Citations de Sophie Brocas (234)
La mort est la chose la plus certaine de la vie. Pourtant, elle nous surprend toujours. (16)
...j'ai été accueillie, guidée, pprotégée, éduquée. Trop. Cet édredon d'amour m'étouffe. Surtout celui de Maman, qu'elle confectionne patiemment depuis vingt ans en double, en triple épaisseur. (17)
...Je réalise que l'on peut aimer un lieu pour celui qui l'habite, pas sans lui. (37)
...quatre préceptes de la viee : faire du mieux que l'on peut, avoir une parole impeccable, ne pas prendre les choses personnellement, ne pas faire de suppositions. (137)
Quand ta vie n'a de sens qu'avec l'autre, quand tu ne respires qu'à son contact, que tu ris quand il rit, que tu souffres lorsqu'il souffre, alors c'est que tu t'es perdue dans l'autre. Alors, tu renies ta propre existence. C'est le symptôme de la passion. Et contrairement à ce qu'on serine aux petites filles dans les contes de fées, la passion n'est pas l'amour. La passion, c'est une fin sans limite, un excès sans fond, un besoin désespéré d'être aimé... (176)
...Peut-être est-ce cela, le pardon. Renoncer àréduire un être humain à une étiquette, à un trait unique de sa personnalité, à un moment singulier de son existence. L'accepter dans ses différentes facettes, les chatoyantes et les sombres. Lui accorder le crédit du changement dans d'autres lieux, avec d'autres gens, dans une autre histoire. (191)
Comparée à ces temps héroïques, ma vie risque d'être bien terne, cadrée par une autre dictature : celle de la consommation, de la possession matérielle. À côté de ce qu'ont vécu Mamie Alice et Marie, j'ai l'impression d'appartenir à une génération sans idéal politique, sans bataille collective, sans valeurs à conquérir. Seules les victoires individuelles comptent. Elles écrasent les projets partagés parce que les droits de chaque individu sont présentés comme le nec plus ultra de la démocratie. "C'est ma vie, c'est mon choix et je t'emmerde" pourrait assez bien résumer l'état d'esprit de mes contemporains.
Et, contrairement à ce qu'on serine aux petites filles dans les contes de fées, la passion n'est pas l'amour. La passion, c'est une faim sans limite, un excès sans fond, un besoin désespéré d'être aimé. C'est ce qu'à vécu Alice sans doute. Il ne tenait qu'à elle de le comprendre et d'admettre qu'elle faisait fausse route. C'était de sa responsabilité parce que c'était sa vie qui était en jeu. Voilà à quoi tu dois être vigilante, ma Lia. Pour le reste, ose tout, expérimente, va, vis et n'aie pas peur.
Le souvenir de ma conversation avec Marie me revenait par éclairs sans réveiller les élancements de colère dont j'avais été si longtemps coutumière. Marie avait raison. L'histoire d'Alice n'était pas la mienne. Il ne tenait qu'à moi d'en écrire une autre. Mais j'avais besoin d'encouragements.
chacun est responsable de sa vie, Lia. Je connais la blessure que j'ai infligée à Alice. Mais nous en avons tous. Chacun doit apprendre à vivre avec ses cicatrices. Si on le refuse, si on ne veut pas guérir une plaie béante, alors c'est la flamme de vie dont nous sommes porteurs que nous éteignons volontairement.
Il faut sans cesse leur tirer les vers du nez pour connaître l’histoire de la famille. Comme si cela n’avait aucune importance de savoir d’où l’on vient. Comme s’il fallait laisser dormir le passé. Elles m’énervent. Je suis à fleur de peau en ce moment. Une bien jolie expression pour désigner le tohu-bohu des sensations désagréables qui m’agitent intérieurement.
Quant ta vie n'a de sens qu'avec l'autre, quand tu ne respires qu'à son contact, que tu ris quand il rit, que tu souffres lorsqu'il souffre, alors c'est que tu t'es perdue dans l'autre. Alors, tu renies ta propre existence. C'est le symptôme de la passion. Et, contrairement à ce qu'on serine aux petites filles dans les contes de fées, la passion n'est pas l'amour. La passion, c'est une faim sans limite, un excès sans fond, un besoin désespéré d'être aimé.
Oui, l'amour est fragile. Il a ses saisons, ses cycles. Oui, il rayonne, il s'étiole, s'éteint puis renaît à nouveau. A condition qu'on le traite avec respect, qu'on lui donne le temps de se transformer, qu'on lui fasse confiance.
[.] j'ai l'impression d'appartenir à une génération sans idéal politique, sans bataille collective, sans valeur à conquérir. Seules les victoires individuelles comptent. Elles écrasent les projets partagés parce que les droits de chaque individu sont présentés comme le nec plus ultra de la démocratie. "C'est ma vie, c'est mon choix et je t'emmerde" pourrait assez bien résumer l'état d'esprit de mes contemporains.
Il faut sans cesse leur tirer les vers du nez pour connaître l'histoire de la famille. Comme si cela n'avait aucune importance de savoir d'où l'on vient. Comme s'il fallait laisser dormir le passé. Elles m'énervent. Je suis à fleur de peau en ce moment. Une bien jolie expression pour désigner le tohu-bohu des sensations désagréables qui m'agitent intérieurement. Au fond, j'aimerais être ailleurs.
Je remarque à nouveau la griffure des rides autour de ses yeux. Elle vieillit sans drame, à bas bruit, comme pour me donner le temps de m'y habituer.
Mourir, passe encore.. Mais c'est rester mort qui est le plus difficile.
Le future antérieur (...) c'est un temps merveilleux. Celui qui permet de parler au futur de ceux qui sont passés. C'est le temps des nécrologies.
Son dynamisme est comme un couvercle posé sur son monde intérieur. La capacité de décision lui tient lieu de viatique.
"Invente-toi, ma petite fille", me répète-t-elle souvent.
J'ai toujours été terrorisée par ce conseil, prononcé sur le ton des directives qui n'appellent pas le débat. Je ne comprends pas ce qu'il signifie. Inventer quoi ?
"Invente-toi, ma petite fille", me répète-t-elle souvent.
J'ai toujours été terrorisée par ce conseil, prononcé sur le ton des directives qui n'appellent pas le débat. Je ne comprends pas ce qu'il signifie. Inventer quoi ?
P73 Elle ne comprenait pas que l'amour de Pierre se soit dissipé comme un nuage s'effiloche puis se dissout dans le ciel, sans prévenir, sans laisser de trace.
La plupart des mariages sont de longues traversées ennuyeuses du quotidien. Passé les premiers émois, l'insatisfaction suinte goutte à goutte. On ne la voit pas, on la ressent à peine. Pourtant, la fuite d'amour est là. Elle accumule les petites contrariétés, les deceptions, les frustrations. et forme, au final, un immense dégât irréparable. P53
"La passion, c'est une faim sans limite [...] Voilà à quoi tu dois être vigilante, ma Lia. Pour le reste, ose tout, expérimente, va, vis et n'ai pas peur."
Ces deux-là s'étaient choisis. Ils avaient pris soin l'un de l'autre, appris à connaître leurs aspirations et leurs peurs réciproques. Si mon père n'était pas mort, ils auraient vieilli ensemble. (p.53)