Il m'a été difficile de me mettre à la place de Juan durant les 200 premières pages de ce roman. Dieu sait que je suis une femme pleine d'empathie mais les excès, la drogue, l'alcool, la démesure, le manque de considération d'autrui et l'égocentrisme ont, pour des raisons très personnelles, la faculté de me mettre en rogne et d'effacer toute forme de pitié.
Evidemment, mon petit coeur de beurre a fondu lors des dernières pages.... et oui, j'ai éprouvé de la peine pour Juan, l'ai admiré pour sa dévotion et son dévouement.... mais pas suffisamment pour faire de ce roman un récit inoubliable.
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Juan a des troubles de l'audition, des acouphènes insupportables qui stoppent sa carrière de DJ. Méga connu, il a écumé la terre entière pour faire entendre sa musique et planer pendant 20 ans dans un monde superficiel et artificiel. La redescente est compliquée mais obligatoire pour sa survie. Il s'exile alors dans le Sud de l'Ardèche dans la maison de Julian, un pote qui, en échange, prend son appart à Paris.
Juan revient sur ses années de jet setteur-clubber et nous partage son expérience tout en essayant de se poser dans ce monde rural pour réfléchir à son avenir (écrivain ?).
Tout en avançant dans cette nouvelle vie, nous assistons au changement interne de Juan, en détox aussi de son passé, c'est l'heure du bilan et il regrette souvent cet amour de jeunesse, Ana avec qu'il est toujours en contact et qui va devenir mère.
Il lui arrive encore de faire des conneries mais il se rend vite compte que le monde qu'il a connu n'était qu'une façade qui ne le rendra plus heureux. Les vrais gens sont là autour de lui, à se battre pour préserver un patrimoine, un village, une agriculture raisonnée, contre les lobbyings industriels, pour une forme de vie tournée vers la protection de l'environnement. Ils ont des valeurs et sont accueillants.
Juan fait petit à petit parti de ce nouveau monde et, un jour d'été, il finit par accueillir Ana, épuisée depuis qu'elle élève seule sa petite Sasha. Ces moments sont doux et tendres.
Voilà c'est l'histoire d'un mec qui a basculé du côté de l'argent facile, des fêtes à excès, qui au lieu de mettre des bouchons d'oreille s'est laissé envouter par les sirènes de la musique électronique, se rendant compte qu'il est passé à côté de certaines valeurs de la vie et qu'il n'a toujours aimé qu'une seule femme. C'est un homme qui a du atterrir de tout urgence et dans une sorte de repentir vis à vis de sa famille et de ses amis, va finir par prendre en charge une petite fille.
Le lecteur est témoin de ces années passées, des rêves et ambitions revus à la baisse pour une vie plus simple. Et c'est une très belle fin que nous propose l'auteur qui nous rapproche d'événements que nous avons vécu, les attentats du 13 novembre, une fin très touchante.
Ce livre mérite d’être lu, il apporte un regard sur notre société de surconsommation et un bilan sur la société actuelle.
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Pas pour moi.
J'ai trouvé le narrateur absolument imbuvable. Ajoutons à ça son incapacité à parler d'une femme autrement qu'en décrivant ses ébats et sa "chatte chaude et humide"...J'ai failli abandonner la lecture plusieurs fois et pour tout dire je l'ai finie en diagonale.
La tournure du récit est assez attendue pour ma part. L'histoire part dans un beau thème mais mon antipathie pour Juan a fait que je suis restée de marbre.
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Lu dans le cadre de l'élection du meilleur roman Points 2024:
Le résumé de ce livre m’a énormément intrigué. Ayant un conjoint ingénieur du son, je sais à quel point l’ouïe est importante dans les métiers où les oreilles sont les parties du corps les plus importantes. Alors devenir sourd quelle angoisse pour celui, comme Juan, qui en fait son métier ! Pourtant je vais me joindre aux autres jurys qui n’ont pas (du tout) apprécié cette lecture. Le ton est assez grossier, le personnage est lui même assez détestable finalement, ce qui fait que je n’ai eut aucune compassion pour lui, sa condition, et ses flashbacks de sa vie d’avant. Pour un récit de vie, je n’ai donc eut aucuns sentiments vraiment positif, au mieux j’ai été impassive envers ce protagoniste.
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Juan Llosa, le narrateur, est un DJ connu. Après vingts ans de fêtes et de drogues, toujours en voyage, il commence à avoir des acouphènes terribles. Il part alors se mettre au vert en Ardèche dans la maison d'un ami. Sur place, il s'intègrera peu à peu, à moins que la fête ne le rattrape...
En fait, je ne sais vraiment pas quoi dire de ce roman... C'est assez bien écrit, on découvre le monde des DJs mais le narrateur est odieux et sa façon de parler des femmes dégoûte >< Mais surtout on se demande où cela mène, je me suis pas mal ennuyée. La deuxième partie du livre est tout de même mieux mais j'ai été étonnée de la ficelle dramatique tiré par l'auteur, cela émeut mais bon y avait-il besoin de ça? Juan devient alors presque un héros du quotidien auquel je ne suis pas sûre de croire. Je n'ai pas bien compris quel était le but ou le vrai propos de ce roman. S'il y avait eu de l'humour, j'aurai sans doute davantage adhéré.
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Un roman en 3 parties. La 1ère où Juan Llosa, DJ à renommée mondiale, attrape le pire mal qui soit pour son métier : des acouphènes ! Le cauchemar. Ça fait 20 ans qu'il exerce, on lui dit qu'il faut qu'il fasse 1 break mais c'est impensable pour lui !
Toute cette partie, ça va, j'étais dedans.. et puis après, je me suis perdue dans les 2 autres parties.
Des camarades de lecture ont adoré mais j'ai un avis mitigé pour le coup.. sorry!
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avant de le commencer, je me suis dit que j'allais beaucoup aimer : le monde de la fête, de la nuit et de la musique, quelqu'un qui doit remettre toute sa vie en question et repenser tous ses paradigmes... alors oui, au début c'est ça. mais la vulgarité du narrateur et surtout, surtout, ses relations avec les femmes qui sortent plus du fantasme que de la réalité. et puis enfin, où sont passés ses problèmes d'audition à la fin du livre ???
la fin m'a surprise et plu.
à écouter en lisant : l'album veridis quo des Daft Punk
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J'ai apprécié la trame de l'histoire de ce DJ désabusé qui s'est perdu dans le monde de la nuit, les drogues et l'alcool. J'ai aussi apprécié le style écrit comme une grande digression, de souvenir en souvenir avec des associations de mots, d'images, le narrateur se raconte aussi à lui-même. Mais par contre tous ses discours et ses avis sur tous les sujets de société qui ont cours actuellement m'ont largement ennuyé : pourquoi rabâcher et nous abreuver de sa vision sociétale ? Si on souhaite réfléchir a ces questions : de nombreux articles sérieux sont disponibles dans Le Monde ... Comme si il s'intéressait à ces sujets pour mieux baiser ces femmes passionnées... Bofffff ....
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Mon premier coup de coeur de ce début d'année !
J'ai immédiatement été conquis par le style, faussement bonhomme, d'une fluidité, d’une précision et d'une concision extrêmes dans le choix des mots, jamais lourd et très cinégénique (le style ;-) On visualise bien, l'air de pas y toucher, les personnages, les paysages, les situations. Les dialogues, également très fluides, sonnent vrai, et y sont probablement aussi pour beaucoup (c’est très désagréable de mettre des auteurs dans des cases, mais ça place quand même quelques banières pour les éventuels lecteurs curieux : j’ai fortement pensé à du Philippe Djian).
J'ai aussi bien aimé la confrontation des deux mondes, la fête puissance 1000 vs la retraite ardéchoise. Ça pouvait faire cliché et prêter à sourire, mais c'était sans compter sur l'habileté de l'auteur, qui sait amener les choses par petites touches. Selon les paroles d'un personnage, un éditeur : "Arrête tes conneries. C'est un premier livre, parle de ce que tu connais." Dont acte, ce livre est probablement assez autobiographique, n'empêche, vivre les choses ne donne pas le talent pour les raconter !
Si je devais émettre un léger bémol (il en faut bien un, sinon ça ne fait pas sérieux) j'ai été un peu gêné par les quelques digressions (écologie, géologie...) , des sujets qui visiblement tiennent l'auteur à coeur, et qu'il a tenu à placer de façon un peu maladroite pour le coup. Mais ce n’est pas très gênant, il retombe vite sur ses pieds…
Un grand bravo pour ce premier roman…
ps : j’ai un peu honte, en revanche, je ne suis pas certain d’avoir bien compris la toute fin, si un lecteur pouvait m’éclairer par message privé, histoire de ne pas spoiler ;-)
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Juan n’est pas de ces personnages qui sont d’emblée sympathiques…et pourtant on s’attache tellement à lui ! Au travers de la plume de son auteur ,il nous parle vrai ce Juan et c’est ce qui nous fait l’aimer .Pas de fioritures ,il y va direct ! Sur les excès de sa vie d’avant ,avec l’autodérision nécessaire tout en nous en apprenant beaucoup sur ce monde de la nuit et de la fête qu’on ne connaît pas forcément ,sur ses étonnements lorsqu’il arrive dans cette superbe Ardèche avec ses autochtones hauts en couleur ,sur les nouveaux diktats du monde d’aujourd’hui ! Il y va carrément et on ne s’ennuie pas ! On rit avec lui ,on pleure avec lui …Les personnages qui gravitent autour de Juan ne sont pas en reste non plus ,ils sont selon les genres , perchés, paumés , sincères ,généreux ,engagés , souvent drôles ,toujours émouvants .Si l’on ajoute à cela une écriture précise ,détaillée ,sans jamais être lourde ,on a là tous les ingrédients d’un bon roman qui se lit d’une seule traite !
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Avant de commencer, je tiens à remercier Babelio et les éditions du Seuil pour l'envoi de ce roman dans le cadre d'une opération Masse Critique privilégiée.
Nous faisons ici connaissance avec Juan, un DJ de renommée internationale qui est obligé de faire une pause suite à un problème de santé. Voulant prendre du recul et se mettre au vert, il part en Ardèche, dans la maison d'un de ses amis. Là-bas, il va découvrir une vie simple, loin des artifices du monde de la nuit, et il va aussi, peu à peu, découvrir de nouveaux combats à mener.
Au départ, cette lecture m'a un peu déstabilisée à cause des allers-retours temporels pas toujours bien marqués. Finalement, je me suis vite habituée au procédé et j'ai apprécié de découvrir des aspects de la vie passée de Juan, pour bien faire le parallèle avec son présent. Juan est un protagoniste qui, de premier abord, peu paraître superficiel. Néanmoins, je me suis attachée à lui car on ressent son incertitude face à l'avenir et on le sent évoluer au fil du roman. La plume de l'auteur est assez brute, en utilisant un langage parfois familier, mais j'ai trouvé que son usage était justifié par le caractère du personnage ou les situations décrites. Le décor est parfaitement planté et quand on commence à lire, on s'évade vers les plages d'Ibiza ou les montagnes ardéchoises.
C'est un roman assez exigeant, pas évident à lire mais qui m'a beaucoup plu. J'espère qu'il saura trouver son public car c'est une histoire intéressante et originale.
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Tout d'abord , merci aux Editions du Seuil et à Babelio pour la lecture de ce premier roman de Tom Charbit , "les Sirènes d'Es Vedra" .
D'après une légende , ce serait à Es Vedra , petite île près d'Ibiza , que les sirènes qui avaient séduit Ulysse attiraient les marins sur les récifs . Mais j'imagine mal que les voyages d'Ulysse l'aient jamais conduit aux îles Baléares , donc je n'accorde aucune crédibilité à cette légende .
Tom Charbit nous raconte les mésaventures de Juan Llosa , DJ mondialement célèbre pour ses prestations sur trois continents différents .
Avec tout ce que cette vie d'artiste comporte : tout un cocktail de drogues différentes pour tenir le coup quand on manque de sommeil , le sexe facile , les attentes dans les aéroports , l'alcool qui coule à flot , des rémunérations que l'on a du mal à imaginer , bref , une vie de dingue .
Au bout du compte , sa santé en prend un sacré coup : il subit des pertes de conscience et est sujet à des acouphènes . On lui conseille de prendre du recul et de se mettre au vert quelque temps pour récupérer , autant dire qu'à quarante ans , sa carrière de DJ est fichue , il en est conscient .
Juan Llosa se retrouve au calme dans une villa prêtée par un ami dans les Cévennes , dans un trou perdu , à mille lieues de sa vie d'avant . Une façon comme une autre de se retrouver et de se concentrer sur l'essentiel , sa survie .
La première partie du roman m'a vraiment emballé , on se laisse captiver par l'écriture fluide de Tom Charbit . En revanche , la deuxième partie m'a semblé un peu plus poussive , on s'égare sur des chemins tortueux , le yoga tantrique , la lutte contre le gaz de schiste , le bon vin , l'alimentation et l'ésotérisme .
J'ai apprécié également la langue un peu verte (se geler les couilles , toxico , dégueu , etc...) , ça permet de se mettre dans la peau du personnage (pas au point de prendre 14 drogues différentes !)
Sinon , cette vision du monde de l'électro et des DJ m'a semblé un poil stéréotypée , ils ne sont pas tous imbibés d'alcool et la tête farcie de dope , le peu d'artistes que je connais de cette scène sont plutôt sobres et ont une vie de famille quasi normale .
Pour finir , j'ai bien aimé le contraste frappant entre la vie à deux cents à l'heure du DJ sur les scènes internationales , et sa réclusion dans un village ardéchois , bien préférable finalement à cette célébrité qui va coûter la vie à l'un de ses meilleurs amis , DJ également .
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A presque 40 ans, Juan est une célébrité dans le monde de la nuit. DJ mondialement connu, il est toujours par mont et par vaux, conjuguant fêtes, alcool et drogues. Mais lorsque son corps le trahit et que la surdité le guette, il lui faut réagir ! Juan décide alors de partir se mettre au vert en Ardèche, loin de la jet set. Commence alors pour lui une nouvelle vie auprès des habitants et de leurs traditions...
Je n'aurai sans doute jamais lu ce roman si Babelio ne me l'avait pas proposé lors d'une Masse Critique et je les en remercie, tout comme les éditions du Seuil, car j'ai vraiment beaucoup apprécié cette lecture !
Grâce aux nombreux allers/retours entre passé et présent, on comprend mieux la vie tumultueuse de Juan, ses excès et leurs conséquences mais aussi sa nouvelle vie faite de rencontres et de bonheurs simples.
Je me suis vraiment attachée à son personnage. Les étapes qui mènent à sa résilience sont faites de doutes, de questionnements qu'il aborde avec beaucoup de sincérité et d'autodérision parfois.
Et que dire de la fin ? Inattendue et émouvante, je n'ai pu retenir quelques larmes...
A découvrir !!!
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Je tiens à remercier chaleureusement les éditions du Seuil et l’opération Masse critique privilégiée pour l’envoi de ce livre.
Le titre m’a immédiatement intrigué, il fait référence à une légende véhiculée par les habitants d’Ibiza, Ce serait à Es Vedrá, petite île à l’ouest d’Ibiza, que se cachaient les sirènes dont le chant envoûtaient les marins. Ces deniers se collaient de la cire dans les oreilles alors qu’Ulysse préférait s’attacher au mat plutôt que de se priver de l’air chant. La photo de couverture du livre évoque ce mythe.
Pourquoi parler d’Ibiza ? L’île est connue pour sa vie nocturne et ses dancings. Le roman nous met dans la peau de Juan Llosa, un DJ mondialement célèbre qui effectue ses prestations aux quatre coins du globe, pouvant animer dans la même semaine des fêtes dans trois continents différents. C’est lui qui nous parle.
Vie trépidante, ponctuée de manque de sommeil, d’attentes dans les aéroports, d’alcool, de rencontres faciles, de drogue, d’argent coulant á flot et enfin de sérieux problèmes de santé.
Juan,sujet à des acouphènes et des pertes de conscience, se voit conseiller de prendre du recul. Il profite de la maison d’un ami dans les Cévennes, rupture totale avec sa vie habituelle…
J’ai éprouvé des difficultés à rédiger cet avis …
Pour y arriver, j’ai entamé une seconde lecture une semaine après la première tant certains sentiments vis-à-vis du livre étaient opposés !
Deux précisions sont toutefois nécessaires : le roman se lit facilement, on ne le lâche pas, et il ne laisse pas indifférent. Ceci est indéniable !
Par contre il m’a souvent irrité …
Tout d’abord, par le recours par le protagoniste, et tout au long du livre, d’un langage familier ou argotique ( dégeu, toxico, matos, se geler les couilles, prendre le melon, etc). Je reconnais qu’il s’agit d’une réaction personnelle, j’attends d’un livre un autre choix de mots. Suis-je devenu tellement vieux jeu ?
D’autre part Juan n’est pas tendre avec les Bretons (tarés), les Catalans (irascibles), les Hollandais (éructant des borborygmes, aux enfants indomptables, aux femmes bâties comme des armoires à glace…).
Enfin, Tom Charbit par le biais de son protagoniste, se doit de nous donner son avis sur tout, et cela entraîne de nombreuses digressions : le régime capitaliste, l’ésotérisme, le gaz de schiste, le yoga tantrique, les radios locales, l’alimentation, le vin naturel…
Passons à ce que j’ai apprécié :
- Ces digressions sont faites avec beaucoup d’humour !
- Bien que mon parcours de vie soit à mille lieues de celui d’un DJ riche et vivant à cent à l’heure, j’ai ressenti beaucoup d’empathie pour le protagoniste. J’aime sa fragilité, son désabusement et son autodérision
- J’ai aimé le contraste entre la vie de Juan comme DJ et celui qui se retrouve dans un environnement tout à l’opposé
- J’ai été frappé par la capacité de l’auteur à changer de registre : la dernière partie du roman est totalement différente du reste du roman, elle y apporte une note plus romantique et plus émouvante.
Enfin, les descriptions de l’Ardèche et de ses habitants sont sublimes et m’ont donné l’envie d’y retourner !
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Juan Llosa, trente-neuf ans, DJ depuis plus de vingt ans, se voit brutalement obligé de changer de métier. Comme il le reconnaît lui même, il ne connaît rien en dehors de ce métier, et la réalité n'est vraiment pas "sa came" à lui qui a parcouru la planète, connaît tout des clubbers, du monde de la fête et de la nuit.
En revanche, la came, la vraie, il la connaît bien.
Il viendra habiter la maison de famille de Julian - un ami musicien originaire d'Ardèche, et lui confiera en échange son appartement parisien.
Quel défi d'habiter une maison assez délabrée dans un village un peu perdu - mais tout est fait pour que l'ami d'un enfant du pays se sente chez lui : dans le village on a le sens de l'accueil, on vit au rythme des saisons, on supporte les migrations de touristes, on se retrouve pour faire la fête. Juan reste en contact avec des amis, et en particulier avec Ana, une jeune femme qu'il a connue et aimée "dans une autre vie", et qui vit à Paris avec son compagnon et un bébé, Sascha.
J'ai reçu Les Sirènes d'Es Vedrà dans le cadre d'une Masse Critique de Babelio, et je remercie les Editions du Seuil.
Le titre du roman fait référence à l'Odyssée : les habitants d'Es Vedrà, île voisine d'Ibiza, affirment que c'est là que se trouvaient les sirènes qui, selon Homère, tentèrent d'ensorceler Ulysse. Je ne pense pas que j'aurais, de moi-même, choisi de lire un roman sur l'histoire d'un DJ en pleine reconversion. Et j'aurais eu tort. En sortant de ma zone de confort j'ai beaucoup appris sur le monde de la nuit, les fêtes, un monde du divertissement incroyable ou rien n'est jamais impossible ! Mais c'est surtout la nouvelle version de Juan qui m'a intéressée, sa rencontre avec une région et des habitants à mille années lumière de sa vie antérieure. Ses faux-pas, sa bonne volonté et sa prise de conscience des difficultés d'un monde rural qu'il apprend à connaître et apprécier sont bien décrits. J'ai beaucoup aimé le style précis de l'auteur, les dialogues, l'humour des situations. La dérision n'est jamais loin : autodérision mais aussi réflexion désabusée sur notre monde et ses valeurs artificielles. Je garderai à l'esprit les superbes descriptions de l'Ardèche. Un seul regret : certaines longueurs et des explications vraiment inutiles.
La fin du roman est inattendue, et nous fournit un nouvel éclairage.
Un beau moment de lecture.
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