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Critiques de Susanna Clarke (222)
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Piranèse

Quelle claque. C'est du pur génie ce roman. Je ne savais pas à quoi m'attendre et j'ai été embarquée comme rarement.



L'univers est tellement original, onirique, étrange, et l'intrigue peut paraitre "simple"... et pourtant. C'est une quête et une réflexion, aux côtés de Piranèse, qui vit dans le Palais, un immense lieu (un labyrinthe) plein de salles toutes remplies de statues et dans lesquels il y a seulement la mer, les nuages et quelques animaux. Et beaucoup d'algue. Il tient des journaux, lui qui a comme mission de répertorier tout ce qu'il y a dans le Palais, et il aime ce qu'il fait, ce qu'il vit, béat d'admiration face à la Beauté du lieu. Il y a des morts aussi, des squelettes, seuls habitants avec lui. Et l'Autre. Cet homme avec qui il a rendez-vous deux fois par semaine. Et puis les choses commencent à changer, des pertes de mémoire, des odeurs, des sons... Piranèse serait-il fou ?



Je ne dirai rien de plus, mais j'ai vraiment adoré l'atmosphère et l'histoire, le personnage de Piranèse, le côté fantastique occulte, c'est beau, original et profond. J'ai percuté seulement à la fin que c'était la même autrice que Jonathan Strange et Mr Norell, un roman que j'avais eu du mal à finir alors que j'aimais beaucoup aussi. Je retrouve en tout cas sa patte et son univers, c'était un délice littéraire.
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Piranèse

Amatrice de récits mythologiques greco-romains adultes, je reste souvent sur ma faim face à l’emballement des parutions de ce genre mais plutôt à destination le lecteurs plus jeunes ou moins exigeants. La recommandation de Piranèse par Madeline Miller, ma référence en la matière, a donc éveillé mon intérêt et à raison, car comme elle le souligne, nous sommes ici face à une très belle « prouesse littéraire, à la fois mystère captivant, aventure à travers un monde fantastique exceptionnel et méditation sur la condition humaine. » Rien que ça !



Pour aller à la rencontre d’un tel texte, il me fallait le bon compagnon, Steven (Maven Litterae), le fut, partant à la découverte de ce texte singulier avant moi et m’ouvrant ainsi la voie. Je le remercie chaleureusement pour cette lecture commune où la plume et surtout l’univers onirique fabuleux de l’autrice ont su me transporter tandis que lui malheureusement passait un peu plus à côté de cette expérience unique.



Je comprends cependant son sentiment, car cette lecture fut cependant des plus étranges. Me faisant beaucoup penser à la novella Méduse pour laquelle j’ai eu un rude coup de foudre, il y a quelques mois. J’ai retrouvé le même sentiment de marcher dans les airs, de ne pas trop savoir où j’allais, mais d’être totalement chamboulée par la plume de l’autrice. Ici aussi, nous avons une artiste du fantastique aux manettes qui pioche aussi bien dans du Théophile Gautier que du Virginia Wolf pour imaginer et conter cette histoire.



Il faut donc accepter d’être dans du pur fantastique et non de la mythologie revisitée simplement et basiquement comme je le croyais. Le héros, qui se fait appeler Piranèse, nous conduit dans un étrange monde qui a tout d’un musée abandonné dans lequel il semble errer et errer depuis fort longtemps, tellement qu’il en a perdu le souvenir et le compte. C’est un monde bien silencieux où les statues et autres défunts sont longtemps ses seuls compagnons, avant qu’on ne découvre un « Autre » qui semble le guider et un « 16 » qui semble le défier. Mais quelle est la finalité de cet étrange cheminement ?



Toute la force du récit tient dans cette drôle d’ambiance qui ne tient qu’à un fil, qui nous froisse, nous titille, nous interroge. Tout n’est que mystère : le lieu, le héros, ceux qu’il croise. L’ambiance est froide, calme et presque solennelle, comme dans un mausolée. C’est vraiment étrange d’y pénétrer et vivre avec lui au rythme de ses entrées dans son journal qui ne suit pas une datation classique et de ses pérégrinations qui nous perdent dans les centaines de salles évoquées. Pourtant, la vie et la nature pénètre peu à peu et viennent titiller notre imagination. Pourquoi est-il là ? Que fait-il ? Qui est-il ? Qui sont l’Autre et 16 ? L’autrice mène merveilleusement tous ces mystères.



L’oeuvre referme de nombreuses surprises qui font faire prendre vie au récit, à son décor unique mais aussi au héros singulier qu’on suit. C’est très psychologique, très intérieur et très poétique pour le coup. On fait mille hypothèses certaines confirmées, infirmées, d’autres même pas confrontées. Les culs de sac sont nombreux tant l’étrangeté est partout et nos interprétations nombreuses. C’est le plaisir de cette lecture labyrinthique portée par une autrice qui a de la bouteille dans les récits étranges qui aiment prendre le lecteur à contre-courant. J’ai aimé les pistes évoquées sur la santé mentale, la séquestration, le syndrome de Stockholm et bien d’autres sujets. C’est puissant.



C’est une véritable exploration aux confins de la folie qu’elle nous propose, dans les limites floues entre le réel et l’imaginaire, dont on n’aura jamais clairement les réponses : les racines du fantastique donc ! J’ai trouvé Susanna Clarke très forte pour peu à peu nous faire pénétrer cet univers résistant qui ne veut pas l’être et ce héros terriblement fade et effacé qui va peu à peu prendre vie et corps sous nos yeux. C’est une fantastique épopée intérieure où la poésie se mêle à l’étrange et au douloureux. Ce n’est certainement pas facile, très difficilement résumable et racontable aussi, mais c’est une expérience qui marque assurément et dont il vaut mieux en savoir le moins possible. Comme Méduse, ce texte m’a émerveillée. Merci Steven de m’avoir accompagnée au cours de ce moment unique.
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Piranèse

Bien que tenté par l’œuvre de Susanna Clarke depuis sa sortie, ponctuée d’édifiant avis comme celui de Zoé par exemple, il m’aura fallu attendre que Tachan se le procure et en propose une lecture commune pour qu’enfin, je décide de réaliser ce voyage en quête d’onirisme et de mystères.



Malheureusement et quand bien même ma binôme n’ait cessé de m’encourager au vu de son enthousiasme et de ses passionnants échanges, dont j’attends l’avis avec impatience, je dois bien admettre être complément passé à côté de cet exercice de lecture. Un essai non inintéressant mais un brin trop philosophique pour ma part. Pourtant, les premières lignes et sa première partie m’ont enchanté malgré l’aspect quelque peu robotique du style de la romancière et j’ai été subjugué par le lyrisme de sa plume mettant en relief un huis clos où le monde marin et ses chimères se veulent délicieusement retranscrits à l’aide de nombreuses métaphores et autres figures de style. Cela prouvant d’ailleurs le talent de conteuse de Susanna Clarke qui m’a, dans son ensemble, assez plu pour sa poésie mais bien moins pour l’intrigue dévoilée et face à laquelle j’ai été des plus hermétique.



Ce n’est pas faute d’ailleurs d’apprécier le laisser porter par la narration d’une ou d’un auteur mais cette rencontre n’a nullement fonctionné. Le destin de Piranèse aussi mélancolique soit-il en début d’ouvrage n’est nullement parvenu à me séduire et je ne suis parvenu à être transporté par son aventure aussi riche soit-elle. Une richesse qui fourmille de détails et qui s’avère des plus visuelle. Si je me contente de la beauté de l’intrigante et mystérieuse demeure où réside notre scientifique, je ne peux qu’acclamer le minutieux travail réalisé par la romancière qui dévoile un somptueux domaine rempli de salles à ne plus en finir dans lesquels se cachent bien des secrets et autres trésors. Des dissimulations qui prennent une dimension qui m’a semblé assez pieuse et j’ai eu l’impression d’être témoin d’une nouvelle genèse se dessinant à moi, dont Piranèse semble être le dernier prophète et dont les relations avec les derniers témoins, composé de l’Autre et 16 ont fortement attiré mon attention. Le tout doublé d’un attrait également scientifique dont le rendu se veut des plus atypiques. D’autant plus que les limites pourtant des plus floues en début de lecture se dessinent de plus en plus grossière jusqu’à une finalité dont je ne suis pas certain de tenir tous les tenants et les aboutissants.



C’est pourquoi et malgré cette certaine désillusion, il est certain que Piranèse reste un exercice de lecture des plus intéressant à réaliser. Bien que l’intrigue ne soit parvenue à m’atteindre comme je l’espérais ni, j’en suis certain, ne m’ait nullement dévoilé le moindre de ses secrets et messages, j’ai apprécié l’univers poétiquement dévoilé et mis en abîme par Susanna Clarke. Pour le reste, l’aspect philosophie de cette œuvre m’a semblé prendre l’avantage sur ses promesses d’onirisme qui m’ont, par ailleurs, donné plus qu’envie de songes en me poussant à retrouver le genre avec une relecture de Kafka sur le rivage de Haruki Murakami.
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Piranèse

Piranese, protagoniste de ce roman éponyme, vit dans un monde qui est un dédalle d'immenses salles de marbres qui se succèdent à l'infini. Ces salles sont peuplés de statues qui sont les seules compagnes de Piranese.

A part l'Autre.

L'Autre qui est la seule autre personne vivante dans ce monde mystérieux et infini où il est très facile de perdre le nord, et même perdre la tête.

Ecrit sous forme d'entrées de journal de bord, on suit le cheminement physique de Piranese dans ces corridors sans fin, mais aussi le chemin que prennent ses pensées, encore plus déroutantes que le monde qu'il traverse. Ce médium permet une fluidité de lecture et une immersion totale. Avec un peu plus de 300 pages pour la version poche, je me suis perdue dans ce roman pour en ressortir quelques heures plus tard, quand il n'y avait plus de mots à suivre sur le papier. Une très bonne lecture.
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Piranèse

J’avais beaucoup aimé le premier roman de Susanna Clarke, Jonathan Strange et Mr Norrell. Je me suis procurée Piranèse dès sa sortie en VO, d’autant plus que le résumé est très intrigant. J’apprécie les récits étranges à la construction originale, et c’est vraiment le cas avec ce roman.



Susanna Clarke met en scène un narrateur nommé Piranèse. Explorateur d’un monde étrange qui semble uniquement peuplé de statues, il rédige un journal dans lequel il note ses découvertes. Il écrit également ses pensées, ses aventures, son respect profond pour ce qu’il nomme la Maison. Nous sommes pleinement immergés dans sa perception, nous lecteurs, et tentons de comprendre l’univers dans lequel il évolue. C’est un procédé très ludique, car certains indices qu’il ne comprend pas, nous avons la clé en tant que lecteurs. Mais l’intelligence de la narration donne l’impression de jouer à une chasse au trésor, car Piranèse et l’autre personne qui errent dans la Maison cherchent la connaissance, une sorte de Pouvoir Suprême.



Tous les indices que nous avons viennent d’écrits. Ceux de Piranèse bien sûr, qui découvre que certains de ses journaux sont plus anciens que ce qu’il pensait. Ces extraits permettent d’avoir des informations sur les halls infinis et leurs spécificités. Petit à petit, nous en découvrons un peu plus sur l’Autre. Mais aussi sur son entourage. Les informations que nous avons sont les mêmes que Piranèse, parcellaires, mais aussi celles d’un esprit naïf qui se prête à un exercice scientifique, mais qui reste avec une connaissance limitée des interactions humaines.



La narration est renforcée par l’onirisme du récit. Le premier tiers du récit consiste à décrire l’étrange lieu dans lequel évolue Piranèse. Il s’agit d’une série de halls peuplée de statues variées. Minotaures, enfants, jardiniers… Autant d’éléments étranges qui imitent la vie. Un lieu dangereux aussi, car il y a régulièrement des inondations. La preuve, les seuls compagnons du personnage principal sont quelques squelettes anciens. Qui étaient ces gens ? Pourquoi étaient-ils dans ce lieu vide de vie ? Les mystères sont nombreux, à commencer par ce qu’est La Maison exactement. Mais lorsque de nouvelles personnes font leur apparition dans les halls, Piranèse remet en question son existence.



Susanna Clarke a construit un labyrinthe littéraire au sein d’un labyrinthe physique. Le centre du récit met en scène l’emprise mentale et intellectuelle qu’ont certaines personnes sur d’autres. Le roman décrit ces phénomènes avec une certaine acuité. Piranèse était un graveur italien dessinant des prisons imaginaires, ce qui donne un indice clair sur certains dénouements du récit, certaines prisons sont littérales, d’autres mentales, et parfois on se laisse emprisonner volontairement, parfois son se laisse piéger malgré soi, mais nous ne sommes plus jamais les mêmes après coup.



Récit intelligent et plein de poésie, j’ai beaucoup apprécié ma lecture. Le roman nous plonge dans un récit à la première personne onirique. Piranèse, notre narrateur, écrit un journal dans lequel il note toutes ses découvertes dans des halls infinis, peuplés d’eau et de statues étranges. Mais le roman va plus loin en révélant une histoire d’ésotérisme et d’emprise, le tout dans une narration originale qui permet de nous immerger totalement dans cette ambiance envoûtante.
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Jonathan Strange et Mr Norrell

babelio_id:Clarke-Jonathan-Strange-et-Mr-Norrell/4327
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Piranèse

Je vois que ce livre a beaucoup de succès. Personnellement, je l'ai laissé à la page 50.

Il m'était conseillé par mon club de lecture, mais je crois ne pas être le bon lecteur.

Une histoire qui se passe dans une temporalité bizarroïde (avec des retours perpétuels sur des dates qui n'ont aucun sens pour moi), enfermé dans des pièces sans fin et quasiment sans personnages... Ca m'a juste angoissée.

L'écriture est originale et esthétique, il n'y a pas à dire... Et l'intrigue devient peut-être plus intéressante un peu plus loin dans le roman mais, franchement, je n'ai pas accroché.

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Piranèse

Que voilà un roman particulier ! A tel point que je n' ai pas su le noter. Ai-je aimé ou non, je ne saurais le dire. C'est perturbant.

Il y a une ambiance incroyable, onirique et dérangeante. Je trouve que la frontière entre le réel et la folie demeure floue, on s' y perd, on est menés en bateau.

C'est un vrai travail stylistique et pourtant, je ne pense pas avoir été sous le charme. Le narrateur est terriblement naïf mais n'a pas su me toucher. L' histoire est très secondaire, c'est vraiment l'ambiance et les réflexions du héros qui priment.

Curieux roman...
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Piranèse

Suivant les avis très positifs et unanimes, je me suis (enfin) attaquée à Piranèse et j’ai absolument adoré. L’ambiance m’a rappelé celle de La Mer sans étoiles, qui est un de mes livres préférés de tous les temps. Complètement confuse au début de l’histoire, j’ai lâché un « OH » audible quand les pièces du puzzle ont commencé à se mettre petit à petit en place.



J’ai adoré l’aspect manipulateur et la recherche maladive du savoir qui transparaît avec les personnages du Prophète et de l’Autre (je n’en dis pas trop pour éviter les spoils malencontreux). C’est un texte magnifique, qui met parfaitement en place le réalisme magique d’un Palais inondé. Piranèse est un personnage intrigant. J’ai adoré suivre ses entrées dans son journal, ses incompréhensions, ses pérégrinations. L’Enfant chéri du Palais est tantôt naïf, tantôt perdu, mais toujours attachant. La narration est hypnotique, l’intrigue, parfaitement menée.



Tantôt enquête policière, tantôt fantasy onirique, le mélange est parfaitement équilibré. L’inspiration prise du côté du travail du graveur, Piranesi, est parfaitement utilisée et permet une visualisation plus parfaite du Palais.



Voilà une lecture agréable, douce et réconfortante, (même si elle traite en réalité de manipulations et de dépression nerveuse à mes yeux) et je recommande donc ce livre à tout le monde ! Il est court, la lecture est rapide, mais elle ne vous laissera que de bons souvenirs.

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Un petit imprévu

Un roman agréable à lire pour passer un bon moment . Une histoire de femme , d'une grossesse qui arrive sur le tard et qui surprend tout le monde .Isabel se tourne vers ses amies car son mari Michael ne prend pas la nouvelle de bon coeur . Et pour cause ?? lui aussi devait lui annoncer une chose déplaisante . Il faut arriver à la fin du livre pour connaître le dénouement de toute cette histoire
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Piranèse

J'ai lu Piranese de Suzanne Clarke et ça a été la déception. Ce que je vais dire est mon avis personnel. Si vous avez adoré ce livre, c'est tout à votre honneur, mais alors j'ai besoin que vous me donniez votre analyse de ce livre. J'ai été déçue par l'écriture trop lente et trop descriptive, parfois alourdie notamment par des entêtes longues que je ne lisais plus tellement ça me donnait mal à la tete. Je n'ai pas réussi à être immergée dans l'histoire, ni à m'attacher aux personnages. Le fait que je devine globalement la trame narrative n'a sûrement pas aidé non plus...Mon grand regret, c'est que encore une fois je devine bien que l'autrice a voulu écrire une espèce de métaphore de quelque chose, mais je ne la saisis pas et ça m'énerve vraiment de passer à côté de ça. J'ai aussi été très surprise de trouver dans la 2ieme moitié du roman, une forte présence du concept de folie et ça m'a personnellement assez gênée surtout dans les idées que ça véhicule. Certains ne seront pas gênés par ça et n'y verront pas de problème. Pourtant, il s'agit là bien de langage et de propos psychophobes. Dire à quelqu'un « surtout ne devient pas fou » et « si tu deviens fou je devrai de tuer, ça vaut mieux pour toi ». C'est psychophobe. Avant de dire non, renseignez-vous. Je vois bien pourquoi l'autrice a utilisé le mot fou, elle l'a utilisé comme beaucoup comme un concept général et péjoratif et ça c'est une preuve d'un manque d'imagination quand à l'usage du vocabulaire et ça véhicule la conception négative de la santé mentale. Il y aurait eu mil autres mots qui auraient pu être utilisés pour exprimer réellement ce dont elle parle.
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Jonathan Strange et Mr Norrell

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Jonathan Strange et Mr Norrell

« Jonathan Strange et Mr Norell » est précédé d’une très bonne réputation. C’est peu de le dire. Récipiendaire de plusieurs prix prestigieux et auréolé d’un succès public et critique considérable, le roman de Susanna Clarke a fait l’unanimité, ou presque. J’ai toujours tendance à me méfier de ces phénomènes littéraires alors, même si l’argument me plaisait, j’hésitais à me lancer dans cette lecture. Et le fait qu’il s’agisse d’une brique de plus de 1000 pages ne faisait qu’accentuer ma réticence. Finalement, j’ai fini par m’y atteler. Si le roman n’est pas parfait, il s’avère une franche réussite que je ne regrette absolument pas.



Il y a bien des longueurs dans le roman de Clarke qui aurait mérité des coupes franches. Le roman aurait gagné à perdre une bonne centaine de pages, voire plus. 1100 pages c’est trop et le récit n’évite pas quelques passages de ventre mou pendant lesquels j’ai trouvé le temps long. Mais, paradoxalement, ce défaut m’est apparu également comme une qualité. En effet, je trouve que trop de romans peinent à installer un univers tant ils se dépêchent d’aller dans l’action. Au contraire, l’auteure prend son temps pour donner vie à un univers riche et fouillé. Le world building est vraiment le point fort du roman. Mélangeant subtilement récit historique, fantasy et roman victorien avec une touche de gothique, « Jonathan Strange et Mr Norell » offre dépaysement et émerveillement. L’écriture de Clarke est à l’avenant, fluide, élégante, la dame écrit très bien. Les personnages sont un peu moins réussis que le world building. S’ils sont bien caractérisés, crédibles et vivants, j’ai trouvé qu’ils ne parvenaient pas à susciter de l’affection. Ceci dit, cette faiblesse ne m’a pas dérangée tant j’ai été séduite par l’univers imaginé par Clarke. De plus, si le récit n’a pas un rythme trépidant et s’il prend son temps, il réserve tout de même son lot de péripéties et d’aventures, notamment en inscrivant son caractère surnaturel dans un contexte historique très plaisant et en déployant de jolies trouvailles.



« Jonathan Strange et Mr Norell » n’est pas un roman parfait mais il mérite bien le concert de louanges reçu. Si la lecture de ce pavé n’est pas toujours facile, du fait de sa longueur, ça vaut la peine de ressentir quelques petits moments d’ennui tant il est agréable de se promener dans un univers si enthousiasmant.

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Piranèse

Je me suis prise une sacré claque avec ce livre.

Le pitch : Piranèse est un personnage qui vit seul dans un Palais, mais qui a une petite particularité : celui-ci est infini. Des milliards de couloirs, qui s'enchaînent avec des dizaines de milliers de salles, certaines sous l'eau ou en partie immergées, toutes remplies de statues.

Alors, pour être claire : c'est le descriptif d'à peu près tous mes cauchemars. Je suis perdue dans un endroit illimité et je dois en sortir mais je n'y arrive Jamais (un peu comme dans le dessin animé Richard aux Pays des livres si tu as cette ref des années 90).

Du coup je me suis jetée sur ce livre, et je ne suis pas déçue. C'est TRES mystérieux, poétique aussi, mais surtout... Oui hein, on ne te donne pas tout dès le début, à la moitié du livre j'étais pas encore sûre de quoi ça parle. Parce-que tout ce qu'on sait au début, c'est que Piranèse répertorie les salle et statues, et se débrouille comme il peut pour survivre seul (ou quasi). SAUF QUE au fur et à mesure on se rend compte que tout n'est pas ce qu'il parait... Et les questions apparaissent. Ou est-on ? Quel est ce palais ? Qui est l'Autre qui vient 2x par semaine ? Et est-ce-qu'il y a quelqu'un d'autre encore ?

Bref j'ai été happée et j'ai Dévoré ce livre. Un vrai bonheur, je ne peux que te conseiller de foncer.
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Piranèse

Il y a plusieurs années, je vous parlais de mon coup de cœur "Jonathan Strange & Mr. Norrell". Avec beaucoup d'enthousiasme, je vais enfin vous parler du second roman de Susana Clarke.



"Piranèse" est une expérience, un lecture unique qui fait ressentir des émotions dures à décrire. On est hanté par se palais en ruine, rythmé par les marais de l'océan qui l'habitude. On y vit avec Piranèse, au fil de ses découvertes. Le lecteur est à l'image de son protagoniste : naïf, ignorant.



Il est difficile de parler de l'histoire sans trop en dire tant il ne se passe que peu de choses. Loin d'être ampli de péripéties, c'est la soif d'en savoir plus au fur et à mesure de la lecture de son journal qui nous tient et nous envoûte.



Susana Clarke réussi à nouveau le pari de nous offrir un roman unique, dans deux genres totalement différents et qui pourtant ont un point commun : ils hantent nos pensées bien après les avoir terminés.
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Jonathan Strange et Mr Norrell

Rarement la lecture d'un roman aura eu autant de hauts et de bas. L'auteur parvient autant à me happer dans son récit sur cent pages d'affilée qu'à m'assommer avec quarante. C'est vraiment curieux.



D'abord, l'auteur brosse le portrait de personnages intéressants mais à la fin, je les détestais tous sans exception. Le mélange de magie et de période historique fonctionne à merveille. Ce n'est jamais facile à rendre crédible à l'écrit (pour comparer, on peut lire Pierre Pevel qui échoue sur ce point).

C'est admirablement écrit et je comprends les prix reçus par le roman.



Si je ne regrette pas ma lecture, je sais que je ne relirai jamais Jonathan Strange et Mr Norrell et ne chercherai pas à en écouter la version audio. Pour ce qui est de le recommander, je ne sais vraiment pas. Disons que je ne vous déconseille pas de le lire.
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Piranèse

Je ne savais pas dans quoi je m'embraquais en lisant ce livre. Il m'a accroché du début à la fin.



On est dans une ambiance mystérieuse. Ce palais est décit par le prisme de Pyranèse. Le portrait du personnage principale se dessine au fur et à mesure du récit. Entre le mystique et la recherche d'identité, j'ai terminé le livre en 2 soirés.



Je vous le conseille fortemment si vous chercher à sortir de votre zone de confort. Les lieux nous déracine de ce qu'on à l'habitude de lire.
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Piranèse

Piranèse vit dans un château aux pièces multiples, labyrinthique, où les statues abondent. Des statues immenses, qu’il a nommées et ne cesse d’admirer. Il ne sait plus depuis combien de temps il est là, il sait seulement qu’il y a eu d’autres personnes puisque quelques squelettes humains sont nichés dans des recoins du palais. Sur son journal, il évoque les menus faits des jours, guette les marées qui inondent parfois certaines salles, ou encore les oiseaux qu’il rencontre. Il n’est pas totalement seul, il y « l’autre » qui de temps en temps, lui apportent des présents utiles et lui tient un peu compagnie.

Il connaît les lieux par cœur, c’est son domaine, il en est le gardien, mais petit à petit, des rencontres étranges vont l’amener à se demander si sa vie a bel et bien toujours été ainsi…



Étrange récit, poétique, ensorceleur… J’ai découvert Susanna Clarke lors de la sortie de « Jonathan Strange et Mr Norrel » qui m’était littéralement tombé des mains, à l’époque. Tant mieux pour moi de ne pas être restée sur un a priori, cela aurait été dommage, car ce livre-là est réellement ensorcelant.

Je l’ai lu en revenant de Florence. Les multiples statues qui s’y nichent à ciel ouvert ou dans ses magnifiques musées ont sans doute nourri mon imaginaire lors de ma lecture. C’est un roman atypique qui ne plaît visiblement pas à tout le monde, mais que j’ai vraiment aimé.
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Jonathan Strange et Mr Norrell

Ça m’a pris un mois et demi pour venir à bout de ce pavé de plus de mille pages – non pas parce que c’était ennuyeux ou pénible, au contraire : je trouvais ce roman tellement bon que j’ai préféré le savourer par petits bouts plutôt que de dévorer trop vite des kilomètres de pages, au risque de développer une indigestion.



Nous sommes au début du 19è siècle, dans une Angleterre uchronique où la magie, après un âge d’or médiéval, n’est aujourd’hui plus qu’un objet d’études pour les théoriciens. Jusqu’à ce qu’arrive Mr. Norrell, vieil homme misanthrope qui déclare pratiquer la magie et veut l’utiliser pour aider le gouvernement englué dans les guerres napoléoniennes. Or, ses méthodes pour « restaurer la magie en Angleterre » sont assez déconcertantes… C’est là qu’apparaît un autre magicien, le jeune et brillant Jonathan Strange, que Mr. Norrell prend aussitôt pour élève.



J’avais presque oublié, avant de m’attaquer à ce roman, à quel point j’aime les narrateurs omniscients bien utilisés. Ce que l’on perd en proximité avec les personnages, on le regagne en verve, avec une plume qui rappelle un peu les canons du 19e siècle sans y perdre en fluidité, un regard tendrement railleur sur les personnages et un humour sous-jacent présent à chaque page et à chaque note de page. Car oui, le roman est truffé de très longues notes de bas de page qui font partie intégrante de la narration et se révèlent aussi divertissantes qu’instructives.



Plutôt que l’histoire de la rivalité entre deux magiciens, ce roman se présente comme un portrait fluctuant de la magie anglaise, de sa disparition progressive et de sa réapparition tonitruante. Aussi ne faut-il pas avoir peur de se perdre dans les apparentes digressions qui, en fait, ne font qu’enrichir la mythologie de l’histoire. On peut également s’amuser à repérer les multiples références historiques et la manière dont celles-ci s’entrelacent avec l’aspect fantasy du roman. L’autrice joue aussi beaucoup sur l’ironie dramatique (le fait que le lecteur sache des choses que les personnages ne savent pas, du moins pour certains d’entre eux), un procédé également au cœur de Piranèse, son autre roman.



Un long et excellent moment de lecture!
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Jonathan Strange et Mr Norrell

Le livre peut faire peur au vu de ses milles pages mais une fois ouvert il se lit tres bien.Le theme principal,celui de la magie est original et l'action va de surprises en surprises.Quelques longueurs neanmoins mais l'ensemble reste interressant.Un bon livre à decouvrir.
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