Du chocolat ne saurait sérieusement dénoncer un assassin. Y'a-t-il moins suspect, plus rassurant même qu'un éléphant en chocolat ?
Ne jamais perdre de vue que tous ces gens sont issus de milieux aisés, et, partant, excessivement matérialistes. Seuls comptent pour eux les signes tangibles de la réussite sociale et économique, femmes comprises, choisies en fonction de leur valeur marchande. Elles avaient intérêt à tenir le rang de l’acheteur, leur mari.
La chose importante pour eux, c’est le sperme. Mot qu’elle ne prononce jamais. Comme s’il s’agissait d’un gros mot, comme la chose qu’elle préfère ne pas évoquer. L’autre mot fondamental, c’est appartenant. L’esprit de propriété. Avoir déposé un peu de leur précieux ADN dans le corps d’un autre les autorise à considérer cet autre comme un prolongement d’eux-mêmes, leur appartenant en propre, avec licence de lui faire subir tout ce dont ils rêvent.
Le délire des Parisiens peuplé de lions, de chacals, d’éléphants, de phoques se répand comme la peste quand arrive le jour de la girafe. Il n’est pas nécessaire d’en avoir goûté pour être écœuré. La girafe était très aimée, adorée même. Elle avait de si beaux yeux.
— Et c’est bon à manger, l’éléphant ?
— Bon ou pas, quand y a plus rien, on mange ce qu’on trouve.
L’âme de l’homme est comme un marais infect : si l’on ne passe vite, on s’enfonce.
STENDHAL
J'ai détesté lire ce livre. L'écriture ne me plaisait pas du tout.
Comment Masaccio se douterait-il des lieux où Lippi le copie ? Et comment Lippi oserait-il l'emmener dans "sa" chapelle Brancacci à lui ? Tellement plus dénudée que la vraie ! Ses "à la manière de Masaccio" ont servi à décorer le nouveau bordel très chic et très cher de son amie, sa chère Flaminia, devenue grande Maîtresse, c'est-à-dire "abbesse" comme on les appelle par goût immodeste du blasphème.
Davantage qu'un résultat, Guido est attentif à la seconde où l'enfant trace le cadre, donne sa valeur au volume. Il scrute le visage, les mains, les gestes de l'enfant. Et il les désigne à la curiosité de Cosme.
-Tu vois, la perspective est intérieure chez lui.
Lippi veut bien révolutionner l'art de peindre, mais seulement un jour sur deux.
Rarement avant Fragonard, le dessin et surtout la sanguine n'ont été pris si au sérieux ni n'ont occupé un tel rang. Au-delà de l'observation attentive du feuillage des arbres, du scintillement de la lumière, du clapotement des eaux, du bruissement du vent, de la chaleur étouffante de l'air, on peut lire dans ses dessins un hymne à la végétation, cette végétation exubérante, folle, enfiévrée par le climat romain.
Un souvenir d'enfance ? Un amour pour cette vie de l'enfance où les corps sont libres dans un air toujours chaud.
La nature de Frago ne nie jamais l'homme, ne cherche pas non plus à l'inquiéter. La nature fût-elle grandiose enchante, et à qui l'admire, promet l'émotion. p.100