Citations de Stéphanie des Horts (119)
L’ambiance est bon enfant, avec les politiques, cela ne vole jamais très haut. Mais où est Marilyn ? s’inquiète Peter Lawford. C’est le problème avec cette fille complètement désaxée, on ne peut pas compter sur elle. Lawford sort trois plaisanteries douteuses sur son retard, mais on s’agace de son absence. Elle vient ou ne vient pas ? Si, elle est là, souffle-t-on à Monsieur Loyal qui ne voit toujours rien venir.
Les filles, c’est du bétail. On se les tape et on les jette. Au mieux, on les refile aux potes. Ce qu’il adore, c’est les baiser dans un bain chaud, la fille juste au-dessus de lui, c’est mieux pour son dos. Ou alors assis. Un jour il pousse si fort une petite putain en arrière qu’il manque de lui briser la nuque. Il se fiche comme d’une guigne de donner du plaisir à sa partenaire, « cinquante-deux secondes de pur bonheur », clame Angie Dickinson évoquant sa nuit avec le Président. Peut-être bien, mais le bonheur c’est toujours bon à prendre.
Bien entendu, Lee est ravie pour sa sœur, elle aime la voir triompher dans ses voyages officiels, tous ces gens par milliers qui l’acclament, non, Lee n’en est pas jalouse. Enfin pas vraiment. Un peu tout de même. Stas a raison, la vie de Jackie n’est certainement pas si rose. Elle n’a pas sa liberté ni la tendresse de son mari. Elles l’ont suffisamment évoqué toutes les deux. Jackie est folle de Jack qui la trompe à tour de bras. Lee voudrait-elle échanger sa vie contre celle de sa sœur ? Non, pas sa vie. Ce que Lee veut, c’est être sa sœur !
On dit tellement de choses, mon chou, la vie est courte, il faut s’amuser. J’aime Stas profondément, mais nous nous éloignons. J’éprouve une certaine lassitude, le désir n’est plus là. Avoir eu les enfants coup sur coup m’a épuisée, ils ont un an d’écart exactement. Et puis un mari est fait pour être trompé, ajoute-t-elle d’une voix dégagée en repoussant ses cheveux.
Lee rentre à Londres alors que le couple poursuit son tour d’Europe à Vienne. Ce qu’elle a vécu à Paris l’a anéantie. Non seulement sa sœur est adulée, mais dans les domaines qui lui ont toujours appartenu à elle, la mode, le style, la peinture. Et ça, Lee ne peut le digérer. Elle prépare le baptême de sa fille Tina avec chaleur et concision. Comme sa sœur, elle ne laisse place ni au hasard ni à la bohème. Mais tout se transforme en véritable cirque avec l’arrivée de Jack et Jackie. Les badauds se précipitent à Westminster, la police est appelée à la rescousse, on est obligé de barricader la cathédrale.
Les Français sont hilares et fascinés. Jackie dans son ensemble en soie marine se penche pour chercher Lee, reléguée de l’autre côté. Les Parisiens pensent qu’elle lance des signes à son mari, ce geste les touche et fait les gros titres de Paris Match la semaine suivante. À l’Élysée, deux mille invités se bousculent pour apercevoir la reine de la fête dans son manteau de laine jaune paille et son tambourin imaginé par Oleg Cassini. Ce petit chapeau devient partie intégrante de son image. Elle ne souhaite qu’une chose, visiter le Louvre.
Il faut avouer que Jackie se met en scène avec une dextérité incroyable, ses vêtements sont judicieusement choisis, son sourire est contagieux. Elle explique aux gens qu’elle est des leurs, et ils la croient ! Quand elle visite l’École de puériculture du boulevard Brune, une jeune maman l’applaudit avec tant de passion qu’elle en oublie son bambin qui disparaît. On retrouve le petit Jeannot à quatre pattes sous un berceau. « Je vais l’appeler John dorénavant », promet la mère rassurée.
– Vous allez apprendre l’élégance. L’élégance, c’est le refus. Nous avons tous besoin d’une touche de mauvais goût. Je suis contre le non-goût. Quant au bikini…
– Oui ?
– L’invention la plus importante depuis la bombe atomique. Mes lectrices, je les connais par cœur. Je sais ce qu’elles vont porter avant même qu’elles en aient envie.
Se lasser du rouge, ce serait comme se fatiguer de l’homme qu’on aime. Je sais ce qui est beau, ce qui sera beau, ce qui va faire fureur.
Mais qui est cette petite garce qui n’a peur de rien et se prend pour une princesse ? Jackie s’en moque, on parle d’elle, c’est tout ce qui compte. Elle avance, rien ne semble pouvoir l’arrêter. Son nom, c’est Jackie Bouvier, elle a un destin et n’en finit pas de le répéter, les gens vont commencer à s’en souvenir. Son seul problème, c’est qu’elle est dépensière, un vrai panier percé. Il lui faut trouver un moyen de gagner beaucoup d’argent.
Sa bouche est sensuelle, sa chevelure folle s’envole à chaque mouvement. Lee est féminine, aérienne. Elle est bien plus jolie que Jackie. Pourtant on ne voit que Jackie. Lee est intelligente, vive et sensible, très douée pour les arts. Mais Jackie a multiplié les études, s’est spécialisée dans la culture et l’histoire françaises. Elle use allègrement de la langue de Racine et mêle avec ridicule le français à l’anglais dans la conversation. Quiconque ose afficher sa surprise, subit son profond mépris. Lee s’en émeut, Lee s’en énerve, Lee s’en amuse. Elle regarde sa sœur accaparer l’enseignante qui ne lui a jamais accordé plus de cinq minutes d’attention. Et si elle tirait profit de ces fiançailles avortées…
Je ne la connais pas. Il ne faut jamais parler aux inconnus. Je n’ai pas peur, mes amies sont avec moi. Et mon chien. Papa est le plus beau garçon du monde, on l’appelle Black Orchid ou encore Black Jack. Pourquoi faut-il que ce soit elle qui lui ressemble ? Pourquoi faut-il que ce soit elle qui porte son nom ? Jackie pour Jack Bouvier. Et moi Caroline Lee, comme maman, Janet Lee.
Je suis partie avant qu’elle ne se réveille. Sinon elle m’aurait dénoncée. Elle sait tout, elle répète tout, elle a toujours raison, et maman l’écoute. Moi je ne connais pas les choses de la vie, je ne sais rien. Car je suis la plus jeune et Jackie a pris quatre années d’avance sur moi. Elle le dit, d’ailleurs. « Pekes – elle m’appelle Pekes –, souviens-toi que je serai toujours la première, tu n’y peux rien, je suis née intelligente, toi avec du retard. Tu demeureras trois pas derrière moi. Mais c’est parfait car je te protège.
Je suis partie avant qu’elle ne se réveille. Sinon elle m’aurait dénoncée. Elle sait tout, elle répète tout, elle a toujours raison, et maman l’écoute. Moi je ne connais pas les choses de la vie, je ne sais rien.
J'appartiens à cette classe superficielle et inutile de la société dont l'importance réside dans le pouvoir d'inspirer le luxe, en fait de l'exiger. C'est pour nous que sont imaginés des bijoux nouveaux et excitants, que sont réalisés vêtements et fourrures d'une beauté extravagante, que des voitures de plus en plus fastueuses et rapides sont fabriquées. Nous donnons des coups de coude aux instincts créatifs des corps de métier du monde entier.
Elle a dû passer 3 jours au lit à boire du jus de citron pour être aussi rayonnante.
...tout ce qui aide à traverser la nuit : une prière, un tranquillisant ou une bouteille de Jack Daniel's.
Si l'on connaissait l'avenir, agirait-on autrement ?
- C'est le secret, beauté.
Ne te consacre qu'à une seule personne, tu oublies les autres, tu ne te fixe que sur celui que tu aimes. Tu n'existes que pour lui. Pense au cow-boy, son lasso à la main. Il a repéré une vache, c'est elle et pas une autre. Alors il l'approche, l'isole, puis la ferre. C'est cela l'amour, un lasso et savoir le manier avec dextérité.
Paris outragé, Paris brisé, Paris Martyrisé, mais Paris libéré !
Libéré par lui même, libéré par son peuple avec le concours des armées de France, de la France qui se bat, de la seule France, de la vraie France, de la France éternelle.
Discours du Général de Gaulle du 25 août 1944