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Critiques de Stéphane Chamak (44)
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Il pourrait bien neiger



Une jeune enfant répète inlassablement les mêmes mots.

Un homme comprend au menu d’une soirée entre amis que sa femme va le quitter.

Ce recueil de nouvelles est un florilège des scène banales de la vie de tout un chacun, scènes existentielles au moment où on les vit.

Par le biais de l’humour, Stéphane Chamak nous emmène au plus profond des sentiments des personnages.

Le style est assez inégal non pas en termes de qualité mais en termes de tonalité. Il varie du cynisme à la bienveillance en passant par l’ironie et l’empathie. Ainsi, d’une nouvelle à l’autre, le lecteur expérimente des émotions différentes, cette versalité rompant toute monotonie et les chutes étant à la hauteur du format.

De ce fait, malgré un vocabulaire un peu pompeux parfois, ce recueil se lit avec un plaisir déconcertant. Mention spéciale pour Archie Cool dont le ralenti m’a bien fait rire.



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Le petit Lebanski

Ce petit Lebanski a tout d’un grand !



Non mais on peut être petit, mesurer 1,47m et être un bonhomme plein de rage, de secrets et de principes. Les emmerdes, il va les cueillir, histoire de ne pas se laisser marcher sur ses petites cannes… La rage il a certainement plus, quand le regard des autres glisse plus bas pour le voir et que le dédain se peint sur les lèvres. Non mais tu imagine le tableau !



Je ne vais pas tourner autour du pot ! J’ai passé un très bon moment avec ce personnage haut en couleur et au verbiage affûté, digne des tripots parisiens. Cette gouaille argotique qui manque parfois dans certains bouquins qui se prennent trop au sérieux. L’argot n’est pas facile à manier et encore moins à comprendre et puis on pense qu’il est passé de mode, pourtant ici, l’auteur lui redonne ses lettres de noblesses.



J’ai été déstabilisée au départ, eh bien oui Stéphane Chamak bouleverse un peu tes données et mine de rien tu sors de ta zone de confort et c’est plutôt jouissif !



Ceux qui crieront au scandale, soyez prévenus, ce n’est pas de la grande littérature, mais l’auteur n’en a pas la prétention. Il prête se plume pour vous faire passer un moment agréable. Et il réussi le bougre ! Je me suis retrouvée dans l’ascenseur au boulot et j’étais tellement plongée dans ma lecture que j’ai éclaté de rire ! Impossible de m’arrêter ! Mais punaise les personnages, sont des potes à toi, Stéphane ? Na mais sérieux, c’est trop vrai pour que ce soit une invention…



Voilà l’effet Chamak ! C’est comme un boomerang qui te revient en pleine face, tu passe par toutes les étapes. Au début, tu te dis : « na mais, il a écrit avec ses pieds ? » Pour au final te dire : « Waouh ! Je me suis régalée, j’ai ris et j’en redemande ! » Bon franchement, je ne lirais pas tout le temps ce type de plume familière, mais je veux bien continuer à lire du Chamak ! Parce qu’il le fait bien.



La psychologie des personnages est soignée, avec des descriptions loufoques, farfelues, mais tellement réelles que je me suis prise d’affection pour la team Lebanski. Une team un peu barge, mais qui colle à certaines personnes que l’on peut rencontrer.



C’est ce qui fait la particularité de ce bouquin. Cette réalité, dans les descriptions, dans les mots que l’auteur utilise.



Pour peu que l’on connaisse Paris, on a le sentiment de se balader dans ses rues. Ces rues que je connais et cela rend l’intrigue encore plus crédible.



On a la sensation que l’auteur ne s’est pas donné beaucoup de mal en couchant ces mots, pourtant il est beaucoup plus difficile de donner vie à des personnages atypiques avec un humour drolatique, le tout avec une fluidité incroyable.



Lorsque Lebanski raconte son aventure, tout coule de source et c’est comme s’il se trouvait face à nous. Comme un pote qui te raconte l’histoire incroyable qu’il a vécu !



Lebanski est un drôle de bougre, un tendre qui se soigne, mais il est dans une sacrée merde, pourtant il sait rebondir… Dans tous les sens du terme… Qui s’y frotte, s’y pique…



Ici tout est dans le phrasé que l’auteur utilise. C’est finement drôle et on ne peut pas rester indifférent. Un humour noir, qui colle à la peau et quand on aime ça, c’est du pur bonheur. La seule qui m’a vraiment déstabilisée est l’absence de négation, mais la gouaille de Lebanski a réussie à ne plus la rendre indispensable.



« Jacky alias Godwin prétendait à qui voulait l’entendre qu’à chaque cigarette qu’on grillait, Dieu nous enlevait sept minutes de notre vie et les rajoutait à Michel Drucker. »



Il y a aussi, cette tendresse sous-jacente. Cette tendresse dont Lebanski est en manque. Il la cherche… Le bouquin est parsemé de passages en italique, qui apportent un éclairage sur cet homme et son histoire. Une histoire d’une grande sensibilité.



Des tiroirs qu’on ouvre et dont on découvre le contenu. Deux histoires qui se télescopent et qui en fin de compte vont faire grandir ce petit Lebanski. Et ça le rend encore plus réel.



Je remercie beaucoup l’auteur pour cette plume ciselée et tellement drôle, pour sa confiance et surtout pour sa participation au livre voyageur, dont je vous parlerais bientôt, organisé sur mon profil Facebook.



Une dernière mise en bouche, histoire de vous donner envie :



« Ceux qui prétendent que l’âge, c’est que dans la tête, je les emmerde. Ton âge, tu le sens direct au réveil. Le jour où un matin, tu te lèves avant ta bite, tu peux commencer à t’inquiéter. »
Lien : https://julitlesmots.com/201..
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Kanaka

Kanaka de Stéphane Chamak, Widj Edition.



Un road-movie de six jours, aux États-Unis, quelque part le long des Rocheuses, vers le Wyoming, le Nebraska jusqu‘au Canada…

Un duo atypique : Larry Bugley, un ancien flic boiteux, alcoolique, cabossé et Baggins, un chien en fin de vie, un berger allemand qui a aussi servi dans la Police.

Un vieille Chevrolet, un pick-up Silverado, en bout de course elle aussi, guimbarde encore vaillante mais pas toujours fiable.

À son bord, ceux que l’on appelait B & B pendant leurs heures de gloire, entament un périple d’environ 1 800 miles pour se rendre dans un lieu que nous ne découvrirons qu’à leur arrivée.

Sur la route, une rencontre : Hoodoo a fugué de chez une mère alcoolique et un beau-père violent et fait du stop vers un « ailleurs » hypothétique… L’adolescente va mettre un « sacré bordel » dans l’organisation de Larry.



Drôle de titre qui en dit long sur la réflexion de l’auteur, sur son art de balader ses lecteurs. Pourquoi choisir un mot à consonnance polynésienne pour nous faire voyager dans l’Amérique profonde. Je ne suis pas très calée en géographie mais je sais qu’Hawaii est un État américain, un archipel volcanique isolé dans le Pacifique central. Je vous donne juste un petit indice : Kanaka évoque l’animal-homme, un état naturel immémorial… Ici, nous suivons un homme et une gamine qui « ont du chien », un certain art de la provocation, une aura originale et un chien particulièrement humain.

L’écriture de Stéphane Chamak est percutante, un mélange de franc-parler et de poésie, de formules pertinentes et de valse-hésitation. Certains passages sont très violents, entièrement dans l’action, tandis que les descriptions de paysages, de crépuscules et d’aubes véhiculent de magnifiques images autour d’atmosphères, de couleurs, d’odeurs.

L’ambiance générale est celle d’un roman noir, d’une Amérique en déréliction avec des allusions à la situation socio-économique découlant de la politique de Donald Trump. Sous des dehors un peu bruts de décoffrage, l’univers référentiel est foisonnant mêlant histoire, littérature, musique et légendes.

Malgré l’économie de personnages, ce trio de bras cassés, autour de qui toute l’intrigue est construite, les seconds rôles sont campés de manières à nous impressionner, à laisser un souvenir précis de leurs brefs passages. La voiture est aussi un personnage à part entière, indispensable au voyage, mais, comme les corps souffrants de l’homme et du chien, mise à rude épreuve pour atteindre le but… Ici, il faudrait parler de l’écriture autour des corps, de leurs maux et de leur langages, mais je ne veux pas trop divulgâcher…



Vous l’aurez compris : j’ai adoré… Comme la vieille Silverado, Stéphane Chamak en a sous le capot.


Lien : https://www.facebook.com/pir..
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Rocky Road

Dany dirige le bureau de police de Portland. Dans les années 70, il échoue à trouver un tueur particulièrement sauvage qui s’en prend à des petites filles : le barbare, ainsi que le nomme la presse.

Il s’impliquera tant dans cette affaire qu’il y perdra sa famille et sa santé.

40 ans plus tard, l’image de la dernière fillette le hante toujours. Il raconte comment il la voit venir à lui, au cœur de la nuit, alors qu’il veille sur son rocking chair.

Cette nouvelle est très bien construite, alternant les différentes époques et donnant la parole au policier, créant un phénomène d’identification. Bien que de facture classique, ce court récit est empreint d’une atmosphère chargée, poisseuse, digne du Maître, j’ai nommé Stephen King.

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Histoires à mobiles : Intégrale

J’adore lire des nouvelles ; c’est un genre littéraire qui m’attire pour son côté « challengeur » et performant car l’écriture de nouvelles doit respecter des règles précises de forme et de fond.



En choisissant ce livre audio, L’Intégrale des Histoires à mobiles de la collection Novelcast, je ne m’attendais pas à ce que les quatorze nouvelles qui la composent soit interprétées comme des feuilletons radiophoniques, par certains des auteurs et plusieurs acteurs dont tous les noms ne sont même pas cités dans la présentation du produit, avec bruitages divers et variés et bande sonore… J’ai déjà dit et écrit, ici et là, ce que j’attends d’un livre audio, une lecture à haute voix, avec une bonne diction et intonation, mais suffisamment neutre pour que je puisse me réapproprier le livre, à l’instar d’une lecture conventionnelle, en aucun cas une performance d’acteurs…

J’ai donc été très gênée, dans un premier temps, par tout ce qui, selon moi, parasite le texte.

Et puis, comme certaines nouvelles m’avaient tout de même beaucoup plu, sans doute les moins mises en scènes, mais pas forcément, je suis revenue sur mes impressions premières et j’ai entamé une seconde audio lecture, m’attachant au récit et faisant, autant que faire se pouvait, plus ou moins abstraction de l’environnement sonore, soucieuse de découvrir les auteur(e)s et leurs univers : Max Joseph, Frédéric Müller, Muriel Combarnous, Sonia Quémener, Palimpseste et Stéphane Chamak. J’avais besoin de m’approprier les motifs, les causes qui avaient poussé les différents protagonistes à agir, à commettre les actes décrits… Il me restait des horizons d’attente à explorer.



Frédéric Mûller revisite le pouvoir des mots ; « La Théorie du charme des verbes » met en scène un auteur de nouvelles, plutôt sympathique au demeurant, mal dans son boulot purement alimentaire et dans sa vraie vie sans grand intérêt, qui va se transformer en justicier par la magie des nouvelles qu’il publie…

Sa deuxième nouvelle est une triste et belle histoire, avec un jeu de mots dans le titre… « Au sol est Milo » se passe en Italie, dans un appartement où vit un vieux monsieur, solitaire depuis la mort de sa femme. J’ai été particulièrement émue par ce texte. À la fois pour vérifier ma compréhension de ce titre (n’oublions pas que j’étais en audio lecture…) et pour essayer d’en savoir plus sur cet auteur, j’ai visité son site Internet (http://www.fredericmuller.net/desnouvelles/) que je vous recommande.



Stéphane Chamak campe dans « Hold-up » un anti-héros drôle et pathétique à la fois : l’auteur use et abuse des effets d’un comique de situation et d’un enchainement de circonstances loufoques dans une saynète finalement rafraichissante et amusante, presque touchante parfois.

De cet auteur, je connaissais déjà « Jeu de piste », reprise ici, dont l’intérêt réside essentiellement dans le contre la montre mis en place dans le récit qui correspond à peu de chose près à la durée de son audio lecture ; par contre, le personnage principal envahit et pollue l’espace car c’est une grande gueule qui a tous les défauts… Il est violent, raciste, misogyne, misanthrope, grossier, outrancier… et j’en passe. J’ai apprécié l’écheveau narratif, la montée en puissance, l’imbrication des différents paramètres et cela m’a donné envie de lire d’autres écrits de Stéphane Chamak… C’est ainsi grâce à lui (ou à cause de lui…) que ce recueil est arrivé dans ma PAL.

« Maman Abricot » est une nouvelle sur la différence dans toute sa diversité : culturelle, sociale, physique, psychique… Ce texte est particulièrement fort et dérangeant…

La provocation est sans doute la marque de fabrique de Stéphane Chamak ; son style est percutant, ses ambiances sont gênantes, embarrassantes et, sous des dehors outranciers, poussent à la réflexion et à la remise en question.



Palimpseste m’a d’abord intriguée par cet étrange pseudonyme qui évoque la superposition de textes sur le même parchemin, sans cesse effacés et renouvelés. Quelques recherches sur le net, sans vraiment aboutir, m’ont conduite sur un blog ou cette mystérieuse plume publie ses histoires (https://nouvellesdepalimpseste.home.blog) ; j’y reviendrai volontiers faire un tour…

Ici, il ou elle (à la réflexion je dirais que c’est un homme, mais cela n’engage que moi…) semble avoir une prédisposition pour les objets transitionnels ou, du moins, très investis psychologiquement… « L’Écharpe est belle » est un très beau texte, une rêverie fantasmée dans un aéroport, tandis que « Le dernier Cri » nous livre les impressions d’un objet très intime, sur fond de pandémie mondiale. Les jeux de mots et allusions contenus dans les titres sont déjà particulièrement savoureux.

« La télédétection des goujats » m’a fait sourire car Palimpseste y pousse assez loin le fonctionnement et la charte des sites de rencontre tout en laissant, malgré tout, place à l’intuition et à la curiosité…

J’ai sans doute une préférence pour les nouvelles sombres, aux chutes brutales ; « J’attends mon train » est le monologue digressif d’un homme sur un quai de gare autour de la symbolique de l’attente et du voyage… Palimpseste a su m’embarquer entre détachement et fatalité.

Enfin, ma préférée de cet auteur est sans aucun doute « Mamba, le tigre presque royal » qui nous raconte la vie d’un enfant soldat dans un pays à feu et à sang. Je salue l’écriture, le rythme, la montée en puissance, la chute… Du grand art !



Muriel Combarnous développe dans « L’Ile » un savant mélange d’ambiance d’émissions de télé-réalité (sans la télé) et de chasse à l’homme sur fond de survie en milieu hostile ; entre amour paternel et amitié virile, son écriture efficace et toujours sur le fil du rasoir, entre émotion et violence, m’a agréablement surprise.

« Le vieux Sam et le couillon » a des allures de fables par son titre et la chute véhicule une sorte de morale… L’auteure nous plonge dans le milieu de la pègre et de ses trafics ; cette histoire, plutôt cocasse, ne m’a pas vraiment séduite.



Sonia Quémener nous invite avec « Quête » dans une mission spatiale et revisite Startrek à sa sauce parodique… Cette nouvelle ne m’a cependant pas convaincue, trop excessive dans la manière de pousser les stéréotypes sans doute ; une Intelligence Artificielle trop tordue dans ses réflexions, un commandant de vaisseau trop obnubilé par sa fonction, une doctoresse trop sexy, des canards trop couin-couin et une quête du Paradis plus ridicule et pathétique que drôle…

Une déception pour moi, mais je peux comprendre que ce texte trouve son lectorat.



Max Joseph renoue avec les contes de notre enfance et nous propose une certaine vision du monde dans lequel nous vivons, à travers l’interview d’un étrange artisan ; « Le Cordonnier de sept lieux » marque sa seule participation dans ce recueil en tant qu’auteur et je le regrette car j’aimerais beaucoup en savoir plus sur son univers…



Je suis très satisfaite d’avoir réalisé une deuxième audio lecture avant de parler de ce recueil, beaucoup trop sonore à mon goût. J’y ai fait de belles découvertes que je compte bien approfondir.

Je le trouve un peu inégal cependant, voire injuste, par la place accordée à certains auteurs plus qu’à d’autres. Si je suis sans doute plus sensible à l’émotion et à l’humour qu’aux situations purement comiques ou loufoques, il me semble que le volet absurde aurait pu être davantage développé, notamment pour lui donner une réelle épaisseur dans le recueil.



https://www.facebook.com/piratedespal/

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Jeu de piste

Je compte Stephane Chamak parmi les membres de mon petit réseau littéraire et j’avais très envie de découvrir ses écrits… Je commence par cette nouvelle, Jeu de piste, en livre audio.



Un vieux militaire, ancien colonel des services spéciaux, vit plutôt mal d’être à la retraite. Par un étrange concours de circonstances, il se trouve contraint d’élucider un mystère en temps limité : les acquéreurs de sa maison ne vont pas tarder à prendre possession des lieux quand il découvre un étrange message, mystérieux et menaçant…

Immédiatement, le personnage principal envahit et pollue mon espace ; c’est une grande gueule qui a tous les défauts de son ancienne profession… Il est violent, raciste, misogyne, misanthrope, grossier, outrancier… et j’en passe.

L’intérêt de cette nouvelle réside essentiellement dans le contre la montre mis en place dans le récit qui correspond à peu de chose près au temps que dure son audio lecture ; c’est donc doublement captivant. Le stratagème fonctionne parfaitement, d’autant plus que le dénouement surprend, car s’il était annoncé, je ne l’avais pas imaginé tout à fait ainsi et cela fait un peu froid dans le dos quand même.

J’ai apprécié l’écheveau narratif, la montée en puissance, l’imbrication des différents paramètres et cela m’a donné envie de lire d’autres écrits de Stéphane Chamak…



Là où j’ai eu davantage de mal et c’est un peu de ma faute car je pensais avoir affaire à un livre audio alors qu’il était bien indiqué que c’est une « performance », c’est sur la mise en scène proprement dite de cette nouvelle. J’apprécie personnellement qu’un livre audio soit lu et pas sur-joué… Donc, ici, je me suis un peu sentie agressée par tant de bruits et de fureur même si je salue le talent des interprètes : Marc Alfos, David Krüger, Max Joseph et Marc Bretonnière. Une telle performance m’empêche de m’approprier pleinement un texte…



Une nouvelle à écouter, donc, comme un feuilleton radiophonique, ou un film en audio description, en aucun cas une lecture audio…



https://www.facebook.com/piratedespal/

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Quinze nouvelles



Quelque que soit notre pouvoir de contrôle, la rigueur du canevas dans lequel on a tissé sa vie, on est toujours rattrapé à un moment ou un autre par une situation inattendue ou déconcertante.

Stéphane Chamak sait très bien rendre la douleur de ses personnages, leur culpabilité mais aussi leurs émotions positives à travers des textes qui évoquent des moments de vie dont nous pourrions chacun être l’acteur à moins que ce ne soit l’un de nos proches ou voisins ou collègues, bref de personnes ancrées dans notre réel.

Beaucoup de tendresse et de bienveillance n’excluent pas l’humour auquel l’auteur fait la part belle.

Un très bon moment de lecture

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Le petit Lebanski

J'avais envie de lui faire une petite blagounette à Stéphane Chamak et de lui dire que je n'avais pas aimé son livre, mais en mettant la dose genre "c'est quoi cette daube..."



Sauf qu'après avoir lu la fin de son livre, j'ai pas pu.(je sais, je suis faible)



Qu'on se le dise tout de suite, lui et moi, on ne se connait pas. On s'est trouvé sur Facebook, dans plusieurs groupes de lectures et ça nous a amené à discuter de certains bouquins, parfois de films.

Pour résumer, il lit rien de ce que je lis, je ne lis rien de ce qu'il lit. C'est vous dire !

Quand tout le monde s'étend sur un bouquin en disant à quel point il est "addictif", lui demande l'autorisation de ne pas le lire... Moi ça me fait rire et depuis le début, ce garçon me fait rire.



Bref, quand son bouquin est enfin dispo en version numérique, je l'achète dans la demi-seconde car il a refusé de me l'envoyer (tiens prends ça). Il n'a offert cette possibilité qu'aux français de France, c'est vous dire le genre de "racisme" qu'il inflige à son lectorat naissant.

(second degré les amis, second degré )



Un très petit résumé pour ceux qui n'auraient pas la force nécessaire d'aller chercher sur le web.

Victor Lebanski est un homme de petite taille (pas un nain, il mesure 2 cm de plus qu'un homme qu'on qualifierait de nain). Il dirige un bar le Fender. Un soir, une bagarre éclate et un homme en sort très grièvement blessé. Pour fuir la case prison, Victor accepte une mission confiée par Paul Brochet : celle de retourner son fils Axel.

Je dis un mot des personnages qui apportent beaucoup de piquant et de rire à son roman? :

Mes chouchous ?

- Milos, acteur de son état

- Farid et ses boulots improbables

Lisez, vous comprenez pourquoi !



Je ne m'attarde pas sur l'histoire en elle-même, parce que je voudrai surtout parler de son style (littéraire pas vestimentaire).

C'est ça que j'étais venue chercher : savoir ce qu'il avait dans le bide !



Autant vous le dire, j'ai été soufflée !!



D'abord, on trouve dans ce livre des passages de toute beauté (vous les reconnaitrez, ils sont écrits en italique), des souvenirs-rêves d'un moment de grâce absolu entre un père et son fils. Un moment, comme on en a tous en mémoire quand on se souvient d'une personne importante de notre vie, un moment qui n'a l'air de rien mais qui reste profondément ancré dans notre mémoire.

L'architecture du livre est construite sur ce moment là et la variété avec laquelle il raconte ce moment précis, à chaque fois différemment, en fait un leitmotiv doux et quasi cinématographique. J'étais cachée derrière un arbre, et la scène, je la voyais.

Si rien ne remonte de votre enfance quand vous lisez ces passages, vous avez le droit de m'appeler Gertrude à vie.(pardon pour les Gertudes, j'aurai pu écrire Germaine)

Attention, il n'y a pas de pathos dans ces moments là, pas de larmes à verser, pas de sentiments exagérés qu'on peut trouver dans les films choubidous (entendez par là, comédies romantiques), non, de vrais moments juste sincères.

Vous savourerez aussi ses petites phrases sur le temps qu'il fait, que j'ai trouvées de toute beauté. Il ne se contente pas de dire qu'il fait beau, ou qu'il pleut, ou qu'il gèle mais sa capacité à mettre de la poésie partout va jusque là ! Et la lune, vous ne la verrez plus jamais de la même manière après ça.



Ce qui est très réussi aussi c'est l'alternance entre des passages très drôles (oui, on rit beaucoup dans ce film- lapsus révélateur ) et des idées plus profondes.

J'ai aimé ses réflexions sur la beauté de la femme, sur la vieillesse, sur la mort, sur la vie en générale. C'est joliment formulé et ce n'est pas gnangnan ( comprenez pompeux à mort et c'est pas non plus travaillé au dictionnaire des synonymes pour faire genre... )

Parallèlement, l'association stylistique des idées pour faire sourire et même rire sont très bien trouvées et contrebalancent vraiment harmonieusement les passages un peu plus profonds.



Il faut que je vous dise aussi qu'il y a beaucoup de références dans ce livre.

Cinématographiques d'abord (vous pourrez vérifier vos connaissances),

Et musicales. Mais la magie, le truc de dingue de ce livre c'est que Ses références musicales vont de pair avec la musicalité de Ses mots. En version simple, pour les blondes comme moi, son écriture, c'est de la musique.

C'est de la musique et de la poésie,

C'est de la musique, de la poésie associées à un one man show.



A la fin du résumé Amazon, on vous dit ça.

"Entre la comédie loufoque, le polar et le sentimental, servi par une plume percutante, visuelle et poétique, l’auteur signe, deux ans après « Les Ephémères », un roman aussi inclassable que jubilatoire."

Et bien, c'est tout à fait vrai, il n'y a pas d'arnaque sur la marchandise!

Je vous laisse admirer aussi ses qualités marketing, je ne sais pas vous, mais moi ça me fait rire.



"gé adorer mé ya des fôtes" (Samir Nasri)

"Je me suis éclaté !" (Daesh)

"Une oeuvre qui nique sa mère" (Joey Starr)

"Une oeuvre miraculeuse : J'ai même souri une fois !" (Christine Angot)

"Je préfère encore rester dans le coma" (Michael Schumacher)

"Pas mal comme livre, mais aucun des personnages n'est français de souche. C'est regrettable" (Robert Ménard)

"Un livre, c'est la vie. Et la vie, c'est le livre. Dans le livre, y a la vie. Et la vie, c'est comme le livre de la vie. Et ça, c'est beau" (Jean Claude Vandamme)

"Stéphane Chamak, laisse-moi être ta chose !" (Salma Hayek - oh yeah)

"Le Goncourt, c'est dans la poche. Comme ma main." (Jamel Debouzze)



Je me doute qu'il doit être stressant d'attendre les retours des bêta-lecteurs (et il y a bêta dans bêtas-lecteurs) et je l'imagine bien collé à son ordinateur en attente de...

Je vous livre une info exclusive qui sera à la une de Paris Match demain : pour gérer son stress, Stéphane fait du mal aux arbres... même aux arbres nains !! C'est mal Stéphane, c'est très très mal !!!!




Lien : https://audebouquine.blogspo..
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Le petit Lebanski

Je vais commencer par résumer un peu l'histoire : Victor Lebanski est petit. Il mesure 1m47, juste à peine plus haut qu'un nain. Et le petit Lebanski, il n'aime pas qu'on l'appelle le nain. Si bien qu'un soir, lorsque un homme y fait allusion, il entre dans une colère noire et le tabasse en bonne et due forme. le problème, c'est qu'il est l'homme de main avec un célèbre Paul Brochet, un businessman connu. L'homme tabassé ne pouvant plus régler son contrat, Victor Lebanski doit le remplacer. Il doit retrouver son fils sous quelques jours, sans quoi Paul Brochet portera plainte contre lui pour l'agression de son homme de main.



Victor Lebanski est alors embarqué dans une aventure qui lui échappe complètement. Il est accompagné d'un garde du corps surprenant. Je vous laisse découvrir en quoi il l'est.



En plus de cette enquête, une histoire en parallèle avec son père est développée. On sent qu'il y a une vieille blessure entre eux. On se demande ce qu'il s'est passé avec son père pour que leur relation soit si froide et pourquoi il n'a plus signe de vie de sa mère non plus. L'auteur entretient le mystère au tout début et petit à petit, on finit par comprendre.



Il y a certains livres qui se lisent par plaisir du début à la fin. Ce livre en fait partie. Ici, l'auteur attaque l'histoire sans faire de chichis.On apprend à apprivoiser sa plume qui peut surprendre de prime abord et puis, l'histoire reprend sa place. L'intrigue est lancée. L'humour du narrateur est mordant, son ton est assez cynique mais on apprend à le connaître. Il est au final attachant.



Sur la 4ème de couverture, il est indiqué que ce roman se situe entre la comédie loufoque, le polar et le sentimental. C'est tout ça à la fois effectivement. On passe d'un univers à un autre, d'un chapitre à l'autre. Je l'ai d'ailleurs classé personnellement dans ma catégorie thriller. L'auteur sait tenir son lecteur en entretenant le suspense en posant à petites touches des pierres. Ce livre est assez addictif. Ce que j'ai bien apprécié également, c'est que l'auteur nous prend par la main. On ne peut pas se perdre dans toutes les intrigues du livre. le narrateur nous rappelle son cheminement, et on se laisse guider jusqu'à la dernière page.



Par ailleurs, dans ce roman, il n'y a pas de temps morts. Quelques scènes de bagarre sur plusieurs page font qu'on se demande quand est-ce que ça va se terminer. Dans ces pages de tension, Victor ne perd pas d'humour. Il a d'ailleurs une répartie assez remarquable. Il l'a payé cher mais il reste digne. Chez les Lebanski, on ne baisse pas les yeux !



En bref : du suspense, de l'humour et de l'émotion. Je pense sincèrement que ce livre mérite d'être connu. Je vous le recommande chaudement.
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Les éphémères

Un presque quinqua, revenant d’un séminaire en Suisse apprend par un message laissé sur son répondeur, que Eléna, sa femme, veut faire un break.

Il fait un boulot pas très fun, plutôt stressant et déshumanisé, il met en place des process pour améliorer la force de vente des employés de la société dans laquelle il bosse.

Alors il décide illico presto, qu’il ne sortira pas de l’aéroport Roissy CDG. Il dit stop, pause. Une voix dans un haut-parleur indique qu’un chat vert prénommé Soljenitsyne s’est enfui.

Il commence à errer et regarder, observer etc. Il se fait la réflexion que « Il n’y a que dans le ciel que le déclin est beau. »

Son quotidien qu’il partage entre sa famille et son travail, recèle une partie plus personnelle, il écrit avec frénésie comme pour ne pas se noyer dans un quotidien qui ne lui ressemble pas, comme pour échapper à un monde qui ne lui parle plus.

« Puis, c’est arrivé. Le séisme. Et tout a été enseveli. Le roman, l’écriture, l’envie, tout. Ma passion littéraire avait disparu, elle aussi, pour reposer sous les décombres poussiéreux, victime à son tour du même jour, de ce jour-là. Je n’ai rien ressenti de particulier. C’est incroyable, mais c’est la vérité. J’ai écrit tous les jours pendant plus de trente ans, puis tout s’est arrêté comme ça, en un claquement de doigts. Et cela ne m’a rien fait. »

Il organise sa vie dans ce lieu de transit, les gens qu’il ne connait pas, les bruits, les odeurs…

Il plonge dans la lecture, seule nourriture acceptable à ses yeux.

Désormais il vit dans un monde qui change à chaque seconde, une réalité qui n’est plus la sienne, des réminiscences dont il se passerait bien. Un octogénaire qui a perdu tout lien avec la réalité, lui indique où dormir la première nuit, une sorte de fraternité dans l’errance.

Le vieil homme lui demande « Vous comptez résider longtemps dans mon aéroport ?

Une vieille femme attend, qui est-elle ?

Si vous voulez le savoir, lisez ce roman original. Qui n’a jamais rêver d’appuyez sur la touche pause une seule fois dans sa vie ?

Stéphane Chamak a le talent d’aborder un sujet sérieux avec un humour burlesque qui fait rire le lecteur, pas toujours un rire franc, parfois le rire est jaune, car chacun peut se reconnaitre dans certaines situations.

Il a également une habileté certaine à croquer de beaux portraits, ses personnages sont incarnés particulièrement les plus lunaires, ce qui donne du relief à son écriture.

Chaque chapitre porte un titre de Souchon, et c’est effectivement un univers qui correspond totalement à l’atmosphère du roman.

L’auteur dit bien que la vie est faite de failles, jamais totalement consolidées qui resurgissent sans savoir comment faire avec. La solution est-elle en nous ? Si oui, fait-on ce qu’il faut ? Dit-on assez « je t’aime » à ceux qui sont importants dans notre vie ? Où apprend-t-on à consolider ce que nous sommes ?

Un livre surprenant, un premier roman réussi, l’auteur a déjà écrit des recueils de nouvelles, un beau titre.

Je vous recommande chaleureusement cette lecture où sous le rire affleure toujours la tendresse.

Chantal Lafon-Litteratum Amor 12 avril 2018.

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Kanaka

Stéphane Chamak nous embarque dans un road trip un peu barré avec des personnages attachants et percutants. Dans ce périple américain, le lecteur suit Larry, Baggins, Hoodoo et bien sûr la Silverado. Où vont-ils? Pour quelles raisons? Chacun porte son secret. Et finalement, peu importe puisque c’est bien le voyage qui compte et non la destination.



A l’image de cette Amérique sauvage et sans ambage, les personnages sont bruts de décoffrage. Il y a Hoodoo, cette ado qui veut juste aller « Ailleurs ». La castagne n’est jamais loin avec Larry dont le cœur immense regrette presque d’avoir « sauvé » cette gamine, et Baggins, ce flic qui s’accroche à sa vieille Silverado comme à ses rêves.



Ce que j’ai aimé, au-delà de l’histoire, c’est d’abord la plume de l’auteur. Il évoque les grands espaces, la soif de liberté, l’envie de tout envoyer balader. Le ton se fait parfois caustique, souvent tendre. Les dialogues sont savoureux.



J’ai aimé aussi l’histoire, suivre les personnage, lever peu à peu le voile de leurs secrets. On est totalement embarqué dans leur road-trip, musique à fond dans les oreilles, moteur poussé au max. On entendrait presque les craquements de cette bonne vieille Silverado. Et puis on ferme à regret cette histoire, on quitte nos personnages presque la larme à l’œil.



« Kanaka » est un road-trip comme je les aime: un rythme d’enfer, une intrigue qui tient debout, des personnages qu’on quitte à regret.
Lien : https://carolivre.wordpress...
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Les éphémères

Quelle belle surprise que ce livre ! Je l'ai commencé sans a priori mais avec une double curiosité : celle de découvrir le travail de Stéphane et celle de voir comment il allait s'en sortir avec son sujet atypique (donc attirant pour une lectrice qui lit beaucoup) mais tout sauf simple...



Alors le sujet : un homme, le narrateur, approchant de la cinquantaine, débarque à Roissy. Il rentre d'un séminaire professionnel pontifiant. En écoutant ses messages, il prend connaissance de la volonté de sa femme, Éléna, de "faire un break". Elle a déjà déserté le domicile conjugal. Tétanisé mais pas étonné - il est bien conscient d'être entièrement responsable de la distance, désormais infranchissable, qui s'est installée dans son couple -, il refuse de faire face à cette décision. Pour ne pas en assumer les conséquences et ne pas accepter, il décide de rester dans l'aéroport. Cette "créature de béton et de verre" le protégera et laissera ce changement brutal en suspens.



Il s'organise donc pour rester dans cet endroit coupé du monde, préservant sa tranquillité, son anonymat, au milieu des inconnus de passage. En fait, au milieu des inconnus justement, il croise des vies minuscules et, parce qu'il est fragilisé et hors de son quotidien, il observe et écoute ses êtres que sinon il se serait probablement contenté de croiser. Le SDF qui simule sa vie et cache un secret, la vieille dame très apprêtée et attend un homme qui ne semble pas revenir, le faux taxi piégeant de naïfs touristes, la serveuse idéaliste du Starbuck's... Au fil de ses rencontres, le narrateur retrouve le goût de la relation, qu'il pensait avoir définitivement perdu, se connecte de nouveau aux autres et, par là-même, à lui-même.



Tout cela est d'une grande subtilité. Stéphane Chamak évoque Jonathan Coe dans ses remerciements et, effectivement, son livre rappelle plus les auteurs anglais que français. Il commence en jouant la carte de l'humour anglais, grinçant et cynique.

J'ai pensé à Expo 58 de Coe ainsi que beaucoup à David Lodge (Bienvenue au paradis, la scène de l'aéroport, et Thérapie pour les rapports de couple). Aux comédies de Stephen Frears aussi côté grand écran.

Cependant, si l'humour reste présent (les descriptions des poncifs de l'entreprise sont vraiment très bien restituées), la légèreté s'efface pour nous faire découvrir les personnages de l'aéroport qui sont beaucoup plus profonds que leur apparence ne le laisse supposer. Surtout, nous nous prenons d'affection pour le narrateur, perdu, qui n'a su se remettre d'un traumatisme qu'il appelle pudiquement "l'effondrement".



C'est subtil, sensible et juste, ce qui, sur un sujet tel que celui-ci, était tout sauf évident. Aucune propos mièvre ou larmoyant, pas d'auto-apitoiement mais une grande lucidité du narrateur qui a un excellent sens de l'observation et de l'analyse et se l'applique à lui même sans complaisance. La construction est très bien maîtrisée, sans répétition et le huit-clos de l'aéroport joue parfaitement son rôle de catalyseur.



Bref je suis conquise ! Je me note de lire les nouvelles pour très vite.

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Les éphémères

Une belle découverte, lu quasiment d'une traite , subtil, poétique , émouvant ! Qui n'a pas rêvé de pouvoir appuyer sur la touche pause du temps ? Avoir un peu justement de ce temps pour prendre les bonnes décisions, bercé par les chansons d'Alain Souchon ? C'est ce qui arrive à cet homme dans l'espace ouaté de l'immense aéroport de Roissy ... la suite , le chat vert Soljenitsyne , le sdf , la petite fille ... à rencontrer dans ce très joli roman

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Les éphémères



Bonjour. J'ai pu lire ce livre grâce à une cagnotte participative. Stephane Chamak nous sert là un beau roman fourre-tout, bordélique, ce qui n'a rien de péjoratif. C'est bien écrit, mais un peu trop scolaire, un peu trop emprunté, il manque ce côté viscéral dont l'auteur jure ses grands dieux qu'il ne sait pas faire. Seulement voilà, pour toucher le lecteur, faire naître des émotions fortes, il faut soi-même y mettre un peu de sa tripaille. Je n'ai donc pas été spécialement remué par l'histoire, pourtant prometteuse de maelströms d'émotions, de cet homme qui fuit sa femme et sa douleur de père en se réfugiant dans un aéroport.

Cependant, le roman regorge de trouvailles de langage, de punchlines sympathiques (attention à ne pas en abuser, monsieur Chamak), de personnages déjantés, de situations cocasses et/ou absurdes, et de digressions plus ou moins pertinentes (attention aussi à ne pas en abuser). J'ai cru reconnaître l'influence de Stephen King pour les dialogues, celle de Houellebecq pour les digressions et les nombreuses références culturelles, un peu de Boris Vian ou de John Kennedy Toole pour le côté absurde. Ce roman se lit tout seul, mais il y a un côté "assemblage de statuts facebook" ou "boîte à malices" qui m'a empêché de m'extasier tout à fait.

Un peu moins de pondération et un peu plus de tripes, monsieur Chamak, et le compte est bon.

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Le petit Lebanski

J’ai eu la chance de découvrir récemment ce roman qui est un vrai petit trésor d’aventure, d’humour où le principal personnage, le petit Victor Lebansky, nous raconte ses déboires avec ses différents acolytes… . Une pépite.

Beaucoup d'humour, d'émotion et plaisir à le lire. A quand la suite?…. .
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Le petit Lebanski

Un Régal !



« Le petit Lebanski » de Stéphane Chamak nous plonge dans une lecture ou s’alterne passé et présent, humour et sentiments.



Avec certaines scènes plus dures et des scènes de bagarres décrites comme si on y était ce qui les rend fortes, poignantes et drôles à certains moments.



Des personnages atypiques, certains attachants d’autres horripilants.



Impossible de ne pas craquer pour Victor qui du haut de son mètre 47 prend de la pace l’air de rien dans ce bouquin où il tient le « rôle principal ».



Cela ne m’a pas empêché d’avoir un coup de cœur pour les personnages suivants :

- Niski, 67 ans, cheveux jaunes qui fait des compétitions de bras de fer. Rien que ça !!

- Farid qui en plus d’être barman le soir, enchaîne des petits boulots des plus étranges : masturbateur de dindons, essayeur de toboggans aquatiques,… OUI OUI pour de vrai !

- Zola, garde du corps narcoleptique et… Pour découvrir ce personnage énigmatique il faut lire le bouquin. Ce serait spoiler que d’en dévoiler d’avantage.



Il y en a encore bien d’autres et tous ont leur importance dans ce polar sentimental où chacun y met son grain de sel pour nous régaler du début à la fin.



Vous trouverez tout au long du bouquin des références cinématographiques, musicales,...Dont plusieurs m’ont fait sourire et pour celles que je n’avais pas repérées je remercie Stéphane d’avoir remédié à mon manque de culture à la fin du bouquin.



Je ne ferai pas de résumé de l’histoire car j’ai eu tellement de plaisir à m’y plonger sans trop en savoir que je vous souhaite la même chose. Je vous donne juste un avant-goût avec quelques citations, histoire de vous mettre l’eau à la bouche :



« Quand on se trouve face à un nain, il a éructé, on sait jamais comment y faut faire. Si tu t’accroupis, c’est mal poli, si tu le lances, c’est illégal. »

« A la maison, on pouvait compter les mots prononcés sur les doigts d’un manchot. »

« L’alcool c’est le poison de la dignité, le cyanure de l’amour-propre. »

« … ; un défilé d’étrangers à moitié grabataires et presque tous beurrés comme des petits Lu. »



Je n’en dirai pas plus, à vous de découvrir le reste.



Si comme moi tu t’es posé dans ton canap en te disant je me pose 15 minutes pour lire quelques pages et que 2h plus tard ton fessier ne fait plus qu’un avec celui-ci, c’est que comme moi « Le petit Lebansqui » t’a séduit.



Et pour ceux qui ne l’ont pas encore entre les mains foncez !!



Alors pour cela question primordiale « Où se le procurer ? »



Et bien tout simplement auprès de l’auteur (ne soyez pas frileux il n’est pas si méchant que ça) qui vous le fera parvenir avec grand plaisir.



En espérant que les plus courageux soient arrivés jusqu’en bas de mon énorme tartine.

af

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Le petit Lebanski

Un roman difficile à classer dans un genre, qui vous fera rire aux larmes mais vous serrera aussi la gorge. Une écriture originale, fleurie et imagée. A lire
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Le petit Lebanski

J’ai ouvert ce livre sans aucun préjugé, je ne connaissais pas l’auteur et donc aucun de ses livres.

J’avoue, j’ai craqué pour la couverture. Lorsque l’on ne connaît pas un auteur, elle a son importance. Et je l’ai gagné à un jeu ( ouais, je commence à gagner des trucs, pour une fois que c’est pas que des kilos... )

Le prologue démarre sur un souvenir ou un songe, on ne sait pas trop au début.

Dès les premiers couplets, la mélodie me murmure à l’oreille ses notes délicates . Un songe d’une telle sensibilité que l’émotion agit comme une onde de choc, j’ai des frissons sur les bras.

Je relis le prologue tant je le trouve bien écrit. C’est comme une visite au musée, accompagné d’un guide passionné. Il vous décria un tableau, une sculpture: une main, un caillou poli, un geste. Soudain, on entrevoit le détail inaccessible à l’œil novice, il offrira une toute autre dimension à l’œuvre , le petit supplément d’âme que l’amateur pressé manquera sans aucun doute.

J’ai été touchée, touchée par une description, un rituel, touchée par une technique, la technique du ricochet…

Je termine ce prologue : «M. Chamak, prenez-moi la main et emmenez-moi moi avec vous… Et qu’importe l’histoire dirais-je ».

L’histoire, parlons-en, elle se situe 40 ans plus tard. Le petit Lebanski a bien grandi, enfin, façon de parler.

Il mesure 1,47 m, mais ce n’est pas un nain. Il n’en a pas les caractéristiques physiques et n’allez pas le chercher sur ce terrain, il est un peu tatillon sur le sujet.

Il mesure 2 cm de plus que les critères, ce qui lui permet de ne pas entrer dans cette catégorie.

2 cms, ça compte ( ce ne sont pas les lectrices qui me contrediront )

Et c’est justement en réponse à une vanne sur sa taille, que Lebanski va se retrouver dans une histoire menée tambour battant.

- Quatre jours pour reprendre le cours normal de sa vie

- Quatre jours pour décrocher le pactole

- Quatre jours pour dénouer intrigues et énigmes

- Quatre jours pour comprendre l’essence d’un passé enfui sous le poids des années et des non-dits.

Ce roman s’est présenté comme un merveilleux millefeuille (mon gâteau préféré juste derrière le Paris Brest).

J’ai un rituel pour le déguster, je le croque, par tranche horizontale. D’abord la pâte feuilletée et sa couche de sucre qui m’ouvrent l’appétit, puis l’épaisse crème pâtissière, enfin le dernier niveau identique au deuxième pour deux fois plus de plaisir.

Ce roman est aussi gourmand. Il est composé de 3 histoires, les unes en rapport avec les autres, 3 couches écrites dans 3 genres différents.

Évidemment, dans l’une d’elle, on colle aux basques du petit Lebanski et à sa bande.

On rit plus d’une fois à son langage fleuri. Le style est punchy, rythmé, effronté, ça tire à vue, les reparties sont excellentes. J’ai souvent pensé à Snatch de Guy Ritchie.

Les références pop culture sont d’ailleurs très nombreuses et m’ont toutes parlée : des musiques aux marques de guitare, des répliques de films aux métaphores, on se sent connecter à l’auteur par ce fil conducteur et cela rajoute beaucoup de charme à une connivence déjà bien installée.

Vous en apprendrez de belles sur Farid, toujours accompagné de Pacino, son fidèle perroquet cynophile et ses boulots improbables. Vous rigolerez un bon coup avec Milos dit «La Trique », délicieusement...gonflées, les vannes.

Mesdames , vous jalouserez la cambrure d’Imani la Keyniane et son argot approximatif trop sexy.

Les personnages emblématiques haut en couleur sont un brin caricaturaux mais ils compensent des protagonistes bien plus sombres et taiseux qui posent un voile de pudeur dramatique sur le roman.

Parce qu’il y a Ragnar. Ragnar c’est le Leon de Besson, le nettoyeur, le pro.

Dès qu’il est apparu dans l’histoire, j’ai tout de suite ressenti pour ce balafré de la vie et de la gueule une sorte d’empathie peu commune.

Cette tronche cassée n’est pas lisse, c’est le moins que l’on puisse dire et j’ai eu immédiatement envie de creuser son parcours, d’en savoir davantage. Après tout, ne sont-ce pas les âmes torturées qui font battre le cœur des filles un peu plus vite ?

L’auteur a exaucé mon souhait. Chaque chapitre le concernant est alors écrit dans un style nouveau, plus posé, plus sobre. Une sorte de souffrance, de drame est suggéré et dévoilé peu à peu grâce à une plume précise qui nous happe. Elle bouleversera sûrement les plus sensibles.

Et puis il y a ce troisième niveau... j’ai eu un plaisir sans cesse renouvelé à chaque chapitre tant ils étaient bien écrits. Ces parenthèses oniriques, écrites en italique, teintées de mystères sont absolument divines.

Évidemment, c’est trois parties convergent et le voile tombera. Toutes les questions trouveront leur réponse logique, crédible, touchante. La fin est belle, sobre, comme la couverture de ce très beau bouquin.

Je me permettrai d’ajouter une seule remarque qui pourrait servir à améliorer encore le récit. Le petit truc en moins pour obtenir un truc en plus.

Elle concerne les figures de style.

L’auteur pèche par gourmandise ( mais n’est-ce pas le péché le plus toléré ? )

et utilise à grand renfort les comparaisons. La conjonction « comme » est très, trop souvent présente. Je chipote mais qui peut le plus peut le moins non.

Que dire de plus, si ce n’est que Stéphane Chamak a écrit 6 recueils de nouvelles et que c’est son deuxième roman. J’espère y trouver autant de surprises et de belles émotions.
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La bascule

Un véritable régal de se plonger dans ces nouvelles fort bien écrites ! Évasion assurée ...
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Le petit Lebanski

Avis:

En recevant ce bouquin je ne savais pas trop à quoi m attendre....

La 4e de couverture m assurait, de par l humour déjà esquissé, que j allais passer un bon moment.



Avex ce roman Stéphane Chamak nous emmene ds un polar loufoque dans le milieu du banditisme.

Avec un humour caustique, hilarant qui pourrait etre parfois un peu dérangeant pour certaines personnes non averties.

Je pense qu'il faut vraiment tt prendre au 2nd voire au 3e degré....et ne pas y voir une volonte délibérée de l auteur de se moquer de certaines minorités. Enfin pour moi la mayo a pris je me suis marrée!

Vu le contexte on assiste aussi à des scènes de bagarre mémorables .

Mais ce romain n est pas que ça..... et il m'a embarqué là où je ne l'attendais pas!!!

C'est aussi un roman avec des moments d introspection bcp plus intimes, très emouvant, poignant...

J ai bcp apprécié le personnage de ce père polonais taiseux, tres dur , qui n'arrive pas à oublier celle qu'il a aimé et qu'il retrouve dans les yeux de son petit garçon.

Et cette scène où Lebansky revient sur les traces de son enfance, est extrêmement touchante ça prend aux tripes.

Franchement j'ai bcp ri, j'ai râlé, j'ai été émue.

C est vraiment une super bonne surprise.

Foncez !!!!!



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