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Critiques de Sue Monk Kidd (119)
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L'invention des ailes

J’ai pris beaucoup de plaisir à découvrir ce roman inspirant et riche en émotions. La plume de l’autrice a fini de m’emporter et je lirai avec joie d’autres oeuvres de sa bibliographie.
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L'invention des ailes

Ce roman relate avec beaucoup d’émotions l’amitié impossible entre deux jeunes filles : Sarah et Hetty.



- Sarah est une jeune fille timide mais révoltée, issue d’une famille respectée de Charleston, propriétaire de terres et d’esclaves. Cette dernière exècre l’esclavage et rêve secrètement de devenir la première femme juriste dans le but de mettre un terme à cette abomination ;



- Hetty, quant à elle, est une jeune esclave intrépide avec une force de caractère à toute épreuve.



Les deux jeunes filles se rencontrent lorsque Sarah se voit « offrir » Hetty comme cadeau d’anniversaire ! La complicité entre les deux filles est presque immédiate. Cependant, Sarah et Hetty vont être confrontées à de nombreux obstacles au fur et à mesure qu’elles prennent de l’âge. En effet, les utopies enfantines éclatent comme des bulles de savon et laisse place à la froide réalité : elles ne seront jamais du même monde…



On suit ainsi le destin de ces deux filles attachantes, de leur adolescence à leur vie de femmes mures. Chacune cherche à acquérir une forme de liberté : Hetty veut se défaire de ses chaînes et défend son statut d’être humain à part entière ; tandis que Sarah cherche à s’émanciper des carcans dans lesquels la société et sa propre famille l’enferment.



On assiste à leur quête, on est horrifiés par les mauvais traitements subis par les esclaves, on prie pour une rébellion de ces derniers, pour un changement des mentalités, et ce même si on connaît déjà le cours de l’Histoire.



Le personnage d’Hetty est, selon moi, une incarnation de force et de résilience. Je me suis beaucoup attachée à elle.



Le destin de Sarah (et de sa jeune soeur Angelica) est tout aussi fascinant, dès lors qu’elle va lutter de toutes ses forces, sur les scènes religieuse et politique, en faveur de l’abolition de l’esclavage et de la condition des femmes. Sarah et Angelica Grimké deviendront finalement les premières oratrices au féminin à faire entendre leur discours humanistes dans tous les Etats américains. Il s’agit, en effet, d’une histoire vraie qui relate leur parcours hors du commun. Seules les parties sur Hetty relèvent de la fiction. A ce titre, je vous suggère de lire la postface de Sue Monk Kidd à ce sujet. Il est très intéressant de comprendre la démarche de l’autrice et ce qui l’a motivé à écrire sur ces deux femmes Grimké.



Un dernier mot sur Sue Monk Kidd : j’ai adoré son style littéraire et notamment les images qu’elle convoque grâce à sa plume. La lecture est poétique malgré le thème très difficile qui y est abordé.



En bref : J’ai pris beaucoup de plaisir à découvrir ce roman inspirant et riche en émotions. La plume de l’autrice a fini de m’emporter et je lirai avec joie d’autres oeuvres de sa bibliographie. Je recommande cette lecture !
Lien : https://thecosmicsam.com
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L'invention des ailes

Un très beau roman à deux voix qui raconte l'histoire de deux petites filles qui se lient d'amitié Sarah et Handful. Une est blanche dans le sud et l'autre est noire et esclave. Un livre touchant et émouvant qui retrace bien cette époque.
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L'invention des ailes

Ce roman est l'un des plus beaux que j'ai jamais lu, j'ai versée des larmes en lisant certains passages.J'ai eu énormément de mal à lire autre chose après l'avoir refermé.

Si vous ne l'avez pas lu, faites le.Pour moi, il fait partie des livres qu'il fat avoir lu avant de mourir tout simplement.

Ce roman fait reflechir, on se pose des questions mais les réponses on les trouve surtout au fond de nous même.

J'ai aimé l'amitié entre ces deux enfants Sarah et Handful,une amitié qu'elles rêvent éternelle hélàs la cruauté des hommes abîme tout, le personnage de Sarah m'a particulièrement touché, cet enfant qui idéalise son père qui finira par tant la déce voir...

et pensez souvent à cette citation extraite du roman qui moi m'a marqué :" Mon corps est peut-être esclave mais pas mon esprit. Pour vous c'est l'inverse."


Lien : https://lalectricecompulsive..
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L'invention des ailes



Sarah et Angelina Grimké ne sont pas vraiment passées à la postérité, pourtant ce sont elles qui ont inspiré, entre autres, Harriet Beecher Stowe pour La Case de l'Oncle Tom, 50 ans ans après la publication de leurs écrits. En effet, ces deux soeurs, sudistes, nées en Caroline du Sud non loin de Charleston, ont été les première propagandistes de la cause abolitionniste et parmi les premières penseuses majeures du féminisme américain. Sarah Grimké est la première femme a avoir rédigé un manifeste féministe complet et sa soeur Angelina, la première à s'exprimer devant l'assemblée législative.



Sue Monk Kidd leur rend un magnifique hommage à travers l'invention des ailes. Le roman débute quand Sarah a 11 ans et qu'on lui offre Handful, une esclave. Tout son être se rebelle alors et elle se fait une promesse, ainsi qu'à Charlotte, la mère d'Handful: elle fera tout pour la libérer de sa condition. Dans un Sud où l'esclavagisme est considéré simplement comme "une manière de vivre", et où les femmes ont juste le droit de se taire et de faire de la couture, Sarah vivra difficilement ses années d'adolescence et de jeune femme. Epaulée par sa soeur Angelina, dont elle est aussi la marraine, elle n'aura de cesse, tout au long de sa vie, de se battre pour abolir l'esclavage, établir l'égalité entre les races et entre les hommes et les femmes.



Sue Monk Kidd s'est attardée sur les années qui ont précédé l'avènement de Sarah et Angelina comme les femmes les plus célèbres et en même temps les plus honnies d'Amérique à la fin des années 1830.



L'invention des ailes, bien que reposant fermement sur le destin de deux soeurs Grimké, reste un roman. Ce fut nécessaire à l'auteur d'inventer par exemple, la relation entre Handful et Sarah. Dans les notes de fin d'ouvrage, Sue Monk Kidd explique que sans cette touche de fiction, elle n'aurait pas eu le courage de romancer une telle histoire.



L'invention des ailes est un roman délicat et fort à la fois, un tableau de ces années complexes qui ont précédé la guerre de Sécession, une formidable histoire d'une femme forte, qui n'a jamais renié celle qu'elle était,... Et qui fait dire au lecteur, une fois le récit achevé, qu'une volonté sans faille, un coeur ouvert sur le monde et une bonne dose de courage peuvent aider à franchir tous les obstacles.
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Le secret des abeilles

J'ai pensé à la chanson de Nougaro en refermant ce livre :

"Noir et blanc sont ressemblants - Comme deux gouttes d'eau".

Le "secret des abeilles" est un roman frais , léger, revigorant. Fuir la violence et le désamour familial pour atterrir, au hasard d'une intuition juvénile, dans un havre de paix, d'amour et de simplicité où travail rime avec gaieté, soleil, miel et abeilles. Dans un pays divisé et meurtri par la question raciale, la jeune héroïne, blanche et blessée par un parcours familial rude et tragique, trouve dans cette maison féminine, le courage d'affronter la vérité sur elle et sur son pays.

J'ai aimé cette lecture comme on apprécie une tasse de thé au coin du feu, elle m'a redonné des forces et un peu foi en l'humanité.
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Le secret des abeilles

Une belle histoire bienveillante et humaniste avec comme fil rouge l'apiculture. Attention, le livre est un roman et les moments autour des abeilles sont plutôt rares. La lecture est fluide et agréable. A découvrir...
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Le secret des abeilles

J’avais découvert Sue Monk Kidd avec « L’invention des ailes » et j’avais aimé sa plume fluide et sa manière de nous faire aimer ses personnages. J’ai donc naturellement eu envie de lire un autre ouvrage de cette auteure avec « Le secret des abeilles ».



Je connaissais l’histoire pour avoir vu le film « Le secret de Lily Owens ». En tant que telle, l’histoire ne diffère pas beaucoup du livre au film, mais ce que le film ne nous retranscrit pas c’est l’humour … Le mot n’est peut- être pas juste. Il ne s’agit pas d’une comédie. Au contraire, Lily est orpheline de mère, élevée par un père irascible qui ne lui témoigne aucun amour, et sa gouvernante noire Rosaleen. Nous sommes en Caroline du Sud en 1964, et le racisme bat encore son plein, malgré l’adoption récente de lois pour les droits civiques au profit des Noirs. Rosaleen, se dirigeant pour la première fois au bureau de vote, se fait incarcérer et battre suite à l’intimidation de Blancs. Lily, jeune fille futée et douée pour le mensonge trouve à la faire s’échapper et ensemble, elles improvisent une fuite. S’en suit un voyage humain d’une grande douceur à la maison du miel… Quand je parlais d’humour, c’est que certains personnages sont hauts en couleurs, telle l’insortable Rosaleen avec ses mauvaises manières et sa détermination à ne pas se laisser marcher sur les pieds. Lily est elle aussi attachante avec son franc-parler et ses réflexions tantôt naïves tantôt amenant une réflexion notamment sur les préjugés qui lui ont été inculqués. Quant aux sœurs Boatwright, les apicultrices noires chez qui elles seront recueillies, chacune d’elles incarne un sentiment : la colère, la compassion, la tristesse… tous ces sentiments qui se retrouvent aussi dans le cœur de Lily qui cherchera à comprendre son histoire.



Alors, même si vous avez comme moi vu le film, ne renoncez pas à lire le livre car il est d’une profondeur de sentiments – sans niaiserie - , d’une tristesse et d’un réconfort à la fois qui vous porteront tout au long des pages que j’ai personnellement dévorées. Le genre de livre que l’on est triste de quitter à la fin. Tout autant qu’on l’est de quitter les personnages qui nous paraissent avoir réellement pris vie. Vraiment une petite perle de lecture que je vous recommande chaleureusement.

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L'invention des ailes

Inspiré d'une histoire vraie, L'invention des ailes est le récit de Sarah Grimké qui, le jour de ses onze ans, reçoit pour présent une esclave, Handful.



Nous au 19ème siècle, à Charleston en Caroline du Sud (Etats-Unis), ville aux moeurs esclavagistes très ancrées.



La narration s'alterne entre Sarah et Handful, sur l'amitié improbable qui nait entre ces deux fillettes.



Via Handful, on regarde avec effroi le quotidien des esclaves et des sévices terribles qu'ils subissent parfois. On apprend aussi à connaître Charlotte, sa mauma, qui, si elle n'est pas libre de son corps, demeure l'esprit sans entraves.



Les années passent et Sarah s'oppose de plus en plus à la condition des esclaves jusqu'à devenir une femme extrêmement moderne et courageuse pour son époque en s'affichant ouvertement abolitionniste. Sa soeur, Angelina, épousera son combat avec force et conviction elle aussi. Toutes deux, en tant que femmes (rappelons que les femmes à cette époque n'avaient pas droit au chapitre) sont des pionnières dans la lutte contre l'esclavage, mais aussi, de façon totalement inédite, pour l'égalité entre les Noirs et les Blancs. Et l'égalité qu'elles réclament vaut aussi pour les femmes qui, si elles ne sont pas l'objet de mauvais traitements, demeurent elles aussi sous l'emprise de l'homme.



Les soeurs Grimké menaient donc un combat pour la femme qu'elle soit libre ou non, comme le fait observer Oprah Winfrey en quatrième de couverture.



Leurs pamphlets inspireront aussi quelques années plus tard l'écriture de La case de l'oncle Tom (Harriet Beecher Stowe), récit demeuré bien plus illustre.



J'ai pris beaucoup de plaisir à lire cette histoire et de savoir qu'elle s'appuyait sur une base réelle a forcément renforcé mon intérêt.



C'est un livre qui se lit facilement, agréablement (malgré quelques scènes difficiles), et qui ravira ceux qui ont aimé La colline aux esclaves (Kathleen Grimsson) et sa suite.
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L'invention des ailes

1803. Charleston, Caroline du Sud. Handful a 10 ans lorsqu'elle fait office de cadeau d'anniversaire pour la fille de ses maîtres. Par son refus catégorique d'accepter de posséder un être humain, Sarah Grimké pose à 11 ans les jalons de ce qui deviendra le centre de sa vie: la lutte pour l'abolition de l'esclavage et l'égalité des droits pour tous.



Deux voix, deux vies, deux destins. Deux femmes fortes, une même quête. En alternant les chapitres dédiés à Handful et à Sarah, Sue Monk Kidd brosse un très beau portrait de deux femmes issues de milieux totalement opposés mais unies dans une même soif de liberté.



Si de par sa condition d'esclave Handful n'a aucune illusion de ce que sera sa vie, elle refuse tout comme sa mère avant elle que son esprit soit lui aussi esclavagisé et commet ainsi régulièrement des petites infractions salvatrices. Quant à Sarah, qui a développé très tôt une vive aversion pour l'esclavage et un sens aigu de l'injustice des traitements  réservés aux femmes, elle s'affranchit en rejetant en bloc les valeurs que lui a imposée la société dont elle est issue, revendiquant et s'appropriant une vie qui lui était jusqu'alors refusée.



Sarah Grimké a réellement existé. Sa soeur Angelina et elle furent les premières femmes abolitionnistes des Etats-Unis. Elles ont également activement milité pour l'égalité raciale (car abolition ne signifiait pas égalité!) et posé les fondements du féminisme. Sue Monk Kidd s'est inspirée de leur vie pour nous proposer un très beau roman. Poignant et émouvant.
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L'invention des ailes

C'est l'histoire de deux jeunes filles au début du 19°s en Caroline du Sud. Sarah est une jeune fille de bonne famille qui se voit offrir une jeune esclave à ses 11 ans. Toutes deux rêvent de liberté et souhaitent trouver leur place dans ce monde qui ne leur convient pas. Le parallèle entre ces deux femmes fortes qui, chacune à leur manière, se battent pour leurs droits est vraiment très bien ficelé. Le côté historique et féministe est très intéressant. Mais l'histoire traîne (vraiment trop) en longueur. J'ai lu deux trois chapitres en diagonale. Allégé d'une centaine de pages, ce roman aurait été vraiment top !!
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Le secret des abeilles

Ayant adoré L’invention des ailes de l’autrice, j’avais hâte de lire ce roman, qui est finalement le plus connu de Sue Monk Kidd.



J’ai à nouveau été happée par cette histoire et par les personnages créés par l’autrice. J’y ai retrouvé l’ambiance et les thématiques qui m’avaient déjà plues dans L’invention des ailes, à savoir la ségrégation aux Etats-Unis, le féminisme et dans une plus grande importance dans ce roman-ci les liens familiaux.



Ce livre est également un roman d’apprentissage où l’héroïne est en quête d’identité à travers la recherche de l’histoire de sa mère. Le personnage de Lily est assez déroutant car de prime abord, j’avoue avoir été assez agacée par ses mensonges permanents et certaines de ses réactions mais je me suis attachée à elle au fur et à mesure de l’histoire. J’ai trouvé ses questionnements intéressants, notamment vis à vis de la ségrégation et de la culture afro-américaine. L’autrice aborde le sujet avec beaucoup de sensibilité et de bienveillance.



Toute la galerie de personnages secondaires est très réussie et j’ai trouvé Rosaleen et les soeurs Boatwright très touchantes.



Il y a néanmoins quelques longueurs dans ce roman (alors que je n’avais pas du tout ressenti cela avec L’invention des ailes) ainsi que quelques éléments prévisibles mais j’ai tout de même passé un excellent moment de lecture.
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Le secret des abeilles

Ça suinte le miel … et l'amour. L'amour comme seules les femmes peuvent en donner. D'une manière désintéressée, sans aucun calcul de retour ou de vaines espérances : l'agapè.

C'est une histoire d'Abeilles et de Femmes qui sont organisées en communautés ou chacune à sa place, son fonctionnement, son importance, son indispensabilité.

Les règles sont simples mais la vie est rude, n'épargne personne.

Dans les années soixante Rosaleen est emprisonnée pour avoir cracher sa chique sur des souliers bien blanc blanc, alors qu'elle était partie retirer sa carte d'électeur. Lily, quatorze ans, que son père persécute, ira la délivrer, puis elles s'enfuiront, direction Tiburon en Caroline du sud. Tout ça car sa mère avait gardé une étiquette d'un pot de miel ou figurait une Vierge noire. Lily n'a plus que des souvenirs partiels de sa mère, l'a dernière fois ou elle la vue elle avait quatre ans. Elle se souvient d'une valise, de cris ... d'un coup de feu ... elle n'est plus très sûre.

C'est une écriture simple pour décrire des gens simples au service d'une histoire d'amour et de racisme. La mise en place de ce roman dure une bonne moitié du livre. Puis l'intensité de lecture arrive, ou l'on ne peut s'arrêter de tourner les pages. Même si la fin est prévisible, c'est une lecture agréable et intense que seule une femme est capable d'écrire. Capable de nous décrire tous les sentiments du quotidien qui font que la maison ou elles vivent est un havre de paix.

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L'invention des ailes

J’ai vraiment beaucoup aimé cette lecture ! Je pense que cela provient d’abord du fait que nous alternons les points de vue de Sarah et d’Hetty (dont le prénom de naissance est Handful) tout au long du roman. Chaque chapitre est écrit à la première personne, ce qui nous permet réellement de nous imprégner de leur psychologie. Le roman est découpé en plusieurs grandes parties qui correspondent à des périodes importantes de la vie des deux jeunes femmes, couvrant au total une période d’une quarantaine d’années.



Ce qui fait la force de ce roman, c’est également le caractère de ces deux personnages. Comme je l’ai dit plus haut, chacune est vraiment éprise de liberté. Sarah, en dehors de ses idées abolitionnistes est également une fervente féministe. Très intelligente, elle adore lire et se passionne pour des sujets sérieux, habituellement dédiés aux hommes. Elle souhaite ardemment devenir juriste et, lorsqu’elle comprend que sa condition de femme risque de mettre ses désirs d’avenir en péril, elle n’aura de cesse de défendre ses convictions. C’est d’autant plus difficile pour elle qu’elle vit dans une société extrêmement conservatrice et qu’elle n’obtient guère de soutien de la part de ses proches. Handful, quant à elle, va comprendre très rapidement quelles sont les limites de sa condition d’esclave. Là encore, elle ne va cesser de les repousser pour vivre une vie la plus digne possible. Ce sont deux femmes fortes qui doivent lutter contre les lois que la société leur imposent. Elles vont s’épauler dans leur combat mais elles vont également se rendre compte que leurs vies sont extrêmement différentes et que chacune possède ses propres entraves.



Ce roman nous décrit avec beaucoup de justesse les difficultés d’une vie de femme à l’époque, qu’importe sa condition et ses envies de liberté. A l’une ou l’autre occasion, nous allons, par exemple, découvrir des failles dans le personnage très strict de la mère de Sarah qui semble être totalement opposée à toute idée d’émancipation féminine. Et si cette hostilité était une façon de se protéger de ses propres regrets ? Nous suivons également Nina, la jeune sœur de Sarah dont les idées sont encore plus radicales que celles de son aînée. Leur relation est d’ailleurs extrêmement intéressante car il arrive un âge où leurs rôles s’inversent et celle qui influence l’autre n’est plus celle que l’ont croit. Parmi les esclaves, nous suivons également Charlotte, la mère d’Handful qui refuse sa condition et voudra toujours qu’on se souvienne qu’elle était libre, au moins dans son esprit.



Nous découvrons également avec horreur les conditions de vie d’une « famille » d’esclaves : le peu de considération que leurs maîtres ressentent pour eux, même s’ils estiment qu’ils les traitent de manière on ne peut plus confortable. Il est vraiment difficile pour moi d’imaginer qu’on ait pu penser d’une telle manière : que les noirs ne valaient guère plus que du bétail ou des biens matériels et qu’il fallait les brider, « pour leur propre bien ». Toute cette violence assumée, justifiée par les « Saintes Écritures » (quelle hypocrisie !) et par la volonté de conserver un niveau de vie confortable, obtenu uniquement grâce à la sueur de ces personnes qu’on exploite. Sur quarante ans, nous voyons comment évolue le « cheptel » de la famille Grimké : avec quelle désinvolture les maîtres se débarrassent d’une nourrice qui ne sert plus, d’un majordome qui s’épuise ou d’un enfant trop maladroit et qui ne fait que retarder le travail des autres, le plaisir sadique et non assumé d’affliger des « punitions » pour le bien de ces « pauvres choses » qui doivent apprendre à obéir et à respecter l’autorité, l’ingéniosité des blancs pour trouver des châtiments toujours plus cruels, etc. C’est vraiment quelque chose qui m’a bouleversée. Et pourtant, nous nous apercevons que les esclaves gardent l’espoir d’être libérés un jour (ou devrais-je dire de se libérer), profitent de chaque petit moment de plaisir que leur accorde la vie et n’hésitent pas à se révolter de manière pacifique ou non, pour défendre leurs valeurs.



Enfin, ce qui m’a fait aimer ce roman davantage, c’est d’apprendre que les sœurs Grimké ont réellement existé : qu’elles sont véritablement des figures de l’abolitionnisme et de la pensée féministe du milieu du XIXème siècle aux Etats-Unis. Cela rend la lecture de ce roman d’autant plus importante, plus concrète. Cela m’a rendue curieuse de découvrir comment s’est formé le mouvement abolitionniste et à quel point il était lié au féminisme. Je pense qu’il ouvre pour moi de nouvelles perspectives pour mieux appréhender des sujets qui m’intéressent de plus en plus.
Lien : https://www.maghily.be/2017/..
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L'invention des ailes

Je ne sais pas vraiment si l’on peut qualifier de relation d’amitié, la relation qu’entretiennent Sarah et Handful. Sarah pense être l’amie de Handful, ça, c’est certain, mais l’amitié n’est certainement pas égale. Elles ont beaucoup de respect l’une pour l’autre, reconnaissent chacune chez l’autre de grandes qualités et un certain entêtement.



Sue Monk Kidd accompagne ses personnages sur une longue période, de leur dix ans à la cinquantaine. Elle dresse le portrait de Sarah Grimké, une féministe et abolitionniste américaine qui a réellement existé, comme je l’ai découvert à la fin de ma lecture. De jeune fille qui ne se reconnaît pas tout à fait dans les valeurs de sa famille, elle devient une femme convaincue que les inégalités doivent disparaître. Se sentant depuis toujours différente, elle finira par accepter sa différence et vivra comme elle l’entend.



Handful, elle aussi, forgera son caractère. Elle a eu la chance d’avoir sa mère avec elle dans la maison des Grimké, où elles étaient toutes les deux esclaves, et a grandi avec une figure maternelle forte, qui ne s’est jamais laissé démonter. Bercée par ses histoires, elle a grandi en connaissant son histoire et l’histoire des siens, ce passé d’esclaves qui leur colle à la peau.




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L'invention des ailes

Une bien belle histoire

J'ai vraiment beaucoup aimé

Ces deux femmes ...l'une blanche riche et l'autre noire et esclave

amitié improbable

questionnement sur la place des femmes dans la société , sur l'esclavagisme

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L'invention des ailes

J'ai aimé ce livre. Aisé à lire, les personnages sont attachants. Les sentiments sont magnifiquement retranscris. A lire....
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Le secret des abeilles

Une magnifique histoire de femmes.

En lisant ce livre, je me suis bien imaginée dans le Sud des Etats-Unis, assise dans un rocking-chair, sur la terrasse d'une maison en bois, en train de regarder ces femmes vivre cet été 64.

Il y a d'abord Lily (ado de 14 ans) et Rosaleen (sa nounou noire). Nous sommes dans les années 60, en pleine périodes d'émeutes raciales. Peu à peu les noirs acquièrent des droits que les blancs refusent d'accepter...

Lily et Rosaleen se retrouvent à fuir et se voient reccueillies par 3 soeurs noires et apicultrices. C'est le début d'un été où la vie de chacune va changer, où des révélations seront faites (il n'y a pas de hasard, mais des destinées !).

Dans ce livre, il y a de l'amour, aussi sucré et bon qu'un pot de miel.

Je me suis laissée embarquée par cette belle histoire. Une histoire de chaleur, de travail, d'amitiés, de sentiments, et un monde de femmes aimantes dont on a envie de faire partie.

Une belle découverte.
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Le secret des abeilles

A l’orée de Sylvan, une bourgade de 3100 âmes, et au bout d’un chemin de terre menant à une ferme, on peut lire une pancarte indiquant « Owen - Producteur de pêches ». C’est là que la jeune Lily vit avec son père, T-Ray, un homme qu’elle est incapable d’appeler « papa » tant son attitude est en tout point opposée à celle d’un père aimant. Sa mère, Déborah, est décédée alors que l’adolescente n’avait que quatre ans. Les souvenirs de ce terriblement événement restent flous, mais la douleur est vivace et Lily n’a jamais pu oublier l’odeur de cannelle qui accompagnait chacun des mouvements maternels. Après le décès de son épouse, T-Ray a engagé Rosaleen, une femme noire aux formes généreuses habitant seule, non loin de chez eux. Depuis ce jour, elle vient faire le ménage et la cuisine dans la maison de Lily et joue en quelque sorte les mères de substitution. En dix ans, Lily et Rosaleen ont eu le temps de s’apprivoiser, se connaître et s’aimer. La gouvernante n’a pas la langue dans sa poche, elle s’interpose souvent entre Lily et son père. Enhardie par un contexte politique propice aux Noirs – des droits civiques commencent en effet à leur être accordés -, elle n’hésite pas, un jour qu’elle se balade en ville avec Lily, à tenir tête à des Blancs. Lily et Rosaleen préfère fuir Sylvan pour éviter les problèmes. Leur petit périple les conduit à la ferme d’August Boatwright, une apicultrice qui vit avec ses deux soeurs. Mais dans la vie, rien n’arrive par hasard…

Le Secret des abeilles est un roman que j’ai eu bien du mal à lâcher. Je l'ai choisi dans le cadre du Challenge Un mot, des titres, parce que la quatrième de couverture semblait faire la promesse d’un beau roman, touchant comme je les aime. C’est le cas, indéniablement. Ce que la quatrième de couverture a omis de préciser en revanche, c’est à quel point ce roman est drôle et bien écrit. Le sujet est dur mais l’ensemble est léger et tourner les pages est un véritable plaisir. Je n’y vois qu’un défaut : un rapprochement entre deux personnages qui, à mon sens, n’était pas nécessaire. Pour le reste, c’est un sans faute ! Lily est délicieuse, sa naïveté fait sourire, et les nombreuses réflexions de l’adolescente, à la fois tendres et cocasses, sont autant de petits bonbons. Miss Machin-nez-dans-un-bouquin (c’est ainsi que son père, imperméable à la littérature, l’a surnommée) est un personnage au caractère bien trempé que je ne suis pas près d’oublier. Rosaleen vaut également le détour, de même que les trois sœurs Boatwright : August, cette femme si douce et patiente qui dirige son exploitation d’une main de maître, June, moins sympathique au départ et qui finit par fendre l’armure, May, une jeune femme simple d’esprit et infiniment touchante avec son « mur des lamentations » qui lui sert à se défaire de ses angoisses et de ses chagrins. C’est bien simple, chaque personnage féminin de ce roman est attachant.

Pour certains, ce roman est trop mielleux (admirez le jeu de mot), débordant de bons sentiments. Pour moi, il est une ode à l’amour, à la tolérance, à la vie, et j'en conseille bien évidemment la lecture.


Lien : http://aperto.libro.over-blo..
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L'invention des ailes

C'est beau, poignant, écrit dans une langue lumineuse. Plus qu'un très beau témoignage sur l'esclavagisme, c'est une histoire qui vous emporte sur ses ailes!

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