Choisir de décrire un personnage principal antipathique est une décision difficile. Une partie des lecteurs peut déserter le livre, ne se retrouvant pas dans le héros, et n'ayant pas l'accroche émotionelle nécessaire pour entrer dans l'histoire.
C'est donc un travail plutôt réussi auquel se livre Stephen Donaldson : si son personnage principal, Thomas Covenant, souffre d'une maladie qui l'isole et le change en paria, et a donc notre compassion dans le premier chapitre, son incapacité à éprouver bravoure et sympathie dans le reste de l'histoire sont un vrai fardeau pour le récit.
Heureusement, les personnages secondaires, pleins de noblesse, se chargent d'attirer le lecteur, alors que leurs qualités soulignent pleinement les faiblesses de notre héros.
L'histoire en elle-même, épique, mouvementée, nous entraîne dans un univers fantastique où les paroles des personnages ont un pouvoir certain : les chevaliers chantent leur foi, les Géants sont des maîtres à compter, et une histoire séduit la foule.
Quand aux créatures fabuleuses et à la mythologie créée par Stephen Donaldson, elle est certainement intrigante, et donne envie d'en savoir plus sur le monde visité par Covenant.
Ces points forts certains (l'histoire, les personnages secondaires) m'ont fait apprécier ma lecture. Pour autant, Thomas Covenant, le héros, me semble assez déplaisant pour que je ne me jette pas sur la suite.
Comme les lecteurs auxquels j'ai fait allusion, j'ai sans doute besoin d'être en accord avec les actions du personnage principal pour me laisser entraîner...
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