Citations de Svami Prajnanpad (134)
... l’enseignement fait du mal dans le sens où vous recevez l’enseignement seulement de l’extérieur.
(…) Quand vous recevez quelque chose de l’extérieur, qui est au-delà de vous et que vous essayez d’y arriver, vous ne pouvez que vous sentir écrasé,
vous ne pouvez qu’être perturbé (…) votre propre être se sent inadéquat face à cet enseignement.
Vous devez tout désapprendre d’abord.
L'Absolu est ce qui ne change pas, quels que soient le temps, le lieu ou les circonstances.
« L’idée est que si vous êtes là, avec tous vos sens, vous êtes en samâdhi. Et si le temps peut être allongé, vous arriverez au véritable samâdhi, d’une certaine façon. Mais vous êtes en samâdhi ici. A partir de là, vous pouvez dire : « Oui, je fais comme cela maintenant. » Après quelque temps, vous voyez : « Pendant un temps assez long, je peux le faire. Alors il existe une situation où cet état peut durer. » Vous pouvez le dire. Sinon vous parlez en l’air. Ce n’est pas le chemin de la vérité. Si c’est la vérité, elle doit être ici. Où ? Tel que vous êtes situé avec votre ego, dans tous les états dans lesquels vous vous trouvez, elle doit être là. Parce que la vérité est au-delà de tous les états particuliers. »
« La vie doit être vécue pleinement (…). On devient un brahmane. Comment ? Quand on épuise le désir de richesses, d’argent, de femmes et de renommée ».
Mais quand le mental refuse d'accepter cette manière de penser, on commence à ressentir: "non, ce n'est pas moi qui ai fait quelque chose de mauvais, ce sont les gens qui sont méchants; c'est pourquoi ils disent que mon action est mauvaise". On tombe alors sous l'emprise de la colère, de la jalousie etc. et le comportement devient arrogant; on ne se contrôle plus et on se livre à des excès aussi bien en parole qu'en action. Alors voyons, où est la cause de tout ce trouble? Vous avez fait quelque chose; quelqu'un d'autre a fait des remarques sur votre action; vous vous êtes trouvé dans un état de confusion et vous avez, en conséquence, accepté comme vrai ce que les autres ont dit. Vous n'avez pas découvert vous-même ce qui était réellement juste.
On fait des erreurs seulement parce que l'on ignore ce qui est juste et qu'on accepte comme correct ce que disent les autres, spécialement les aînés. On en vient à considérer ses propres actions comme des erreurs. Plus tard dans la vie, face à une situation semblable ou potentiellement semblable, apparaît dans le mental l'impression: "non, ce n'est pas bien. et immédiatement apparaissent en conséquence les émotions de peur et de honte: "c'est incorrect d'agir ainsi, que vont dire les autres! etc...
La peur est le plus grand ennemi de l'homme. Cette peur peut prendre des formes aussi diverses que la honte, la jalousie, la colère, la mauvaise humeur, une conduite arrogante et insolente, une manière désinvolte de parler aux autres, en fonction de ce qui fait plaisir à soi-même et sans tenir aucun compte des sentiments de l'autres, etc. Quelle est la cause de la peur? Le manque de confiance en soi. Pourquoi ce manque de confiance? A cause d'une action qui a été désapprouvée par quelqu'un d'autre et pour laquelle on a été rejeté, battu, blâmé.
Qu'est ce que le changement? Une forme apparaît, une autre disparaît. Pouvons-nous dire que le papillon était une chenille? Une substance dans la chenille prend la forme du papillon.
Vous n’avez peur que de ce par quoi vous êtes concerné, ce par quoi vous êtes, d’une certaine manière, à découvrir, attiré.
Toute comparaison est illusoire, car il n’y a pas de base commune, pas de mesure commune.
« Comment suis-je ? Je me prosterne. C’est devant moi-même que je me prosterne. Qu’est-ce que je suis ? Où est ce je ? Que suis-je ? « Je » est le créateur de toutes choses. Je suis partout. Rien n’est à moi. Rien n’est à toi. Ce « Je » est partout. »
« Vous pouvez proposer n’importe quoi, il n’y a rien de supérieur à l’homme. »
Il s’agit de cheminer, de phrase en phrase, vers un au-delà du dicible qui s’atteindrait par le discours… Et d’ouvrir sur une réalité supposée infinie, et joyeuse, parce que rien n’y manque. Tout le monde pourra faire, en tournant la page, l’expérience de cette fusion qui ne fait pas disparaître. Car c’est bien d’une expérience qu’il s’agit. Déconcertante, c’est dit. Vitale, c’est à éprouver.
Roger-Pol Droit