Sophia Peignot

Il tenta de s’approcher de la pâtisserie pour la goûter, mais Ilse intervint sèchement :

— Moi, vivante, vous n’approcherez pas de cette buche sans vos vêtements.

— Je crois que je vais vomir… bredouilla Brigitte.

— Ça c’est mon p’tit ! réagit alors Jacky. Allez, tous à poils ! Le vieil homme commença à ôter son gilet lorsque Ilse l’en empêcha.

— Il a complètement pété les plombs ton père, dit Phédra à Jean-Hughes.

— Tu m’étonnes ! Mais je dois dire que c’est assez drôle de le voir comme ça ! ricana-t-il, un peu éméché lui aussi.

— Paul, sois gentil, viens avec moi, on va aller te chercher des vêtements.

— Jamais ! dit-il en tournant sur lui-même, un poing levé en l’air, tel Superman.

Paul venait de faire une entrée fracassante, nu comme un ver, simplement affublé d’une imposante barbe blanche accrochée à ses oreilles, et d’un bonnet rouge à pompon blanc.

— Oh la vache ! Il a morflé le Père Noël ! émit Goliath dans un rire tonitruant.

— Tu veux faire tinter mes grelots ma poule ? Jingle Beeelllls ! chanta Paul à l’attention de sa femme, en remuant maladroitement son corps nu.

— Alors là on aura tout vu ! On touche le fond Jean-Hugues, on touche le fond. Je ne vois pas comment l’on pourrait tomber plus bas.

— Il suffirait juste de creuser encore un peu…

Ainsi, revoir Maria avait troublé Paul. Il ressentait un sentiment ambivalent, plein de joie et de bons souvenirs, mais bien trop teintés par d’autres qu’il aurait préféré oublier (ceux dans lesquels intervenaient ses parents par exemple).

— Vous pouvez me voir ? lui demanda-t-elle en décortiquant chaque syllabe.

— Je vous demande pardon ?

— Vous me voyez ?

— Mais enfin, bien sûr que je vous vois. Vous me prenez pour une idiote ou quoi ? s’agaça Brigitte.

— Mais c’est que je suis…

— Vous êtes ? Allez-y mon petit, finissez votre phrase enfin, on ne va pas y passer la soirée !

— Je suis morte… dit alors Phédra d’un air triste.

— Alors là c’est le bouquet ! Je ne sais pas quel type de drogue vous avez prise jeune fille, mais je vous conseillerais vivement de ne plus recommencer ! Maintenant, partez, ou j’appelle la police !

— Tu sais, je suis typiquement le genre de personne à faire bourde sur bourde, à demander à une femme qui vient d’accoucher pour quand c’est prévu, à dire « Monsieur » à une dame qui aurait la voix un peu grave au téléphone, ce genre de choses quoi…

Cette conversation fit remonter un flot d’émotion qui commençait à menacer de faire tomber le barrage que Pomme s’était bâti depuis toutes ces années. Que pouvait-il bien se passer dans cette maison qui la fasse changer à ce point-là. Où avait bien pu disparaitre la femme forte et solide qu’elle s’était efforcée de devenir ? Une chose était sûre, il était grand temps qu’elle revienne, parce que Pomme n’aimait pas beaucoup ce qui était en train de lui arriver.

— Tu as appelé ton chien Nicolas ?
Sérieusement ?

— Oui, je ne vois pas ce qui te gêne.

— Je ne sais pas… Ah si, peut-être le fait que tu as donné à la quasi-totalité de tes enfants des prénoms importables, mais que le chien, lui, ait eu droit à un nom on ne peut plus classique et facile à porter !
Tu appelles ton fils Pipo, et ton chien Nicolas, il n’y a donc rien qui te choque ?

— Je devrais faire une demande officielle pour changer de prénom, comme notre frère. Je ne comprends pas pourquoi je n’ai jamais trouvé le courage de le faire. Mon côté masochiste sans doute…

— Lèves-toi Gaston, on est à la bourre là ! hurla son père en allumant la chambre dans un nuage de jurons grommelés par la chose sous la couette.

— Fais chier…

— Hé ! Tu ne parles pas comme ça d’accord ? Un peu de respect, merde !

Les Guth, c’est tout d’abord Jacky, dit « papy crack ». Ce surnom lui avait été attribué par ses proches suite à un article paru dans le journal local. Celui-ci traitait des « Méfaits du crack » avec à l’appui une photo de lui, nu dans une fontaine. Il avait décemment fêté l’arrivée de son premier petit-fils avant de finir les fesses dans l’eau, ce qui lui avait alors valu ce surnom.

Vous savez, je crois fermement que puisque nous sommes tous amenés à mourir un jour, alors autant vivre pleinement, pour ne rien regretter.

L’histoire est la même pour tous, l’interprétation ne dépend que de notre bon vouloir.

je me rends compte que prendre le temps de s’asseoir et de lire un livre, par exemple, ou tout simplement d’admirer le paysage en buvant un thé, ça aussi, c’est s’occuper.

Si tu ne peux pas voler, cours. Si tu ne peux pas courir, marche. Si tu ne peux pas marcher, rampe, mais surtout, ne t’arrête jamais d’avancer.

C'est lorsque qu'on comprend que tout a une fin, que l'on commence vraiment à vivre

Cest lorsque l'on comprend que tout a une fin, que l'on commence vraiment à vivre ...

P. P-S : Et surtout, promettez-vous d’être heureux, toujours.

le cœur contient plus d’élasthanne que la ceinture de ses pantalons, qu’il gonfle à mesure que l’on vit, et que l’on fait des rencontres

Et vous que feriez-vous si la vie vous donnait une seconde chance ?