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Citations de Thomas Mullen (108)


La respiration de Graham devenait de plus en plus bruyante et, juste au moment où Philip s’apprêtait à lui demander si ça allait, il déglutit. Retint sa respiration avant d’avaler cette dernière goulée d’air, comme s’il absorbait complètement le décor devant lui, l’acte qu’ils venaient de commettre. Lorsqu’il recommença à respirer, ce fut avec un bruit redevenu presque normal.
Quelques secondes s’écoulèrent.
– Il va falloir qu’on aille parler à Doc Banes, annonça Graham.
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– Il fait froid, mais il ne va pas neiger. On est en octobre.
Philip opina, rentrant les épaules pour se protéger.
Graham posa son fusil par terre et ôta son manteau.
– Tiens, mets-le.
– Non, je t’assure. Moi, ça va. Je ne veux pas que tu…
– Mets-le, bon sang, ce fichu manteau, insista Graham en souriant. J’ai plus de viande sur les os que toi, de toute façon.
– Merci.
Philip posa son fusil à côté de celui de son aîné. Le vêtement était grand pour lui, les manches recouvraient entièrement ses mains. Il savait qu’il avait l’air d’un clown, mais c’était aussi efficace que des gants. Il ne pourrait pas tenir son arme, ce qui n’avait pas d’importance puisqu’il ne s’attendait pas à en avoir l’usage.
– À ton avis, c’était qui, dimanche, dans la Model T ?
demanda-t-il.
– J’en sais rien
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Le docteur était déjà dans le petit salon où il téléphonait à l’un des entrepreneurs de services funèbres épuisés, même s’il n’ignorait pas qu’il faudrait des heures avant que l’un d’eux puisse venir. Les gens des salons funéraires tombaient aussi malades, et il resta là pendant ce qui lui parut être une éternité, n’entendant que le silence sur la ligne, attendant qu’une voix lui vienne en aide, guettant une réponse. Les secondes mortes s’étiraient comme les bras suppliants des fillettes affamées tendus vers lui.
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La coloration bleue qui assombrissait la peau du mari l’avait, elle, totalement consumée, rendant impossible de deviner son âge ou même sa race. Elle ressemblait aux cadavres d’un brasier auxquels le docteur avait été confronté à la suite d’un épouvantable sinistre survenu dans une usine des années plus tôt.
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Il était impossible de dire depuis combien de temps elle était morte, car les cadavres de victimes de la grippe espagnole avaient un aspect différent de tous ceux que le docteur avait pu voir par le passé.
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La femme allongée sur le flanc, face à son mari, avait les lèvres figées dans un rictus de souffrance. Ses cheveux clairs et fins étaient éparpillés sur l’oreiller, certains débordant du lit alors que d’autres collaient au sang coagulé qui lui couvrait le visage. Il était impossible de dire depuis combien de temps elle était morte
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Lorsque les visiteurs s’avancèrent dans la pièce, deux autres fillettes émergèrent du chaos, une plus jeune que celle de la fenêtre, l’autre légèrement plus âgée. Elles aussi étaient sales, vêtues étrangement, semblables à des spectres
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Avec le volume croissant de malades et de mourants, ils ne s’étaient pas encore rendus aussi loin, en limite de la ville, dans cette rue isolée où logeaient les indigents les plus miséreux et les immigrants les plus récemment arrivés.
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À midi ce dimanche, l’heure à laquelle en temps normal les gens s’en revenaient de l’église, d’une visite rendue à des amis ou à des membres de leur famille, le médecin ne dépassa que deux autres automobiles pendant les quinze minutes du trajet et ne vit qu’un seul passant. Cela faisait trois semaines maintenant que la grippe était entrée à Timber Falls, selon son estimation la mieux étayée, et presque toute circulation avait disparu des rues. Les malades étaient cantonnés chez eux et les gens en bonne santé ne s’aventuraient pas dehors.
– Personne n’a encore emprunté cette rue ? demanda-t-il
aux deux infirmières avec qui il se trouvait et dont les maris combattaient en France.
C’était un homme d’un âge avancé, maigre, portant des lunettes qu’avaient maculées les expectorations d’innombrables patients.
– Non, répondit l’une d’elles en secouant la tête.
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Il repensa à l'égoïsme de ses frères, à la façon dont ils avaient toujours mis en avant les besoins de leur famille pour justifier la mesquinerie de leurs propres actes: c'était pour ça que les ouvriers étaient mal payés, que les briseurs de grèves pouvaient défoncer des crânes. Il ne se laisserait pas entraîner dans le piège qui consistait à se servir de son amour pour sa famille pour justifier une faillite morale. Cela ne signifiait nullement qu'il n' aimait pas autant Philip, Rebecca, Laura : cela signifiait qu'il les aimait tellement qu il n était pas prêt à compromettre la conception de l'amour qu'il portait à tous. (p.130)
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Et ce qu'il resterait de lui, quand il tenterait de rassembler les morceaux éphémères qui se dérobaient, était une réalité qu'il lui faudrait trouver la force d'accepter, il ne savait comment, et avec laquelle il devrait construire quelque chose de neuf.
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Ses pensées et ses sentiments hésitaient entre ces deux extrêmes d'engouement et de pitoyable découragement.
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- Ben quoi, on n'a plus le droit de parler à une fille ?
- Hé bien, j'espère qu'elle y voit moins clairement que moi, dans ton jeu.
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Son oeil gauche était gonflé et fermé, sa tête l'élançait en dépit de l'aspirine, et il craignait que le manque consécutif à l'arrêt de la morphine se manifeste d'un instant à l'autre. Néanmoins il exposa, dans la mesure où il le pouvait, le contenu de l'article qu'il avait l'intention d'écrire : l'entrée du FBI par effraction dans ces locaux mêmes, la surveillance exercée à l'encontre de Victoria Bishop.
- Est-ce que vous le publierez ? demanda-t-il.
L'expression peinte sur le visage de Laurence était celle d'un pessimiste endurci dont les croyances négatives concernant l'humanité venaient de recevoir confirmation.
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J'avoue qu'il ne m'a pas été facile de lever la main droite et de déclarer: "Moi, Willard Strickland, nègre, je jure solennellement d'exercer les fonctions d'un policier nègre."

Extrait d'un discours prononcé en 1977 par Willard Strickland, retraité, l'un des huit premiers policiers afro-américains recrutés par la police d'Atlanta en 1948.
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Thomas Mullen
La décision de supprimer la ségrégation dans les établissements scolaires avait initialement abasourdi les Blancs.../... Maintenant, le Sud blanc se mobilisait avec fébrilité. Les nouveaux Conseils de citoyens blancs organisaient des rassemblements, rédigeaient des lettres et mettaient un point d'honneur à châtier financièrement les Noirs qui disaient ou faisaient quelque chose pour favoriser l'accès aux droits civiques. ( p 173 )
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Smith le regarda droit dans les yeux. Helms aboya :
- T'as intérêt à cesser d'me zyeuter comme ça ou ton oeil, t'auras plus l'occasion d'voir avec....
Smith mit un terme à ce contact visuel inconvenant qui figurait au nombre des délits dans les textes officiels. ( p 88 )
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Thomas Mullen
Chancy Darden, le vice-président de la compagnie d’assurances qui emploie Réginald, adore les rayures : costume anthracite à fines rayures sur chemise blanche striée de noir, cravate rouge zébrée. Quand il sourit, son front se creuse de lignes ondulantes.
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N’aimant pas s’entendre systématiquement rappeler le peu de pouvoir dont ils étaient investis, les flics noirs évitaient de demander de l’aide à leurs collègues blancs. (p. 21)
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La souffrance n’est pas très historique quand tu l’as devant toi
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