Une satire des milieux intellectuels et politiques de la Pologne communiste des années 70 qui détaille les folies, délires et introspections de la (dernière ?) journée d'un auteur vieillissant. Comme toute satire, ce roman pourra être difficile à apprécier sans le contexte politique de cette période, et de nombreuses références et métaphores sont facilement perdues. Les moments de réflexion du protagoniste sont les plus éclairés et les plus appréciables dans leur justesse et leur conviction.
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Dernier jour d'un auteur raté qui a la chance d'être choisi par ses camarades pour s'immoler par le feu et donner enfin sa voix à entendre pour la défense des opprimés. Notre héros va accepter, comme on accepte tout, spectateur de sa vie dans un pays qui a perdu sa magie, sa langue, son sens, ses saisons, son Dieu, son art. Drôle, grinçant et triste, cette oeuvre vous fait parcourir l'état d'esprit désabusé de l'opposition polonaise de la fin des années 70, qui voit dans un geste extrême, qu'une réaction biologique aussi hasardeuse et dérisoire que la naissance et la mort lointaine d'une étoile ou la chute d'un empire. Il lui manque peut-être une cohérence interne pour être un chef d'œuvre (le livre n'étant pas chapitré, allant dans tous les sens dans ce qui n'en a plus, et s'essoufflant un peu à mesure que le personnage approche de son but), et être constamment à la hauteur de son excellent début.
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Ceux qui ont apprécié le film de Costa-Gavras, un des rares à pourfendre, et avec quel humour, les errances de la gauche caviar française post-68, seront quelque peu déçus par ce livre, très localisé dans l'espace (la Pologne), dans le temps (1975), mais surtout dans sa sociologie vouée au parti communiste polonais. Même à moi qui suis de l'Est, les enjeux soulevés et moqués par ce récit ne me sont pas familiers et deviennent vite lassants. Tout le problème des satires politiques d'Europe centrale.
Reste l'idée centrale (un homme incité à s'incinérer par protestation devant le siège du parti) et aussi, plus humaine, plus universelle et proche de nous, l'errance de l'homme promis à un autodafé au fil de ses visites à d'anciennes femmes aimées. Mais j'avoue que c'est trop peu pour maintenir l'attention de bout en bout.
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Dans ce roman l'auteur évoque sa grand-mère Héléna, une femme qu'il n'a jamais connue et dont il imagine, dans une sorte de transe qui le consume et en remontant dans le temps, des événements qui se sont produits au cours d'un été et d'un automne. Héléna est une noble d'origine polonaise, sa mère est morte à sa naissance. Elle vit avec son père Michel et quelques serviteurs fidèles dans un ancien pavillon de chasse de Lituanie, qu'ils louent à un voisin, leurs terres ayant été confisquées après l'échec de l'insurrection de 1863. Héléna a la quarantaine et s'apprête à se marier à un homme qu'elle n'aime pas; mais sa rencontre avec Elie, un jeune juif, un ancien insurgé, qui dit être revenu pour elle, bouleverse sa vie. J'ai été très impressionné par ce roman au style dense et sensible : les sentiments, les personnages, la nature, les forêts et les rivières de Lituanie, le contexte historique des plus oppressants au sein de l'Empire russe, tout est décrit avec subtilité et minutie. Une découverte.
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Je pousse un soupir de soulagement en refermant ce livre, enfin terminé ! Cette lecture à été une vraie torture pour moi, j'ai beaucoup traîné ce livre et j'ai longuement hésité à l'arrêter mais je suis finalement allée jusqu'au bout .
Presque rien ne m'a plu : il y avait une ambiance très étrange, un peu glauque, avec une prédominance de la présence du train et de la forêt (peut-être des métaphores que je n'ai pas su saisir), des personnages auxquels je n'ai pas réussi à m'attacher, Witeck étant trop présomptueux à mon goût et Alina trop fade, les autres personnages m'ont donné l'impression qu'ils étaient soit hagards soit fous ou perdus. je n'ai pas réussi à suivre certains de leurs dialogues. Et l'essentiel : je n'ai absolument pas compris parfois l'enchaînement des actions, surtout avec l'apparition de temps en temps de cet esprit. Idem, à quoi servent les entrefilets de faits divers qui s'insérent comme ça dans le récit ?
Et c'est dommage parce que les histoires d'amour tragiques sont généralement poignantes, elles nous font verser une petite larme. Celle qui nous est présentée dans le roman est trop enrobée par des détails inutiles, et j'aurais préféré des sentiments plus nets, plus vifs, plus intenses et plus en profondeur.
Bref, absolument pas concluant pour moi, mais je suis toute ouïe si quelqu'un n'est pas de mon avis et surtout s'il est prêt à m'expliquer les choses que je n'ai pas réussi à percevoir.
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Bohini, c'est un écho d'un monde évanoui, un fragment d'Europe des confins. Aux alentours de Vilnius au lendemain de l'insurrection de 1863, les terres sont largement polonaises notamment pour les propriétaires terriens avec des paysans lituaniens et biélorusses placés tous sous l'autorité impériale russe. La grand-mère de l'auteur entretient une liaison interdite socialement avec un juif roux, ancien insurgé. Konwicki est originaire de cette région avec sa texture communautaire si particulière et aujourd'hui si différente. Le lien émotif éclate dans la peinture évocatrice de ces paysages septentrionaux don l'auteur a été expulsé au lendemain de la guerre.
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Un roman trop contourné, qui aurait pu être pas mal...
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