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Citations de Sándor Ferenczi (279)


Ma propre analyse n'a pas pu aller assez en profondeur parce que mon analyste avec sa ferme détermination d'être en bonne santé et son antipathie pour les faiblesses et les anomalies, n'a pas pu me suivre dans cette profondeur et a commencé trop tôt avec "l'éducatif".
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Il semble que ces deux hommes, si différents par leurs origines, leur évolution et leur mode de pensée, étaient vraiment faits pour s'entendre. L'un et l'autre, à leur manière, étaient des personnalités hors du commun.
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L'institution se défend contre les perturbateurs. Et Ferenczi en est un : il dérange par ses théories, par ses recherches et ses expériences, par les libertés qu'il se permet dans sa pensée comme dans sa pratique, par tout son être. L'impact profond qu'il a exercé sur la psychanalyse se traduit par l'ampleur des moyens mis en œuvre par la communauté psychanalytique pour s'en protéger, en attendant, éventuellement, d'être prête à le recevoir : oubli, dévalorisation,méconnaissance, simplification abusive.
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Ceci nous permet d'entrevoir ce qui constitue le mécanisme de la traumatogenèse : d'abord la paralysie complète de toute spontanéité, puis de tout travail de pensée, voire des états semblables aux états de choc, ou de coma même, dans le domaine physique, puis l'instauration d'une situation nouvelle – déplacée – d'équilibre. Si nous parvenons à établir le contact, même dans ces stades, nous apprenons que l'enfant, qui se sent abandonné, perd pour ainsi dire tout plaisir de vivre ou, comme il faudrait le dire avec Freud, retourne l'agression contre sa propre personne. Cela va parfois si loin que le patient commence à se sentir comme en train de s'en aller ou de mourir ; le visage se couvre d'une pâleur mortelle, et des états proches de l'évanouissement, ainsi qu'une augmentation générale du tonus musculaire, pouvant aller jusqu'à l'opisthotonos, font leur apparition. Ce qui se déroule là, devant nos yeux, c'est la reproduction de l'agonie psychique et physique qui entraîne une douleur incompréhensible et insupportable.
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On peut, à juste titre, affirmer que la méthode que j'emploie avec mes analysants consiste à les « gâter ». Sacrifiant toute considération quant à son propre confort, on cède autant que possible aux désirs et impulsions affectives. On prolonge la séance d'analyse le temps nécessaire pour pouvoir aplanir les émotions suscitées par le matériel ; on ne lâche pas le patient avant d'avoir résolu, dans le sens d'une conciliation, les conflits inévitables dans la situation analytique, en clarifiant les malentendus, et en remontant au vécu infantile. On procède donc un peu à la manière d'une mère tendre, qui n'ira pas se coucher le soir avant d'avoir discuté à fond, avec son enfant, et réglé, dans un sens d'apaisement, tous les soucis grands et petits, peurs, intentions hostiles et problèmes de conscience restés en suspens. Par ce moyen, nous arrivons à laisser le patient plonger dans tous les stades précoces de l'amour d'objet passif, où, dans des phrases murmurées, tout à fait comme un enfant sur le point de s'endormir, il nous permet d'entrevoir son univers onirique.
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On [des patients] me racontait de petits contes, où quelque animal méchant essaie de détruire, à coups de dents et de griffes, une méduse, mais ne peut avoir aucune prise sur elle, car la méduse esquive tous les coups et toutes les morsures, grâce à sa malléabilité, pour reprendre ensuite sa forme en boule. Cette histoire peut être interprétée de deux manières : d'une part elle exprime la résistance passive que le patient oppose aux agressions du monde extérieur, d'autre part elle représente le clivage de la personne en une partie sensible, brutalement détruite, et une autre qui sait tout, mais ne sent rien, en quelque sorte. Ce processus primaire de refoulement est encore plus clairement exprimé dans les fantasmes et rêves où la tête, c'est-à-dire l'organe de la pensée, séparée du reste du corps, marche sur ses propres pieds, ou n'est reliée au reste du corps que par un fil, toutes choses qui demandent une explication, non seulement historique, mais aussi autosymbolique.
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Que les enfants soient influençables, qu'ils aient tendance à s'appuyer sans résistance sur un « grand » dans les moments de détresse, qu'il y ait donc un élément d'hypnose dans la relation entre enfants et adultes, c'est un fait indéniable, dont il faut s'accommoder. Donc, cette grande puissance que les adultes ont face aux enfants, au lieu de l'utiliser toujours, comme cela se fait généralement, pour imprimer nos propres règles rigides dans le psychisme malléable de l'enfant, comme quelque chose d'octroyé de l'extérieur, pourrait être aménagée en moyen de les éduquer à plus d'indépendance et de courage.
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Au cours de toute association libre, des éléments d'extase et d'oubli de soi sont inévitables ; cependant l'invitation à aller plus loin et plus profond conduit parfois – avec moi très souvent, avouons-le honnêtement – à l'apparition d'une extase plus profonde ; quand elle prend une allure pour ainsi dire hallucinatoire, on peut, si on veut, l'appeler autohypnose ; mes patients l'appellent volontiers un état de transe. Il est important de ne pas abuser de ce stade de plus grande détresse pour imprégner le psychisme sans résistance du patient des théories et formations fantasmatiques propres à l'analyste ; il convient d'utiliser plutôt cette influence, indéniablement grande, pour accroître chez le patient l'aptitude à élaborer ses propres productions.
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C'est peut-être ici l'occasion d'avoir un aperçu des singularités trophiques des "maniaco-dépressifs". Cette patiente semble capable de grossir dans certaines conditions, sans prendre de nourriture, et, soi-disant, sans boire davantage que ce qui est signalé plus haut. Depuis qu'elle jeûne, elle a perdu4 kilos jusqu'à hier ; sans rien changer à son régime (jeûner) et malgré l'injection de ses médicaments, elle a pris un kilo depuis hier? En admettant que toute tromperie soit exclue, on ne peut écarter la possibilité que ce soit la soeur jumelle "biologiquement inconsciente et purement végétative" peut-être comme une plante ou un embryon) qui, prenant de l'oxygène, du CO2, de l'H2O dans le milieu ambiant air), réalise de tels miracles apparents... Prise de poids des schizophrènes.
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Le surmoi fait grossir.
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Il se pourrait même que, physiologiquement, l'idée qu'un homme sexuellement excité doit supporter la tension du pénis en érection soit à ce point insupportable, qu'elle [une patiente] doit se donner à cet homme pour adoucir sa souffrance et ne se sent pas apaisée avant que l'éjaculation et la détente aient eu lieu.
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Pourquoi l'odeur de Dm. est-elle ressentie comme une odeur de cadavre : c'est un problème en soi. Tentative de solution provisoire : quand une réaction émotionnelle est réprimée, interrompue ou refoulée, quelque chose en nous est effectivement anéanti. La partie anéantie de la personne tombe en état de décomposition. Si la personne entière est empêchée d'agir, il s'ensuit une décomposition générale, c'est-à-dire la mort. Rattacher ici à l'affirmation de tant de névrosés en état de transe ou de rêve, qu'une plus ou moins grande partie d'eux-mêmes est morte ou tuée et qu'ils la trimbalent comme un fardeau sans vie, c'est-à-dire inapte à fonctionner. Le contenu de ce paquet de refoulement est en constante agonie, c'est-à-dire en décomposition. La désintégration complète (mort) lui est tout aussi impossible que le retour à la vie par afflux d'énergies vitales.
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... je partage, certes, la crainte de Bleuler que la grande masse, incapable de jugement, ne se méprenne sur ma façon d'interpréter les psychoses alcooliques, comme cela s'est produit pour la théorie de la sexualité de Freud, mais je ne pense pas que ce soit une raison pour me taire, bien au contraire. Si Freud n'avait tenu compte que des grandes masses incapables de jugement, la psychanalyse n'aurait jamais vu le jour.
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Compte tenu de mon expérience, je ne crois pas qu'il soit absurde de penser, comme le suggère mon contradicteur, qu'un névrosé se mette à boire sous l'effet d'une cause extérieure insignifiante, telle "la méchanceté de son épouse" ou la "maladie soudaine d'un cochon". La logique, comme mon contradicteur, peut juger que ce mobile est "stupide" et reprocher à l'ivrogne sa "faiblesse" , mais la psychanalyse permet une meilleure compréhension de cette fragilité, de cette disproportion entre les mobiles et les actes. (Vulnérabilité d'un complexe, déplacement d'affect, fuite dans la maladie, etc.).
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Je veux simplement faire remarquer que le refus d'alcool est souvent d'origine névrotique (déterminé par un contenu psychique inconscient), un déplacement de la résistance. L'antialcoolique est un névrosé qui s'autorise à vivre sa libido, mais seulement au prix d'un sacrifice de même nature (renonciation à l'alcool).

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Je pense que le névrosé qui se réfugie dans la boisson tente de compenser ainsi la capacité endogène de produire de l'euphorie qui lui fait défaut ; cela laisse présager une certaine analogie entre l'alcool t la "substance euphorigène" présumée.
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Un agoraphobe réfractaire à toute médecine puisant dans une seule gorgée de cognac le courage de traverser le pont sur le Danube, large d'un demi-kilomètre. Toute sa vie n'était qu'une oscillation perpétuelle entre l'alcool et la névrose ; on peut supposer sans trop s'avancer que l'alcoolisme chez un tel sujet n'est pas la cause mais la conséquence de la névrose.
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Tandis que pour certains sujets "intolérants à l'alcool" la boisson est une tentative inconsciente d'autoguérison par le poison, d'autres névrosés, au risque de sombrer dans l'alcoolisme chronique, emploient ce produit, consciemment et avec succès, comme médicament.
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Il n'est pas rare que les patients nous apportent souvent au lieu de leurs associations, de petites histoires de leur composition, voire des poèmes ou des bouts rimés ; parfois ils réclament un crayon pour nous faire cadeau d'une image, en général très naïve.
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Bientôt je dus avouer, à moi-même et au patient, que ces jeux recelaient mainte réalité grave de l'enfance. J'en obtins la preuve lorsque, à partir de ces façons plus ou moins ludiques, certains patients commencèrent à plonger dans une sorte de transe hallucinatoire, où ils mettaient en scène devant moi des événements traumatiques dont le souvenir inconscient était également dissimulé derrière les paroles ludiques.
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