AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Takeda Kazuyoshi (67)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Mon cancer couillon

Un très joli manga lu dans le cadre du prix mangawa. Enfin un thème qui sort de l'ordinaire parmi le choix pléthorique de Mangas. Le personnage est attachant, le dessin est simple et permet de se plonger avec facilité dans l'histoire. Jai adoré ce manga, c'est drôle, triste, parfois un peu cru, mais surtout, plein d'honnêteté.
Commenter  J’apprécie          10
Mon cancer couillon

« Mon cancer couillon » est un one shot signé Kazuyoshi Takeda, qui a été publié au Japon en 2013. Dans ce premier ouvrage, le mangaka se livre sur son cancer du testicule et sur les rencontres qui ont ponctué sa lutte et sa convalescence. Grâce à des chapitres assez courts, l’auteur nous embarque dans un quotidien assez morne, bien que guindé d’espoir. L’ensemble des personnages est touchant, chacun a son histoire, ses épreuves à surmonter. Mais Kazuyoshi Takeda lève aussi le voile sur un cancer qui touche les hommes jeunes (15-35 ans).
Lien : https://commedansunlivre.fr/..
Commenter  J’apprécie          10
Mon cancer couillon

Kazuyoshi Takeda raconte son parcours lorsqu'un cancer des testicules lui a été diagnostiqué alors qu'il n'avait que 35 ans, de la découverte de la maladie à son hospitalisation, ses rencontres avec d'autres patients et l'impact sur sa vie de couple. Ce n'est pas tant l'histoire à laquelle je n'ai pas adhérée mais plutôt ce format de successions de récits "tranche de vie" très courts que je n'aime pas en général. J'ai trouvé le tout assez long et répétitif, bien que ce témoignage mélange des situations ét émotions variées, avec une dominante d'humour.
Lien : http://ocalypso.canalblog.co..
Commenter  J’apprécie          20
Mon cancer couillon

Takeda Kazuyoshi rêvait d'être mangaka professionnel mais il n'arrivait pas à faire publier ses créations. Il aura fallu une saleté de cancer pour qu'il puisse y arriver.



"Mon cancer couillon" est son premier manga. Un manga témoignage où il décrit en détails sa maladie, ses symptômes, son parcours de soin, sa vie de famille, son projet pro, les rencontres sur son parcours, ses interrogations, sa reconstruction, ses séquelles, etc. Un témoignage très complet. Lourd mais beau. Infiniment triste et douloureux mais aussi drôle et plein de vie.

Le coup de crayon est, bizarrement, léger et plein de peps. Il contraste avec les propos.



Le témoignage de Takeda Kazuyoshi est très émouvant. Nécessaire aussi, pour sensibiliser et pour informer.
Commenter  J’apprécie          110
Mon cancer couillon

Extrait :

De plus en plus courant, on a tous déjà entendu parler du mot « cancer », pour certains on l’a vécu que se soit par le biais d’un proche ou par nous même. Mais en tant que personne extérieur, peut-on vraiment comprendre ce que ressent une personne, atteinte, en pleine périodes de soins ? C’est ce que nous propose de découvrir Takeda Kazuyoshi au travers de sa propre expérience face à la maladie. Un récit où le corps et l’esprit sont mis à rude épreuve, tant pour le diagnostiqué, que pour ses proches.



La chimiothérapie n’est pas un traitement facile à subir, l’auteur nous en fais tout du long de son témoignage. Les effets secondaires sont nombreux et plus ou moins handicapants. Pour sa part, ce traitement aura un effet secondaire sur ses mains, et donc sur sa manière de dessiner. Mais comme vous vous en doutez, ce n’est pas ça qui l’a arrêter pour autant. Mais de part ma lecture de son histoire, je comprends mieux ses dessins, et je ne les vois plus du tout pareils qu’avant. Je l’admire beaucoup pour sa persévérance dans cette voie, malgré tout les défis qu’il a eu à relever, et j’ai encore plus hâte de découvrir la suite de ses séries. Je suis juste un peu curieuse de découvrir pour qui il travaillait avant, et de voir ses dessins à ce moment là également.



[...]



En bref, ce récit m’a rappeler beaucoup de choses, mais j’ai malgré tout reçu une bonne claque en le lisant. Il peut être intéressant à lire, mais j’avoue ne pas savoir à qui la conseiller, car je pense qu’on peut tous en tirer une « idée » ou un ressenti différent.



L’auteur a du faire preuve de beaucoup de courage afin de publier son histoire, très intime et au plus proche de ce qu’il a vécu. Merci pour ce témoignage, pleins de sentiments, de détermination et de courage, je vous souhaite une bonne continuation.
Lien : https://sunread26.wordpress...
Commenter  J’apprécie          20
Mon cancer couillon

Kazuyoshi Takeda nous raconte sa lutte contre le cancer du testicule qui l'a frappé à seulement 35 ans : un an d'hospitalisation, durant lequel il a subi les effets physiques et psychologiques d'un traitement intensif, mais aussi lié des amitiés fortes avec d'autres patients et pu compter sur le soutien indéfectible de sa femme.



J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce manga autobiographique, parce qu'il décrit avec sincérité les émotions et les pensées de l'auteur tout au long de son séjour à l'hôpital, sans rien nous cacher de ses moments de détresse ni de ceux de ses compagnons. Pour autant, le ton reste léger, parfois même comique, comme le laisse présager le titre. On le termine en en sachant un peu plus sur cette maladie et son traitement, mais surtout en se sentant soi-même un peu plus courageux, déterminé et positif.
Commenter  J’apprécie          00
Mon cancer couillon

J’ai beaucoup apprécié ce manga qui est un très joli témoignage porteur d’espoir malgré l’adversité.

C’est émouvant car tout séjour â l’hôpital pour un cancer quelqu’il soit n’a rien d’anodin...

Il y a beaucoup de sensibilité sans tomber dans le pathos.

Les personnages sont attendrissant et le quotidien du malade a l’hôpital est très bien décrit avec ses difficultés, ses moments de doute, de soulagement, de peur, de colère, de tristesse, de partage et d’empathie.

Les illustrations sont simples mais sont en parfaites adéquation avec le sujet traité. Une belle harmonie dans les expressions et les caractères des différents personnages.

Ce one-shot est une véritable réussite.
Commenter  J’apprécie          00
Mon cancer couillon

Le titre original est Sayonara Tama-chan, mais j'ignore qui a trouvé ce génial titre en français! L'auteur, alors qu'il est encore assistant d'un mangaka, doit mettre sa carrière entre parenthèses car on lui diagnostique (à temps) un cancer d'un testicule (le gauche si vous voulez tout savoir). Un cancer rare, le plus répandu chez les hommes jeunes, avec un excellent taux de survie à cinq ans.



En dépit d'un opération, il lui faut subir une chimiothérapie, car il y a des métastases. Le voici pour un long moment à l'hôpital, en urologie, avec des hommes plus âges atteints par exemple d'un cancer de la prostate.



Les effets secondaires de la chimio sont bien décrits, perte de goût, ultra sensibilité aux odeurs et aux bruits, vomissements, douleurs, dépression même.



(D'accord, là j'en ai perdu pas mal). D'abord, cancer, hôpital. Ensuite, manga, surtout à lire ans le bon vieux sens manga, en commençant par 'la fin' et en lisant de droite à gauche (on s'y fait).



Mais l'humour (si!), la description de la vie dans cet hôpital, avec les autres malades (j'ai découvert que les chambres sont communes à plusieurs, avec juste des rideaux pour isoler un peu) et le personnel, et l'épouse de l'auteur (sans oublier le mignon chiot) donnent un ensemble parfaitement accrocheur.



Cependant je comprendrais parfaitement qu'on n'aie pas envie de s'y lancer, chacun a un vécu plus ou moins douloureux avec la maladie. C'est le témoignage de l'auteur, voilà.
Lien : https://enlisantenvoyageant...
Commenter  J’apprécie          50
Mon cancer couillon

Je dois avouer que je ne suis pas franchement adepte de la littérature « témoignage » où des gens, parfois connus, racontent un épisode de leur vie, que ce soit un deuil, la maladie ou autre. Je ne saurai vraiment expliquer pourquoi, mais ce n’est vraiment pas quelque chose qui m’attire, et ce que ce soit sous la forme témoignage ou romanesque. Et pourtant, lorsqu’il s’agit de manga, l’idée ne me dérange pas, quand bien même je ne crois pas avoir lu énormément d’œuvres qui appartiennent à ce domaine. Ainsi, je me demande si Mon Cancer Couillon, de Kazuyoshi Takeda n’est pas ma première lecture du genre.



Pour resituer l’œuvre, Mon Cancer Couillon est un seinen prépublié dans le magazine Evening en 2013, et est par ailleurs le premier manga de l’auteur, qui jusqu’alors était assistant (on le connaît aujourd’hui pour la série Peleliu, éditée par Vega). En France, l’œuvre est disponible chez Pika dans la collection Graphics sous la forme d’un One Shot très beau, dans la lignée de ce qui est fait dans cette collection, qui a d’ailleurs d’autres récits autobiographiques qui m’ont l’air intéressants, je pense en particulier à Solitude d’un autre genre que j’aimerai beaucoup lire.



Et donc, de quoi est-il question ? On le devine aisément au titre français très bien trouvé, il s’agit donc d’un manga dans lequel l’auteur, alors qu’il n’a que 35 ans, découvre qu’il a un cancer du testicule. Nous allons donc le suivre durant le parcours de soins, l’occasion de revenir sur toutes les difficultés liées à la situation, mais également de parler plus largement de manga, de chien, et d’amour…



Le fond et la forme



Il est important de signaler d’emblée que le récit, bien qu’il présente une évolution constante (et chronologique) dans l’évolution du parcours de soin de l’auteur, est structuré en courts chapitres qui eux-mêmes sont plutôt des petites pastilles sous forme de petites moments de vie et d’anecdotes. L’idée est que les chapitres font plus ou moins une dizaine de pages, et la plupart du temps, plusieurs scénettes sont mises en avant dans chaque chapitre.



Et l’ambiance globale du titre est plutôt positive, quand bien même on se situe dans un cadre anxiogène d’hôpital, dans lequel les patients subissent des traitements lourds. Mais ce qui n’est pas lourd, au contraire, c’est la façon dont l’auteur arrive à donner des explications sur la maladie et les traitements mis en place, afin que l’on comprenne un peu ce qui se passe, sans que l’on ne trouve ça trop compliqué et ennuyeux à lire. Ainsi, entre deux vomis liées au traitement, on partage de nombreux moments joyeux, parfois plus difficiles, mais avec toujours une forme de positivité qui fait du bien, et qui surtout ne semble pas forcée, mais au contraire, est amenée naturellement et est facilement acceptable pour le lecteur.



J’entends par là que les récits de vie ont parfois cette tendance, en tout cas dans l’idée que je m’en fais et dans le peu que j’ai pu lire, à nous dire que malgré tout la vie c’est beau, il faut rester positif, etc… Sauf que dans de nombreux cas, je ne vois pas comment c’est possible. Et dans Mon Cancer Couillon, l’auteur nous montre bien qu’on ne peut pas toujours rester positif, mais que le rapport aux autres, notamment à notre petit chien ou à notre femme, peut nous y aider énormément.



Un manga sur le manga



J’ai précisé que le manga parlait de la maladie, mais pas que. En effet, l’auteur étant mangaka, et cette histoire étant la première série qu’il a signé, cet élément est très important dans le développement du récit. Car on commence alors qu’il est toujours assistant à 35 ans (on comprends qu’il travaille sur Gantz), et cette convalescence forcée sera l’occasion pour lui de travailler sur SA série. Et c’est tout naturellement qu’il s’inspire de ce qu’il vit pour ce premier manga.



Ainsi, le processus créatif est un élément que l’on retrouve durant la totalité de l’histoire, jusqu’à la conclusion qui confirme la sérialisation du manga. De ce fait, au gré des chapitres nous aurons l’occasion d’en apprendre un peu plus sur comment l’équipe va composer avec son absence, son retour au travail mais surtout comment la maladie va influer sur sa façon de travailler, qui est peut-être également en partie responsable de son style visuel si particulier.



Car si j’ai parlé de la forme précédemment, j’ai volontairement éludé l’esthétique du manga, qui est pourtant primordiale. Et ici, le trait de l’auteur est très arrondi, ne cherchant pas un visuel réaliste ou détaillé, qui donne un côté doux bienvenu, surtout quand il s’agit de traiter de choses plus difficiles ou pesantes. C’est en partie grâce à cela qu’on évite les ambiances trop lourdes par ailleurs. Et je ne vais pas vous expliquer de quoi il en retourne, mais la maladie va avoir un impact sur la façon de dessiner de l’auteur, et il est donc possible que son style ait été travaillé et adapté en fonction de cela.



Mais du coup, pourquoi ce récit de vie est bien ?

J’ai déjà signalé à plusieurs reprises que les récits de vie n’étaient pas mon truc, et vous aurez compris que malgré cela, ce manga m’a conquis. J’ai déjà en partie expliqué pourquoi dans les paragraphes qui précèdent, et je vais tenter d’approfondir ici. Tout d’abord je pense réellement que ce côté « regard d’artiste » que l’on trouve dans le manga me parle davantage qu’un roman écrit à la première personne qui parfois, donne l’impression d’avoir été écrit pour soi-même uniquement. Il est possible que le modèle éditorial du manga y soit pour quelque chose, puisqu’il y a des responsables au-dessus de l’auteur qui viennent donner des indications pour retravailler l’œuvre, donnant un aspect plus construit et artistique au récit. En tout cas, c’est une interprétation que je propose.



De plus, comme j’ai essayé de le montrer, Takeda ne se borne pas à raconter son parcours de malade, mais met tout ça en perspective avec son travail, sa vie de couple et également son chien. Ça peut paraître bête dit comme ça, mais ce sont ces éléments qui sont le cœur, en particulier émotionnel, de l’histoire et qui lui donnent une certaine forme d’universalité. Car si le cancer est malheureusement de plus en plus banal, cela reste quelque chose de très particulier. Par contre, avoir quelqu’un dans sa vie, ainsi qu’un animal de compagnie que l’on considère comme notre enfant, c’est beaucoup plus naturel.



Ainsi, au fil de son histoire, l’auteur égrène ça et là des petites moments de vie qui arrivent à toucher, que ce soit dans la relation à sa femme et cet amour très fort qui les unit et leur permet d’avancer ensemble, ou son rapport si touchant avec son petit chien, Big (oui, c’est sûrement dû au fait que je me sois beaucoup reconnu là-dedans, surtout que Big ressemble à mon chien). Ces moments, tout comme ceux concernant son travail de mangaka, sont au final ceux qui m’ont le plus touché et le plus marqué dans l’histoire.



En conclusion, Mon Cancer Couillon est vraiment une très belle surprise, dans une édition de très belle qualité qui plus est, qui m’a touché par le traitement de ses diverses thématiques et par la positivité qui s’en dégage. J’ai de ce fait le sentiment d’avoir finalement ressenti ce que ressentent les gens qui apprécient les récits de vie en général, mais c’est vraiment le fait qu’on ait droit à une vision d’artiste qui m’a permit de vraiment entrer dans ce récit, qui nous rappelle que c’est grâce à ceux qui nous entourent qu’on arrive à traverser les épreuves de la vie, que ce soit notre conjoint(e), notre animal de compagnie, ou encore nos enfants.
Lien : https://apprentiotaku.wordpr..
Commenter  J’apprécie          30
Peleliu, tome 1

Un récit aux dessins minimalistes qui permet d'en apprendre plus sur les conflits entre américains et japonais lors de la seconde guerre mondiale. Un contraste saisissant entre horreur de la guerre et île paradisiaque.
Commenter  J’apprécie          10
Peleliu, tome 1

Il est difficile de parler d’un sujet aussi dur sans donner envie aux lecteurs de pleurer à chaque page. Pour éviter ça, Kazuyoshi Takeda a eu la brillante idée de raconter son histoire à travers des décors très épurés et surtout des personnages pas réalistes pour un sou qui, avec leur grosse tête sur leur petit corps, ne respectent aucune proportion. C’est ainsi qu’on se retrouve avec un dessin tout particulièrement adorable qui nous permet de prendre de la distance face aux horreurs du scénario. Peleliu, Guernica of Paradise traite déjà d’une thématique très dure et aurait été probablement encore plus difficile à lire avec un dessin trop réaliste. Je salue donc cette brillante idée qui n’est pas sans me rappeler la bande dessinée Maus de Spiegelman qui traite, elle, de la Shoah.



Parce que si Kazuyoshi Takeda a recours à un dessin très irréaliste et enfantin, il n’hésite pourtant pas à aborder sans pincettes les événements qui se sont déroulés sur l’île de Peleliu. On assiste aux bombardements, aux combats au corps à corps, aux fusillades ou encore à la mise à mort des blessés japonais. On découvre comment ces jeunes soldats, dont la plupart n’avaient pas plus de 25 ans, ont été endoctrinés ou comment leur code d’honneur les dissuade de prendre la fuite ou de se rendre malgré leur défaite imminente.



Au milieu de cette boucherie, Tamaru apparaît comme la petite touche d’humanité qui rend ce manga de guerre tellement attendrissant et touchant. Ce jeune garçon, qui rêve de devenir mangaka, est d’abord convaincu de la victoire du Japon et de sa survie. Comme n’importe quel jeune, il se sent invincible. Pourtant, lorsque les combats commencent et qu’il voit ses frères d’armes tomber, il réalise avec effroi qu’il ne sortira probablement pas vivant de cet enfer. Il n’a néanmoins aucune échappatoire à ces horreurs qu’il doit en plus consigner, car c’est lui qui est chargé de rédiger les lettres de décès pour les familles.



Peleliu, Guernica of Paradise s’impose dès le premier tome comme un classique et est, sans aucun doute, le manga qui donnera ses lettres de noblesse à Vega. Dur, poignant, mais à la fois tellement touchant, Peleliu, Guernica of Paradise ne peut qu’émouvoir et plaire. Pour moi qui ne connaissais rien de cette bataille, il s’agit en tout cas d’un très gros coup de coeur, mais également d’une très grosse claque.
Lien : https://minimouthlit.com/201..
Commenter  J’apprécie          10
Peleliu, tome 1

Bon, certes,, je suis une nouvelle fois frustrée car c'est un collègue de mon mari qui nous a prêté ce premier tome (et je ne sais pas si il a le deuxième) et je ne sais pas quand est-ce que je pourrai lire la suite mais ce n'est pas non plus comme si l'on ne connaissait pas la suite étant donné que cet ouvrage s'appuie sur des faits historiques.



Ici, l'on (re) visite une nouvelle fois un pan triste de notre Histoire avec un grand H, celui de la bataille du Pacifique qui opposa les troupes américaines aux troupes japonaises mais du point de vue japonais cette fois-ci. La leçon qu'il y a à tirer de cet ouvrage me semble-t-il est que dans toute sorte de conflit, il n'y a ni vainqueur ni perdant seulement des jeunes hommes, qui avaient encore tout à découvrir de la vie, que l'on a envoyé sur le front pou défendre leur patrie. Mais la patrie, quel vain mot lorsqu'il s'agit d'innocents...et contrairement aux idées reçues, lorsque ces derniers étaient sur le point de rendre l'âme, ce n'est ni l'empereur qu'ils appelaient ou encore leur soit-disant patrie qu'ils défendaient et soit disant pour laquelle ils étaient censés se battre mais bel et bien leur mère car ils restaient des hommes, jeunes qui plus est, avant tout ! Tamaru, notre jeune héros et protagoniste, mangaka, est l'un d'entre eux et il nous fait part de son histoire, la sienne avec un petit h, mais qui est celle de tant autres comme lui !



Un manga extrêmement dur mais ô pourtant si réel, ne l'oublions jamais car toute paix n'est jamais acquise ! Un graphisme à couper le souffle, extrêmement bien travaillé avec quelques modifications cependant par rapport à la réalité (comme l'explique l'auteur-illustrateur en fin d'ouvrage afin de le rendre accessible à tous et surtout afin justement qu'il paraisse plus réaliste ! A découvrir et à faire découvrir ! Attention âmes sensibles, s'abstenir !
Commenter  J’apprécie          380
Peleliu, tome 1

Loin dans le Pacifique Sud, existe l'archipel des Palaos. L'été 1944, il a fait l'objet d'une redoutable bataille, notamment sur l'ile de Peleliu. Notre héros est cantonné dans un régiment sur cette ile. Mangaka, il raconte la vie sur place et la terrible bataille avec de petits bonhommes dotés de grands yeux. On dirait des petits soldats... On y retrouve la maltraitante des militaires, leurs condition de vie, voir de survie et la propagande qui les entoure. La simplification des personnages atténue la rudesse des images.

Toutefois, je trouve qu'il y a beaucoup de similitude avec le second tome de "La vie de Mizuki", l'oeuvre excellente de Sigeru Mizuki
Commenter  J’apprécie          30
Peleliu, tome 1

Un de premiers titres sortis par l'éditeur Vega en 2018 mais avec son dessin atypique, je n'avais pas osé me lancer dans l'aventure. Il aura fallu attendre une réédition très avantageuse de celui-ci sous la houlette de Vega et Dupuis qui travaillent ensemble désormais pour me faire embarquer et à 3€ le tome, ça ne se refuse pas !



Le thème, je le connais. C'est celui de la Guerre du Pacifique qui a été très bien traitée dans l'excellente série Band of Brothers : L'enfer du Pacifique et le diptyques de films Mémoire de nos pères et Lettres d'Iwojima signés par le grand réalisation Clint Eastwood. Je n'étais donc pas en terrain inconnu. Sauf que contrairement à ces médias, c'était la première fois que je lisais une oeuvre en parlant écrite par un japonais et ça apporte un tout autre éclairage au récit.



En effet, on nous a souvent présenté, à nous Occidentaux, les Japonais comme des gens qui n'ont jamais vraiment digéré leur défaite, ni reconnu forcément leurs crimes et encore moins réfléchi à leurs erreurs. Voilà le biais avec lequel souvent on les voit. Alors pouvoir lire un titre qui va à l'encontre de cette idée fausse est un vrai plaisir.



Car Kazuyoshi Takeda dans sa série Peleliu : Guernica of Paradise, qui va compter 12 volumes, ne se gêne pas pour critiquer l'absurdité de cette guerre à laquelle son propre grand-père a participé. Avec un trait très naïf et des personnages tout droit sortis des Peanuts - on jugera de la cocasserie de cela face à l'ennemi invoqué ici -, il ne se gêne pas pour dépeindre toute l'horreur de cette guerre qui aura lieu sur l'ilot stratégique de Peleliu, petite île au sud des îles Palaos, près des Philippines.



J'ai beaucoup aimé suivre cette guerre sale de l'intérieur en me mettant dans les pas d'un soldat banal, enfin pas si banal puisqu'il dessine des mangas ce qui va lui valoir d'avoir un poste et un regard particulier sur ce qu'il se passe. Le quotidien des soldats est bien rendu lors de petites scénettes qui oscillent entre drôlerie et dure réalité quand celle-ci finit par les rattraper. Les décors sont d'ailleurs bien rendus malgré les choix faits par l'auteur pour simplifier et donc modifier certains détails en s'éloignant de la réalité comme il l'explique lui-même en fin de volume. Mais on reconnait bien la précarité de la vie sur cet ilot avec ses abris de fortune, son travail de forçat et son insécurité permanente.



J'ai juste trouvé que c'était déjà un peu répétitif par moment mais c'est normal en même temps vu ce que décrit le titre. L'auteur tente quand même de mettre en place une vraie histoire avec une narration évolutive, puisqu'on passe de premiers temps presque paisibles où les soldats s'installent, aux premières attaques gentillettes, avec que les américains lancent vraiment l'offensive et qu'on rentre dans le lourd.



J'ai vraiment apprécié de voir l'auteur nous livrer des informations historiques véridiques tout au long du récit, ainsi que lors d'encarts entre les chapitres. Il garde de plus un ton assez neutre dans l'ensemble, présentant la façon dont les japonais voyaient leurs ennemis, mais tentant à son tour de les mettre sur un pied d'égalité comme lors de la scène avec "maman / mommy". De plus, en filigrane, on sent bien qu'il a un discours tout sauf complaisant avec les décideurs d'alors et la situation. Il a réfléchi sur ce qu'il s'est passé, il en voit l'absurdité avec notre recul actuel, mais il se met également à la place des troupiers d'alors pour essayer de voir les choses de leur point de vue. Cela donne un récit vraiment réussi, plein de nuances et d'humanité qui prend vraiment vie dans les derniers chapitres où le conflit démarre vraiment.



Alors que je n'étais pas sûre d'aimer le titre car j'avais peur que le trait me fasse sortir du récit ou encore que celui-ci ne présente pas le recul que j'attendais, j'ai trouvé en Peleliu, au contraire, un récit maîtrisé, bien pensé, bien écrit, et tout en nuances où les réflexions sur la guerre vue par ceux qui l'ont faite m'ont interpelée. C'est exactement le genre de titre que j'aime lire sur cette époque, comme je l'avais fait avec Dans un recoin de ce monde ou Le pays des cerisiers de Fumiyo Kouno.
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
Commenter  J’apprécie          30
Peleliu, tome 1

Peleliu, Tome 1 | Takeda Kazuyoshi



Si j'ai acheté ce manga c'est pour sa couverture qui m'a tout de suite attirée par ses tonalités vives, et par son mini prix de 3€ ( considération très terre à terre mais je pense que sans ça je ne m'y serais pas essayé ^^).



Je m'attendais à quelque chose de plutôt orienté humour au vu du style de dessins choisis: pas du tout.

On traite là d'un fait historique: La bataille pour l'île de Peleliu, pendant la guerre du Pacifique. Autant dire qu'il n'est pas approprié pour une envie de lecture légère.



Mon impression de lecture: je n'ai ni aimé ni pas aimé. Par contre j'ai été intéressée.

L'histoire est plaisante, et très bien construite pour un court format.



En fait je n'ai que des choses positives à dire au sujet de ce manga (c'est contradictoire pour quelqu'un qui dit ne pas l'avoir apprécié...mais bon, c'est ainsi ^^)



Tamaru, le protagoniste principal, est très intéressant et aussi terriblement attachant. Faut dire que ce petit être sensible et rêveur n'a rien d'un soldat au sens où on l'imagine, alors on se peine pour lui de le savoir en plein milieu de ce carnage.



Sous l'aspect très "cute" des dessins on se retrouve confronté de plein fouet aux pratiques infectes de la guerre et c'est peut-être pour ça que j'ai eu du mal à accrocher: je ne m'attendais clairement pas à ça ( Lire les synopsis évite ce genre de déconvenue, je suis d'accord).

Mais en même temps c'est ce contraste qui l'a rendu supportable, et qui le rend peu commun et inattendu..



Pour résumer un manga à lire tout de même, ne serait-ce pour ce fameux contraste: dessins mignons à souhait/ thème très dur.
Commenter  J’apprécie          50
Peleliu, tome 1

Un manga pour découvrir Peleliu, île de l'archipel des Palaos, lieu paradisiaque pris dans la guerre du Pacifique. Tamaru, le petit soldat malgré lui, rêveur aimant dessiner, est très touchant ; les images sont très expressives et déroulent tranquillement l'histoire, case après case, montrant l'innocence enfantine face à la cruauté absurde. La jeunesse japonaise est chair à canon sacrifiée pour l'honneur et les américains ne font pas dans la dentelle. Un premier tome d'une série assez longue - et j'avoue me demander ce qu'il y a tant à raconter (l'avenir me le dira). Et mon premier manga. Je ne sais pas si j'en lirai d'autres mais je vais au moins continuer à découvrir cette histoire.
Commenter  J’apprécie          70
Peleliu, tome 1

Petite claque avec ce tome qui dépeint une guerre horrible façon chibi. Ce décalage marche très bien et je n'ai absolument eu aucun mal à me projeter sur le front.

Cette vision orientale du récit de guerre apporte un regard nouveau. J'espère que la série ne s'essouflera pas !
Commenter  J’apprécie          10
Peleliu, tome 1

« Alors c'est ça, la guerre ? »

Été 1944. Tamaru, jeune soldat japonais de première classe qui rêve de devenir mangaka, est envoyé sur l'île de Peleliu, vrai « paradis de contes de fée » : cocotiers, oiseaux magnifiques, récifs coralliens. Ce décor de rêve l'aide un temps à surmonter un quotidien très éprouvant (creuser des galeries, subir les brimades et ordres du sergent Namoto, morts de camarades…), lui qui n'a qu'une idée en tête : « gagner et rentrer au pays ». Ce coin paradisiaque devient cependant apocalyptique lorsque 40 000 militaires américains bombardent et débarquent sur l'île. Afin d'éviter l'«honorable effacement » de Peleliu, les 10 000 soldats japonais présents, dont Tamaru, ont pour consigne de faire preuve d'un courage sans faille et de résister jusqu'au dernier.



Quel plaisir de retrouver Kazuyoshi Takeda, l'auteur de l'excellent et très poignant Mon cancer couillon ! Avec Peleliu – Guernica of Paradise (le ton est donné !), il signe une série terminée de onze volumes dont le premier nous donne très envie de lire la suite. Dans ce tome 1, le mangaka prend le temps de bien poser les bases de cette histoire fictive qui s'appuie sur un événement historique trop méconnu de la Seconde Guerre mondiale : en septembre 1944, l'île de Peleliu a été attaquée par les Américains en raison de son aéroport qui permettait aux Japonais d'envoyer des bombardiers jusqu'aux Philippines où se trouvait la plus grande base. Il décrit également les conditions extrêmement difficiles du conflit, côté japonais : manque de sommeil, morts accidentelles, maladies, sous-nutrition, blessures, bombardements incessants, épuisement physique et moral. le plus de ce manga réside dans les notes explicatives, « souvenirs de champs de bataille », qui éclairent l'intrigue. On s'attache immédiatement à Tamaru, personnage principal tout jeune à la naïveté confondante, fragile, qui apparaît comme un anti-héros au contraire de ses amis Yoshiki et Koyama, prêts à mourir et très patriotes. La narration à la première personne nous donne accès à ses doutes, ses peurs, ses pensées : on mesure ainsi la détresse psychologique dans laquelle étaient plongées les recrues. le mangaka choisit de nommer les compagnons d'arme de Tamaru : c'est un aspect appréciable car à la guerre, les combattants sont souvent trop anonymisés. le graphisme nous surprend agréablement car restituer l'horreur de la guerre n'est pas chose aisée. Si le dessin peut paraître simple et même kawaii à première vue, il s'avère détaillé et très réaliste. le recours à des petits personnages aux grosses têtes et le trait rond du mangaka mettent à distance les atrocités sans les cacher et soulignent les sentiments d'effroi, courage, panique qui traversent les différents protagonistes.



Vite le tome 2 !
Commenter  J’apprécie          00
Peleliu, tome 1

C’est sur les conseils d’une vendeuse spécialisée « mangas » que j’ai découvert ce 1er tome de Peleliu.

Je ne connaissais absolument pas cette tragédie historique de la seconde guerre mondiale, et suis bluffé par l’intensité du scénario et des dialogues. Si le dessin paraît minimaliste (pour les soldats) il n’en reste pas moins d’une incroyable force.

J’ai adoré ! Vivement la suite…

Commenter  J’apprécie          00
Peleliu, tome 1

Critique commune aux tomes 1 et 2.



Comme ses prédécesseurs, le n° 8 de l’excellente revue Atom m’a fait découvrir un certain nombre de mangas ayant l’air intéressants, dont, dans l’actualité, cette série qu’est Peleliu, Guernica of Paradise, due à Takeda Kazuyoshi, et dont la publication française vient d’être entreprise par un nouvel éditeur de manga, Vega. Les deux premiers volumes sont parus d’emblée, et ce sont ceux dont je vais vous parler aujourd’hui, mais la série est en cours de publication au Japon, où il y a au moins trois autres volumes, qui devraient être traduits relativement rapidement, ai-je cru comprendre.







Peleliu, Guernica of Paradise est un manga de guerre, centré sur le récit de la sanglante bataille de Peleliu, une paradisiaque (donc) petite île de corail dans l’archipel des Palaos. Cette bataille, semble-t-il méconnue des Japonais contemporains (tout particulièrement à en croire Hiratsuka Masao, un spécialiste de la guerre du Pacifique qui a conseillé Takeda Kazuyoshi dans la conception de cette BD), cette bataille donc a eu lieu entre septembre et novembre 1944, et a été particulièrement meurtrière. Elle a opposé, pendant près de deux mois (là où le commandement américain pensait régler l’affaire en quelques jours...), dans les 40 000 soldats américains et 10 000 soldats japonais. Si la bataille a autant duré, c’est que les Japonais avaient aménagé tout un réseau de grottes, dans l’optique de tenir le plus longtemps possible, et de rendre la victoire particulièrement coûteuse aux Américains – un scénario anticipant la (plus célèbre car hautement symbolique) bataille d’Iwo Jima (hop), quelques mois plus tard. Cet acharnement à défendre cette île minuscule, dans une opération clairement suicidaire et, funeste originalité, pour la première fois semble-t-il véritablement conçue comme telle au plan stratégique (le contingent japonais, constitué de troupes de réserve, en infériorité numérique marquée, mal équipé, mal approvisionné, et qui ne pouvait pas espérer de renforts, n’avait absolument aucune chance de l’emporter, et se rendre était inacceptable – 97 % des soldats japonais de Peleliu sont morts durant la bataille), cet acharnement, donc, tenait à ce qu’il s’y trouvait un aéroport, qui pourrait constituer un atout déterminant pour les bombardiers américains, à même depuis cette base de menacer directement le Japon, ou de fournir un support dans la campagne visant à reprendre les Philippines – de fait, la guerre dans les Palaos, et notamment à Peleliu, était associée au théâtre d’opérations philippin ; et la victoire décisive des Américains dans le Golfe de Leyte, fin octobre, avait considérablement diminué l’intérêt stratégique de la petite île de corail et de son aéroport… La bataille n’en continuerait pas moins, une des plus meurtrières de la guerre du Pacifique.







Il existe un certain nombre de mangas traitant de la Deuxième Guerre mondiale – ce même numéro d’Atom en dresse d’ailleurs un intéressant panorama (j’en aurais bien repris du rab, à vrai dire). Et le traitement de ce sujet varie considérablement… De manière périodique, le regard des Japonais sur cet affrontement est tour à tour imprégné d’héroïsme, au point parfois du révisionnisme (est-ce si étonnant, dans un pays où Abe Shinzô est Premier Ministre ?), et violemment critique ; dans les évocations de la guerre en manga, dans ce dernier registre, on pensera aussitôt à Mizuki Shigeru (notamment dans Opération Mort et les tomes 1 et, surtout, 2 de Vie de Mizuki), qui était non seulement soldat alors, mais a véritablement combattu sur le front, est passé à deux doigts de mourir à maintes reprises, et y a perdu un bras… Peleliu, Guernica of Paradise s’inscrit clairement dans la filiation de Mizuki – avec bien sûr cette différence essentielle que le jeune Takeda Kazuyoshi n’a quant à lui pas combattu, de toute évidence, mais revient sur des événements passés (et désormais lointains) avec l’assistance d’un historien.







Peleliu est le récit d’une guerre absurde et horrible, dans un cadre initialement paradisiaque ; le sort des soldats japonais émeut, mais l’inhumanité du commandement japonais, et ses innombrables brimades et mensonges, révoltent. À vrai dire, Takeda Kazuyoshi semble priser tout particulièrement l’évocation de morts parfaitement absurdes et anti-héroïques au possible : tel soldat qui trébuche et s’ouvre le crâne sur une pierre, avant même la bataille, tel autre qui est abattu par un des siens en train d’agoniser et dont le doigt était malencontreusement crispé sur la gâchette de son fusil… et quantité d’anonymes qui sont instantanément pulvérisés par une bombe tombée suffisamment près pour que la protection supposée de la grotte ne les sauve pas le moins du monde – sans même parler des charges suicides : appréciable ironie, la mort conne du sous-officier qui l’ordonne autorise ses subalternes à survivre encore quelques heures, quelques jours peut-être…







Cet accent mis sur les morts absurdes ressort tout particulièrement de la tâche confiée à notre (principal) héros et personnage point de vue, le soldat de première classe Tamaru : le jeune homme chétif et peureux, petit binoclard incapable de faire du mal à une mouche (au départ, du moins…), a (ou avait…) pour ambition de devenir mangaka – ses supérieurs le savent, et il craint tout d’abord que cela ne lui joue un mauvais tour, un énième déluge de baffes, la méthode disciplinaire par excellence de l’armée impériale… Mais les officiers entendent bien au contraire en profiter : ils ont besoin d’un « attaché au mérite », qui a pour tâche de rédiger les lettres envoyées aux parents des soldats qui ont trouvé la mort sur Peleliu (ce dès avant la bataille – à vrai dire, une fois les Américains débarqués, la simple idée que ces lettres puissent parvenir à leurs destinataires relève à son tour de l’absurde, à moins de procéder, là encore, comme dans Lettres d'Iwo Jima) ; cette mort ne peut tout simplement pas se permettre d’être « ridicule » et « gratuite » – l’office de « l’attaché au mérite » est donc d’enjoliver les faits, pour témoigner, avec ardeur patriotique et révérence pour l’empereur, d’un nécessaire ultime acte de bravoure : ce camarade, qui s’est connement fendu le crâne en trébuchant ? Le vaillant soldat de l’empereur a bien évidemment abattu des avions ennemis en s’emparant d’une mitrailleuse, geste héroïque qui coûta la vie à des Ricains en même temps qu’il sauvait celle de ses bons amis du régiment ! Banzaï ! Tamaru s’acquitte du mieux qu’il peut de sa tâche – même en comprenant alors, illumination cruelle, que le désir de ce camarade de mourir « dans un ultime acte de bravoure, comme son père » n’avait jamais été fondé sur autre chose qu’un odieux mensonge… Un même mensonge qui se répète de génération en génération. Le message est assez clair, pour le coup, et les résonances très actuelles.







Rien n’est épargné aux soldats de Peleliu – et, sans que l’on puisse pour autant parler de complaisance, Takeda Kazuyoshi ne cache rien. La terreur des interminables bombardements préliminaires, la découverte de ce qu’ils ont ravagé la si jolie petite île paradisiaque de Peleliu pour en faire un no man’s land lunaire, les terribles premières heures de la bataille, où d’innombrables vies japonaises comme américaines sont fauchées en quelques minutes, le repli dans les grottes, les blessés qui agonisent, les ressources d’ores et déjà épuisées, en eau tout particulièrement… Non, rien ne leur est épargné. Et nous n’en sommes qu’au début…







Maintenant, il faut voir comment cette histoire est racontée – ce qui saute aux yeux en regardant les couvertures. En effet, Takeda Kazuyoshi a fait le choix de prime abord incongru d’un dessin très enfantin, naïf, tout en rondeurs, faisant plus que loucher sur le super deformed, grosses têtes et petit corps. Mais il ne faut pas s’y tromper : cela ne fait certainement pas de Peleliu une bande dessinée destinée aux pitinenfants. La naïveté du trait n’y change rien, ce récit est d’une extrême noirceur, et d’une extrême violence. En fait, d’une certaine manière, ce parti-pris archétypal renforce le sentiment de violence.







Oui, ce choix peut tout d’abord paraître étonnant, voire inapproprié, mais je le trouve en définitive tout à fait pertinent – d’autant qu’il faut lui associer un character design bien pensé : les personnages ont des traits simplistes qui devraient, dans l’absolu, les rendre indiscernables les uns des autres (ce qui, dans pareil contexte, pourrait d’ailleurs faire sens, et je suppose à vrai dire qu’il y a de cela dans la mise en scène des innombrables anonymes mourant dans un absurde anonymat), mais c’est pourtant tout le contraire qui se produit : les yeux myopes et sempiternellement plissés de Tamaru derrière ses lunettes rectangulaires (l’auteur expliquant au passage en quoi ce choix n’était pas rigoureusement historique, mais pourquoi il l’a fait quand même) sont bien sûr le premier exemple que l’on a envie de citer, mais il en va de même pour les autres – ceux du moins qui ont un nom ; la simple manière de figurer la bouche, un trait dans ce sens, une épaisseur dans l’autre, suffit à identifier le caporal Yoshiki, et à exprimer sa naïveté et son dévouement – une bouche et des yeux plus larges, il s’agit du sous-lieutenant Shimada, assez bonhomme, pas moins obligé de prendre les plus cruelles des décisions – les lunettes rondes qui masquent ses yeux désignent le caporal-chef Kosugi, homme cynique et pragmatique, rusé aussi, qui ne se leurre pas sur les chances de succès des Japonais et fera tout ce qui est en son pouvoir pour survivre, quitte à piétiner les cadavres de ses compatriotes – la casquette et la moustache, c’est le fanatique et violent sergent Namoto – cette cicatrice et cette bouche large, c’est la brute Inokuma, etc. Et si les soldats américains sont trop anonymes, dans cette optique, pour bénéficier de traits aussi précis pour les singulariser (notons tout de même, car ça n’a pas toujours été le cas dans les représentations de cette guerre de part et d'autre, que nombre de ces marines sont des noirs), ils n’en expriment pas moins tous une même humanité : Tamaru confronté à un Ricain appelant sa maman dans son agonie, cela pourrait paraître convenu, mais cela touche bel et bien au cœur. Cette figuration très subtile, en quelques traits seulement, est assez remarquable, décidément – notamment eu égard à ce paradoxe voulant que l’identification aisée de ces personnages comme distincts permette pourtant au lecteur de s’identifier lui-même à chacun d’entre eux. Je manque de références manga dans ce registre, mais, instinctivement, cela m’a fait penser à Peanuts de Charles M. Schulz – dans un contexte certes on ne peut plus différent, et certes c'est là une comparaison très laudative, mais, oui, pourquoi pas ?







Ce parti-pris pourra donc déstabiliser, mais je le trouve pour ma part tout à fait approprié et pertinent. J’ai lu çà et là des critiques y trouvant quelque chose d’un peu « bâclé », et je ne suis vraiment, vraiment pas d’accord. D’autant que ce choix s’associe bien sûr, et de manière assez classique pour le coup, à une esthétique plus ou moins « ligne claire » : passé la rondeur naïve des personnages, si le décor a souvent quelque chose d’un peu abstrait, il peut cependant se montrer plus détaillé quand cela importe – que ce soit pour sublimer le paradis de Peleliu avant la bataille, ou au contraire pour exprimer la cruauté de la guerre en exposant la nature ravagée par les combats ; le dessin se montre surtout plus précis pour les engins militaires, les barges de débarquement, les tanks, les avions… Sans jamais trop en faire (et, là encore, Takeda Kazuyoshi explique brièvement dans quels cas il a décidé de faire des entorses graphiques à la rigueur historique et pour quelles raisons – par exemple concernant l’uniforme des soldats japonais). L’association de ces diverses caractéristiques fonctionne très bien.







Vous l’aurez compris, je suis très enthousiasmé, au sortir de ces deux premiers tomes de Peleliu, Guernica of Paradise. C’est une BD rude, encore une fois, ne pas s’y tromper, mais elle fait preuve d’une certaine subtilité dans sa méthode, qui vaut pour le dessin comme pour le scénario. Et ce point de vue est très intéressant – comme un contrepoint à Tarawa : atoll sanglant, de Charlier et Hubinon, BD lue et relue quand j’étais gamin puis ado, dans laquelle le point de vue américain animalisait (ou « végétalisait » ? Faces de prune, faces de citron…) un ennemi japonais par essence indifférencié et barbare. Par ailleurs, en cette triste époque où le nationalisme et le révisionnisme semblent (re)devenir toujours plus prégnants, cette BD a quelque chose de salutaire.







Mon seul regret, pour l’heure, est une certaine nonchalance dans la traduction, parfois, et (surtout ?) la relecture – la fin du deuxième tome, tout particulièrement, est saturée de coquilles, ce qui est tout de même sacrément pénible. J’espère que les jeunes éditions Vega se montreront à cet égard plus soignées dans les tomes suivants.







Ce petit bémol mis à part, oui, j’ai vraiment apprécié ces deux premiers tomes de Peleliu, Guernica of Paradise, et ai hâte de lire la suite.
Lien : http://nebalestuncon.over-bl..
Commenter  J’apprécie          30




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Takeda Kazuyoshi (181)Voir plus

Quiz Voir plus

JÉSUS CHRIST et les Évangiles

Quel est le lieu de naissance de Jésus?

Ramallah
Philistie
Bethléem
Samarie

20 questions
624 lecteurs ont répondu
Thème : La Bible : Le Nouveau Testament de La BibleCréer un quiz sur cet auteur

{* *}