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Citations de Stéphanie des Horts (119)


Les gens ne sont jamais contents. Écrasé par la personnalité paternelle, Randolph sort énormément, boit comme un trou, il a l’alcool mauvais, il joue, perd des sommes astronomiques, son père comble ses dettes discrètement. Les femmes ne sont pas franchement attirées par cet homme à la dérive, ce garçon boursouflé qui a perdu son regard d’ange et tousse en postillonnant à trois cents mètres. Sexuellement boulimique, il saute sur tout ce qui bouge, c’est l’homme de la quantité. Mais il tient absolument à se marier avant de mourir à la guerre
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Pamela sait parfaitement donner de l’importance à un homme. Qu’il se sente utile. Un vrai guerrier, une barricade entre elle et le monde. En a-t-elle besoin ? Elle le lui fait croire. Il la protège, il est heureux, il se sent essentiel, oh oui il existe ! Pamela fourmille d’idées pour occuper ses journées et celles de son amant.
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Elle minaude, ses manières sont gracieuses. Elle est dorée comme une pêche mûre, son visage est couvert de taches de rousseur, le creux de ses seins aussi. Elle joue divinement de sa chevelure incendiaire, ses yeux noisette pétillent et ses éclats de rire mettent en valeur son ardente féminité. Ils sortent énormément, vont à l’opéra, visitent Notre- Dame et les galeries du Louvre.
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Ce qui compte, c’est le français. Car c’est une vérité universelle, toute jeune fille bien née se doit de parler français, et Paris est la capitale suprême de l’élégance. On y vit, on y danse, on y chante et on y bâtit des légendes. Hemingway s’amourache de Gertrude Stein, à moins que cela ne soit le contraire. Un macho et une lesbienne, il n’y a qu’à Paris qu’on peut imaginer pareil assemblage. Il semblerait que la copulation n’ait jamais eu lieu, Alice Toklas veillait au grain. Fitzgerald défraie la chronique avec une danseuse. Mais non, c’est sa femme ! Ils ont les yeux qui puent l’alcool. C’est la confusion des sexes, la vodka s’avale cul sec, Kiki de Montparnasse est droguée au dernier degré, mais les artistes, Pamela s’en fiche, sa culture passe d’abord par l’argent.
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À dix-sept ans, je fais la couverture du Tatler. Mon visage est celui d’une jeune fille de bonne famille. Le sourire est fermé afin qu’il ne soit pas trop aguichant, ma cascade de boucles rousses disciplinées et crantées dégage mon front bien trop intelligent. Mon regard est insistant, je suis à peine maquillée. On me reproche une certaine impertinence sur cette photo. Mais de quel droit ? Ne me prenez pas pour une oie blanche, il faut se divertir à la campagne pour ne pas mourir d’ennui. J’ai lu L’Amant de lady Chatterley avant tout le monde !
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. Notre enfance se résume à nos poneys et nos chiens, nos voisins et nos bonnes, rien que de très conventionnel. Des fossés et des ruisseaux, des murets, des clôtures, des bosquets et des fourrés. Et des haies redoutables, l’enclosure a du bon.
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Les chevaux puent. Ils sont sales et laissent derrière eux un crottin que nous n’avons plus les moyens de faire ramasser immédiatement. C’est dégoûtant. Les chevaux attirent les mouches. Les chevaux sont des bestiaux idiots que l’on se doit de manier avec dextérité, sinon ils se vexent. Bien entendu, je sais monter. Tout de même, pour qui me prenez-vous ? Les chevaux ont des sabots qui peuvent être dangereux, il est souhaitable de les faire curer par le valet d’écurie.
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Cet homme est cruel. Je le sais. Je vais l’aimer plus que n’importe quel autre. Même s’il n’est pas pour moi. Pour quelle raison, je l’ignore. Les explications m’ont toujours prodigieusement lassée. J’aime les faits. Cet homme est toxique, je le sais, mais je l’adore. Il m’aime déjà comme un fou. Passion et tourment vont de pair. Il va me faire un mal de chien. Les autres m’ont juste énervée. Ou divertie. Parfois surprise. Cet homme est perdu. Je sais. Il va me faire crever, mais je suis prête. Plutôt mourir que de ne pas vivre. Il ne m’a pas touchée, il m’a marquée au fer. Emprise. Ivresse. Ardeur. Je n’ai que vingt-huit ans et j’ai vécu mille ans.
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Rien ne résiste à Ali Khan, roi d’Orient, surtout pas la mer, principe féminin par excellence. Mais Ali n’est pas là, Ali est à Madrid, à Séville, à Marbella, avec une vamp trop maquillée et sans cervelle. Ali déteste les confrontations, il choisit la fuite, comme la plupart des hommes. Cette lâcheté masculine, Pamela ne la connaît que trop bien. Elle s’est juré de la vaincre. Elle attendra Ali Khan. Il finira par rentrer en France.
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La vie n’oublie rien. La vie se moque de tout, songe Pamela en glissant ses jambes mordorées dans la piscine du château de l’Horizon, la demeure du prince Ali Khan. Elle pense à Winston Churchill, son beau-père. Il est descendu ici à de nombreuses reprises, du temps de Maxine Elliott. Mais qui se souvient encore de la pauvre Maxine, étoile morte du cinéma muet ? « My dear papa », murmure Pamela du bout des lèvres. Il a tellement pleuré quand il a appris sa disparition. Personne ne soupçonne l’illustre Winston Churchill de verser des larmes. Mais Pamela sait tant de choses que nul ne connaît. Winston aussi. C’est normal pour un homme politique. Des secrets improbables, des sentiments cachés, trop d’envies avortées. Pamela est une tombe avec de la mémoire.
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Judes a confié toute la bonne société britannique, Kiss estime qu'il faut au moins cela, et Chass a envoyé un télégramme au maître des lieux "Ais trouvé poupée à mille milliards de dollars, Radcliffe Hall sauvé " Devrais-je m'en offenser . Je me suis faîte aux Radcliffe, à cette sauvagerie qui s'inscrit dans le droit fil de la féodalité. L' Histoire, cette folle idée que je ne possède pas ! Je contemple le paysage qui défile. Quel endroit singulier ! Préservé du monde certes, du mal aussi, de la vulgarité dirait Chass. De la laideur, ajouterait Jude.
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- Trêve de plaisanterie et bienvenue à Farringford, chère vieille chose, plus rien ne sera jamais pareil dorénavant.
C'est vrai. Mais je ne le savais pas encore. Pour l'instant, je songe juste qu'il fait bien trop chaud, il n'y a pas d'air, les yeux de Boy Charteris sont bleus comme ces mers dont on rêve et on sait qu'on ne les verra jamais et l'avenir semble peuplé de douces futilités. Nous sommes jeunes et pleins d'allant en cet été 1936. Le monde est à nous et nous entendons bien en abuser.
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Déjanté, féroce, glauque, mais très drôle. J'ai beaucoup aimé.
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Vita Charteris, tu es impayable, belle comme une walkyrie et vicieuse comme une chienne autrichienne, tes vertus morales m'éblouissent. Mais vois-tu, je suis un guerrier, j'aime gagner mon trophée, me battre pour la victoire, et là, Poupée, tu es un peu trop facile à mon goût, tu peux refermer tes jambes, que tu as fort jolies d'ailleurs, et remettre ta culotte de soie, on a dit à Monsieur Colville-Lyon qu'on faisait dans le tourisme, alors allons visiter le château de Carisbrooke.
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- tu as un don pour les bijoux, tu devrais te lancer. Si j'ouvre un jour une boutique, je te paierai pour que tu viennes dessiner les fantaisies qui traversent ton esprit.
- je ne sais pas dessiner Coco, mais quand j'effleure tous ces joyaux étincelants, je les sens vibrer sous ma peau, s'animer et naître à la vie.
- je vois, ma belle, on appelle cela le génie.
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- c'est bien ce que tu fais, Volga, si tu n'étais pas là, cette enfant...
- Je sais, Lee, Marguerita a besoin d'un garde du corps
- C'est quoi, un garde du coprs, Lee ?
- C'est ce que je serais plus tard pour toi quand tu seras célèvre
- Je ne veux pas être célèbre
- Marguerita, tu as bien trop de talent pour rester dans l'anonymat.
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J'ai toujours été utilisée et manipulée par les hommes...
Le premier qui m'ait exploitée était mon père !
Il savait que de m'exhiber à ses côtés ne pouvait que plaire au public.
Il savait que cela lui rapporterait un peu plus d'argent.
Et nous en avions besoin
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Ils s'endorment avec Gilda, mais se réveillent avec Rita..
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- Je crois que... j'ai couché avec mon père...
- C'est que vous devenez une véritable Anglaise, miss Kane, nous avons tous un énorme problème avec le sexe. Bienvenue chez nous Miss Kane et joyeux Noël !
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