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Citations de Takeshi Kaikô (41)


Lorsque passant la main dans son dos, il eut dégrafé son soutien-gorge, ses seins bombés jusqu'alors comme des proues tressaillirent soudain, se répandirent pour former sur son buste des arcs de cercle moelleux.
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- J’ai beaucoup bu durant ce voyage. C’est la première fois que je bois autant. Du bordeaux comme du bourgogne. S’agissant de bourgogne, en Côte d’or, tous les crus, Vougeot, Nuits-Saint-Georges, Gevrey-Chambertin… Et chaque fois, je m’arrangeais pour visiter les caves. Je buvais, dès que la griserie était passée je buvais à nouveau, si bien que j’étais dans un nuage dès le matin. J’avais le cerveau imbibé de vin ! Mais comme c’était toujours des crus d’exception, jamais l’ivresse n’a été pénible. Si le vin est bon, on peut boire et manger sans en souffrir. Bien au contraire, on éprouverait une sensation de légèreté. C’est ce que j’ai compris.
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Elle choisit du melon avec du jambon de pays, lui, du boudin noir. Un boyau rempli de sang de porc, cuit à la vapeur, et servi avec de la purée de pommes de terre. Lorsque la lame de couteau l’incisait, se déversaient dans l’assiette blanche en dégageant une odeur chaude, particulière, divers éléments d’un brun presque noir, que l’on mangeait mélangés à un peu de purée. Il croyait se souvenir qu’ils avaient également bu un Graves dont il avait oublié l’année. Elle mangeait en silence, mais avec appétit, elle savait aussi apprécier le vin, et elle souriait parfois en lui jetant un regard à l’oblique par-delà le verre. Bientôt, sous l’effet du vin, un éclat couleur de rose se répandit lentement sur ses joues blafardes. Ses prunelles d’un bleu cendré étaient paisibles quand elle souriait, mais lorsqu’elle reprenait une expression ordinaire, le romancier, habitué à déchiffrer des prunelles noires, éprouvait une certaine angoisse.
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Quant à la Romanée-Conti… Là aussi, j’ai visité le domaine de fond en comble et je n’ai pas été déçu. Le vignoble, les caves aussi. Il n’y a pas une machine. Dans la pénombre, un bonhomme, tout seul, en train de boucher les bouteilles. C’est tout. Coller les étiquettes est la tâche des femmes, mais elles aussi ne sont que deux. Elles sont assises face à face à l’extérieur des caves et travaillent sans bruit. La manufacture primitive. A l’état pur. Le travail manuel, sans mélange. Je dois dire que c’était émouvant. Une vision idyllique. C’est sans doute le cas de dire : Que c’est bon, nom de nom !
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A vingt ans, on ne choisit pas.
A trente, le Bourgogne vous séduit.
A quarante, le Carmel, ou encore le Bordeaux.
A cinquante, on ne boit plus, on apprécie.
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… quand le vin est bon et le repas équilibré, on a beau boire et manger, on n’en souffre pas. Ça n’endort pas, et ça ne soûle pas. […] J’avais l’esprit clair, limpide. C’était donc ça, la sublimation, me suis-je dit. Poussé à l’extrême, l’appétit prend une dimension spirituelle. Une expérience enrichissante.
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- C'est que dehors il pleut à verse !
- Oui mais au-dessus de nos têtes
la baraque est en train de flamber !
Quand on risque de périr cramé
se faire tremper comme un rat
ça n'est rien du tout, crois-moi !
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A vingt ans, on ne choisit pas.
A trente, le bourgogne vous séduit.
A quarante, le carmel, ou encore le bordeaux.
A cinquante, on ne boit plus, on apprécie.
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La muraille avait pour matériau notre honte, notre humiliation et notre apathie, pétries avec l'eau dans les briques.Hormis l'enceinte, nous étions incapables de concevoir aucun autre moyen de résistance.

( Picquier Poche, 2001, p.28 )
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Une bouteille d'âge, surtout si elle est d'une bonne année, sera traitée comme une oeuvre d'art antique.
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La Muraille est un gaspillage d'efforts, un gaspillage intégral. Il saute aux yeux qu'elle remplit aussi peu sa fonction défensive que l'enceinte de ma ville natale. Autant vouloir supprimer le vent en dressant un mur contre lui.
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Je ne sais par quelle ironie l’année de la fin de la guerre se trouve être pour le vin une année exceptionnelle, mais il paraît que le général nazi qui commandait les troupes d’occupation dans le coin était un connaisseur et qu’il est reparti en Allemagne sans toucher au vin. Ni à Romanée-Conti. Ni à aucun autre.
- Il n’a pas hésité à transformer les juifs en fumée, en savon ou en tapis, mais il n’a pas touché à la Romanée-Conti, c’est bien ça ?
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S'ils jetèrent toutes leurs énergies dans le récupération des rebuts, ils mobilisèrent du même coup les ressources de pauvres intelligences pour permettre à tout ce qui se comptait de déchets, humains ceux-là, de se rendre utile une dernière fois. Face à la matière brute, et face à la loi contraire, nos vieux renards intrépides, tragiques et cocasses, ne se départirent jamais d'une vitalité sans bornes.
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Il s'était relevé et, posant sur le sol des pieds tremblants, s'était engagé dans le Nouveau Monde.
La marée montante du soir ramenait ce jour-là l'éternelle file des éternels compères revenant s'assembler sur cette verrue purulente. " ... plein de bruit et de fureur... " : ces mots de Shakespeare, je crois, on aimerait les répéter à Fusukusé. Nouveau Monde, ruelle Janjan : deux endroits comme accaparés jour et nuit, sans trêve, par les seuls tumultes, coups de gueule et ripailles, rien de moins qu'une serre chaude où à chaque pas se côtoient la chère et le sexe.
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Ses prunelles d’un bleu cendré étaient paisibles quand elle souriait, mais lorsqu’elle reprenait une expression ordinaire, le romancier, habitué à déchiffrer des prunelles noires, éprouvait une certaine angoisse.
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De ses prunelles d'un bleu cendré, elle vous regardait avec beaucoup d'attention, droit dans les yeux, mais ne vous fixait pas. Elle avait assez de maturité pour percer au premier coup d’œil la valeur de ce qui était devant elle mais pour n'en rien montrer, et quand elle riait, dansait dans ses yeux quelque chose de mûr qu'épargnait la corruption.
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Si le vin est bon, on peut boire et manger sans en souffrir. Bien au contraire, on éprouverait une sensation de légèreté.
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A cette vue, la clientèle, détournant le regard du monstre voûté et gluant - image froide et cadavérique - eut un sourire crispé. Tous deux, bientôt, sortirent et disparurent ; et à l'instant même, la vie se propagea dans le restaurant, les lumières recommencèrent à briller, les couverts à s'entrechoquer bruyamment.
Le Monstre et les cure-dents.
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Putains, maquereaux, vendeurs de livres cochons, étudiants prolongés, collégiens à l'âge des curiosités... Drogués aux yeux exorbités par le manque ; joueurs décavés sur le chemin du retour ; pickpockets aux aguets ; ouvriers à la tête pleine d'un puzzle éclaté de visions lubriques ; manœuvres en train de se gaver de tripes crues douteuses. Une effervescence générale s'était emparée de cet essaim grouillant de larves repues de sang et de sperme, où s'échangeaient sourires moqueurs, chuchotements et coups d'œil brillants de colère.
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[...]... Il fut décidé que nous commencerions [la Grande Muraille] là où s'achevaient les vestiges qu'un des rois avait laissés. Par là venait précisément se terminer le loess auquel succédaient maintenant le désert et la montagne. Devant nos yeux se déployait à perte de vue une désolation de sable et de pierraille. Obstrué d'épais nuages gris, le bourbier du ciel prenait appui sur la ligne d'horizon et la nudité semi-désertique venait à notre rencontre comme si le ciel s'était mis en mouvement depuis loin au fond. Un réseau multiple de veines rocheuses circulait en un tortillement rageur dans l'épaisseur d'un sol acide et sec au dernier stade ; en maints endroits affleuraient et plongeaient de gigantesques et lugubres vertèbres. Le vent qui soufflait dans la masse des nuées déclenchait de longs échos et quand une éclaircie s'ouvrait çà ou là dans les nuages, un pan de métal abrupt et tout en replis étincelait au soleil. De temps à autre, nous apercevions de grands troupeaux de cerfs nordiques et de chevaux sauvages galopant sous le ciel gris ; ils apparaissaient et disparaissaient tour à tour derrière les collines, menant au loin un train d'enfer, des jours durant, dans un grondement de sabots qui faisait croire que le désert lui-même était en branle. ... [...]
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