Citations de Stanislav Grof (287)
... les symptômes représentent un effort incomplet pour résoudre un ancien problème et que cet effort devrait être encouragé.
La majorité des traitements symptomatiques sont [...] essentiellement antithérapeutiques puisqu'ils interfèrent avec l'activité curative spontanée de l'organisme.
A l'avenir, la définition de ce qui est pathologique et de ce qui est curatif ou évolutif devra prendre en considération l'attitude du patient à l'égard de l'expérience, la manière dont il l'aborde et celle dont il l'intègre dans la vie quotidienne. Il importera également de distinguer une stratégie thérapeutique qui favorise la guérison d'une autre qui est nocive et qui engendre des dommages iatrogènes.
Le second type d'extase est diamétralement opposé au premier. Je le qualifie de volcanique ou de dionysien. Il se caractérise par une tension physique et émotionnelle extrême, par l'agressivité et par la destructivité tant intérieure qu'extérieure, par des pulsions sexuelles puissantes, par une hyperactivité ou par des mouvement orgasmiques rythmiques. [...] Le sujet ne différencie plus le froid glacial de la chaleur torride, la haine meurtrière de l'amour passionné, la sexualité perverse de la recherche de la transcendance, l'angoisse de la mort, de l'extase, de la re-naissance, les horreurs apocalyptiques de la destruction, de l'excitation, de la création, et l'angoisse vitale du ravissement mystique.
Je qualifie le premier type d'extase d'océanique ou d'appolonien. Il se caractérise par une paix, une tranquillité, une sérénité extrême et par une joie radieuse. L'individu concerné est immobile ou ne se meut que très lentement. Il expérimente un état bienheureux et libre de toute tension ; il n'a plus conscience de ses limites mais il est pénétré d'un sentiment d'unité absolue avec la nature, avec l'ordre cosmique et avec Dieu. Une compréhension intuitive profonde de l'existence et une infinité de perceptions spécifiques d'ordre universel caractérisent cet état ainsi qu'une absence totale d'angoisse, d'agressivité, de culpabilité et que des sentiments profonds de satisfaction, de sécurité et d'amour transcendantal.
Des études psychopharmacologiques contrôlées ont révélé que certains sous-groupes de patients psychotiques connaissaient une guérison meilleure lorsqu'ils étaient traités par des placebos que lorsqu'ils recevaient des tranquillisants.
Nombre de syndromes psychiatriques, selon les termes de la culture occidentale, peuvent difficilement être interprétés comme des maladies au sens médical du terme.
Les résultats de sondages anonymes révélant que 35% des Américains ont, à certains moments de leur vie, connu des expériences mystiques constituent des statistiques plus honnêtes et plus réalistes quant à l'incidence des états inhabituels de conscience.
Certaines méthodes récentes sont en contradiction avec la stratégie médicale du traitement des psychoses. Plutôt que de rechercher la réduction des symptômes et l'inhibition du processus psychotique, elles s'efforcent de créer un cadre de soutien et encouragent le client à affronter la situation. Il semble même approprié d'utiliser des techniques qui intensifient et accélèrent l processus - telles que les substances psychédéliques ou les approches empiriques en profondeur - puisqu'elles favorisent sa résolution positive.
C'est cette dernière approche que je défendrai dans ce livre.
Des observations émanant de différentes disciplines indiquent que parmi les personnes qui connaissent des états inhabituels de conscience et sont donc qualifiées de psychotiques, certaines sont en réalité engagées dans un processus extraordinaire et curatif de découverte de soi et d'évolution de conscience. Ce processus s'interrompt souvent à une de ses phases spectaculaires et complexes, si les conditions ne sont pas optimales.
On a enregistré comme dans le cas des migraines, des améliorations considérables du psoriasis après la reviviscence de la naissance biologique.
La thérapie psychédélique et le travail empirique en profondeur permettent des améliorations spectaculaires et durables pour la plupart des maladies psychosomatiques. On remarque que la reviviscence du traumatisme de la naissance est l'événement le plus important sur le plan thérapeutique à chaque fois qu'il existe des rapports décrivant le cours complet de la thérapie.
Certains animaux ont, en outre, une signification symbolique particulière dans le cadre du processus de la naissance. Ainsi des images de tarentules géantes de la naissance. Ainsi des images de tarentules géantes apparaissent souvent fans la phase initiale de la MPF II en tant que symboles de l'élément femelle dévorant. Ceci semble refléter le fait qu'elles emprisonnent leurs victimes dans leur toile, les immobilisent, les enveloppent et les vident de leur vie. Une similitude profonde existe entre cette séquence d'événements et les expériences de l'enfant durant la délivrance biologique. Cette connexion semble être essentielle au développement de la peur des araignées (arachnophobie).
L'exposition à des substances biologiques contaminatrices constitue le fondement d'une forme particulière de piètre estime de soi impliquant l'autodégradation et le dégoût. Ce désordre est souvent associé à certains comportements qui le rapprochent à des compulsions obsessionnelles. Il s'agit de rituels représentant un effort pour supprimer ou contrer l'expérience de contamination biologique.
[Peur de la saleté, des microorganismes, des infections] Les patients souffrant de ces désordres ne redoutent pas seulement la contamination biologique pour eux-mêmes, ils ont souvent peur de contaminer les autres. Leur peur des matières biologiques est donc étroitement liée à l'agressivité orientée tant vers l'intérieur que vers l'extérieur, une situation caractéristique des phases finales de la naissance.
La caractéristique fondamentale des alcooliques et des toxicomanes semble être un besoin pressant de vivre des expériences d'unité indifférenciée et bienheureuse.
Le choix d'un suicide violent est donc un exemple particulier d'une intolérance fondamentale à l'égard d'une dissonance cognitive-émotionnelle. Des actes impliquant une automutilation - voire une autodestruction - représentent des moyens d'accorder l'expérience intérieure et la réalité externe pour un individu submergé par des émotions irrationnelles et par des sensations physiques aussi intenses qu'incompréhensibles.
Les envies de se pendre se fondent de même sur des sentiments préexistants de strangulation et de suffocation.
Des individus qui caressent l'idée de se précipiter sous un train ou dans les turbines d'une centrale hydro-électrique éprouvent déjà le sentiment intense d'être écrasés et mis en pièces. Ces sentiments sont évidemment liés aux expériences périnatales.
Une relation étroite existerait entre l'esprit dans lequel se trouve la personne déprimée et le mode de suicide pour lequel elle opte. L'intention ne serait donc pas uniquement de mettre un terme à sa vie, mais encore de la faire d'une manière bien précise.
... les opinions et les théories scientifiques concernant l'obstétrique et la thanatologie ne reflètent pas des faits objectifs, mais sont des rationalisations sophistiquées d'émotions et d'attitudes irrationnelles.