la préface qui se contente de quelques lignes pour présenter l'auteur. Rien n'explique l'ordre choisi pour les nouvelles dans ces recueils et pas un petit mot pour parler de l'univers créé par C. Smith. Je vous avoue que j'ai un peu regretté de ne pas m'être procurée l'édition intégrale parue chez Mnémos qui a l'air mieux documentée. Dans cette éditio-ci, il faut consulter le tome 4 "Légendes et glossaire du futur" qui contient "Concordance de Cordwainer Smith" de Anthony R. Lewys (VO) traduit par Durastanti pour avoir des explications, une chronologie expliquée et un glossaire. Evidemment si on lit cette partie avant le reste, on perds tout de la sensation de découverte et d'émerveillement. En y jetant un coup d'oeil, je m'aperçois que l'édition de Gallimard ne suit pas la chronolgie proposée dans cet essai.



Ici on est projeté comme une boule dans un jeu de quilles et souvent il faut persévérer dans la lecture pour comprendre où et quand on se trouve (environ). C'est parfois très déstabilisant mais c'est vraiment la « patte » de cet auteur : il raconte une histoire et il ne s'embête pas à d'abord expliquer tout le contexte. Il faut rassembler soi-même toutes les pièces de son immense puzzle afin de se faire une idée plus précise de l'évolution de l'humanité, des technologies, de la culture, etc. C'est un peu décousu, les bonds entre les époques sont parfois très grands et après la lecture de ce dernier tome je n'arrive pas vraiment à me faire une image de ce à quoi ressemble la Terre (en termes d'architecture, de faune et de flore, d'habitudes culturelles, etc. et encore moins à quoi ressemblent les mondes colonisés.



L'histoire de l'humanité est racontée à coup de courts récits qui semblent insignifiants et qui ont pourtant un impact important sur l'évolution de l'humanité : télépathie, voyage dans le système solaire, voyage dans l'espace tridimensionnel et ensuite bidimensionnel, prolongation de la durée de vie, possibilité de réparer son corps à l'infini, de supprimer les maladies, le travail pénible, coloniser des mondes, premier contact, gestion de crise et de guerre, traverser les années lumières en préservant au mieux la psyché et le corps des passagers etc. Et j'ai à peine lu un recueil de nouvelles sur les quatre. Et sur ce seul tome, Cordwainer Smith a abordé tous les grands thèmes du Space Opéra, toutes les difficultés que l'avancement de la technologie peut aborder et solutionner.





Si les thèmes abordés m'ont semblés intéressants, la créativité de l'auteur m'a aussi étonnée malgré qu'on sent bien l'influence de l'époque à laquelle les nouvelles ont été écrites : les femmes sont toutes des « chère enfant » jolies, douces et ont toujours besoin d'un mari ou d'un père, cet aspect reste inintéressant et ne progresse absolument pas au cours de milliers d'années qui s'écoulent. Cet aspect de l'affectif est parfois ridicule (les hommes tombent toujours amoureux de femmes belles, jeunes etc.) et les très jeunes femmes tombent invariablement amoureuses en quelques instants d'hommes beaux, forts, blablabla. Cet aspect là est vraiment très moyen.





Je vais continuer à lire car je me demande ce que C. Smith a bien pu imaginer d'autre dans ce futur hypothétique et parfois un peu fou. Je pense que Gallimard a publié les nouvelles en essayant d'établir une chronologie temporelle car ça ne correspond pas à l'ordre dans lequel elles ont été écrites. C'est plutôt bien à mon sens car on a déjà souvent du mal à comprendre de combien de centaines d'années ou de siècles on a voyagé entre deux nouvelles.





Les nouvelles abordent aussi des tas de questions philosophiques, explorent les effets psychologiques du voyage dans l'espace, le questionnement de soi. Elles sont toutes assez intéressantes mais certaines souffrent parfois de quelques longueurs, répétitions et d'histoires d'amour assez ridiculement simplettes. Parler d'amour dans tout ce qu'il a de complexe n'est pas le fort de Cordwainer même si cet aspect est un moteur évident dans certaines nouvelles. Je ne saurais choisir et dire quelle est la meilleure nouvelle car elles comportent toutes des éléments intéressants. Celle qui m'a le moins plu est la dernière du livre : sous la vieille terre. Pas à cause de ce qu'elle raconte mais plus comment elle le raconte, j'ai ressenti des longueurs et de l'ennui à certains passages.



Tome I : Les Sondeurs Vivent en Vain

1. Non, non, pas Rogov !

On découvre une expérience top secrète menée par la Russie de Staline et qui forme le point de départ des récits.

2. La guerre n°81

On a fait un bon de quelques siècles dans le temps et la guerre se fait d'une façon très étrange désormais. Les puissances telles qu'on les connait sont toujours d'actualité (Amérique, Japon, etc.)

3. La descente d'une Dame

Du temps a passé, la planète a été ravagée par une guerre nucléaire, subsiste une humanité dans des cités dorées, une humanité béate et contemplative… C'est alors qu'une capsule tout droit sortie du passé s'écrase sur Terre. L'instrumentalité voit le jour. L'espérance de vie s'est allongée.

4. La Reine de l'après-midi

Suite de la nouvelle précédente, 200 ans plus tard.

5. Les sondeurs vivent en vain

L'humanité à trouvé le moyen de faire de longs voyages dans l'espace, de vaincre « le grand mal » et d'explorer son système solaire.

6. La Dame aux étoiles

On est a une époque ou une nouvelle façon de parcourir l'espace a été découverte mais c'est une histoire antérieure qui est racontée. Une histoire d'amour qui date de l'époque où on voyageait dans l'espace à l'aide de gigantesques voiles photoniques qui permettent d'atteindre une vitesse proche de celle de la lumière et d'autres techniques pour préserver le corps et l'âme des passagers. le voyage dure 40 ans. L'humanité peut explorer d'autres étoiles et d'autres systèmes solaires.

7. le jour de la pluie humaine

Cette nouvelle raconte la terraformation de Venus.

8. Pensez bleu, comptez deux

Raconte un voyage stellaire d'une durée de 450 ans vers Wereld Schemering à l'aide d'un vaisseau à voiles photoniques. L'espérance de vie a atteint 400 ans.

9. le Colonel revient du Grand Néant

Raconte les conséquences du premier voyage à bord d'un vaisseau expérimental plus rapide que les vaisseaux à voiles photoniques.

10. le Jeu du rat et du dragon

Raconte les dangers du déplacement par planoformation.

11. le cerveau brûle

L'histoire tragique d'un vaisseau qui se perd à la suite d'une erreur technique.

12. La planète Gustible

Une histoire de premier contact avec une race extra-terrestre.

13. Lui-même en anachron

Le récit d'un voyage dans l'espace-temps.

14. le crime et la gloire du commandant Suzdal

L'histoire d'une colonie humaine.

15. le vaisseau d'or

Un récit de guerre.

16. La Dame défunte de la ville des gueux

Une rébellion du sous-peuple, ces êtres hybrides d'humain et d'animaux, créés pour effectuer toutes les tâches pénibles de l'humanité.

17. Sous la vieille Terre

Un Seigneur de l'instrumentalité utilise ses dernières heures de vie pour prouver sa théorie sur la cause du déclin de la population malgré un bonheur contrôlé et imposé à tous.

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Les Seigneurs de l'instrumentalité, tome 1 : ..

J'ai attendu 2 ans avant de lire ce bouquin qu'on m'avait offert. Je n'aimais pas le titre. Je n'aimais pas la couverture. Je m'attendais à de la hard sf. Et à ma grande joie j'ai été déçue.



Cette série de nouvelles construit progressivement, et chronologiquement, un univers très cohérent, sans pesanteur toutefois. Pas de longs passages didactiques / techniques expliquant le fonctionnement d'une technologie ou l'organisation d'une société; le lecteur comprend cela peu à peu. Cordwainer Smith ne prétend d'ailleurs pas à une exhaustivité à la Asimov: certains aspects de son univers restent mystérieux, inexpliqués, ajoutant une touche poétique à certaines nouvelles.



Celles-ci sont d'ailleurs d'une grande variété.

Le thèmes: voyage dans l'espace, psychotropes, mutants, bizarreries temporelles, robots, extraterrestres, limites de l'esprit humain... Les grands classiques de la SF sont là. Mais traités avec originalité, et dans des styles très différents. Récits policiers, poétiques, témoignages de cataclysmes, anecdotes, textes quasi-prophétiques, batailles spatiales, légendes, délires déjantés dignes d'un Philip K. Dick de bonne humeur.... Pas moyen de s'ennuyer. L'ouvrage est du coup étonnant: l'auteur révèle plusieurs facettes de son écriture et enchaine des nouvelles d'un ton très différent.



Un thème récurrent et bien plus rare en sf: l'art. Son influence sur l'homme, sa relation avec le désir et le perpétuel inachevé... Un certain nombre de nouvelles explorent ces aspects, plus ou moins directement, souvent avec cruauté, mais toujours avec humanité (les deux sont compatibles...)



Un gros coup de coeur pour les canards grillés de La Planète gustible: cette nouvelle, grinçante et vraiment hilarante, m'a complètement surprise après le sérieux et la philosophie des 3 précédentes. Et pour les Danses qui ouvrent et ferment le recueil. Au final, c'est peut-être la même dans la première et la dernière nouvelle, avec quelques variations dues aux 14000 ans séparant les spectateurs respectifs: l'interprétation de l'art dépend du point de vue... Dans la première nouvelle, la Danse futuriste entraperçue par les terriens du 20e siècle comme une beauté absolue et insoutenable pourrait être la fascinante et mortelle aliénation du dernier récit.
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Les seigneurs de l'instrumentalité, tome 3 : ..

Fin de la saga de Cordwainer Smith. 9 nouvelles où l’on retrouve le cadre général de l’Instrumentalité , seigneurs bergers du troupeau humain , la Norstralie , collines grises , moutons géants et « petits chatons » mortifères, le Sous-peuple , C’Mell et D’Joan ( étrange jeanne d’Arc christique ). Et toujours ce ton si particulier qui allie SF et conte . Enfin l’inoubliable et terrifiante planète Shayol , l’une des plus frappantes évocations de l’enfer que j’ai lues ( Quel scénario de film d’horreur !) .
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Les seigneurs de l'instrumentalité, tome 2 : ..

Deuxième volume de l’immense saga de Cordwainer Smith qui allie dans un parfait équilibre romanesque et SF. Il comprend un roman « Le sous-peuple » qui est une suite de « L’homme qui avait acheté la Terre » . Rod Mc Ban y est engagé dans une quête :les entrailles de la Terre cachent un pouvoir spirituel équivalent et aussi occulte que celui de l’Instrumentalité. De même , dans « La quête des Trois mondes » Casher O’Neil lancé dans une vendetta , sera transformé par les rencontres successives qui accroîtront ses pouvoirs et atténueront sa violence . Des thèmes reviennent , la résilience , la tolérance , l’ouverture aux autres . Une œuvre majeure de la SF classique.
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Les seigneurs de l'instrumentalité, tome 1 : ..

Premier volume de cette saga célébrissime et que j’ai adoré quand, ado, je l’ai lue pour la première fois. Composé de 6 nouvelles et d’un court roman (L’homme qui avait acheté la Terre) il brosse , par petites touches, le portrait d’une humanité si éloignée dans le temps que la Terre est quasiment une légende , plusieurs fois détruite et renaissante. Apparait aussi l’Instrumentalité , pouvoir absolu, omniprésent et caché , qui fait penser à ce conseil masqué qui gouvernait Venise ; l’étrange Norstralie maîtresse austère de l’immortalité (comme Dune chez Herbert) . Mais chez l’auteur cette histoire du futur se pare des attributs de la légende et la technologie ( bien présente) ne l’emporte jamais sur les sentiments. Je prends toujours autant de plaisir à relire cette œuvre.
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Les seigneurs de l'instrumentalité

Les éditions Mnémos se sont lancées dans des travaux colossaux : rééditer en un seul volume certaines intégrales cultes de la science-fiction. Notamment un cycle que j’avais lu, adolescente, par petits bouts chez Presse Pocket, mais qui m’avait marqué en me laissant des petites phrases en tête comme un « pensez bleu, comptez deux » murmuré rituellement au moment d’entrer en salle d’examen ou avant un entretien professionnel : Les Seigneurs de l’Instrumentalité de Cordwainer Smith.

Cet énorme pavé — près de mille pages, 976 exactement en comptant les annexes — n’est pourtant pas malgré la mention de couverture, une édition intégrale. De son propre aveu, Timothée Rey explique dans la préface avoir écarté deux nouvelles, car la paternité de Cordwainer Smith en est douteuse. Vous pouvez les lire dans les éditions Presse Pocket si vous le souhaitez. En revanche, il a l’avantage de les présenter de manière chronologique autant que possible par rapport à l’histoire du futur que raconte Cordwainer Smith. Concrètement, cet ouvrage se divise en quatre livres. Deux recueils de nouvelles (Les Sondeurs vivent en vain et La Planète Shayol) et un roman (Norstralie, paru chez Presse Pocket sous le titre L’homme qui acheta la Terre), le tout suivi de nouvelles moins faciles à caser dans la continuité, des annexes et du glossaire. Vous pouvez piocher une nouvelle par-ci, une nouvelle par-là, commencer par la fin (Norstralie), ou tout simplement partir du début à la découverte d’une des œuvres de science-fiction les plus poétiques qui soient.

Personnellement, je vous conseillerais de commencer par Norstralie si vous ne connaissez pas du tout Les Seigneurs de l’Instrumentalité. Vous découvrirez les concepts les plus importants en même temps que Rod McBan, le personnage principal, et vous aurez une vue d’ensemble de l’univers de Cordwainer Smith avec les principales factions impliquées. De plus, le roman ne manque pas d’humour et reprend une trame classique de « passage à l’âge adulte » d’un adolescent sortant de la norme avec moult aventures au programme. Personnellement, les ayant déjà lus, j’ai préféré recommencer du début. Et voir ainsi, touches par touches, la mise en place de l’univers qui se situe à l’époque de Norstralie entre 20 000 et 30 000 ans après la Seconde guerre mondiale. J’avoue que certaines nouvelles fondatrices comme Mark Elf, Non, non, pas Rogov ! ou Les Sondeurs vivent en vain m’ont ennuyée. En revanche, je me suis laissé happer par les autres histoires. Certaines comme La Planète de Gustible m’ont bien fait rire. Et d’autres comme Pensez bleu, comptez deux, Le jeu du Rat et du Dragon ou Sur la planète des Sables m’ont surprise à la relecture par leurs cruautés enrobées de poésie.

C’est ce mélange de barbarie et de douceur qui fait la force de Cordwainer Smith. Dans un univers de science-fiction remplit de vaisseau traversant l’espace, de planètes étranges et de créatures encore plus étranges (comme le sous-peuple, ces animaux évolués de force à la manière de L’Ile du Docteur Moreau, la douleur en moins), les histoires qu’il raconte dans Les Seigneurs de l’Instrumentalité ont la puissance des contes de fées de Perrault, d’Andersen ou de Grimm. Et parfois, la même noirceur présente également dans ces contes. Le jour de la pluie humaine, La Dame défunte de la Ville des Gueux ou La mère Hitton et ses chatons en sont des exemples parfaits.

Qu’il s’agisse d’une première lecture ou d’une relecture, ce livre est un régal. À offrir, s’offrir ou se faire offrir pour toute personne aimant la science-fiction ou voulant découvrir ce genre sans s’embarrasser de terminologie technique.
Lien : https://www.outrelivres.fr/l..
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Les Seigneurs de l'instrumentalité, tome 1 : ..

C'est une entreprise colossale que de vouloir écrire l'histoire du futur. Et pourtant, si l’œuvre de Cordwainer Smith recèle (du moins pour ce tome) certains défauts - l'errance chronologique qui peut faire perdre pied au lecteur, des récits parfois abscons, une naïveté touchante mais qui tend à décrédibiliser parfois le récit -, il est à noter l'extraordinaire poésie des nouvelles ainsi que les efforts d'imagination de celui que l'on peut placer, du point de vue de l'ambition littéraire, aux côtés de Robert Heinlein et d'Isaac Asimov.

Les nouvelles dessinent l'avenir d'une humanité ravagée à notre époque par le désastre nucléaire, où les nations finissent par disparaitre et où l'humanité tente de reprendre la marche du progrès. Celui-ci l'emmènera dans l'univers, d'abord exploré par les Sondeurs - qui vivent en vain selon le titre du recueil - qui n'ont plus rien d'humain, puis par tous quand les secrets de l'hyperespace sont découverts. Le temps de vie s'allonge considérablement pour les hommes tandis que de véritables castes apparaissent, notamment avec les sous-êtres, mutants entre hommes et animaux dont sera issue D'Jeanne, figure christique, qui remettra en cause le totalitarisme de l'Instrumentalité, sorte de gouvernement qui tâche d'atteindre le bien-être pour chacun. Au final de ce premier tome, c'est surtout une longue interrogation sur la notion d'humanité que propose l'auteur.
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Les Seigneurs de l'instrumentalité, tome 2 : ..

"Les Seigneurs de l'Instrumentalité" est un chef d'œuvre de la Science-Fiction. Également un grand classique du sous-genre Space Opera. Un ensemble de nouvelles repris pour cette dernière édition en quatre tomes. Celui-ci étant bien sur le deuxième (ça c'était mis dans le titre déjà!).



Encore une fois je suis tombé sous le charme de sa plume à la technique narrative proche du conte. Un style qui pour certain gâcherait tout le suspens, des aventures peut-être pas aussi réactive que les aventures hyper-actives d'ajourd'hui. Cependant "Les Seigneurs de l'Instrumentalité" n'en perdent pas moins une place de choix. Une oeuvre superbe dont les nouvelles font appel l'une à l'autre, rebondissant de manière chronologique ou non et apportant un coté ludique fort divertissant.



Je conseil en parallèle la lecture de l'article sur Cordwainer Smith dans le livre "Critique de la Science-Fiction" de Jacques Goimard (chez Pocket). Cela apporte certaines lumières sur son oeuvre, ainsi que sur l'écrivain au doux nom de Cordonnier Forgeron (= Cordwainer Smith). Son oeuvre se rapprocherait d'un style classique chinois. Ceci serait dû à son éducation en Asie et par son travail de diplomate américain sous son vrais nom de Paul M. A. Linebarger. Il écrivit sous ce nom un livre nommé Psychological Warfare basé sur un travail de propagande lors de la deuxième guerre mondiale. Je vous recommande notament la lecture sur Wikipedia de l'article concernant Cordwainer Smith.



Un livre excellent au final avec 10 nouvelles toutes terribles. Il y'a juste "Sur la planète des tempêtes" que est la plus longue (environ 120 pages) et que j'ai pas trop aimé. Trop longue? Trop je sais pas quoi... Cependant le livre est un chef d'oeuvre que je recommande à tous et toutes!
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Les Seigneurs de l'instrumentalité, tome 2 : ..

3 volumes du CLA de chez Opta qui rassemblent l’intégrale des romans et des nouvelles de cet immense cycle . Une SF à nulle autre pareille qui a des accents de conte de fées , de mythes . L’ensemble se passe dans un cosmos de space opera plus ou moins contrôlé par des êtres puissants ,où les expérimentation génétiques ont donné naissance à d’étranges entités (enfant tortue, femme chat…) où des moutons géants fabriquent l’élixir de longue vie , gardés par des visons,où les condamnés servent à fabriquer des organes de remplacement……

Tome 1 Nouvelles : La Dame aux étoiles , Les Sondeurs vivent en vain ,Le Jeu du rat et du dragon ,Le Cerveau brûlé ,Le Vaisseau d'or Boulevard Alpha Ralpha (Alpha Ralpha Boulevard) Roman L'Homme qui acheta la Terre

Tome 2. Roman Le Sous-peuple Nouvelles : La Quête des trois mondes(Sur la Planète aux gemmes , Sur la Planète des tempêtes , Sur la Planète des sables) Une étoile pour trois

Tome 3 Nouvelles La Mère Hitton et ses chatons ,La Ballade de C'Mell ,Le Bateau ivre , La Dame défunte de la ville des gueux , Le Crime et la gloire du Commandant ,Pensez bleu, comptez deux ,Le Jour de la pluie humaine , La Planète Shayol , Sous la vieille Terre

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Les Seigneurs de l'instrumentalité, tome 2 : ..

Classique parmi les classiques, le cycle des Seigneurs de l'Instrumentalité fait partie de ses oeuvres qui se relisent avec plaisir. Délicieusement kitsch par moments, toujours très poétique, c'est une oeuvre magnifique empreinte d'un profond humanisme à ranger auprès de tous les grands classiques de littérature "générale".





Les personnages hauts en couleur nous hantent longtemps après la lecture, tels Monsieur Plusgris et Hélène d'Amérique (issus de la fabuleuse nouvelle La Dame aux étoiles, peut-être la plus belle de tout le recueil), C'Mell, la sublime femme chat, ou encore ces damnés de la planète Shayol condamnés à un châtiment peut-être pire que la mort...
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Les Seigneurs de l'instrumentalité, tome 1 : ..

Les premières nouvelles peuvent dérouter, mais on se laisse emporter par cette écriture poétique, presque onirique, qui conte l'ascension de l'homme vers les étoiles. Dans ce tome, la nouvelle "Les sondeurs vivent en vain" est une des plus marquantes, grâce au personnages plus développés dans la longueur et à la réflexion sur le conservatisme d'une caste qui cherche à conserver ses privilèges.
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Les Seigneurs de l'instrumentalité, tome 1 : ..

D'un réalisme saisissant malgré quelques inepties scientifiques non négligeables, ces nouvelles plus ou moins courtes dépeignent ce qui pourrait être notre futur.
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Les Seigneurs de l'instrumentalité, tome 4 : ..

Les Seigneurs de l’Instrumentalité est une Histoire de l’Humanité projetée dans les vingt prochains millénaires. Et l’avenir c’est la conquête spatiale, dont les limites sont sans cesse repoussées. C’est aussi le bien-être de l’Homme, dont les dirigeants sont les garants. Ces derniers sont réunis dans un gouvernement dont les méthodes pour atteindre son objectif sont quelque peu totalitaires : c’est l’Instrumentalité du genre humain.

De fait il n’y a plus de guerres, les maladies disparaissent peu à peu et l’espérance de vie des Hommes est considérablement augmentée. Mais tous ne se soumettent pas à l’autorité de l’Instrumentalité, en particulier les sous-êtres, c’est-à-dire des animaux dont l’évolution leur a fait prendre forme humaine et leur a donné la parole. Ils demeurent toutefois considérés comme inférieurs aux humains véritables, ce qui les pousse à la révolte. Dès lors c’est l’Humanité toute entière qui prend conscience de l’austérité de son existence.

L’Instrumentalité met alors en place un projet de Redécouverte de l’Homme, qui consiste à réintroduire les cultures, les langues et les problèmes d’antan, comme la maladie et la mort. Mais les sous-êtres ne sont pas pour autant inclus dans le projet et ils continuent de se battre pour la reconnaissance de leurs droits…

Voilà pour le fond.

Quant à la forme, Les Seigneurs de l’Instrumentalité est une oeuvre qui réunit 27 nouvelles et un roman, auxquels la présente édition adjoint six autres nouvelles qui n’ont qu’un rapport indirect avec le cycle. Tous ces textes ont été écrits entre 1950 et 1966, année du décès de l’auteur. Cette structure implique que la narration est décousue, chaque texte se présentant plus comme une peinture d’un moment clé de l’Instrumentalité que comme une suite directe du précédent. Pourtant l’ensemble forme un tout cohérent, certains personnages pouvant être présents dans plusieurs récits, et les évènements contés dans tel ou tel texte étant la conséquence directe de ceux évoqués précédemment. L’imaginaire du lecteur est donc mis à contribution pour combler parfois les centaines d’années qui séparent deux récits.

La structure des Seigneurs de l’Instrumentalité a beau être décousue, la plume de Cordwainer SMITH ne l’est pas du tout. Avec un vocabulaire simple et un rythme juste, ni halletant, ni lent, l’auteur mêle habilement aventure, romance, spiritualité et tous les autres aspects de la psychologie de l’Homme. Sa prose est d’ailleurs bien souvent poétique et émouvante. SMITH flirte aussi avec le surréalisme, ce qui peut rendre obscurs certains textes.

Au total, si Les Seigneurs de l’Instrumentalité est une oeuvre qui n’est pas toujours facile d’accès, elle demeure aujourd’hui une oeuvre originale et majeure de la Science Fiction. Il serait donc dommage de se priver de cette lecture, d’autant que la présente édition est servie par un remarquable travail d’harmonisation des travaux des différents traducteurs que l’oeuvre a connu au fil du temps.

Notons enfin la présence, dans le quatrième tome, d’un essai d’Anthony LEWIS sur Les Seigneurs de l’Instrumentalité. Il prend essentiellement la forme d’un glossaire riche d’enseignements pour appréhender toute la richesse du cycle.
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Les Seigneurs de l'instrumentalité, tome 1 : ..

Classique parmi les classiques, le cycle des Seigneurs de l'Instrumentalité fait partie de ses oeuvres qui se relisent avec plaisir. Délicieusement kitsch par moments, toujours très poétique, c'est une oeuvre magnifique empreinte d'un profond humanisme à ranger auprès de tous les grands classiques de littérature "générale".





Les personnages hauts en couleur nous hantent longtemps après la lecture, tels Monsieur Plusgris et Hélène d'Amérique (issus de la fabuleuse nouvelle La Dame aux étoiles, peut-être la plus belle de tout le recueil), C'Mell, la sublime femme chat, ou encore ces damnés de la planète Shayol condamnés à un châtiment peut-être pire que la mort...
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Les Seigneurs de l'instrumentalité, tome 1 : ..

Merci Solen de m'avoir montré ce chef d'oeuvre,

Nous voilà dans un univers complètement imaginé par Cordwainer Smith, mais un univers tellement loufoque, tellement beau, tellement différent qu'on en devient totalement accro, qu'on ne veut plus le lâcher...

Des personnages, Rod Mc Ban l'Homme le plus riche de l'univers (rien que ça!!), Cmelle... le stroon... qui resteront à jamais gravés en vous
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Les seigneurs de l'instrumentalité

Rendu à la page 367 je dis : «Sympathique ; sans plus».



Je préfère grandement Heinlein et Asimov à ce pseudonyme Cordwainer Smith.

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Thèmes : nourriture , fruits et légumes , fromages , manger , bizarreCréer un quiz sur cet auteur

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