Sylvestre Huet

Progrès 10 : L’Accord de Paris a établi une nouvelle architecture politique mondiale pour atteindre des objectifs climatiques strictement déterminés, tout en évitant les impasses rencontrées lors de la tentative d’extension du protocole de Kyoto. [MAIS] Les engagements nationaux actuels dans le cadre de l’Accord de Paris sont insuffisants pour limiter le réchauffement à 1,5°C, et nécessiteraient une accélération brutale de efforts d’atténuation après 2030 pour avoir une chance de limiter le réchauffement à 2°C.

Progrès 9 : La possibilité de décarboner la plupart des procédés industriels a été démontrée notamment pour l’électricité et l’hydrogène, pour l’énergie et les matières premières, la capture du carbone et l’économie circulaire (recyclage des matières, utilisation des déchets d’une usine par une autre industrie). [MAIS] Les émissions industrielles continuent d’augmenter, sous l’effet d’une forte demande mondiale de matériaux de base. Sans réduction de la demande de matières et un très rapide déploiement des innovations bas-carbone, la longue durée de vie des infrastructures industrielles fige leurs émissions pour des décennies.

Progrès 8 : Des bâtiments à presque zéro énergie ou basse énergie sont possibles dans toutes les régions et climats, dans l’ancien et le neuf. [MAIS] La longue durée de vie des bâtiments et les ambitions trop limitées des politiques de construction risquent de prolonger les émissions, tant pour les pays développés qu’en développement. Les réductions obtenues dans les pays développés ont été dépassées par les effets de la croissance démographiques, des surfaces par personne plus étendues et de la demande pour l’électricité et la chaleur.

Progrès 7 : L’électrification des transports publics est déployable à grande échelle et constitue une option abordable pour décarboner les transports en commun. Les véhicules électriques sont le segment de l’industrie automobile qui croît le plus vite. Lorsqu’ils sont alimentés par une électricité bas-carbone, ces véhicules peuvent réduire significativement les émissions. [MAIS] les émissions des transports ont crû en moyenne de 2% par an entre 2010 et 2019 [+#18% sic !] La complète décarbonation des véhicules électriques requiert non seulement que l’alimentation mais également la production des véhicules, le transport par bateaux, l’aviation et la chaîne de production soient décarbonés.

Progrès 6 : La déforestation a décliné depuis 2010 et la couverture forestière totale a augmenté. La déforestation a diminué en Amazonie entre 2004 et 2015. La reforestation a continué en Europe, Eurasie et Amérique du Nord. [MAIS] La déforestation a repris en Amazonie depuis quatre ans.

Progrès 5 : Le taux de croissance des émissions dues au charbon a diminué depuis 2010. Des centrales ont été arrêtées aux États-Unis et en Europe, et moins de nouvelles centrales [sic] ont démarré en Chine, de nombreux projets ont été abandonnés ou convertis à la biomasse en tout ou partie. [MAIS] les émissions dues au charbon n’ont pas atteint de pic et quelques pays et banques continuent de financer de nouvelles centrales. Les émissions correspondant à la durée de vie des infrastructures au charbon existantes excèdent à elles seules le budget carbone permettant de rester sous les 1,5°C de réchauffement [sic !].

Progrès 4 : De multiples technologies de stockage et de production d’électricité bas-carbone ont fait des progrès rapides en réduction des coûts, déploiements à grande échelle et performances. En particulier le solaire photovoltaïque, l’éolien et les batteries. Dans de nombreux contextes, le solaire et l’éolien onshore sont désormais compétitifs avec les centrales à énergies fossiles. [MAIS le rythme est] insuffisant pour atteindre les objectifs climatiques. La part du solaire et de l’éolien réunis est toujours sous les 10% de l’électricité. L’électricité mondiale doit atteindre 100% de production bas-carbone d’ici 2050, alors que la demande mondiale continue de croître.

Progrès 3 : Les confinements dus à la Covid-19 ont provoqué une chute des émissions mondiales de 5,8% en 2020 relativement à 2019. Le secteur des transports a été le plus impacté et les émissions de l’aviation internationale ont chuté de 45%. [MAIS] La teneur de l’atmosphère en CO2 a continué d’augmenter en 2020 et les émissions ont rebondi à la fin des confinements. Les politiques de relance post-Covid ont souvent constitué un soutien à l’énergie fossile.

Progrès 2 : au moins 24 pays ont réduit leurs émissions territoriales de CO2 et leurs empreintes carbone en valeur absolue depuis au moins dix ans. Six se trouvent en Europe de l’Ouest et du Nord et ont commencé leurs réductions depuis les années 1970. Six de l’ancien bloc de l’Est européen montrent des réductions depuis les années 1990 et douze ont réduit leurs émissions depuis 2005. Certains réduit leurs émissions de CO2 de 4 % par an. [MAIS] Les réductions combinées de ces 24 pays sont dépassées par les augmentations en croissance rapide ailleurs, en particulier dans des pays en développement dont les émissions par tête sont beaucoup plus basses. Les émissions par tête de pays développés comme l’Australie, le Canada et les États-Unis demeurent élevées.

Pour disposer d’une seule unité pour tous les gaz à effet de serre, ils sont comptabilisés par leur potentiel de réchauffement planétaire à l’horizon de cent ans. Ce potentiel pour le CO2 est fixé par convention à 1. Tous les autres gaz ont un potentiel supérieur (3 pour le méthane, 96 pour le protoxyde d’azote, 22 800 pour l’hexafluorure de soufre, SF6, un isolant utilisé pour les disjoncteurs haute tension et des postes électriques). Par exemple, 1 tonne de méthane est comptée 3 TéqCO2.

Progrès 1 : Le taux de croissance des émissions mondiales de gaz à effet de serre a diminué dans les années récentes, de 2,1 % par an entre 2000 et 2009 à 1,3 % entre 2010 et 2019 [MAIS] Les émissions de gaz à effet de serre ont continué à augmenter en valeur absolue, atteignant 59 milliards de tonnes équivalent CO2 (TéqCO2) en 2019.

Le Groupe 3 du Giec étudie les moyens d’atténuer le changement climatique en réduisant les émissions de gaz à effet de serre. Il s’occupe donc de technologies, de ressources naturelles, d’économie, de politique, de relations internationales, et réunit des spécialistes de diverses disciplines. Les discussions intenses avec les délégations gouvernementales ont allongé le résumé pour décideurs. J’ai donc dû opérer des choix drastiques de réduction et une écriture encore plus condensée que pour les Groupes 1 et 2.

Les options d’adaptation montrant le plus grand succès sont : la restauration naturelle des sols, les filets de sécurité sociale, les pratiques durables agricoles et de pêche, les changements de régime alimentaires et de gestion des déchets.

Paradoxalement, cette opération [de reboisement] pourrait même réduire le stockage de carbone dans le sol, très efficace par un écosystème de savane.

exemple des mégafeux en Australie survenus en 2019-2020 [ : ] entre 6 et 8 millions d’hectares brûlés, émission de 830 millions de tonnes de CO2 […] perte ou déplacement de 3 milliards d’animaux […] 462 morts, 3103 maisons détruites, désorganisation, blessures et traumatismes […] impact économique estimé à 8 milliards de dollars

Parmi les grandes agglomérations côtières menacées par la hausse du niveau marin dans la seconde moitié du siècle : Shanghai, Dhaka, Canton, Singapour, Djakarta, Cape Town, Alexandrie, Accra, Rotterdam, New York, Belém. Les coûts de travaux de protection des infrastructures portuaires contre la hausse du niveau marin sont estimés entre 223 et 768 milliards de dollars d’ici 2050.

Près de 900 millions de personnes vivent aujourd’hui sur des littoraux de basse altitude exposés directement aux aléas côtiers, climatiques et non climatiques.

En cas de réchauffement climatique d’environ 2°C, la disponibilité de l’eau de fonte des neiges pour l’irrigation devrait diminuer jusqu’au 20% dans certains bassins fluviaux dépendants de cette fonte.

Les grandes extinctions de masse du passé se sont toutes déroulées lors de changements climatiques majeurs.

[Les services écosystémique sont] les services que rend un écosystème aux sociétés humaines. Par exemple, une zone humide peut amortir une inondation, servir de réservoir de biodiversité et assainir l’eau.