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Critiques de Tania de Montaigne (93)
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Tokyo c'est loin

Quelle déception...Je m'attendais à passer un bon moment et au final je me suis ennuyée de bout en bout.

Un livre sans grand intérêt.
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Sensibilités

Parce qu’il s’est senti agressé dans sa foi par les propos d’un auteur, un homme lui a donné 18 coups de couteau. Il a dit-il agi en état de de légitime défense.

Choquée une jeune collaboratrice des éditions Feel Good décide d’établir une charte propre à ménagerait toutes les sensibilités en excluant les mots potentiellement offensants, gênants ou ressentis comme irrespectueux par certaines susceptibilités.

Ainsi Feel Good n’admet aucun mot sexué ou propre à une religion, il exige un test ADN assurant la légitimité des auteurs, seuls autorisés alors à parler de leur communauté.

Et pendant qu’une police du langage sévit chez Feel Good et que les réseaux sociaux relaient cette traque aux mots, des milliers de femmes, d’homosexuels, d’enfants sont torturés et assassinés partout dans le monde sans que cela n’intéresse personne.



Supprimer tout ce qui dérange dans l’idée que la moindre différence de point de vue est une agression à laquelle seule une agression plus violente encore doit répondre, suppose que l’échange verbal et l’argumentation ne sont plus une option concevable, les seules options pensables sont la vitupération et la violence.

Et donc la seule façon d’obtenir une société pacifiée est d’effacer les rides sociales tout comme il faut effacer les rides sur les peaux vieillissantes.

Si cette histoire va au bout de l’aplatissement du langage, jusqu’au ridicule, elle finit par lasser à force de ne traiter que de cela, sans étendre ni creuser son sujet, ce qui en ferait un essai, mais sans davantage y injecter un sang vital ou un travail d’écriture, si bien qu’elle peine à être un roman.

Le seul mérite de ce livre est qu’il incite à souligner et à débattre de cette censure exponentielle en Occident.
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Sensibilités

Dans ce livre tout en férocité et en ironie, Tania de Montaigne s'attelle à dénoncer un phénomène qui prend de plus en plus d'ampleur dans le monde littéraire : celui des sensitive readers, c'est-à-dire des personnes payées pour relire les livres et « rayer » (ou modifier) ce qui pourrait être choquant pour un lectorat déterminé.



L'autrice (ou l'auteure) nous présente une entreprise appelée Feel Good qui se donne pour mission d'élaguer (ou de modifier) tout propos qui pourrait choquer l'un ou l'autre lectorat, au détriment de l'opinion de l'auteur. Cependant, malgré des intentions honorables, les méthodes plus que discutables de cette entreprise sont un excellent terreau pour dénoncer ce genre de procédé.

En effet, si les premiers élagages semblent entrer dans le domaine de l'acceptable, la « morale » de l'entreprise devient de plus en plus stricte, jusqu'à devenir une véritable police de la pensée, accentuée par les réseaux sociaux, amenant à l'accusation gratuite ou à l'exclusion de ceux qui s'y opposeraient, sous prétexte de « faire le BIEN ».



Ce qui est encore plus appréciable dans ce roman, c'est la mise en parallèle entre l'importance que l'on donne sur les réseaux sociaux à ces phénomènes littéraires et de véritables faits divers dans « le monde réel » qui, eux, ne se voient accorder qu'une importance très limitée, ce qui prouve que ce n'est pas en supprimant trois-quatre mots offensants dans un texte que la vraie violence sera abolie.



En bref, un roman ironique et féroce qui fait prendre conscience qu'on aura beau assainir la littérature, la rendre moins choquante, ce n'est pas ce qui rendra le vrai monde moins violent.

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L'assignation : Les Noirs n'existent pas

Moi qui ai passé toute ma vie à avoir des cheveux "drôles": "Oh c'est drôle on dirait de la mousse" disaient souvent des gens -blancs- en plantant leurs doigts dans ma tête sans y avoir été invités.



Je pense à l'une de mes enfants, claire de peau, blonde à en jalouser les blés en juillet. Elle vient de fêter ses dix ans, l'innocence même, la peau lisse, les yeux bleu azur. Ses origines sont ancrées bien au nord de l'équateur... Bien au nord.

La chevelure a bien épaissi avec les années. Elle est belle, longue, si douce au toucher. Tresses, macarons, chignons... Il a beau être lisse, le cheveu se laisse dompter.

Les copines en raffolent. Le crâne de ma fille connait un vrai succès. Au matin, à midi, à 16 heures. Avant, après pendant le cours de gym ou celui d'éveil quand on est en groupes et plutôt rapprochées. Toutes les excuses sont bonnes pour planter "sans y être invité" ses doigts dans la toison dorée. Chaque jour, c'est la même rengaine, elle se défend avec force, répète le même couplet: "Laissez mes cheveux tranquilles", je ne suis pas une poupée".

Quand on expérimente la nouveauté, on s'en émerveille... c'est ce que j'aime à penser. Ma fillette est la seule blonde aux yeux azur de sa classe. Nous avons un jour quitté le Nord pour un Sud plus ensoleillé.

Les expériences que décrit Tania de Montaigne, elles peuvent exister également dans l'autre sens. L'inconnu pose question.

Nous vivons en Afrique, c'est un choix fantastique et assumé. Parfois, pourtant, nous vivons nous aussi nos expériences, tout blanc que nous sommes étiquetés de bien nombreux clichés.



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Noire : La vie méconnue de Claudette Colvin

Noire est un essai très intéressant sur la vie de Claudette Colvin jeune fille noire de 15 ans condamnée pour avoir refusé de céder sa place dans un bus à Montgomery en Alabama.



Le destin méconnu de cette jeune fille est révélée par l’auteur qui nous retrace sa vie avant cet évènement puis les conséquences de cette condamnation jusqu’à ses 75 ans car Claudette Colvin est toujours en vie. L’auteur fait un parallèle avec la condition d’homme de couleur aujourd’hui en évoquant l’actualité au début et à la fin de son livre.



Elle démontre la force et l’importance de la ségrégation dans le Sud des EU, la persistance du racisme et des stéréotypes, clichés racistes sur les noirs à la Jim Crow. Elle développe son propos autour des exemples connus de Rosa Parks, Jo Ann Gibson Robinson deux autres figures des mouvements des droits civiques. Elle montre à travers ces exemples féminins comment les femmes ont fait évoluer les choses. Elles ont appelé au boycott et tenu tête au système ségrégationniste et permis son abolition. A l’inverse le portrait des hommes est moins flatteur, quelques uns surnage, l’avocat qui va défendre ses femmes Gray, Martin Luther King et ED Nixon. J’ai appris énormément en lisant ces pages avec l’analyse critique et parfois ironique de l’auteur.



Elle démontre aussi comment une légende s’est crée autour de Rosa Parks et les conséquences loin d’être idyllique de ce combat, l’isolement, l’exil vers le Nord pour les 4 femmes qui ont osé dire non. Elle décrit aussi la position d’infériorité de la femme dans les années 60 et l’éclipse de leurs histoires pendant longtemps. Enfin, elle réhabilite la figure de Claudette, oubliée de l’histoire dès 1955 puis à nouveau figure de proue dans le procès qui déclarera la ségrégation dans les bus illégale.



L’identification, les détails, les références aux témoignages font une plongée saisissante dans cette époque récente. Elle donne à réfléchir sur le racisme et l’intériorisation de celui-ci. A travers les nombreuses anecdotes, on comprend mieux ce système et ses injustices. Les références et l’enquête de l’auteur sont particulièrement intéressantes, elle est très bien documentée.



L’auteur s’implique et commente son récit, alterne avec des éléments biographiques, ce qui est très intéressant. On se sent révolté, découragé parfois par ce système inhumain. Peiné aussi pour Clodette pas assez bien pour devenir un symbole et mise à l’écart. Le style est fluide et agréable. Un livre à découvrir d’urgence pour comprendre ce qu’être noire signifie dans les années 1960. Prenez un ticket et découvrez le destin de ces femmes qui ont changé l’histoire.
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Noire : La vie méconnue de Claudette Colvin

Une face méconnue de la lutte de Martin Luther King et Rosa Parks contre la ségrégation aux Ettas-Unis des années 1950 : le rôle de Claudette Colvin dans la victoire des noirs contre l'état de l'Alabama. Un beau témoignage. Pour plus de détails, consultez Le Turbil Ephémère.
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Noire : La vie méconnue de Claudette Colvin

« … Vous êtes noire… » Aussi étrange que cela puisse paraître j’ai adhéré immédiatement à cette injonction. Pour quelques heures, je suis devenue une femme noire dans les années 50 en Alabama et j’ai subi avec une colère sourde les humiliations quotidiennes.

Tania de Montaigne a choisi de sortir de l’oubli celle qui a déclaré au Montgomery Advertiser « Je suis fière de ce que j’ai fait. Je pense que ce que j’ai fait a été une étincelle et que cela a pris. ». Claudette Colvin, jeune fille noire de 15 ans qui refusa un jour de laisser sa place dans le bus aux blancs. Une des premières femmes à s’indigner contre la ségrégation par un acte qui peut sembler insignifiant mais qui au contraire dénote d’une force de caractère et d’un courage hors du commun.

Claudette Colvin qui aurait pu devenir le symbole de la lutte contre le racisme aux côtés de Martin Luther King mais qui une nouvelle fois fut victime d’une forme de discrimination. Et pourtant, elle en fut réellement l’étincelle, permettant un peu plus tard à Rosa Parks de donner une nouvelle dimension à leur combat.

Un peu comme pour le soldat inconnu, Tania de Montaigne rend un hommage vibrant d’émotion à celle qui fut une jeune fille noire de 15 ans lassée de subir les affronts des blancs.

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Noire : La vie méconnue de Claudette Colvin

Pas de légalité sans égalité, pas d’égalité sans légalité



« Prenez une profonde inspiration », pour plonger dans les années 1950, presque hier, « les lois Jim Crow définissent avec minutie et précision les termes de la ségrégation raciale ». Il faut bien maintenir « la suprématie blanche coûte que coûte en érigeant une séparation étanche entre les blancs et les autres ». La non-démocratie et l’inégalité « constitutionnalisée »…



Deux espaces, y compris dans des lieux communs…. « Regardez les photos des années 1930, 1940, 1950 prises quelque part au sud des Etats-Unis ». Des bus…



La légalité de l’arbitraire et « la terreur la plus grande, rendant tout blanc, juge et partie, faisant de tout noir un coupable idéal ».



« Colored », ici, « personne de couleur », une petite fille, « je savais juste que le blanc n’en était pas une, non, le blanc, visiblement, c’était autre chose, une sorte de mètre-étalon, le point d’équilibre autour duquel s’organisait le reste de l’humanité ». Un-e enfant, « C’était avant la collision, avant l’école maternelle »… et après « il y eut le sentiment d’être sans arrêt extraite de moi-même pour être projetée ailleurs, là où les choses sont évidentes et simples, là où c’est plus commode. Après j’étais noire ».



Etre l’autre, la/le visible, la/le marqué-e, la/le différent-e, pour cause de sexe, de couleur de peau, de religion, de sexualité… Des enfants et un jour comme le dit si bien l’auteure, je n’étais plus un-e enfant mais « j’étais… ».



De ce point de vue, il y a bien un « faux universel » construit et historique du refus de l’égalité, au nom de « valeurs », de « religion », de « culture », de patrimoine, de genre, d’identité, de normes sexuelles, etc… Des constructions sociales, au privilège des un-e-s, qui dénient aux autres leur être le plus intime et leur refusent l’égalité des droits. Ces droits qui ne peuvent exister réellement que comme droits indivisibles, non hiérarchisés et indépendants.



USA, être noir-e, « on vous a inventé une identité parallèle, vous étiez l’esclave, vous étiez le nègre, une espèce à part, corvéable à merci », Alabama, des lois racistes, la police blanche, « Un corps noir se balance dans la brise du Sud, étrange fruit suspendu aux peupliers »…



« Southern trees bear strange fruit,

Blood on the leaves and blood at the root,

Black bodies swinging in the southern breeze,

Strange fruit handing from the poplar trees »



Claudine Colvin, dans un bus, assise, 2 mars 1955, « Donne-moi ce siège ! ». Tania de Montaigne insiste, écoutez sa voix et avancez, rendant présent ce bus et sa travée. Mais peut-on vraiment s’imaginer noir-e lorsque sa couleur, le blanc, sert de « référence »… « Vous êtes une femme, donc moins qu’un homme, et vous êtes noire, donc moins que rien »… Ici moins que rien, ailleurs moins qu’un chien…



Claudine Colvin, Rosa Parks, Jo Ann Gibson Robison, trois femmes. L’auteure détaille les événements, les hésitations, les procès, les hontes et les résistances. Elle souligne pourquoi l’une et non l’autre devint Rosa Parks. Elle parle aussi de la National Association for Advancement of Colored People (NAACP), de Martin Luther King, du « peuple noir dans l’histoire américaine », du plaider non-coupable de Claudine Colvin, de droits et de leur absence, de double peine…



De l’autre femme noire aussi, « Rosa Parks devient Rosa Parks », du boycott des bus, des marcheurs et des marcheuses, des femmes considérées comme des biens meubles, de visibilité des hommes et du travail d’organisation invisibilisé d’une femme, de « ce que dit l’Histoire », de la police « bras armé des ségrégationnistes », du quatorzième amendement…



2 février 1956, « Cinq femmes noires attaquent les lois de la ségrégation devant la cour fédérale »… et inconstitutionnalité de la ségrégation…



Et « pendant que j’écris ces pages », des exemples quotidiens de racisme, « Jim Crow saute toujours, mais la différence entre hier et aujourd’hui, c’st peut-être que nous ne pensons plus que c’est la seule chose qu’il puisse faire ».
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Noire : La vie méconnue de Claudette Colvin

L'auteure met à l'honneur à travers ce court récit l'histoire de Claudette Colvin.



Cela ne vous parle pas ?

Elle est pourtant la première femme noire, quelques mois avant Rosa Parks à refuser de céder sa place à une femme blanche et surtout à plaider non coupable lors de son procès.



Mais pourquoi personne ne parle d'elle ?

Parce qu'elle n'a que 15 ans, qu'elle est issue de la classe la plus pauvre de sa communauté et surtout parce qu'elle tombe enceinte d'un homme marié.

Elle n'a donc pas le "bon profil" pour les leaders du NAACP (traduit :Association nationale pour l'avancement des personnes de couleur) pour représenter leur cause.



Ce livre lui rend hommage, elle qui du haut de ses 15 ans, un jour d'hiver 1955 a osé dire non aux inégalités. Elle est pourtant tombée injustement aux oubliettes alors qu'elle a permis grâce à son courage de faire évoluer les choses en matière de droits civiques pour la communauté noire des Etats Unis.



*la cour suprême confirmera la décision de la cour fédérale, déclarant inconstitutionnelle la ségrégation dans les transports de l'Alabama*



Elle a aujourd'hui 84 ans, elle a été effacée de l'histoire pendant plusieurs décennies mais n'en garde pourtant aucune rancune.

Elle ne regrette pas ses choix et n'a jamais cherché à se mettre en avant.

Elle aura dû attendre décembre 2021 soit 66 ans après son procès pour que son casier judiciaire soir expurgé et que le juge en charge de sa requête déclare que son acte était courageux.



Un livre que j'ai beaucoup aimé et une femme forte et pleine de bravoure que ma fille présentera à son oral de brevet blanc dans quelques jours. Il était donc important que je m'imprègne aussi de son histoire pour l'aider au mieux à préparer son examen.

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Sensibilités

Un poil trop démonstratif mais plutôt bien vu sur l'"air du temps" et plutôt bien écrit. Se lit très vite, en moins d'une heure. Des passages très drôles, des reflexions bien senties sur l'absurdité de l indignation perpétuelle, mode de pensée de certains courants de plus en plus en vue..,. toutes proportions gardées: de plus en plus en vue dans certains petits milieux occidentaux torturés de culpabilité historique mal placée tout en étant en parallèle relativement indifférent aux innombrables malheurs du monde actuels et bien réels, ce que ne manque pas de rappeler régulièrement Tania de Montaigne dans de courts paragraphes interludes.

Une lecture agréable. Feel good quoi
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Noire : La vie méconnue de Claudette Colvin

Direction l’Alabama durant la période de la ségrégation raciale pour découvrir le récit de l’écrivaine Tania de Montaigne paru en 2015 aux éditions Grasset. Un récit qui rend hommage à Claudette Colvin, une femme qui ne devrait pas être oubliée.



Le livre s’ouvre sur un air de méditation, nous sommes invités à prendre la place d’une personne noire dans les années 1950 en Alabama. Débute alors le récit de la vie de Claudette Colvin, une adolescente noire vivant dans le quartier de King Hill à Montgomery. Neuf mois avant Rosa Parks, elle n’a pas voulu se lever, s’est fait arrêter et a plaidé non-coupable. Pourtant, son histoire, nous l’avons oubliée ou nous ne la connaissons pas.



En pleine période de « Reconstruction » après la Guerre de Sécession, les États du Sud mettent en place les Lois Jim Crow (Jim Crow est une caricature raciste d’un esclave afro-américain créée par Thomas D. Rice dans une chanson.). En Alabama, par exemple, pour le cas des bus, les stations devaient être équipées de salles d’attente et de guichets séparés pour les blancs et les noirs.

Dans ce livre, Tania de Montaigne nous parle de cette époque, et nous dresse le portrait de Colette Colvin qui le 2 mars 1955 a refusé de laisser sa place à un blanc. Pour ce geste courageux et dangereux, elle est arrêtée. L’adolescente de 15 ans plaide non-coupable, mais elle est reconnue coupable de violation des lois de la ségrégation et agression. Cet hommage que fait Tania de Montaigne est beau puisque le geste de Claudette Colvin, bien qu’il ait changé l’Histoire, a vite été éclipsé et dans l’ombre du même geste de Rosa Parks, neuf mois plus tard.



En plus de raconter ce jour particulier de mars 1955, Tania de Montaigne livre aussi des informations sur le racisme dans les années 1950, du boycott des bus de Montgomery, parle de la NAACP où Colette Colvin était membre, ainsi que de Rosa Parks. L’autrice nous parle d’E.D. Nixon, de Martin Luther King et de Jo Ann Gibson Robinson. Elle nous dresse les portraits de ces femmes et de ces hommes qui ont œuvré pour le changement et qui ont marqué l’Histoire. Elle met en lumière, sans mettre dans l’ombre quiconque a aidé et s’est battu. Elle dénonce le racisme aux États-Unis et celui qu’elle vit en France. Tania de Montaigne revient également sur l’arrêt Browder v. Gayle. Grâce à ces femmes qui ont refusé de céder leur place, la Cour a décidé le 5 juin 1956, que la ségrégation dans les bus était inconstitutionnelle. Un hommage sincère et beau pour une femme qui fait partie de l’Histoire.
Lien : https://juliegorsky.wordpres..
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Noire : La vie méconnue de Claudette Colvin

Noire : "Ça n'est pas seulement le féminin de noir, c'est le bout de la travée, c'est l'oppression ultime. Vous êtes une femme, donc moins qu'un homme, et vous êtes noire, donc moins que rien. Qu'y a-t-il après la femme noire ?"



D'une voix posée, sans trémolo, Tania de Montaigne nous révèle ce qu'aveugles nous ne voyons pas ou plus : elle dit le racisme usé, les ecchy-mots-ses, l'indifférence... Nous empoignant la main, elle nous conduit dans l'Alabama des années 50, évoque les figures tutélaires de Rosa Parks et de Martin Luther King mais surtout nous présente à la jeune Claudette Colvin, héroïne sacrifiée à la cause antiségrégationniste parce qu'en plus d'être noire et femme, elle était alors jeune, seule, pauvre et enceinte. Le boycott des bus de Montgomery, pierre angulaire du Civil Rights Act, doit beaucoup à son courage et sa détermination.



Tania de Montaigne parcourt actuellement les théâtres pour redonner une voix à celle à qui on (ici, entendre les hommes) l'a ôtée : son récit, objectif et structuré, remplit déjà parfaitement cette mission.



En éclairant le rôle crucial mais ignoré qu'a joué la singulière Claudette dans cette bataille contre les violences racistes, en rendant un vibrant hommage aux silhouettes féminines engagées dans ce combat (la perspicace Jo Ann Gibson Robinson par exemple), l'auteur nous remet poliment mais fermement à notre place après nous avoir fait vivre la sienne.



"Here is a strange and bitter crop !" continue à gémir la grande Billie.
Lien : http://lavieerrante.over-blo..
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L'assignation : Les Noirs n'existent pas

Dans ce remarquable petit ouvrage, Tania de Montaigne montre, avec simplicité, à partir de sa propre expérience comment les discours de l'extrême droite raciste et des anti-racistes essentialistes se rejoignent. Refusant d'être assignée dans un rôle de Noire, avec majuscule, comme si cela la définissait en soi, elle propose une approche universaliste et républicaine, qui fait d'elle une Française noire et pas une Noire de France. Un condensé de bon sens, à mettre entre toutes les mains à l'heure ou la bouillie indigéniste tient lieu de pensée dans beaucoup de milieux.
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Le quart d'heure islandais

l'histoire : Emyrka Rerc, actrice noire islandaise, est un véritable phénomène cinématographique, adulée du jour au lendemain. Actrice principale d'un film d'auteur diffusé tout d'abord sur internet, elle reçoit la Palme d'Or au festival de Cannes en 2000. Quarante ans plus tard elle est l'invitée d'honneur. Pendant les quelques heures qui précèdent sa montée des marches, Emyrka se souvient.

Et moi je m'arrête en chemin, à la moitié du livre, car ses souvenirs ne me passionne pas, ne me font pas rire non plus.....décidément jamais 2 sans 3 quel est le prochain livre que je ne vais pas finir !! ;-)
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L'assignation : Les Noirs n'existent pas

Essai passionnant, qui tourne en ridicule les clichés d'hier et d'aujourd'hui.
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Sensibilités

Surfant sur un sujet brûlant mais pourtant peu mis en valeur, l'auteure nous place au centre d'une maison d'édition qui décide de supprimer en suivant l'actualité tout ce qui peut heurter les "sensibilités" de ses lecteurs, plus qu'une politique, le "feel good" devient un mantra, un but.



TdM arrive à nous faire réfléchir, et pose ses propres axes de réflexions tout au long de son récit afin de faire éclore la vérité : la chasse à tout ce qui n'est

pas "feel good", se transformera à une défaite de la littérature. Malheureusement le sujet, vaste et complexe fait que l'on trouve le roman très (trop) court, et la fin très abrupte décapite notre lecture. On se retrouve avec autant de questions qu'au départ, et une frustration qui donne envie d'approfondir le sujet.
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Sensibilités

Elle est éditrice chez Feel Good, une maison d'édition qui fait paraitre des livres qui font du bien, qui prônent le bien et ne font de mal à personne. Petite, elle a été abandonnée par sa mère et depuis elle recherche la sécurité et veut que tout se passe bien. Mais alors qu'elle taille dans les textes des auteurs pour que rien ne dépasse, qu'elle fait des propositions surréalistes aux auteurs/autrices pour changer le titre ou un paragraphe qui pourrait choquer, qu'elle s'adapte aux commentaires des internautes pour orienter le cap de Feel Good, dans le monde des femmes sont violées, des enfants maltraités et des personnes agressées sans que cela n'émeuve grand monde…

Dans cette fable absurde et grinçante, Tania de Montaigne met en parallèle l'extrême sensibilité des rapports sociaux via ce qu'en ont fait les réseaux internet et le repli sur soi et l'indifférence généralisée face aux réels désordres de notre société. Court et efficace, Sensibilités ou le grand aplatissement.
Lien : https://puchkinalit.tumblr.c..
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Sensibilités

Ce sont les propos tenus par l'autrice/écrivaine/femme de lettres lors de l'émission @lagrandelibrairie qui m'ont donné envie de lire ce livre.



Une jeune femme travaille pour une maison d'édition nommée Feel Good et sa mission est de lisser, polir, effacer toutes traces de mots, expressions ou passages qui pourraient heurter le lecteur.



Le sujet est passionnant car cela existe vraiment aujourd'hui. Aux États-Unis, le politiquement correct, la peur de blesser est très présente. Mais cela se passe aussi dans notre pays. Un exemple simple. Quand on était petit, ma grand mère nous ramenait des sucreries qu'on adorait, une boule de guimauve recouverte de chocolat noir. Cela s'appelait des têtes de nègre. Et je sais qu'aujourd'hui, ce nom a été effacé et que l'on n'en propose plus dans les boulangerie.



Alors oui, je valide qu'utiliser ce mot Nègre pour désigner une personne aujourd'hui est négligent voir raciste. Mais on ne peut pas effacer l'histoire parce qu'aujourd'hui des personnes se sentent blessées. Il faut éduquer, enseigner, parler de tout cela pour que chacun connaisse le poids des mots, leurs origines, l'histoire qui les accompagnent. Et c'est la que le livre à sa place.



Bref. Dans ce livre, la maison Feel Good s'appuie sur quelques faits pour créer des campagne à son honneur, créant des effets boule de neige hallucinants (juste génial cette partie). Je me suis sentie comprimée, mal à l'aise, en manque de liberté.



Certes, ce livre est très vide de sentiment, "ce n'est pas le problème", qui peut donner du mal à vraiment accrocher mais cela vaut le coup d'aller jusqu'au bout car les dernières pages sont délivrantes, et que ce livre amène vraiment à réfléchir sur ce qu'on lit, ce qu'on pense, comment on voit les autres...



J'aime ces livres dont la fin nous fait changer d'avis sur le début. 😉



Cela me réconforte dans mon "addiction" aux livres et mon besoin de comprendre, de me divertir, de m'ouvrir l'esprit, de savoir, de me poser des questions... Et de partager tout ça avec les autres. 👐

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Noire : La vie méconnue de Claudette Colvin

Tout le monde connaît Martin Luther King. Tout le monde connaît Rosa Parks. Mais qui connaît Claudette Colvin? Peu de personnes et pourtant elle a eu son rôle à jouer dans l'abolition de la ségrégation dans le sud des États-Unis. Le pari de Tatiana De Montaigne est de rendre hommage à cette jeune fille qui, comme Rosa Parks, refusa un jour de céder sa place dans le bus à une personne blanche et qui fut arrêtée pour cela.

J'ai profondément aimé le choix narratif de l'interpellation à la 2e personne du pluriel, incluant le lecteur et donnant vie à Claudette Colvin, la matérialisant même sous nos yeux et ainsi la sortant de l'ombre de l'histoire.

Ce livre m'a également plu parce qu'il reprend bien les problèmes liés à la ségrégation et permet d'épouser le point de vue d'une personne noire et ce sans faux-semblants.
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Noire : La vie méconnue de Claudette Colvin

On a beau connaître (à peu près) le mécanisme de la ségrégation raciale particulièrement dans les Etats-Unis de l'après-guerre, en lire des récits reste toujours ahurissant (surtout quand on sait que certaines "thèses" sont encore adoptées de nos jours, et pas que par les trailer trash). Tania de Montaigne fait partir son récit du personnage de Jim Crow, artiste blanc grimé en "noir" pour montrer la chosification des Afro-Américains. Ces derniers n'osaient se rebeller dans les Etats du Sud particulièrement racistes. Jusqu'à Rosa Parks... euh... Claudette Colvin. Car la jeune fille de 15 ans fut la première à refuser de laisser sa place dans un bus. Ce n'est que neuf mois plus tard que Rosa Parks fit la même chose. Rosa Parks était déjà militante pour les droits des Noirs depuis longtemps et elle eut pour défenseur Martin Luther King. Tandis que Claudette Colvin eut le malheur de tomber enceinte d'un Blanc qui l'avait violée. Pas assez "propre" tout ça.

Tania de Montaigne réhabilite ici le destin de Claudette Colvin, veritable pionnière de la désobeissance.
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