Citations de Sophie Carquain (103)
Ce dont nous avions le plus besoin, c’était de silence. Nous étions proprement incapables de raconter ce qui nous était arrivé. Nous étions d’ailleurs loin d’être les seules. Beaucoup de déportés refusèrent de parler. Les souvenirs étaient trop violents, trop douloureux, mais surtout, nous redoutions de n’être pas compris ou même écoutés, au moment où, dans l’après-guerre, après l’Occupation, tout le monde avait envie d’oublier.
Tu ne sais jamais à l'avance
ce qui va t'inspirer.
Reste ouverte à l'inattendu, à la surprise,
c'est comme ça que naissent l'amitié,
l'amour, les cadeaux de la vie.
N'accepte jamais,
comme la petite sirène,
de te faire trancher la langue.
Si, pour plaire à quelqu'un,
tu dois sacrifier ta voix,
c'est que c'est un mauvais choix.
- La maternité, les langes et la broderie... C’est ce qui t’attend, ma vieille ‘
- Plutôt mourir. Ma devise : la plume, pas l’aiguille !
Tant que les livres existeront, mon bonheur sera garanti.
Pour échapper à l'emprise de sa mère et étancher sa soif de lecture, Simone se réfugie souvent sous le bureau de son père.
C'est là, dans cette bulle, qu'elle nourrit son imagination.
Ce n’est pas agréable de froisser l’autre, et on a peur qu’il nous en tienne rigueur. On aurait envie de dire « oui » tout le temps, rien que pour faire plaisir ou pour avoir la paix. Mais, je te le dis, je te l’affirme, un « oui » à contrecœur, ça n’a aucune valeur, et ça peut te faire très mal à l’intérieur.
"Ici, vous apprendrez à tenir votre maison, à coudre, à tricoter, à broder. C'est cela que l'on demande aux femmes, n'est-ce pas Madame?" (p. 11)
" tant mieux si je dois travailler ! Je préfère ça au mariage !"
"Je veux compenser la perte de Dieu en gagnant l'éternité par l'écriture" (p. 52)
" Ma devise : la plume, pas l'aiguille !"
" Décrocher ce damné bachot, c'est tirer un trait sur un mari !" (p.62)
Quand une mère disparaît, nous regrettons sa présence, quand un père disparaît, souvent, nous regrettons ses silences.(p259)
Naturellement, cela m'ennuyait de ne pas être populaire. Mais quand je comparais tout ça aux satisfactions que je trouvais à lire et à apprendre, le reste perdait de son importance. (p157) Simone de Beauvoir.
Elle est émotive, passionnée, vulnérable, excessive, elle se jette dans le monde en exposant sans bouclier sa chair vive.
C'est souvent inconscient, mais la générosité n'st jamais gratuite. Donner, c'est être fort, puissant, c'est dominer. La sœur qui donne à sa sœur sort de la symétrie factice de la relation sororale pour s'essayer à la hiérarchie parentale, dans le rôle de mère ou père selon la destination de l'argent.
L'existence répare mal les blessures d'enfance. Elle ne soigne pas ce qui est à vif. Elle ne sait qu’offrir des occasions de répétition et des opportunités de changement.
Rappelons-nous. Nous aussi, nous avons été petits.
Simone ferma les yeux. L’espace d’un instant, elle se souvient de sa mère, en chemise de cotonnade. C’était le temps de l’enfance, boulevard Montparnasse. Dans le couloir, une jeune femme, magnifique, tendait les bras pour attraper sa petite brunette aux yeux bleus. Sa mère à vingt-cinq ans, à peine. Comme elle était belle, pieds nus, les joues roses, les cheveux épais, pleine de vie. Comme elle était belle, décoiffée par les mains de son mari. Elle avait la grâce des mères occupées d’autre chose que de leurs enfants. La grâce des mères amoureuses.
Les histoires aussi parlent de subconscient à subconscient, et non de cortex à néo-cortex! L'émotion que les enfants représentent à la lecture de l'histoire ouvre en eux comme une brèche... Les yeux brillent, les sourires se forment, les traits du visage s'ouvrent, le menton tremble. "Quelque chose se passe" dit le poète, quelque chose bascule, quelque chose vacille. Car l'émotion est un inestimable vecteur d'idées, tellement plus efficace qu'un discours rationnel!
La chaussette égarée, c'est le yn sans le yang, Nicolas sans Pimprenelle, Mars sans Vénus.
Tu ne m'empêcheras pas de rêver. Aufseherin. Ca, tu ne le pourras jamais.
Rien n'est jamais définitivement acquis. Il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Votre vie durant, vous devrez rester vigilantes.
Vos paroles n’ont plus aucun effet sur moi. Je n’aurai pas d’enfant, et si j’en attends un je me ferai avorter !