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Critiques de Stéphane Hoffmann (120)
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Le sel de la Bretagne

Le sel de la Bretagne est une invitation à voyager dans le temps et dans les souvenirs d’auteurs du terroir.

Quand un collectif partage ses souvenirs, ses anecdotes, ses histoires. Tout vit, s’empreint de nostalgie, d’humour, de beauté.

Jusque là, la Bretagne c’était une terre de légendes, Brocéliande, l’ankou, les druides, le Triskel. Mais aussi l’océan, ses tempêtes, ses marées ( quel mystère pour une méditerranéenne). Et ensuite, Pêcheurs d’Islande, Bécassine, la musique.

Mais le temps de cette lecture, j’ai découvert une autre bretagne, grâce à ce collectif, ce pays s’est matérialisé avec ses peintres au printemps, son millefeuille du Faou,… je ne cite pas tout. Et le fou-rire que m’a fait prendre Yann Queffélec avec Météo.

J’en ressors avec l’envie de visiter tout ces lieux, qui m’ont séduite, à travers les récits de ces auteurs

Merci Les Presses de la Cité pour ce dépaysement.

#Le sel de la Bretagne#NetGalleyFrance

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On ne parle plus d'amour

«Le mariage vient de l'amour comme le vinaigre du vin» (Lord Byron)



L’ironie mordante de Stéphane Hoffmann fait merveille dans ce roman où, du côté de la Bretagne, les représentants de la «bonne société» vont se heurter à une jeune fille rebelle. Quel régal!



«Chef d'œuvre de finesse, d'effronterie, de classe et d'insolence, que je vous conseille». Si Stéphane Hoffmann parle ici d'un discours de réception à l'Académie française, cette phrase résume comme un gant son nouveau roman, grand bonheur de lecture. S'il reste fidèle à la haute-bourgeoisie, il choisit cette fois les hobereaux de province et les paysages déchirés de la Bretagne pour planter son décor.

En arrivant au port de Le Guénic-sur-Vilaine, Louise Lemarié (un patronyme qui ne lui va pas forcément comme un gant) est un peu contrariée. Elle n'aime pas trop les mondanités et doit faire contre mauvaise fortune bon cœur. Car elle vient assister à la remise de l'Ordre national du mérite, décerné à son père Olivier, Président du Yacht-club. Le ministre chargé de lui remettre sa breloque est suivi comme son ombre par Armand-Pierre Foucher. Le jeune homme n’est autre que le futur mari de Louise, même s’il ne fait pas précisément bondir le cœur de sa promise, mais comme l’union semble réjouir les deux familles…

En attendant de passer la bague au doigt, elle se divertit. Par exemple en prenant la défense d'un jeune homme qui entend se mêler aux invités et dont le visage ne lui semble pas inconnu. Car quelques mois plus tôt, Guillaume du Guénic a aidé Louise qui tentait de sauver un oiseau blessé, en lui prêtant son écharpe. Lorsqu'elle était venue lui rendre son bien, il sortait de son bain et l'avait accueillie dans le plus simple appareil. Une aisance et une spontanéité qui l’avaient bien davantage séduites que les ronds-de-jambe d'Armand-Pierre. Comme dans sa famille, le respect des conventions semble devoir être placé au-dessus de tout, elle s’amuse en peu. «Le bonheur n’a jamais été prévu. Il est même mauvais genre. Là où vit Louise, il faut être élégant, prospère et puissant, mais il est superflu d’être heureux. On tient à distance l'amour, ses désordres comme ses éblouissements. On peut coucher à discrétion, on ne doit pas se laisser aller à aimer.»

Un principe que Guillaume et Louise, à force de se jauger, de se rapprocher et se frotter, vont mettre en pratique avec un plaisir renouvelé, passant d'un lit à l'autre dans la belle demeure familiale. Une récréation qui, contrairement à ce qu'ils croient, va finir par bouleverser l’ordre établi. Les yeux de Louise se dessillent, tout comme ceux de Guillaume, désormais rival d'Armand-Pierre.

Comme dans ses précédents romans, Un enfant plein d’angoisse et très sage et surtout Les belles ambitieuses, Stéphane Hoffmann laisse aux hommes le soin de s'étriper, d'étaler leur ambitions, leur couardise et leur immaturité et donne la part belle aux femmes. Qui réussissent parce qu'elles changent. Si on ne parle plus d'amour quand on parle de mariage, on en parle beaucoup dans ce roman. Pour le rapprocher des mots liberté et bonheur. Avouez qu’il serait bien dommage de le laisser filer…




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On ne parle plus d'amour



Louise a vingt ans et a toujours été ballotée par les événements sans jamais choisir ou se poser de questions. Elle doit dans quelques semaines épouser un homme qu’elle n’aime pas, choisi par son père car il va sauver l’entreprise familiale. Lorsque son chemin croise celui de Guillaume…



Après avoir lu le résumé, on pourrait croire à un nouvel Harlequin. Ce serait faire fausse route. Ce roman ressemble à s’y méprendre à une pièce de théâtre proche du vaudeville, certaines scènes sont pleines de dérision. Louise et Guillaume ne parlent pas d’amour mais vont vivre intensément une passion amoureuse. Tous les personnages sont bien définis, en particulier les rôles secondaires. On lit avec amusement les plans du futur époux carriériste, les ronds de jambe du père de Louise (un éternel enfant menteur et roublard), l’application méticuleuse du comptable ou le ‘professionnalisme’ du banquier.



Avec humour, ce roman fait la part belle au paraître et offre un sympathique moment de lecture.







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Le sel de la Bretagne

Un recueil de divers textes écrits par 36 auteurs ayant tous un lien avec la Bretagne : des souvenirs pour la plupart, des poèmes, des récits d'odeurs, de sons et d'images mais aussi sur des objets et des goûts qui la représentent !



Nul besoin de connaître la Bretagne pour être touché par ces mots qui respirent l'amour, le bien-être, l'apaisement ou l'envie d'y retourner et s'y lover ! La Bretagne me manque et j'ai plongé avec délectation dans ces récits qui pour la plupart m'ont parlé !



Ne vous attendez pas à un fil conducteur narratif, ce sont textes d'émois et de sensations personnels et n'ont pas la prétention de donner dans la littérature, uniquement celle de partager la passion pour un pays, si beau et si riche !



#Leseldelabretagne #NetGalleyFrance
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Les belles ambitieuses

« Marraine travaille à l'ancienne, c'est à dire qu'elle couche, qu'on le lui pardonne. Elle a ceci en commun avec les journalistes politiques : elle aime les ministres. Attention ! Les ministres en exercice. Qui sort du gouvernement sort aussitôt de son lit : Marraine a un rang à tenir. »



Une comédie, drôle, extrêmement intelligente, cinglante et empreinte d'une douce mélancolie.

On observe 20 ans de vie politique, d'ambitions, de rancoeurs, au travers de ce portrait plutôt grinçant de la bourgeoisie versaillaise.

Amblard Blamont-Chauvry, jeune énarque, un Lucchini calme, se pose pour prendre du recul. Il est à contre pied de la tendance actuelle du toujours plus, toujours plus haut, toujours au sommet, toujours le premier. Autour de lui vont graviter de "charmantes et mondaines ambitieuses" aux dents bien trop aiguisées pour ne pas flirter avec le plancher.

Une lecture qui sonne juste, qui résonne avec l'actualité et qui s'avère être un réel plaisir de lecture ! Une satire de notre société actuelle, servie par une plume vive et mordante, à ne pas bouder, assurément !

Merci Yves Grannonio de la Librairie du Château de Brie-Comte-Robert. Un conseil lecture payant, plaisant, enivrant ... une nouvelle fois. Comme toujours, même. Même pas peur ;-)



Aucun prix pour cet opus ?



« Il est bien né Amblard, Marraine est Versaillaise. Il pourrait sans effort aller grenouiller dans les hautes sphères, oui mais voilà, il est quelque peu feignant et aime beaucoup les femmes. »
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Les belles ambitieuses

Amblard le Bienheureux



Le nouveau roman de Stéphane Hoffmann est un régal de joyeuse ironie centrée sur un homme qui décide de ne rien faire, sinon de profiter de la vie. Dans son milieu, la chose n’est guère aisée, surtout quand quatre femmes ambitieuses vous entourent.



« Vous aurez beau vous agiter en tous sens, vous n’aurez qu’une expérience réduite à vous-mêmes. Les livres, eux, vous enrichissent de dix mille Existences. » Avouez-le, cette unique phrase suffit déjà à vous faire aimer le nouvel opus de Stéphane Hoffmann. L’auteur d’Un enfant plein d’angoisse et très sage va vous convier à une fête de l’esprit ou le trait d’esprit – qu’on appelle aujourd’hui plus volontiers la «punchline» – est servi par une langue classique et élégante, où l’ironie cinglante voisine avec un humour pétillant.

Je ne sais si son «héros», Amblard Blamont-Chauvry, énarque et polytechnicien, aime l’opéra-comique. Mais ce qui est sûr, c’est qu’il a décidé de vivre selon la formule de Jules Barbier et Michel Carré dans «Galathée» : « Ah ! qu'il est doux De ne rien faire Quand tout s'agite autour de nous. »

Car on s’agite beaucoup autour du jeune homme, énarque et polytechnicien de «bonne famille». Quatre femmes, Les belles ambitieuses du titre, vont essayer de (re)mettre le jeune homme dans le droit chemin. La comtesse de Florensac, sa marraine, est la plus expérimentée. À l’image de la Marquise de Merteuil dans les Liaisons dangereuses elle veut tout savoir des intrigues de cour – elle accueille chez elle et quelquefois dans son lit les ministres en exercice. Aussi manipulatrice qu’orgueilleuse, elle entend bien marier son protégé, quitte à la laisser ensuite folâtrer à sa guise. « Si un homme est doué pour l’amour, il doit faire profiter de ses qualités les autres femmes, si souvent délaissées. Et s’il n’est pas doué, il doit apprendre. Il s’améliore avec des maîtresses, l’épouse en profite, tu vois. »

Amblard va suivre ce conseil et épouser Isabelle Surgères, la seconde ambitieuse. Plus que pour avoir la paix que par amour. De fait, il ne se fait guère d’illusions : « Si on n’y prend pas garde, on se retrouve marié quand on prend juste plaisir à être ensemble. Mal assorti, le mariage est un crime parfait: deux morts. Le criminel – la société – n’est jamais punie. Il arrive même que ce double meurtre lui profite. »

En revanche pour elle, ce mariage doit être un tremplin pour atteindre les hautes sphères, celles qui décident, celles qui changent la vie. Sans doute plus par souci de sortir du rang et de se différencier que par conviction, elle s’affiche de gauche. Après tout, c’est «très tendance». Après des débuts en fanfare, il est nommé à Washington et elle peut parader au bras de son mari dans les dîners de l’ambassadeur Jacques Kosciusko-Morizet, les choses ne vont pas tarder à se gâcher.

Quelques années plus tard viendra le tour de sa filleule, Maxime d’Audignon. La jeune fille a le projet de construire un haras sur les terres familiales et vient demander l’aider d’Amblard, car elle se heurte au refus de son père. Et comme elle lui plaît bien…

Mais ma préférée est incontestablement Coquelicot qui doit ce surnom au jour de sa rencontre avec Amblard. Il faisait alors son service militaire et son régiment avait été choisi pour accueillir la reine d’Angleterre qui avait répondu à l’invitation du président Pompidou. Coquelicot, comme la couleur de la robe qu’elle portait, était l’une des hôtesses d’accueil dépêchées sur place. Très vite, ils vont se retrouver dans les bras l’un de l’autre et très vite ils vont s’amuser. Une complicité qui ne sera pas démentie par le temps, pétillante comme le champagne qui accompagne leurs retrouvailles. Un bonheur simple : « Je suis heureuse avec toi, tu es heureux avec moi. Laissons la société à Isabelle Surgères qui, elle, ne sera jamais heureuse parce que ce qu’elle n’a pas encore est plus important pour elle que ce qu’elle a. »

J’imagine qu’il y a un peu de Stéphane Hoffmann dans ce souvenir de jeunesse d’Amblard quand il raconte qu’il préférait se plonger dans Homère, Chateaubriand, Déon ou Lacarrière que dans la grande bleue. C’est ce qui nous vaut aujourd’hui ce magnifique roman.


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On ne parle plus d'amour

J'aime beaucoup les romans de cet auteur mais j'avoue que celui-ci ressemble beaucoup à son précédent : même milieu bourgeois, même dérision. Pourtant j'ai adoré lire l'histoire de Louise bientôt mariée (mariage arrangée) à un homme de son milieu qui reprendra les rennes de l'entreprise du père de la promise. Ce père étant assez magouilleur sur les finances et manipulateurs envers son petit monde. Alors quand le fils de l'ennemi se rapproche de Louise, la comédie peut commencer.

Un régal même si assez caricatural.

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Les autos tamponneuses

Une satire plutôt féroce de la vie conjugale dans une bourgeoisie qui regarde souvent de très haut "les pauvres".Où l'auteur manie l'ironie pour éviter de s'attendrir sur la condition humaine .Drôle et émouvant.
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Les autos tamponneuses

La Rochefoucaul meets Michel Audiard ?

Voilà quatre étoiles attribuées de manière bien particulière. J'ai beaucoup aimé ce roman non pas pour ce qu'il raconte ( pas plus que l'auteur je crois, je ne suis arrivé à m'y intéresser), ni pour les idées exprimées ( qui m'ont l'air on ne peut peut plus réacs, et très loin de moi, du moins je l'espère !), mais par une qualité incroyablement présente ici : un vrai style littéraire. Vous voyez par exemple Douglas Kennedy ou Joel Dickens ? Eh bien c'est différent ! L'idée, disons, c'est que Stéphane Hoffmann est un vrai moraliste, et que son style exprime de manière vraiment brillante des sortes de maximes rétrogrades et tellement brillantes. Souvent très drôles par ailleurs (mais aussi second degré...). Des dizaines, non des centaines de phrases presque qu'il faudrait toutes noter.

Un auteur que je ne connaissais pas, je trouve cela très injuste, car il y a là vraiment un brillant que l'on ne lit pas tous les jours...

En somme je ne passerais pas mes soirées avec S. Hoffmann, mais je veux bien, et avec quel plaisir, collectionner ses ouvrages dans ma bibliothèque. Si vous avez des recommandations n'hésitez pas !
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Les autos tamponneuses

Lu dans le cadre du Prix Grandes Tartines 2013 organisé par les bibliothèques locales.

Un titre intrigant et au final bon. Le cadre sympa : le golfe du Morbihan, le sujet ne me déplaisait pas : Pierre et Hélène forme un couple...distant . Pierre manage sa société depuis Paris, Hélène vit dans une superbe maison en Bretagne. Mais lorsque Pierre décide de passer la main, ils vont devoir se réinventer une nouvelle vie et ce n'est pas du tout du goût d'Hélène.

Une fois n'est pas coutume, j'ai lu les autres critiques avant de rédiger la mienne parce que j'aurais bien aimé sauver ce livre, mais hélas la lecture de ses avis n'a fait que confirmer mon ressenti. Stéphane Hoffmann aligne les poncifs, les phrases définitives, j'ai lu certains passages avec des soupirs d'agacement même lorsqu'il parle de nourriture et de vin (sujet primordial pour les retraités et bien dans l'air du temps )il m'a profondément irrité, Les personnages sont antipathiques pas un pour rattraper l'autre. La chute rocambolesque... N'en jetez plus, désolé, ça ne sera pas mon lauréat.
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On ne parle plus d'amour

Louise, âgée de vingt ans, doit épouser, dans quelques mois, Armand-Pierre Foucher, un homme plus âgé qu’elle. Elle ne l’aime pas et elle sait qu’elle divorcera. Ce mariage de convenance apportera des fonds à l’entreprise de son père, un homme talentueux, mais incapable de s’occuper de gestion : l’argent lui file entre les doigts. Le futur époux n’a pas de sentiment pour sa fiancée. Il recherche un statut marital pour appuyer sa carrière. Cependant, il désire que Louise respecte mieux les codes de leur monde. Les fiancés se méprisent et leurs échanges sont teintés d’ironie. Lors d’une réception en l’honneur d’Olivier Lemarié, le père de Louise, un jeune homme bouleverse le protocole. Il ne porte pas la tenue du club et n’est pas le bienvenu. La jeune fille ne reconnaît pas immédiatement celui qui l’a aidée à sauver un oiseau, quelques mois plus tôt. Il s’appelle Guillaume, il est le fils du baron de Guénic. Il a rejoint le domaine breton de sa famille pour oublier un chagrin d’amour.





Comme l’indique la quatrième de couverture : « Louise et Guillaume ne parlent plus d’amour, ils le font. » Les sentiments ne sont pas exprimés, mais leurs actes laissent penser qu’ils existent. L’amour est libre et il est celui qui permet d’analyser les envies, les désirs, les projets et les refus. Il est celui qui fait naître. Il est sans chaînes. Son pouvoir est-il suffisant pour briser celles des convenances ?





Dans ce roman, Stéphane Hoffmann égratigne la bourgeoisie et la noblesse. Les apparences et les apparats dominent, le mensonge est le langage, la pseudo-supériorité s’affiche, aussi la désinvolture et la simplicité des deux tourtereaux soufflent un vent de fraîcheur. Certaines scènes évoquent le vaudeville et la cocasserie des situations amuse.





Hélas, je ne suis pas parvenue à m’attacher aux personnages. Je pense que ma première prise de distance avec Louise a été provoquée par son amour de la chasse. Son discours m’a bloquée, en raison de mes convictions. Je crois, également, que mon attirance pour la couverture et ce que j’avais imaginé de l’histoire, en fonction de son résumé, ont tronqué mes attentes. J’avais anticipé une passion dévorante, un amour puissant et magnifique, or la caricature assumée et l’analyse des apparences sont le centre de l’intrigue. C’est une photographie sociologique du milieu bourgeois, que l’auteur décrypte avec humour. Malheureusement, même si j’ai aimé la plume emplie de finesse de l’auteur, la rencontre entre ce roman et moi n’a pas été entière.




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Les belles ambitieuses

Amblard Blamont-Chauvry issue de la bonne société versaillaise, 25 ans, énarque et polytechnicien qui, je le cite, a fait des études pour qu'on lui fiche la paix, est fatalement prédestiné à une vie en politique, seulement, il décide sous les regards foudroyants de cette belle société, de choisir une autre voie.



En effet il préfère à la politique une vie de plaisir et se satisfait tout bonnement de celle pour qui son cœur vibre à tout instant la belle et mystérieuse Coquelicot.



Mais va-t-il parvenir à lutter contre ces femmes qui tournent autour de lui, ces belles ambitieuses qui souhaitent se servir de lui pour satisfaire leurs ambitions personnelles ?



La seule qu'il aime sincèrement, sa Marraine, la très influente comtesse de Florensac, va réussir à le marier avec cette femme qui ne lui inspire rien du tout, cette jeune Isabelle Surgères promise à un bel avenir politique.



Très vite il en est fatiguée, Isabelle l'exaspère, " tout ce qu'elle veut m'ennuie, c'est une raseuse, une parfaite épouse " nous confie-t-il. Ainsi il retrouve l'élue de son cœur Coquelicot avec qui il savoure les heures passées au lit ensemble, des années durant dans la même chambre de la même auberge, tout simplement.



J'ai savouré ce personnage qui ose sortir du rang, qui j'imagine peut en agacer plus d'un lecteur, ce personnage qui ose désobéir à un certain ordre pourrait-on dire, non, puisqu'il refuse ce monde qu'on souhaite pour lui.



C'est à la fois drôle et de belles réflexions pertinentes pigmentent ce tableau magnifiquement dépeint par Stéphane Hoffman, de cette société mondaine des années 70.



Un excellent plaisir de lecture !
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Les belles ambitieuses

Le milieu bourgeois versaillais dans les années 70-80. le héros ne choisit pas sa vie, il suit ce que les gens de son milieu doivent faire : mariage, carrière... mais grand flemmard et assez lucide de son environnement, il essaye d'imposer son style de vie. Un roman jouissif, léger et qui par certain moment dégoûte des politiques.
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Les autos tamponneuses

Ce n'est pas l'histoire qui fait l'originalité de ce roman, mais son style. Voilà une écriture acérée, la plume de Stéphane Hoffman donne des coups de griffes à la bourgeoisie bien pensante, tranche dans le lard du système capitaliste, égratigne les instances gouvernementales, se moque du cinéma et de ces actrices engagées, crache dans la soupe des gérontocrates. C'est féroce, acide, drôle, parfois grossier. Mais ce qui est sûr c'est que ça bouscule, comme un tour de manège dans les autos tamponneuses.



Hélène et Pierre sont mariés depuis 40 ans. La retraite de monsieur et son retour à la maison, vont conduire ce drôle de couple à se retrouver. Une ambiance, ou plutôt une atmosphère délétère, va se créer entre eux, il faut dire que madame et monsieur ont beaucoup de mal à se supporter. Et pour corser le tout, leur entourage, guindé dans leur respectable tenue vestimentaire et morale, saupoudre leurs retrouvailles de bien d'infectes miasmes.



J'ai aimé ce roman, non pas pour ces personnages antipathiques et condescendants, mais pour leur férocité face à leur prétention et leur snobisme.

D'ailleurs je reprendrai bien un verre d'acide !
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Les autos tamponneuses

Pierre Bailly, un grand patron qui n’a cessé de privilégier son entreprise au détriment de sa vie de famille, décide du jour au lendemain de prendre sa retraite pour s’installer avec sa femme dans leur maison du Golfe du Morbihan. Pour son épouse, l’intrusion dans sa vie quotidienne d’un mari jusqu’alors très peu présent est impensable. Selon elle, les hommes qui ne travaillent pas se relâchent. « Jamais ils ne devraient rentrer à la maison, jamais. Ils doivent mourir à la tâche, au combat, la main sur le métier. C’est leur devoir, leur gloire. Les hommes, on les aime absents. Celui qui rentre saccage tout. La place d’un homme, c’est dehors. » De son coté, Pierre se demande ce qu’il va faire de ces jours tranquilles qui s’annoncent. Il prend du bon temps en visitant un copain restaurateur ou tente sans grande conviction de courtiser une amie de sa femme. Il essaie aussi de trouver sa place dans la bourgeoisie locale mais il se révèle bien trop individualiste et misanthrope pour supporter « ces cons ». Finalement, il se rend compte qu’il n’est pas si facile, la retraite venue, de se réinventer une vie…



Stéphane Hoffmann possède un joli sens de la formule et une écriture aussi acerbe qu’aiguisée. Ses descriptions vachardes font sourire (« il était gai comme le formol, joyeux comme une ampoule basse consommation. ») mais sous le vernis du cynisme et de la désinvolture, son style apparaît aussi prétentieusement boursouflé que le caractère des personnages qu’il met en scène. Il ne cesse d’enfiler les aphorismes comme des perles mais, à mon sens, ce n’est pas en accumulant les bons mots et les traits d’esprit que l’on donne du corps à un roman. Quelques exemples en vrac : sur le mariage : « Le code civil laisse entrer la foule dans le lit des gens qui s’aiment, fait de chaque famille une troupe au service de la société et donne à la vie conjugale, si secrète, une impudique publicité. » ; sur le bonheur : « Le bonheur, ce n’est pas de ne pas avoir de problèmes ; le bonheur est de pouvoir résoudre les problèmes qu’on a ! » ; sur les enfants : « Un enfant, c’est un idéal qu’on n’invente pas, mais qu’on reçoit. Malgré soi. Et il faut être à la hauteur de cet idéal que l’on n’a pas voulu et qui décevra. » A la longue ces sentences balancés à l’emporte pièce deviennent plus qu’indigestes.



Du coté des dialogues, même constat d’échec. Les tirades de tous ces insupportables bourgeois sonnent tellement faux que l’on a parfois l’impression de lire le texte d’une mauvaise pièce de théâtre. Et que dire de la fin ! Une ultime pirouette où les masques tombent ridiculement et où l’épouse à la froideur inhumaine se révèle finalement être une mère et une grand-mère aimante. Quitte à jouer sur la corde du cynisme, il aurait été préférable de pousser à son paroxysme la décrépitude de cette imbuvable « bonne société » provinciale.



Une lecture pénible. Avec 100 pages de plus, je crois que je ne serais pas allé au bout. Second titre des éditions Albin Michel que je lis en cette rentrée littéraire (après La petite) et seconde très grosse déception. Rassurez-moi, il doit bien y avoir un roman de qualité publié par cet éditeur cet automne (le premier qui me cite Amélie Nothomb prend la porte immédiatement !).




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Les autos tamponneuses

Pour quelles raisons Pierre Bailly, le narrateur et rédacteur des "Autos tamponneuses", s'obstine-t-il, la retraite venue, à vouloir retourner auprès de sa femme Hélène, alors que la longévité de leur couple est notoirement due à la farouche indépendance de chacun des partenaires ? Qu'est-ce qui le pousse à remettre en cause un accord tacite vieux de près de quarante ans ? Surtout quand il s'entend dire ceci par son épouse :



" Les hommes qui ne travaillent pas se relâchent, Pierre. Jamais ils ne devraient rentrer à la maison, jamais. Ils doivent mourir à la tâche, au combat, la main sur le métier. C'est leur honneur, leur devoir, leur gloire. Les hommes, on les aime absents. Celui qui rentre saccage tout. La place d'un homme c'est dehors. A l'intérieur, sa place est prise, qu'est-ce que tu crois ? Si tu veux la reprendre, il te faudra bander l'arc, tuer les prétendants et purifier le palais au soufre. "



Stéphane Hoffman, l'auteur, dézingue sans aucun remord tous les personnages de son histoire. Impossible de les aimer, ce sont tous des affreux. Pas un, pas une pour racheter l'autre. Que des portraits à charge. Je sais bien qu'il ne faut pas se faire piéger et confondre le personnage principal d'un roman, même si c'est le narrateur, avec son auteur, mais se faire (ou le faire) détestable à ce point, est-ce bien raisonnable ?

Comment être certain que les lecteurs trouveront la bonne distance, le bon degré d'interprétation, d'ironie, pour adhérer à la vision romanesque mais extra-lucide d'une situation qu'il vivront peut-être un jour ?

De Vannes à La Baule, en passant par Missillac, les libraires auront-ils le cran de mettre Les autos tamponneuses sur leurs tables ? Organiseront-ils candidement des signatures au risque de voir tous les fumeurs de havane du golfe (Morbihan) portant blazer et docksides, et persuadés s'être reconnus dans le livre, venir faire le coup de poing avec l'auteur ?



Je salue le tour de force de Stéphane Hoffmann : réussir un roman noir d'encre sans verser une goutte de sang, ni de sperme. Juste une histoire de vieux couple mal assorti. Vous me direz que j'oublie Le Chat, de Georges Simenon. Oui, mais l'écrivain suisse s'était grandement facilité le travail en plaçant ses personnages dans un décor misérabiliste, sordide. Dans Les autos tamponneuses, c'est tout le contraire : hôtel Relais et Châteaux dans la verdure, manoir vannetais et ses dépendances cossues, luxe, calme et ennui provinciaux. Pas d'éclats de voix, ni de scènes de ménage non plus (juste une petite entre personnages secondaires). Des affrontements violents par leur noirceur psychologique, mais à fleurets mouchetés. Un tour de force, je vous dis.



Pierre Bailly, le narrateur, est trop méchant et trop imbu de lui-même pour être totalement mauvais. D'ailleurs il sait cuisiner les paupiettes de veau, aime lire, et a des circonstances familiales atténuantes qui font comprendre peu à peu que son attitude bravache et acide est en fait une réaction de défense, un mur de béton contre le chagrin. Au mitan du roman, on perçoit la possibilité d'une rédemption. Il y aura des rechutes, heureusement.



J'ai bien aimé la trame des Autos tamponneuses, très originale. Un peu moins, le style et la construction. Quarante-six chapitres très courts. Des phrases lapidaires, des dialogues efficaces. L'écriture est soignée mais elle flirte avec le style presse-magazine ; c'est peut-être pour accentuer ou singer un style "roman sociétal", cynique et sarcastique, dégoulinant d'autodérision.



Il y a des petits jeux littéraires amusants en bonus dans Les autos tamponneuses. Page 17, je n'avais pas tiqué en lisant ceci :



" Mais à l'instant même où la gorgée mêlée des miettes de charcuterie touche son palais, elle tressaille, attentive à ce qui se passe d'extraordinaire en elle. "



Puis page 66, une impression de déjà lu (au carré) :



" Mais à l'instant même où la gorgée mêlée des miettes du gâteau touche mon palais, je tressaillis, attentif à ce qui se passait d'extraordinaire en moi."



C'est dans un chapitre loufoque (15), le seul à avoir un titre : Marcel Proust, précautions d'usage



Le narrateur-rédacteur imagine que la prose de Proust ne pourra plus jamais être rééditée sans des appels de note en bas de page tous les dix mots, pour inciter le lecteur à la vigilance sanitaire, et au respect des nombreux règlements censés le protéger, comme : " pour lutter contre la dépression, bougez vous ", ou " attention, selon la loi du 31 octobre 2001, le thé est un excitant inscrit au répertoire des drogues " et ainsi de suite, avec exemple à l’appui.



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Un enfant plein d'angoisse et très sage

Un roman plaisant à lire malgré la thématique abordée. Un enfant délaissé par ses parents passe ses vacances chez sa grand-mère, ancienne vedette du music hall. Alors que son père, qu'il n'a jamais vu, se manifeste pour récupérer l'adolescent, une comédie se met en place.

Léger, drôle, ce livre fait passer un bon moment.
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Les autos tamponneuses

Déçue...



Pas trop aimé le cynisme de l'auteur, les poncifs, les phrases assassines, les critiques gratuites... C'en était même dérangeant à certains moments pour moi.



Pourtant le sujet est intéressant, certaines situations, bien décrites mais...trop c'est trop!



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Le sel de la Bretagne

36 auteurs. 36 textes. 36 souvenirs. 36 expériences. 36 émotions. 36 Bretagne.



Je trouve vraiment que l'éditeur Presses de la Cité a eu une merveilleuse idée pour les 60 ans du Prix Bretagne.



Bretonne de naissance et encore plus de cœur, je suis heureuse d'avoir pu livre cet ouvrage.

Bien sûr, certains textes m'ont plus parlé que d'autres, mais j'ai apprécié d'entrer dans le cœur breton de chacun des auteurs.



Ouvrez ce recueil, et vous découvrirez la Bretagne.

Celle d'avant. Celle d'aujourd'hui. La magie des légendes et des lumières. Les souvenirs d'enfance gravés au fond de son cœur. Les émotions ressenties quand on se sent enfin au bon endroit...



Ouvrez ce recueil, et vous ne pourrez qu'avoir envie de découvrir chacune de ces Bretagne.
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Un enfant plein d'angoisse et très sage



Antoine est un petit garçon qui matériellement ne manque de rien , mais qui ignore ce qu'est l'amour de ses parents et de sa très petite famille en général. Apparemment, il s'en fiche et se construit tout seul sans rien attendre de la race humaine ; par contre il aura quand même la chance de connaître l'amour d'un chien....

Antoine donc en pension en Suisse rentre parfois à Chamonix où s'est retirée sa grand mère, ex chanteuse adulée, mais il y a bien longtemps. Elle n'a pu ni su s'occuper de sa fille , qui transmet donc ce non-amour à son fils , jusque là on comprend le fond de l'histoire,. Quant au père , anglais de passage seulement préoccupé de son bien-être, il ne rencontre son fils qu'à l'âge de 13ans.

Pendant un moment , des liens factices s'établissent entre ces personnages, Antoine risque presque de croire à leur attention envers lui ; seule sa grand-mère lui manifeste de l'affection, rude souvent mais sincère.

Réunis donc pour des préoccupations sordides, les « parents » remplacent leurs absences qui peuvent parfois laisser imaginer à l'enfant de beaux moments à venir par des bassesses qui le guériront définitivement(?) de l'envie d'être aimé.

Si le fond du roman est grave, l'écriture et l'humour de l'auteur donne un ton très british au texte, il faut dire qu'Antoine n'est pas avare en paroles des plus belles insanités !

En clair, il faut »lui foutre la paix » .

J'aime beaucoup cet auteur et je me souviens en particulier des « Autos-tamponneuses » qui m'avait beaucoup plu.

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