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Peleliu tome 1 sur 11
EAN : 9782379500008
210 pages
Vega Dupuis (04/10/2018)
4.11/5   74 notes
Résumé :
La bataille de Peleliu, nom de code Operation Stalemate II (« impasse » en français), s’est déroulée durant la Seconde Guerre mondiale entre les États-Unis et le Japon dans le Pacifique entre septembre et novembre 1944 sur l’île de Peleliu, dans l’archipel des Palaos.

Le général américain avait prévu que l’île serait sécurisée en quatre jours, mais en raison de fortifications bien... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
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Bon, certes,, je suis une nouvelle fois frustrée car c'est un collègue de mon mari qui nous a prêté ce premier tome (et je ne sais pas si il a le deuxième) et je ne sais pas quand est-ce que je pourrai lire la suite mais ce n'est pas non plus comme si l'on ne connaissait pas la suite étant donné que cet ouvrage s'appuie sur des faits historiques.

Ici, l'on (re) visite une nouvelle fois un pan triste de notre Histoire avec un grand H, celui de la bataille du Pacifique qui opposa les troupes américaines aux troupes japonaises mais du point de vue japonais cette fois-ci. La leçon qu'il y a à tirer de cet ouvrage me semble-t-il est que dans toute sorte de conflit, il n'y a ni vainqueur ni perdant seulement des jeunes hommes, qui avaient encore tout à découvrir de la vie, que l'on a envoyé sur le front pou défendre leur patrie. Mais la patrie, quel vain mot lorsqu'il s'agit d'innocents...et contrairement aux idées reçues, lorsque ces derniers étaient sur le point de rendre l'âme, ce n'est ni l'empereur qu'ils appelaient ou encore leur soit-disant patrie qu'ils défendaient et soit disant pour laquelle ils étaient censés se battre mais bel et bien leur mère car ils restaient des hommes, jeunes qui plus est, avant tout ! Tamaru, notre jeune héros et protagoniste, mangaka, est l'un d'entre eux et il nous fait part de son histoire, la sienne avec un petit h, mais qui est celle de tant autres comme lui !

Un manga extrêmement dur mais ô pourtant si réel, ne l'oublions jamais car toute paix n'est jamais acquise ! Un graphisme à couper le souffle, extrêmement bien travaillé avec quelques modifications cependant par rapport à la réalité (comme l'explique l'auteur-illustrateur en fin d'ouvrage afin de le rendre accessible à tous et surtout afin justement qu'il paraisse plus réaliste ! A découvrir et à faire découvrir ! Attention âmes sensibles, s'abstenir !
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Critique commune aux tomes 1 et 2.

Comme ses prédécesseurs, le n° 8 de l'excellente revue Atom m'a fait découvrir un certain nombre de mangas ayant l'air intéressants, dont, dans l'actualité, cette série qu'est Peleliu, Guernica of Paradise, due à Takeda Kazuyoshi, et dont la publication française vient d'être entreprise par un nouvel éditeur de manga, Vega. Les deux premiers volumes sont parus d'emblée, et ce sont ceux dont je vais vous parler aujourd'hui, mais la série est en cours de publication au Japon, où il y a au moins trois autres volumes, qui devraient être traduits relativement rapidement, ai-je cru comprendre.



Peleliu, Guernica of Paradise est un manga de guerre, centré sur le récit de la sanglante bataille de Peleliu, une paradisiaque (donc) petite île de corail dans l'archipel des Palaos. Cette bataille, semble-t-il méconnue des Japonais contemporains (tout particulièrement à en croire Hiratsuka Masao, un spécialiste de la guerre du Pacifique qui a conseillé Takeda Kazuyoshi dans la conception de cette BD), cette bataille donc a eu lieu entre septembre et novembre 1944, et a été particulièrement meurtrière. Elle a opposé, pendant près de deux mois (là où le commandement américain pensait régler l'affaire en quelques jours...), dans les 40 000 soldats américains et 10 000 soldats japonais. Si la bataille a autant duré, c'est que les Japonais avaient aménagé tout un réseau de grottes, dans l'optique de tenir le plus longtemps possible, et de rendre la victoire particulièrement coûteuse aux Américains – un scénario anticipant la (plus célèbre car hautement symbolique) bataille d'Iwo Jima (hop), quelques mois plus tard. Cet acharnement à défendre cette île minuscule, dans une opération clairement suicidaire et, funeste originalité, pour la première fois semble-t-il véritablement conçue comme telle au plan stratégique (le contingent japonais, constitué de troupes de réserve, en infériorité numérique marquée, mal équipé, mal approvisionné, et qui ne pouvait pas espérer de renforts, n'avait absolument aucune chance de l'emporter, et se rendre était inacceptable – 97 % des soldats japonais de Peleliu sont morts durant la bataille), cet acharnement, donc, tenait à ce qu'il s'y trouvait un aéroport, qui pourrait constituer un atout déterminant pour les bombardiers américains, à même depuis cette base de menacer directement le Japon, ou de fournir un support dans la campagne visant à reprendre les Philippines – de fait, la guerre dans les Palaos, et notamment à Peleliu, était associée au théâtre d'opérations philippin ; et la victoire décisive des Américains dans le Golfe de Leyte, fin octobre, avait considérablement diminué l'intérêt stratégique de la petite île de corail et de son aéroport… La bataille n'en continuerait pas moins, une des plus meurtrières de la guerre du Pacifique.



Il existe un certain nombre de mangas traitant de la Deuxième Guerre mondiale – ce même numéro d'Atom en dresse d'ailleurs un intéressant panorama (j'en aurais bien repris du rab, à vrai dire). Et le traitement de ce sujet varie considérablement… de manière périodique, le regard des Japonais sur cet affrontement est tour à tour imprégné d'héroïsme, au point parfois du révisionnisme (est-ce si étonnant, dans un pays où Abe Shinzô est Premier Ministre ?), et violemment critique ; dans les évocations de la guerre en manga, dans ce dernier registre, on pensera aussitôt à Mizuki Shigeru (notamment dans Opération Mort et les tomes 1 et, surtout, 2 de Vie de Mizuki), qui était non seulement soldat alors, mais a véritablement combattu sur le front, est passé à deux doigts de mourir à maintes reprises, et y a perdu un bras… Peleliu, Guernica of Paradise s'inscrit clairement dans la filiation de Mizuki – avec bien sûr cette différence essentielle que le jeune Takeda Kazuyoshi n'a quant à lui pas combattu, de toute évidence, mais revient sur des événements passés (et désormais lointains) avec l'assistance d'un historien.



Peleliu est le récit d'une guerre absurde et horrible, dans un cadre initialement paradisiaque ; le sort des soldats japonais émeut, mais l'inhumanité du commandement japonais, et ses innombrables brimades et mensonges, révoltent. À vrai dire, Takeda Kazuyoshi semble priser tout particulièrement l'évocation de morts parfaitement absurdes et anti-héroïques au possible : tel soldat qui trébuche et s'ouvre le crâne sur une pierre, avant même la bataille, tel autre qui est abattu par un des siens en train d'agoniser et dont le doigt était malencontreusement crispé sur la gâchette de son fusil… et quantité d'anonymes qui sont instantanément pulvérisés par une bombe tombée suffisamment près pour que la protection supposée de la grotte ne les sauve pas le moins du monde – sans même parler des charges suicides : appréciable ironie, la mort conne du sous-officier qui l'ordonne autorise ses subalternes à survivre encore quelques heures, quelques jours peut-être…



Cet accent mis sur les morts absurdes ressort tout particulièrement de la tâche confiée à notre (principal) héros et personnage point de vue, le soldat de première classe Tamaru : le jeune homme chétif et peureux, petit binoclard incapable de faire du mal à une mouche (au départ, du moins…), a (ou avait…) pour ambition de devenir mangaka – ses supérieurs le savent, et il craint tout d'abord que cela ne lui joue un mauvais tour, un énième déluge de baffes, la méthode disciplinaire par excellence de l'armée impériale… Mais les officiers entendent bien au contraire en profiter : ils ont besoin d'un « attaché au mérite », qui a pour tâche de rédiger les lettres envoyées aux parents des soldats qui ont trouvé la mort sur Peleliu (ce dès avant la bataille – à vrai dire, une fois les Américains débarqués, la simple idée que ces lettres puissent parvenir à leurs destinataires relève à son tour de l'absurde, à moins de procéder, là encore, comme dans Lettres d'Iwo Jima) ; cette mort ne peut tout simplement pas se permettre d'être « ridicule » et « gratuite » – l'office de « l'attaché au mérite » est donc d'enjoliver les faits, pour témoigner, avec ardeur patriotique et révérence pour l'empereur, d'un nécessaire ultime acte de bravoure : ce camarade, qui s'est connement fendu le crâne en trébuchant ? le vaillant soldat de l'empereur a bien évidemment abattu des avions ennemis en s'emparant d'une mitrailleuse, geste héroïque qui coûta la vie à des Ricains en même temps qu'il sauvait celle de ses bons amis du régiment ! Banzaï ! Tamaru s'acquitte du mieux qu'il peut de sa tâche – même en comprenant alors, illumination cruelle, que le désir de ce camarade de mourir « dans un ultime acte de bravoure, comme son père » n'avait jamais été fondé sur autre chose qu'un odieux mensonge… Un même mensonge qui se répète de génération en génération. le message est assez clair, pour le coup, et les résonances très actuelles.



Rien n'est épargné aux soldats de Peleliu – et, sans que l'on puisse pour autant parler de complaisance, Takeda Kazuyoshi ne cache rien. La terreur des interminables bombardements préliminaires, la découverte de ce qu'ils ont ravagé la si jolie petite île paradisiaque de Peleliu pour en faire un no man's land lunaire, les terribles premières heures de la bataille, où d'innombrables vies japonaises comme américaines sont fauchées en quelques minutes, le repli dans les grottes, les blessés qui agonisent, les ressources d'ores et déjà épuisées, en eau tout particulièrement… Non, rien ne leur est épargné. Et nous n'en sommes qu'au début…



Maintenant, il faut voir comment cette histoire est racontée – ce qui saute aux yeux en regardant les couvertures. En effet, Takeda Kazuyoshi a fait le choix de prime abord incongru d'un dessin très enfantin, naïf, tout en rondeurs, faisant plus que loucher sur le super deformed, grosses têtes et petit corps. Mais il ne faut pas s'y tromper : cela ne fait certainement pas de Peleliu une bande dessinée destinée aux pitinenfants. La naïveté du trait n'y change rien, ce récit est d'une extrême noirceur, et d'une extrême violence. En fait, d'une certaine manière, ce parti-pris archétypal renforce le sentiment de violence.



Oui, ce choix peut tout d'abord paraître étonnant, voire inapproprié, mais je le trouve en définitive tout à fait pertinent – d'autant qu'il faut lui associer un character design bien pensé : les personnages ont des traits simplistes qui devraient, dans l'absolu, les rendre indiscernables les uns des autres (ce qui, dans pareil contexte, pourrait d'ailleurs faire sens, et je suppose à vrai dire qu'il y a de cela dans la mise en scène des innombrables anonymes mourant dans un absurde anonymat), mais c'est pourtant tout le contraire qui se produit : les yeux myopes et sempiternellement plissés de Tamaru derrière ses lunettes rectangulaires (l'auteur expliquant au passage en quoi ce choix n'était pas rigoureusement historique, mais pourquoi il l'a fait quand même) sont bien sûr le premier exemple que l'on a envie de citer, mais il en va de même pour les autres – ceux du moins qui ont un nom ; la simple manière de figurer la bouche, un trait dans ce sens, une épaisseur dans l'autre, suffit à identifier le caporal Yoshiki, et à exprimer sa naïveté et son dévouement – une bouche et des yeux plus larges, il s'agit du sous-lieutenant Shimada, assez bonhomme, pas moins obligé de prendre les plus cruelles des décisions – les lunettes rondes qui masquent ses yeux désignent le caporal-chef Kosugi, homme cynique et pragmatique, rusé aussi, qui ne se leurre pas sur les chances de succès des Japonais et fera tout ce qui est en son pouvoir pour survivre, quitte à piétiner les cadavres de ses compatriotes – la casquette et la moustache, c'est le fanatique et violent sergent Namoto – cette cicatrice et cette bouche large, c'est la brute Inokuma, etc. Et si les soldats américains sont trop anonymes, dans cette optique, pour bénéficier de traits aussi précis pour les singulariser (notons tout de même, car ça n'a pas toujours été le cas dans les représentations de cette guerre de part et d'autre, que nombre de ces marines sont des noirs), ils n'en expriment pas moins tous une même humanité : Tamaru confronté à un Ricain appelant sa maman dans son agonie, cela pourrait paraître convenu, mais cela touche bel et bien au coeur. Cette figuration très subtile, en quelques traits seulement, est assez remarquable, décidément – notamment eu égard à ce paradoxe voulant que l'identification aisée de ces personnages comme distincts permette pourtant au lecteur de s'identifier lui-même à chacun d'entre eux. Je manque de références manga dans ce registre, mais, instinctivement, cela m'a fait penser à Peanuts de Charles M. Schulz – dans un contexte certes on ne peut plus différent, et certes c'est là une comparaison très laudative, mais, oui, pourquoi pas ?



Ce parti-pris pourra donc déstabiliser, mais je le trouve pour ma part tout à fait approprié et pertinent. J'ai lu çà et là des critiques y trouvant quelque chose d'un peu « bâclé », et je ne suis vraiment, vraiment pas d'accord. D'autant que ce choix s'associe bien sûr, et de manière assez classique pour le coup, à une esthétique plus ou moins « ligne claire » : passé la rondeur naïve des personnages, si le décor a souvent quelque chose d'un peu abstrait, il peut cependant se montrer plus détaillé quand cela importe – que ce soit pour sublimer le paradis de Peleliu avant la bataille, ou au contraire pour exprimer la cruauté de la guerre en exposant la nature ravagée par les combats ; le dessin se montre surtout plus précis pour les engins militaires, les barges de débarquement, les tanks, les avions… Sans jamais trop en faire (et, là encore, Takeda Kazuyoshi explique brièvement dans quels cas il a décidé de faire des entorses graphiques à la rigueur historique et pour quelles raisons – par exemple concernant l'uniforme des soldats japonais). L'association de ces diverses caractéristiques fonctionne très bien.



Vous l'aurez compris, je suis très enthousiasmé, au sortir de ces deux premiers tomes de Peleliu, Guernica of Paradise. C'est une BD rude, encore une fois, ne pas s'y tromper, mais elle fait preuve d'une certaine subtilité dans sa méthode, qui vaut pour le dessin comme pour le scénario. Et ce point de vue est très intéressant – comme un contrepoint à Tarawa : atoll sanglant, de Charlier et Hubinon, BD lue et relue quand j'étais gamin puis ado, dans laquelle le point de vue américain animalisait (ou « végétalisait » ? Faces de prune, faces de citron…) un ennemi japonais par essence indifférencié et barbare. Par ailleurs, en cette triste époque où le nationalisme et le révisionnisme semblent (re)devenir toujours plus prégnants, cette BD a quelque chose de salutaire.



Mon seul regret, pour l'heure, est une certaine nonchalance dans la traduction, parfois, et (surtout ?) la relecture – la fin du deuxième tome, tout particulièrement, est saturée de coquilles, ce qui est tout de même sacrément pénible. J'espère que les jeunes éditions Vega se montreront à cet égard plus soignées dans les tomes suivants.



Ce petit bémol mis à part, oui, j'ai vraiment apprécié ces deux premiers tomes de Peleliu, Guernica of Paradise, et ai hâte de lire la suite.
Lien : http://nebalestuncon.over-bl..
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Lors de la seconde guerre mondiale, Américains et Japonais ce sont affrontés sur l'île de Peleliu, située dans l'archipel des Palaos. C'est un lieu stratégique à l'époque de part la présence d'un aéroport. Peleliu est d'abord occupée par l'armée japonaise puis convoitée par les forces américaines.
Ce premier tome nous met en présence de Tamaru, soldat de seconde classe, qui dans le civil voudrait bien devenir dessinateur de mangas. Dès qu'il a un moment de pause, il dessine, il extrapole sur la beauté de l'île, sur les animaux qui y vivent ainsi que sur la population. Pour lui la guerre ne peut pas venir troubler cette paix. On pourrait le considérer comme un doux rêveur, naïf et sensible. Son camarade Koyama par sa mort, va lui montrer qu'à la guerre toute mort peut survenir à tout moment, tout bêtement sans qu'une arme ne vous touche.
On assiste au quotidien des recrues, aux premiers bombardements des navires américains, à l'angoisse qui monte au sein de la troupe.
Cette île paradisiaque en temps normal devient un champ de bataille, qui vrombit, qui tonne de partout. Avec la mort au rendez-vous, la peur, le doute… Tous ces hommes se doutent qu'ils ne s'en sortiront pas ou peu et vont chercher au fond d'eux la force d'aller de l'avant.
Le dessin en lui-même pourrait paraître enfantin, mais ce qu'il véhicule ne l'est pas. C'est la guerre, l'acharnement, le sang, la peur qui sont présents.
Premier manga Seinen que je lis, et j'ai ressenti beaucoup d'émotions à lire le début de cette bataille si peu connue.
Merci à masse critique Babelio et les éditions Véga de m'avoir permis de découvrir Peleliu.

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J'avais déjà entendu parler de la bataille de Peleliu comme une bataille stratégique de la Seconde Guerre Mondiale, entre les Etats-Unis et le Japon. L'île de Peleliu se trouve dans l'archipel des Palaos dans l'océan Pacifique. Les japonais défendent l'île et résistent contre les attaques des Américains.
C'est avec Tamaru, un soldat rêveur japonais qu'on se retrouve dans les abris avec les autres soldats. Il aimerait juste profiter de la beauté de l'île...
Il n'y a pas que les attaques américaines qu'ils craignent, il y a aussi les moqueries d'autres soldats, la faim, les conditions difficiles. Les personnages sont dessinés de façon comique mais les attaques, les pertes humaines sont difficiles à supporter. La mort est toujours très proche sur le terrain. Il y a ceux qui veulent sauver leur vie et ceux qui veulent tout donner pour leur patrie. Frissons d'horreur quand on repense à ces scènes de carnage... que ça ait eu lieu en France, en Angleterre ou dans le Pacifique, tous ces morts. Un manga instructif et émouvant sur ce front de bataille peu connus de la Seconde Guerre Mondiale, à suivre.
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Un de premiers titres sortis par l'éditeur Vega en 2018 mais avec son dessin atypique, je n'avais pas osé me lancer dans l'aventure. Il aura fallu attendre une réédition très avantageuse de celui-ci sous la houlette de Vega et Dupuis qui travaillent ensemble désormais pour me faire embarquer et à 3€ le tome, ça ne se refuse pas !

Le thème, je le connais. C'est celui de la Guerre du Pacifique qui a été très bien traitée dans l'excellente série Band of Brothers : L'enfer du Pacifique et le diptyques de films Mémoire de nos pères et Lettres d'Iwojima signés par le grand réalisation Clint Eastwood. Je n'étais donc pas en terrain inconnu. Sauf que contrairement à ces médias, c'était la première fois que je lisais une oeuvre en parlant écrite par un japonais et ça apporte un tout autre éclairage au récit.

En effet, on nous a souvent présenté, à nous Occidentaux, les Japonais comme des gens qui n'ont jamais vraiment digéré leur défaite, ni reconnu forcément leurs crimes et encore moins réfléchi à leurs erreurs. Voilà le biais avec lequel souvent on les voit. Alors pouvoir lire un titre qui va à l'encontre de cette idée fausse est un vrai plaisir.

Car Kazuyoshi Takeda dans sa série Peleliu : Guernica of Paradise, qui va compter 12 volumes, ne se gêne pas pour critiquer l'absurdité de cette guerre à laquelle son propre grand-père a participé. Avec un trait très naïf et des personnages tout droit sortis des Peanuts - on jugera de la cocasserie de cela face à l'ennemi invoqué ici -, il ne se gêne pas pour dépeindre toute l'horreur de cette guerre qui aura lieu sur l'ilot stratégique de Peleliu, petite île au sud des îles Palaos, près des Philippines.

J'ai beaucoup aimé suivre cette guerre sale de l'intérieur en me mettant dans les pas d'un soldat banal, enfin pas si banal puisqu'il dessine des mangas ce qui va lui valoir d'avoir un poste et un regard particulier sur ce qu'il se passe. le quotidien des soldats est bien rendu lors de petites scénettes qui oscillent entre drôlerie et dure réalité quand celle-ci finit par les rattraper. Les décors sont d'ailleurs bien rendus malgré les choix faits par l'auteur pour simplifier et donc modifier certains détails en s'éloignant de la réalité comme il l'explique lui-même en fin de volume. Mais on reconnait bien la précarité de la vie sur cet ilot avec ses abris de fortune, son travail de forçat et son insécurité permanente.

J'ai juste trouvé que c'était déjà un peu répétitif par moment mais c'est normal en même temps vu ce que décrit le titre. L'auteur tente quand même de mettre en place une vraie histoire avec une narration évolutive, puisqu'on passe de premiers temps presque paisibles où les soldats s'installent, aux premières attaques gentillettes, avec que les américains lancent vraiment l'offensive et qu'on rentre dans le lourd.

J'ai vraiment apprécié de voir l'auteur nous livrer des informations historiques véridiques tout au long du récit, ainsi que lors d'encarts entre les chapitres. Il garde de plus un ton assez neutre dans l'ensemble, présentant la façon dont les japonais voyaient leurs ennemis, mais tentant à son tour de les mettre sur un pied d'égalité comme lors de la scène avec "maman / mommy". de plus, en filigrane, on sent bien qu'il a un discours tout sauf complaisant avec les décideurs d'alors et la situation. Il a réfléchi sur ce qu'il s'est passé, il en voit l'absurdité avec notre recul actuel, mais il se met également à la place des troupiers d'alors pour essayer de voir les choses de leur point de vue. Cela donne un récit vraiment réussi, plein de nuances et d'humanité qui prend vraiment vie dans les derniers chapitres où le conflit démarre vraiment.

Alors que je n'étais pas sûre d'aimer le titre car j'avais peur que le trait me fasse sortir du récit ou encore que celui-ci ne présente pas le recul que j'attendais, j'ai trouvé en Peleliu, au contraire, un récit maîtrisé, bien pensé, bien écrit, et tout en nuances où les réflexions sur la guerre vue par ceux qui l'ont faite m'ont interpelée. C'est exactement le genre de titre que j'aime lire sur cette époque, comme je l'avais fait avec Dans un recoin de ce monde ou le pays des cerisiers de Fumiyo Kouno.
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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critiques presse (1)
BDGest
06 novembre 2018
Entrée en matière réussie pour Peleliu. Guernica of paradise qui parvient à prendre aux tripes, tout en apportant par son dessin décalé une respiration bienvenue. Souhaitons que les prochains tomes gardent le cap et confirment cette bonne impression initiale.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Peleliu est un îlot composé de récits coralliens long de 9 kms et 3 kms de large situé à l'extrême sud des îles Palaos (actuelle république des Palaos). Le climat est tropical et océanique : chaud et humide, avec un soleil fort et des averses de pluie fréquentes.
Malgré la grande quantité de pluie, Peleliu n'a pas de rivières offrant de l'eau potable. En 1944, les soldats s'abreuvaient principalement grâce à l'eau de pluie, à l'unique source de l'île ou à l'eau croupie d'un marais.
Encore aujourd'hui, cet îlot abrite de nombreux os de soldats défunts et beaucoup d'armes d'époque, laissant des traces vivaces au milieu d'un paysage paradisiaque.
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"Ils étaient là par hasard...Ils ont été frappés par hasard...et ils sont morts.
_Ça fait flipper. Même dans la galerie, on n'est pas à l'abri. Mère, j'ai enfin compris une chose. Nous sommes sur un champ de bataille. Je pourrai moi aussi mourir comme eux."
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Rien ne justifie la guerre. Jamais.
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Le 07 juillet 1944, honorable effacement de l'île de Saipan.
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"Je suis prêt à mourir mais tant qu'à y passer, j'aimerais me battre jusqu'au bout et partir d'une mort courageuse comme mon père."
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Videos de Takeda Kazuyoshi (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Takeda Kazuyoshi
01:12 Infos sur l'histoire 02:23 Style, dessins et réalisation 04:35 Avis sur le manga 07:10 Conseils
"Une pure réussite dans pratiquement tous les sens du terme."
Salut à toi ! Voici une nouvelle fois un Mangado - La voie du manga sur Mon cancer couillon de TAKEDA Kazuyoshi. Pour ne louper aucune vidéo et nous soutenir, pense à t'abonner à la chaine youtube de Manga-News et de la Bande Animée !
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