#interview #débat #work
Pour un nouveau débat en ligne, Pierre-Yves Gomez et Thomas Coutrot se penchent sur la question de l'utilité du travail aujourd'hui, accompagnés par Paul Sugy.
Le Collège des Bernardins est un espace de liberté qui invite à croiser les regards pour cheminer dans la compréhension du monde et bâtir un avenir respectueux de l'homme.
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Plutôt qu'un refus du travail, nous montrerons qu'on observe le refus du travail insensé, un travail mutilé de son potentiel d'émancipation par le management financiarisé.
Au fond, les deux principaux enjeux de la fiscalité peuvent se résumer en quelques mots : quel niveau d’action publique (protection sociale, services publics, aides…) veut-on ? Qui participe au financement de cette action publique et selon quelles modalités ?
La crise du Covid est passée par là : interrompant le flux ordinaire de la vie et du travail, elle a poussé des millions de personnes à s'interroger sur leur sens. Mon activité est-elle essentielle à la vie ? Si oui, pourquoi est-elle si pénible, peu considérée et mal rémunérée? Sinon, pourquoi continuer ? Beaucoup désertent les grandes villes étouffantes et les emplois intenables, en quête d'un habitat apaisé et d'un travail utile, acceptant de moins consommer et se réjouissant de moins polluer.
An XXème siècle, le mouvement ouvrier a délaissé la quête d'un travail épanouissant et respectueux de la nature. Le productivisme a triomphé. Le Taylorisme a promis le bonheur dans la consommation en échange de l'aliénation au travail. Passant par divers avatars, il s'est nourri des outils numériques et infiltré dans la plupart des activités de travail, y compris dans les services et les activités du care, provoquant une perte de sens aujourd'hui très largement ressentie.
Selon l'économiste et statisticien Thomas Coutrot ( auteur de ce livre ) , le management à la française serait un des plus autoritaire d'Europe .
Le consumérisme est une compensation à la domination dans le travail. Le modèle fordiste de l'après-guerre a roqué l'abandon de toute maîtrise des travailleurs sur leur travail avec l'aliénation qu'implique ce grand système de production et d'échange. L'impossibilité de s'épanouir dans son travail a été compensée d'une certaine façon par l'épanouissement produit par la consommation. Et c'est pourquoi il est si important de redonner du sens au travail et de redonner la possibilité aux gens de s'épanouir et d'être acteur dans leur vie, dans leur travail. Il y a vraiment une nécessité non seulement pour la santé mentale et la santé humaine, mais aussi pour la planète et la santé des écosystèmes.
Dans le journal "Le Soir" du 29 septembre 2022 dans un article concernant la sortie de son livre "Redonner du sens au travail. Une aspiration révolutionnaire"
La carte, c’est la démocratie ; la boussole, c’est l’autonomie individuelle et collective ; la méthode, c’est la construction de convergences entre toutes les forces sociales qui essaient, souvent encore dans des directions parallèles, de faire barrage aux multiples rouleaux compresseurs du capitalisme néolibéral
L'idée du lean management et/ou le management par les chiffres. L'idée du lean management est que le travail se résume à un certain nombre d'indicateurs chiffrés qu'il faut suivre et à des procédures rigoureusement définies qu'ils faut appliquer pour atteindre ces objectifs chiffrés.
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On a vu des professionnels de la santé de première ligne connaître simultanément une augmentation de la reconnaissance de l'utilité social de leur travail tout en faisant face à une perte de sens éthique. Ils ont simultanément dû affronter des difficultés de recrutement, l'envahissement du travail de la santé par le management et les chiffres, la nécessité de sélectionner les malades, etc.
Dans le journal "Le Soir" du 29 septembre 2022 dans un article concernant la sortie de son livre "Redonner du sens au travail. Une aspiration révolutionnaire"
Développer puis maintenir durablement un degré élevé de participation de la société civile et des citoyens est un défi majeur. Mais il y a plus difficile encore : préserver l’autonomie populaire malgré la participation
Le salariat est certes l’école de la soumission, mais les ordres, les procédures, les normes, les instructions de la hiérarchie ne suffisent jamais à définir exactement ce que le travailleur doit faire pour réussir