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Critiques de Stéphane Keller (20)
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Rouge parallèle

Paris -Janvier 1963 , Etienne Jourdan ,ancien militaire , tireur d'élite , est recherché par la DST sacrifie sa liberté pour sauver Norbert Lentz jeune policier lancé à ses trousses . Là s'entame cette histoire , à ce point là démarre les deux trajectoires de ces hommes en une sorte de parallèle qui trouvera son issue à la fin de ce livre...L'un Jourdan sa trajectoire le conduira à Dallas le 22 novembre 1963 à la rencontre d'un homme surtout connu par ses initiales et son sourire , l'autre avec une trajectoire plus brisé d'abord victime de son entourage , essaiera dans la violence de reprendre en main son destin et de se délivrer de ses maux en semant sur son chemin du sang.

Noir trés noir , portrait de la France d'après guerre jusqu'aux années soixante , les Etats unis de ces années là aussi bien décrites ; Des portraits saisissants des divers personnages et ils sont nombreux parsèment cette histoire . Je n'ai pas pu m'arrêter de penser au film de Melville , Le Cercle Rouge , tant les destins de ces personnages semblent obéir à une logique dont on ne maitrise rien . C'est un excellent roman et c'est le premier de cet auteur qui ne vous laissera pas respirer , gens sensibles s'abstenir , c'est dur , noir , puissant . Bravo Stéphane Keller , j'attendrai avec impatience votre prochaine histoire .
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Telstar

Voici donc Telstar de Stéphane Keller , opus -1 de son premier livre Rouge Parallèle que j'avais particulièrement apprécié .

Résultat , j'aime aussi beaucoup . on découvre donc les héros du premier livre "avant" , en quelque sorte la genèse de Etienne Jourdan le héros "positif" de ces histoires militaire victime des événement historiques et Norbert Lentz son pendant côté sombre , simple exécutant qui souhaite ne pas le rester . L'habileté de Stéphane Keller en bon scénariste est de nous laisser penser que ce sont les événements qui révélent ces personnalités .

Deux jeunes filles sont retrouvées consécutivement assassinées à Alger , l'enquête commence , nous sommes fin 1956 , la guerre d'Algérie fait rage .

L'enquête forme le fil de ce livre , la description de l'Algérie de ces années là et donc de "événements" fait le fond .

La description des personnages , de leur psychologie , la précision des détails qu'ils soient matériels ou événementiels sont les forces de ce livre , de ces livres tant ils s'imbriquent l'un dans l'autre , indissociables maintenant . Les portraits des personnages sont saisissants , même les crapules pourraient trouver grâce ...Le courage d'évoquer cette guerre bien absent de notre littérature est remarquable , on comprend mieux les finalités cachées ou révélées de conflit , c'est presque sur ces détails que l'on pourrait même parler d'un travail d'historien .

C'est lourd , dur , cynique , angoissant mais tellement addictif , 500 pages qui se laissent avaler . Je retiendrai que Stéphane Keller nous décrit un monde humain marqué par un fatalisme , un pessimisme sur l'être humain , on aimerait un plus de soleil dans cette histoire mais j'apprécie la logique et la précision de cette histoire . Attention c'est remarquable mais très dur , à déconseiller pour les gens trops sensibles...Prenez votre courage à deux mains .
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Telstar

Je suis surprise qu'il n'y ait pas plus de lecteurs de ce roman sur Babelio alors que ça faisait bien longtemps que je n'avais pas lu un aussi bon polar/roman noir !



On plonge en 1957 en Algérie, encore française mais plus pour longtemps. On part avec les trouffions qu'on envoie là-bas sans qu'ils n'aient rien demandé ni ne soient vraiment prêts, on s'attache à deux d'entre eux qui vont s'adapter de façon bien différente à cette nouvelle situation. Sur place l'armée et la police se disputent le maintien de l'ordre. L'armée c'est Massu et Bigeard , du lourd ,à qui on donne tout pouvoir, autant dire qu'on abandonne totalement le droit, la loi, la démocratie pour passer aux actions sans contrôle, arrestations abusives, tortures, meurtres ... Les flics ne sont pas plus brillants, bas de plafond, arrivistes, beaufs mais ce sont eux qui vont hériter de l'enquête concernant le viol et le meurtre d'une fillette. A cela on ajoute le FLN qui utilise des méthodes terroristes et on a un tableau sombre mais réaliste de cette guerre qui n'est encore officiellement que du maintien de l'ordre. La violence, les coups bas, la corruption, la perversion sont partout. Les personnages sont une grande réussite car malgré leur noirceur leur part d'humanité affleure au fil du récit restituant leur complexité.



J'ai tout apprécié dans ce roman, la façon de raconter la guerre d'Algérie, l'enquête trouble, les personnages et l'écriture qui accroche de la première à la dernière page .



A lire
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Rouge parallèle

Début des années soixante, l'OAS est encore active, De Gaulle président, l'Algérie clive comme les positions pendant la seconde guerre mondiale et dans tout ce fatras, un militaire, tireur d'élite et putschiste se fait coincer par les flics du coin.



Heureusement pour lui un commando déjoue son arrestation et l'embarque pour une mission très spéciale et très politique aux USA.



Deux partitions vont alors se jouer celle de Jourdan embarqué dans une opération et des comparses qu'il n'a pas choisis et celle d'un jeune flic Lentz, qui veut entre autre le retrouver .



Les deux vont descendre les marches de l'enfer par des chemins et pour des motifs différents mais la descente sera rude.



Espionnage, complots, action tout y est mais le plus saisissant est la noirceur du roman, l'air y est épais, le ciel opaque, les coups pleuvent, les filles ne sont rien, les morts jalonnent le récit, personne n'est beau personne n'est propre!



Une lecture pour lecteur endurci au coeur bien arrimé, un bon polar violent et sinistre que j'ai apprécié..un peu moins que le précédent.
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Mourir en mai

Merci pour ce livre adressé pour une critique, à ma demande.

Un roman policier portant sur l'Histoire récente de la libération de la France , pourquoi pas ?

En fait, qu'est-ce que c'est que ce livre? Un roman sur la Grande Histoire ? ou un roman de Politique - Fiction?

La partie historique est documentée, Les personnages de la Grande Histoire :

- Franklin Roosevelt , son conseiller Hopkins et Jean Monnet réunis en Mai 1945 comptent bien refaire le Monde, l'Europe, la France en particulier en fonction des intérêts politiques et économiques américains. , au dépend de l'URSS et du Parti communiste français - premier parti de France devant le MRP-

- Jean Monnet, représentant français, défenseur des intérêts atlantiste est chargé d'éliminer le trublion qu'est le Général De Gaulle. Car le "pouvoir de nuisance" de ce dernier contrarie le président américain. Donc le président de la SDN fomente un attentat ! ... dont Il s' acquittera fort bien....

...Quant à savoir ce qu'en pensent les historiens....et les juristes .

Interfèrent 2 personnages , des obscurs , oubliés de l'Histoire : - un ancien pilote de l'escadrille Normandie - Niemen, et un ancien de la division française SS Charlemagne.

Des femmes-objets sont séduites en passant... Des liens entre les gaullistes et des représentants du PC sont évoqués. L'attentat s'organise quand ... p.230....mais ne spolions pas ce roman laborieusement construit, et méprisant à l'égard des concierges et des français-piliers-de-bistrot, toujours imbibés: l'auteur semble mépriser la vie quotidienne des petites gens !

Concernant la forme : la prose est soignée, appliquée, scolaire de bon niveau et ressemble plutôt à un script de polar pour Bande Dessinée , compte tenu des caractères tranchés voir schématiques, ou primaires des différents intervenants, également affublés de qualificatifs réducteurs, méprisants voir infamants.

Aucune envolée lyrique ne s'échappe de ces pages.

Les "césures" créent un rythme étrange, déroutant: ou une répartie démarre dans un nouveau paragraphe, ou une nouvelle action sur la même ligne...

Nous sommes donc loin des Écrits d' Eric Vuillard ( "l'Ordre du jour", " Une sortie honorable"),de Patrick Rambaud ("il neigeait", l"absent", "le chat botté"...) ou de Jonathan Little("les bienveillantes") .

J'ai quand même éprouvé une sensation de nostalgie à la lecture du dernier chapitre comparable à celle ressentie avec "le voyage du mauvais larron" de Georges Arnaud.

Donc 2/5 pour cette fiction historique qui nous laisse entrevoir.... Et évoquer de bien beaux livres !
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Rouge parallèle

“Rouge parallèle” est un authentique roman d’action, dans la meilleure tradition d’excellence. D’une belle limpidité, sans la moindre lourdeur, l’écriture adopte le tempo adéquat afin d’entraîner les lecteurs sur les pas des deux héros, l'ex capitaine Jourdan et Norbert Lentz. À première vue, des personnages opposés, autant par l’âge que par l’expérience de la vie. Pourtant, au cœur de la spirale des faits – marquants pour le monde entier – qui se produisent alors, chacun d’eux va devoir s’adapter. En ces années 1960, l’équilibre international est nettement plus instable qu’il y paraît : la Guerre froide, les tensions entre Cuba et les États-Unis…



Stéphane KELLER joue à la perfection avec l'histoire et ses moteurs sombres. Il nous présente des USA, dont l’hégémonie risque d’être affaiblie par la présidence de JFK et l'émergence d'une conspiration d'ultras partisans d’une politique de fermeté, hostiles à tout changement. En France, le gaullisme règne, berçant d’illusion les citoyens sur "la grandeur" du pays sur la scène mondiale. Surtout après la trahison du gaullisme par rapport à l'Algérie française. Vision politique d'un homme qui a su bâtir un système aux noirs desseins afin d'asseoir le pouvoir d'un Président en utilisant des outils mafieux tels que les barbouzes et le SAC.



Stéphane KELLER s’est parfaitement documenté sur cette époque, restituant à la perfection ses ambiances. C’est là un autre élément qui crédibilise l’histoire dont le suspense repose sur le sort des personnages principaux.



Les amateurs de polars solides apprécieront ce roman d’aventure magistralement rythmé par de multiples péripéties, non sans une approche humaine des protagonistes, dans un contexte historique connu mais souvent cadré dans un champ partisan pour raison de bien-pensance auquel ce roman permet d'échapper.
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Telstar

“Telstar” est le deuxième roman de Stéphane Keller et si vous n’avez pas lu le premier “Rouge Parallèle” également sorti dans la collection “Toucan Noir”, l’an dernier, commencez donc par celui-ci qui se déroule 6 ans avant et nous fait découvrir certains personnages au centre de l’action du deuxième.



Aux USA, en littérature comme au cinéma, on a très vite raconté le Vietnam. En France, l’histoire de cette guerre de 8 ans est restée longtemps quasiment sous silence. Pourtant les mêmes plaies, la même défaite, les mêmes conséquences sur les appelés envoyés sur place massacrer ou se faire massacrer ou revenir marqués à vie ou complètement dézingués. D’ailleurs, on ne parlait pas de guerre mais des “événements d’Algérie”, pas de combats mais de “pacification”. A Alger, en décembre 1956, plus de cent attentats perpétrés. On décide d’envoyer 8000 paras et légionnaires, pas le tout venant, l’élite dure. L’armée française a besoin de redorer son blason après la débâcle de 40, la défaite en Indochine contre des va-nu-pieds, l’issue frustrante de l’histoire du canal de Suez. On est prêt à en découdre chez les maîtres de guerre. La troupe exécutera les ordres et… « les indigènes » et l’armée respectera sa réputation de “ Grande Muette”.



La quatrième de couverture évoque en premier une intrigue policière mais déjà souvent lue de tueur de petites filles mais c’est ce cadre algérien et algérois qui donne à son roman tout son éclat, sa puissance. On n’est pas ici dans un petit polar à deux balles, on est confronté à un épisode peu glorieux de notre histoire nationale et parfois on peut très bien ressentir une certaine honte quand le drapeau légitimise ainsi l’innommable.



Stéphane Keller, scénariste pour la télévision, le cinéma et le théâtre s’attaque donc à cette bataille d’Alger dans le décor de cette province française en 1957, statut colonial particulier, Alger étant d’ailleurs considérée comme la deuxième ville française par sa dimension.

L’auteur adapte parfaitement ses compétences audiovisuelles à la littérature noire pour écrire une histoire particulièrement passionnante dans ses différentes dimensions humaines, socio-démographiques, politiques et historiques entraînées par une enquête policière mettant en scène deux flics représentants de deux France, celle d’Algérie et celle de la métropole.



Les 500 pages s’enfilent très vite, le roman a le souci d’être précis, pointilleux, parfois un peu trop même dans certains détails très superflus mais il y a le souci d’authenticité et ce n’est jamais blâmable, surtout quand on met les pieds dans un tel bordel. Stéphane Keller fait parfaitement conjuguer les histoires personnelles avec la grande Histoire. Les personnages sont parfaitement dessinés, révélant des mentalités parfois difficilement compréhensibles en 2019. On est dans un monde encore frappé par la barbarie de la deuxième guerre mondiale mais peu importe, l’armée va utiliser certaines méthodes des nazis, elles-même, adaptées des us et coutumes de Napoléon quand il avait occupé le territoire allemand au début du 19ème siècle.



Bien sûr, faut-il le dire, cette guérilla urbaine, cette guerre sans nom aux sales méthodes qui inspireront les Ricains ainsi que la gestion de pas mal de conflits sud-américains des années 60 et 70, ne vous offrira pas des heures confortables. Les deux clans, armée française et le FLN (parti toujours au pouvoir en Algérie et objet des manifs du vendredi à Alger depuis quelques mois), adoptent et améliorent la loi du talion dont les plus grandes victimes seront souvent les populations civiles innocentes, “européennes” et “indigènes” (selon les termes de l’époque). Tout le monde, à sa manière, revendique, la légitimité du combat, l’inéluctabilité de la loi martiale comme celle des massacres de fermiers dont le sang abreuvera leurs terres natales occupées certes mais aussi cultivées depuis des décennies. Pas de manichéisme chez Stéphane Keller, beaucoup d’intelligence par contre pour couvrir le chaos dans son universalité.



“Telstar” est un roman noir fort, puissant témoin d’un moment où la France de la IVème République, pays de la Révolution, de Voltaire, des Lumières est confrontée au “droit des peuples à disposer d’eux-mêmes”.
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Rouge parallèle

On était parti sur la lancée de Frédéric Paulin, histoire de remonter un peu plus loin dans l'histoire de l'Algérie, jusqu'aux années de l'OAS après-guerre.

Certes il sera ici encore question de barbouzes et d'officines obscures qui œuvrent dans l'ombre, mais avec son Rouge parallèle, Stéphane Keller va nous emmener bien loin d'Alger, jusqu'à Dallas, précisément un certain vendredi de novembre 1963.

Stéphane Keller n'est pas scénariste pour rien et son bouquin, mené tambour battant, va nous emmener dans une drôle de cavale sur les pas d'un ex-OAS, tireur d'élite réputé dont les talents sont fort prisés ... (lui, au moins n'aurait pas foiré l'attentat du Petit Clamart).

Ce qui aurait pu facilement n'être qu'un roman de gare de plus mettant en scène une énième version du complot contre JFK, s'avère finalement un excellent roman d'action à l'écriture fluide et efficace et à l'intrigue rondement menée, sans aucun temps mort.

On se laisse facilement prendre au jeu de cette presque crédible version de l'attentat et on plonge avec plaisir dans cette reconstitution soignée des années 60.
Lien : http://bmr-mam.blogspot.com/
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Mourir en mai

Ce roman est en réalité une fiction à partir de personnages réels : Roosevelt, De Gaulle, Monnet. Le roman serait plaisant s'il n'était pas si transparent et déceptif dans sa volonté de ternir l'image de Jean Monnet L'auteur se repose sur des théories complotistes qui ont été régulièrement disqualifiées par les historiens, dont Eric Roussel, le biographe de référence du Général et de Monnet. Quelle que soit la sympathie qu'on peut avoir pour Monnet et ses opinions, ce livre ne peut que mettre mal à l'aise par ses sous-entendus. On comprend mieux quand on sait que l'éditeur (Le Toucan) est affilié àux éditions de l'Artilleur, proches des milieux d'extrême droite complotistes.
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Mourir en mai

merci a masse critique de babelio de m avoir envoyé ce livre de stEPHANE keller. J ai apprécié de roman par l intrigue, par l écriture et le role de certaisn personnages comme jean monnet. Tout tourne autour du projet de tuer le général de gaulle et de laisser les forces militaires américaines de gerer la France. Ce qui estg étonnant, c est que c etait prévu par les allies avec le projet AMGOT, ils avaient meme confectionné des billets de banque pour ce projet!! donc, monnet et les services secrets américains recrutent une équipe de tueurs pour cette mission. Ils arrivent a tuer le général et de mettre cela sur le dos des communistes francais. On croirait que l histoire se repete, RAPPELONS nous pendant le 3e reich, hitler a fait de meme en 1933, , . Cette fois ci , ce sont les américains qui sont a la manoeuvre, On lit ce roman fiction assez facilement car on a envie de connaitre la fin de l histoire qui n est pas tres belle. Je ne connaissais pas l auteur mais je vais m interesser a ces autres romans, kenavo
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Rouge parallèle

Je ne sais pas si je le terminerai. J'ai pris ce livre à une de mes bibliothèques, en particulier pour le résumé, et l'image de l'"officier perdu" du héros (capitaine du 1er REP en fuite). J'ai d'excellent souvenirs des livres de Larteguy et d'Yves Courrière. J'ai commencé à douter à la troisième page du roman (N° 15 du livre) où ce héros, né en 1925 d'après ses véritables papiers (ses faux papiers le rajeunissent) est véritablement "né au printemps 43 quand, de sang froid, il avait tué, le jour de son anniversaire, le jour de ses 17 ans, ce factionnaire allemand...". Clairement, l'auteur ne vérifie pas que c'était le jour de ses 18 ans. Bon, passons. Il s'engage dans la première armée de de Lattre. Et finit la guerre au grade d'adjudant chef. Pourquoi pas, mais ça me semble pas très réaliste pour un engagé sans formation militaire "officielle". Sergent ou sergent chef, mais quand on connaît le rôle et les responsabilités d'un adjudant chef, on peut douter. Rengagé, il "partirait dès 1946 en Indochine. Il ferait la tournée des plantations, aux côtés du Général Leclerc dont il était le chauffeur personnel... La fête était finie et le général cinq étoiles venait le leur annoncer." Leclerc n'a été nommé général d'armée que le 14 juillet 1946, deux jours après avoir été nommé "inspecteur des forces terrestres en Afrique du Nord". Son activité en Indochine (de Leclerc) ne consistait pas à se balader dans les plantations, mais à reprendre le contrôle, ce qui fut réalisé entre Octobre 45 et mai 46, (en mars 46 pour le Vietnam, et en mai pour le Laos). Même si Leclerc et Sainteny avaient négocié avec les indépendantistes (dont Ho Chi Minh), les théories de complot sur son accident mortel en Algérie (lors de son affectation comme inspecteur) ne mentionnent pas pas les colons indochinois, il avait été en fait nommé là bas pour justement ne plus les gêner. Je passe sur la "vieille baderne qui avait gagné sa troisième étoile à la BBC". De gaule n'a jamais été que général de brigade à titre temporaire (et cette promotion lui avait d'ailleurs été retirée par Vichy).

Le héros est capitaine du 1er REP, et tireur d'élite. C'est méconnaître le rôle d'un officier que d'imaginer qu'il a le temps de s'entraîner pour être tireur d'élite. Sur le terrain, à l'époque et dans l'armée Française, un officier porte en général une arme de poing (pistolet semi automatique), et beaucoup ne s'en servent pas. Il aurait été beaucoup plus logique que le héros soit un sous-officier.

Le personnage de Peter Hollyman faisait partie de l'OSS pendant la guerre. Il a été chargé de remettre de l'ordre dans le comportement des troupes US du débarquement (viols etc...).

Ce n'est pas réaliste, totalement en dehors du rôle de l'OSS. C'est un travail de police militaire.

Après ces quelques pages, je suis allé vers la fin du livre. Ou l'autre personnage clé (le flic Lentz) se fait embaucher (chapitre 28) par la DGSE, Direction Générale du Service Extérieur. Comme noté dans une autre critique, la DGSE n'est apparue qu'en 1982. Et l'acronyme signifie "Direction Générale de la Sécurité Extérieure". D'ailleurs le terme correct (SDECE) est utilisé ensuite. Le patron en est M. Paul, "un ancien du 11ème choc, une créature du SAS britannique"... "parachuté une vingtaine de fois au dessus de la France entre 42 et 44...". Ca fait beaucoup. En général, les agents étaient parachutés (ou déposés en Lysander) pour des missions de plusieurs mois. D'autre part, ce n'était pas du domaine des SAS, mais de celui du SOE.



Il est possible que la DST ait utilisé des Dyna Z, mais j'en doute un peu.



je ne pense pas que je finirai le livre.
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Mourir en mai

Stéphane Keller parvient à reconstituer l’instabilité extrême du moment quand un héros peut soudain devenir un salaud, ou vice versa, sur fond de conflits idéologiques majeurs.
Lien : https://www.liberation.fr/cu..
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Mourir en mai

Stéphane Keller est passé maître dans les récits d’attentats. J’avais été enthousiasmé par son excellent « Rouge parallèle » paru en 2018. La préparation, l’action, les conséquences d’un des plus fameux attentats, tout y était crédible, un vrai polar historique. Il récidive de la plus belle des manières avec « Mourir en mai » où tout se mêle, Histoire et fiction, politique et géopolitique, polar et espionnage.



Avril et mai 1945, la Seconde Guerre mondiale est à peine terminée et les pièces du puzzle mondial s’assemblent. De Gaule entame la reconstruction de la France et le rassemblement des français, l’hégémonie du communisme soviétique rebat les cartes des relations mondiales, les USA changent de président.



Les personnages historiques qui comptent à cette époque sont bien présents, l’auteur en dresse des portraits approfondis. De Gaulle avec Roger Wybot le tout nouveau directeur de la DST qui a remplacé le BCRA du temps de guerre. Jean Monnet va jeter les bases de la reconstruction de la France à travers le Commissariat au plan du Gouvernement provisoire mais De Gaulle l’estime trop pro-américain. Aux Etats-Unis le Président Roosevelt meurt le 12 avril 1945, avant que le vice-président Harry Truman lui succède officiellement, Harry Hopkins, conseiller spécial du défunt va assurer le lien avec son successeur. Les dirigeants changent, l’OSS, Office of Strategic Services, du temps de guerre va être réorganisé mais les missions demeurent pour les services secrets et il y en a une que Harry Hopkins, conseiller spécial du Président des USA, veut voir menée à bien et c’est William Joseph Donovan le grand patron de l’OSS qui est chargé de cet attentat pour que le monde se porte mieux.



Bien d’autres personnalités historiques jalonnent ce roman et j’ai trouvé que cela apportait de la véracité au récit qui dresse également un état lucide de la situation en France. Avant la reconstruction il faut organiser des élections avec un Parti communiste très fort et influent mais peut-être infiltré par des agents de Moscou. Un important contingent militaire américain stationne sur le territoire français. En Algérie française, des velléités d’indépendance sont réprimées par la force armée, pas question d’abandonner les départements algériens où on commence à parler de pétrole dans le désert. Dans ce contexte, tout le monde espionne tout le monde et Donovan avance ses pions.



En avril 1945, les combats se poursuivent, des lambeaux d’armée allemande face à l’ogre soviétiques, quelques français de la Waffen Grenadier Division der SS Charlemagne face à l’Armée Rouge. Dans les ruines de Berlin il y a un sinistre personnage bien réel, le français Henri Fenet. Mais l’auteur va s’attacher à suivre deux personnages fictifs, deux combattants de la Charlemagne. Début mai 1945 tout se termine, Paul-Henri de la Salles et son compère Uturria fuient vers l’ouest. Les hommes de Donovan vont les recruter dans un camp de prisonnier. De la Salles et Uturria n’ont rien à perdre, ils acceptent de commettre l’attentat. A Paris De Gaule et Wybot chargent le lieutenant Michel Lestienne des FAFL d’espionner Jean Monnet, Lestienne pourrait pourtant avoir gardé des contacts avec les soviétiques car c’est un ancien du Normandie-Niémen. Le scénario est habilement mis en place, de manière aussi crédible qu’instructive.



L’attentat se prépare, entraînement pour De la Salles et Uturria, anticipation de la suite de l’attentat. Organiser la fuite des tireurs, impliquer celui qui fera un coupable idéal. Stéphane Keller n’a pas son pareil pour imaginer et raconter ces épisodes faits d’action, de suspense et de rebondissements. Après l’attentat, place à l’enquête, avec la guerre des polices et les rivalités entre services secrets français, la crim’ de Paris et le flic de province obstiné et perspicace qui bénéficie de la chance du plus curieux. Le récit devient un polar efficace.



La fiction prend le dessus mais tout est implacablement logique. Des têtes doivent tomber dans l’administration, suivent l’identification d’un bouc émissaire pour rassurer les politiques et un procès expéditif. Puis des manifs, la répression, l’état d’urgence, les gros titres de la presse qui attisent la violence. Le lecteur n’est pas au bout de ses surprises, le récit de Stéphane Keller devient uchronie.



J’ai avalé les 420 page de ce roman en un temps record tellement la lecture est facile et fluide. Avec juste ce qu’il faut de détails pour comprendre, avec les références historiques pour crédibiliser le scénario et avec les indications chronologiques et géographiques pour ne pas se perdre. Stéphane Keller réussit un triple récit, historique, espionnage et polar, à ne manquer sous aucun prétexte, d’autant plus que la partie uchronie incite à s’interroger pour mieux comprendre la France telle qu’elle est réellement et apprécier ceux qui l’ont fait ainsi.



Stéphane KELLER – Mourir en mai. Parution le 25 avril 2023, Éditions du Toucan NOIR. ISBN 9 782810 011629 .



Merci aux Éditions du Toucan et Artilleur.
Lien : http://mille-et-une-feuilles..
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Rouge parallèle

Oui, roman remarquable où se croisent et s'entretuent de sombres crapules évoluant toutes dans les marigots de la barbouzerie et de la politique. Roman à ne pas mettre entre toutes les mains, car glauque, noir violent, dérangeant, pouvant en déstabiliser plus d'un et plus d'une. Il me rappelle un écrivain du Fleuve Noir de la fin des années 70 et début 80: Serge Jacquemard, peut-être pas tout à fait le même style d'écriture - phrases plus courtes, sèches, un peu à la J P Manchette - mais en tout cas le même genre d'histoire ainsi que canevas narratif. Un petit bémol cepandant; Séphane Keller devrait savoir, et là pour le coup, c'est impardonnable, d'autant plus qu'il le répète plusieurs fois, qu'à l'époque où se déroule le récit, début des années 60, les services secrets de défense extérieurs s'appelaient SDECE( Service de Documentation Extérieure Et De Contre Espionnage) , et non DGSE....Celle ci n'est apparue qu'en 1981, juste après l'accession de François Mitterand au pouvoir.
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Rouge parallèle

Rouge parallèle de Stéphane Keller est un excellent roman policier.



1963, Etienne Jourdan ,ancien militaire , tireur d'élite , est recherché par la DST. Lors d'une poursuite il sauve Norbert Lentz jeune policier lancé à ses trousses . Nous allons suivre ensuite , en parallèle, le destin de ces deux hommes.

Le destin d'Etienne Jourdan le mènera à Dallas en novembre 1963 et Norbert Lentz quant à lui, essaiera dans la plus grande violence de reprendre en main son destin.

Des personnages très intéressants, très bien décrits, une histoire plausible du début à la fin, un univers noir passionnant.

Merci aux éditions @toucan noir pour l'envoi de ce livre.

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Mourir en mai

Thriller historique: et si les Américains avaient voulu tuer de Gaulle en 1945?
Lien : https://www.lefigaro.fr/livr..
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Telstar

On avait beaucoup aimé l’évocation de l’Algérie des années 90 par Frédéric Paulin, de même que la fiction politico-thriller de Stéphane Keller qui revisitait celle des années 60 et l’assassinat de Kennedy.

Nous voici repartis avec Telstar et Stéphane Keller, là où tout a commencé : 1956-1957, au cœur de la Bataille d’Alger.

Peut-être à la lumière tremblotante des événements d’aujourd’hui, cette sombre période semble s’éclairer de nouveau après des années de black-out.

Fin 1956, réveillon sous tension, Massu et Bigeard viennent de débarquer, mal remis des reculades de 40, de Dien Bien Phu et tout récemment de l’humiliation du canal de Suez.

Nous voici en plein dans une sale guerre.

Les américains sont là également, bien décidés à profiter au maximum de cette leçon grandeur nature de guérilla insurrectionnelle, ça pourra servir.

Et ils ne sont pas avares de bons conseils, fort de leur expérience d’esclavagistes et des guerres indiennes.

La prose de S. Keller est toujours aussi fluide et agréable à lire, mêlant le plaisir des petites histoires et l’intérêt de la grande Histoire.

Finalement il n’est pas inintéressant de faire ce chemin inverse (l’intrigue se déroule en 1957 AVANT celle du bouquin qu’on avait déjà lu) qui permet de découvrir l’origine des personnages du second épisode.

Avec ces deux bouquins, on reste tout de même un peu sur notre faim : Rouge parallèle laissait rapidement de côté le contexte franco-algérien pour fuir du côté de Dallas et Telstar se complaît ici dans la petite histoire du serial-killer alors qu’on aurait aimé un éclairage plus soutenu de la grande Histoire d’Alger.

Ces deux romans sont de bons polars mais ont du mal à incarner vraiment le contexte historique qu'ils revendiquent.

Pour celles et ceux qui aiment les histoires avec de l'Histoire dedans.
Lien : http://bmr-mam.blogspot.com/..
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Rouge parallèle





Lorsque j'ai appris qu'il s'agissait d'un premier roman j'ai été véritablement surpris tant l'auteur maîtrise son style, l'intrigue avec des personnages complexes psychologiquement. Au delà d'une intrigue policière solide, l'auteur balaie les années 60 mais en y dévoilant le côté sombre des années 60. L'auteur fait d'ailleurs se rencontrer la petite histoire avec la Grande en évoquant les grands noms des années 60. Au delà de la période abordée, l'auteur nous livre des personnages véritablement complexes et qui suscitent à la fois peine, effroi et admiration. Le seul bémol réside dans la couverture qui dévoile trop de l'intrigue à mon goût. Pour un premier roman c'est un vrai coup de maître et l'auteur est à suivre.
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Rouge parallèle

J’adore quand un roman me transporte à une autre époque que la notre. Avec ce roman, j’ai pu découvrir la France des années 60 : post seconde guerre mondiale avec ses traumatismes trans générationnels , post guerre d’Indochine, post guerre d’Algérie…une époque assez meurtrie par ces différents conflits, une époque violente.



Durant cette année de 1963, nous allons suivre Étienne, notre tireur d’élite qui lors de sa fuite va sauver la vie de Norbert, flic parisien , marié et père de famille. Après cet événement, Étienne est recruté par le glaçant Hollyman, personnage à la fois complexe, abominable et torturé pour exécuter un contrat qui changera l’Amérique. Parallèlement, Norbert, suite à un drame personnel, changera de vie.



Rouge parallèle, c’est le portrait de 3 hommes, brisés dès le départ par un héritage familial, brisés par les différents conflits armés qui ont jalonné leurs vies. C’est très sombre, parfois violent, sans détour, rien n’est édulcoré.



Entre la France, l’Algérie, les USA, Stéphane Keller nous raconte une période sombre de notre histoire , entre fiction et faits réels .



BREF … si vous êtes amateurs de roman noir, de roman historique, ce livre est fait pour vous. Il est très riche en détails et en annotations .
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Rouge parallèle

Ce défilé d'abominables salauds, tous plus ignobles les uns que les autres, finit par lasser. Commencé avec intérêt, Rouge parallèle, cette histoire de manipulations aux allures de poupées russes, tellement elles sont imbriquées les unes dans les autres, s'est révélée vite nauséeuse. Et le style de l'auteur, qui a indéniablement le sens du suspense, mais est profondément fâché avec le français, encore plus avec l'utilisation des virgules, n'amène aucune légèreté ni touche d'espoir au récit.

Ceci étant, ce n'est pas parce que ça n'a pas matché avec moi que cette histoire, malgré tout intéressante, ne plaira pas aux amateurs de romans tirés de l'Histoire.
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