Citations de Thomas Legrand (24)
La Ve République est née dans la rue et finira dans la rue.
Pierre Mendès France
Il sied encore moins à un ministre de dire des bêtises que d’en faire.
Cardinal de Retz
Ce n’est pas tant une question de texte que de culture démocratique... La Ve République est confortable aux yeux de ceux qui préfèrent l’affrontement brut. Elle est dure pour les amoureux du compromis. La nature révolutionnaire du peuple français s’y retrouve. Mais les institutions doivent-elles accompagner le tempérament d’un peuple ou le tempérer ? C’est une question de philosophie politique.
« Faut-il généraliser l'apprentissage de l'arabe à l'école ? »
Cette question est posée à tous les responsables politiques depuis lundi, depuis la publication du rapport de l'Institut Montaigne. D'autant que Jean-Michel Blanquer s'est montré ouvert à cette idée.
Et à entendre les réponses outrées de la droite, on a l'impression que la question était plutôt :
« Faut-il rendre obligatoire l'apprentissage de la fabrication de ceintures d'explosifs en cours de techno ? »
[...]
• France Inter, 13/09/2018
Donc, comme Obélix qui est tombé dans la potion magique quand il était petit, moi je suis tombé dans la légitimité en juin 40. Je l'ai pour toujours...Je ne fais que la conforter de temps en temps par des référendums. C'est l'histoire qui me l'a conférée. Mes successeurs ne seront pas dans cette situation. Il leur faudra l'onction populaire directement obtenue pour exercer cette si lourde charge... Sinon ils ne seront pas respectés. Rappelez-vous que les français sont régicides!
Les présidents de la Vème République feront faire ou laisseront faire par leurs fidèles des choses répréhensibles.... Jamais en leur nom, mais toujours à leur profit!
On voit tant de dictatures militaires s’installer par peur du communisme.
La démocratie, c'est l'égalité des droits, mais la République, c'est l'égalité des chances.
Malraux, le 4 septembre 1958 : Citoyens, citoyennes, si certains veulent la République sans le général de Gaulle, et d'autres le général sans la République, la France elle, veut la République avec le général De Gaulle.
Il faut gagner du temps. J'ai, en théorie, les pleins pouvoirs, mais je ne suis pas encore président de la Vème République, je n'ai pas encore toutes les manettes en main, donc j'applique le précepte du cardinal de Retz, momentanément du moins: "On ne sort de l'ambiguïté qu'à son détriment".
-Et si on nous demande qui vous avez compris, que doit-on répondre,mon général?
-Restez flou comme moi, soyez grandiloquent, c'est encore la plus noble façon d'être flou, dites: "Il a compris le France, le peuple...".
Il laisse monter le besoin du "recours" parce qu'il sait bien que depuis son "retrait" de la vie politique en 1946, il est la solution de secours, l'autre politique, l'autre vision de la France républicaine.
C’est un fait que le régime exclusif des partis n’a pas résolu, ne résout pas, ne résoudra pas les énormes problèmes auxquels nous sommes confrontés.
J’ai déjà beaucoup donné à la France.
On retourne rarement avec une ancienne maîtresse....
1962, accords d’Evian reconnaissant l’indépendance de l’Algérie. Cette distorsion entre les promesses et les actes constituent un événement fondateur pour tous les futurs présidents. Consciemment ou pas, ils savent qu’ils seront élus pour ce qu’ils sont plus que pour ce qu’ils disent.
Cette distorsion entre les promesses et les actes constitue un événement fondateur pour tous les futurs présidents. Consciemment ou pas, ils savent qu’ils seront élus pour ce qu’ils sont plus que pour ce qu’ils disent.
Je vais commencer par rassembler le noyau dur de la droite, récupérer les vieux, ceux qui votent le plus... et qui se barrent aux FN en ce moment !
Les guerres agissent comme des révélateurs de ce qui motive et inspire vraiment les politiques. Jeudi 24 février au matin, l’histoire a rendu actif un clivage (sur la politique étrangère) jusque-là secondaire pour l’opinion... D’un côté ceux pour qui la Russie était une menace pour la paix, un contre-modèle démocratique: écologistes, socialistes, centristes et la majeure partie de LR...Du coté des pros russes, pour schématiser, les cartes sont aujourd’hui brouillées. Les évènements leur ayant donné tort, ils réinterprètent leur position d’avant. A l’extrême-droite c’est idéologique : fascination pour l’autoritarisme et l’identitarisme chrétien. Éric Zemmour pointait une guerre de civilisation. L’occident chrétien jusqu’à l’Oural menacé par l’Islam, avec Poutine comme héro. Et voilà qu’éclate, non pas un affrontement chrétiens musulmans mais démocraties contre une démocrature autoritaire. Zemmour, poutinien enamouré, s’est tout simplement (par racisme) trompé de guerre de civilisation ! Pas de chance pour un nationaliste, le voilà idéologiquement (comme souvent pour ce camp depuis la Révolution) du côté de l’étranger. D’où des contorsions pour négocier un retournement le moins kamasoutresque acrobatique possible. (Sur la guerre en Ukraine, "Les clivages politiques évoluent avec la guerre.", France Inter, 8 mars 2022)
Précepte du Cardinal de Retz : "on ne sort de l'ambiguïté qu'à son détriment".
Et voilà, vous connaissez les règles du jeu de notre démocratie. Et cela a plutôt correctement fonctionné depuis 60 ans….