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Critiques de Tom Perrotta (56)
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Mrs Fletcher

Une fresque identitaire sur la middle-class américaine

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En voilà un roman politiquement incorrect! Voici la première phrase qui m'est venue à l'esprit quand j'ai lu ce titre. Forcément, il est accrocheur. De plus, les 3 petits points en suspension après le mot "MILF" laissent penser à quelque chose d'interdit, de sulfureux.

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Alors, je vous le dis tout de suite en préambule, le contenant est beaucoup moins léger que ce qu'il peut paraître dans le titre.

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Je connais l'auteur par l'adaptation en série "The Leftovers" de son "les disparus de Mapleton". Un ton fantastique et complètement décalé.

Ici il a changé de registre pour dépoussiérer les mythes des femmes quadras, des tabous sur les différents genres de la sexualité, des identités. Bref, ces thématiques contemporaines dont les Américains parlent peu, voire pas du tout. Ah le pays des paradoxes, hein!

Donc, l'auteur se fait chroniqueur de manière drôle et sarcastique de cette middle-class.

J'étais un peu étonnée d'y voir la jeunesse étudiante de campus. Puisque l’héroïne est cette quarantenaire-mère divorcée désœuvrée et addict de pornographie sur la Toile.

On rencontre plusieurs personnes gravitant autour d'elle. Plusieurs clichés certes, mais vite dégommés par l'auteur.

Un roman polyphonique qui donne la voix à son fils Brendan (détestable en début de récit), Margot la prof transgenre fascinante, Julian le jeune ado épris, la jeune collègue homosexuelle. Des personnes singulières attachantes qui cherchent l'âme sœur mais ne savent pas comment communiquer.

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Un ton résolument doux-amer, avec parfois des passages crus et directs, d'une tolérance parfois trop bienveillante (je ne sais pas si cela est vraiment la réalité dans ces banlieues huppées). Un humour discret allège le côté dramatique.

La fin est pour moi beaucoup trop "happy end" en regard du ton du roman.

J'ai surtout été estomaquée par le talent de l'auteur à rentrer dans la tête de l’héroïne (les pensées sont très intimes, lui qui est un homme, comment a-t-il pu connaître ci ou ça?).

Il n'apporte pas de jugement. Il est juste là pour photographier un portrait instantané d'une société en dérive et en plein doute. A nous d'imaginer la suite du spectacle.

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PS: Je crois qu' HBO a acheté les droits pour tourner une série. (edit du 15 juin: oui c'est confirmé, la saison est en cours de production, cela ne devrait donc pas tarder...)

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Un grand merci à Masse critique et les éditions Fleuve.
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Les enfants de choeur

C’est genre en fin de matinée, à l’approche d’un square, banlieue résidentielle (du New-Jersey ?) où des « mamans », bonnes sous tout rapport, papotent entre elles, surveillant à peine leur progéniture dans le bac à sable. Vous les connaissez ces nanas, ça discutaillent fond de teint et beaux mâles qu’elles voudraient approcher, accrocher, ah mais non elles sont mariées, et puis WTF, pourquoi pas après tout… Ça ç’est genre en attentant impatiemment que l’heure tourne pour rentrer à la maison et ainsi se verser un grand verre de vin blanc, un Chardonnay. As-tu déjà remarqué qu’aux States, les verres à vin sont toujours plus grands. Alors je m’assois, seul sur un banc, et je les regarde, frétillant de plaisir solitaire, comme pour un épisode de Desperate Housewives, comme une source d’inspiration. J’inspire, expire, respire, éternue mes allergènes. J’observe en silence, je regarde ces femmes. Elles s’appellent Bree, Gabrielle, Susan… ah non, là je confonds, les histoires se mélangent dans mon esprit confus, trop de télé ou trop de bouquins. Je reprends : Sarah, la trentaine, soi-disant ex-lesbienne, ex-féministe, toujours mariée, un gosse. Autour Mary Ann, avec un prénom comme ça, on ne peut être que la « méchante », la meneuse prétentieuse du groupe, celle qui est là pour distiller sa bonne morale, pour se moquer des gens « différents », comprendre qui ne pense pas comme elle, genre Sarah l’intellectuelle. Tiens, le Beau Todd arrive, blond, la trentaine, un gosse, marié aussi, le roi du bal… Hou là là, ça sent d’ici la testostérone, la sueur et les poils sous les bras. Mal dans sa peau, homme au foyer que sa femme pousse à aller au barreau… Alors que le barreau, il l’a quand sur une impulsion Sarah l’embrasse en plein square…



L’Américaine blanche et catholique, faussement puritaine, ou réellement putaine. Un regard à la fois drôle et cynique, sur ces femmes, ces hommes, cette Amérique-là. Un plaisir, à peine coupable, pour ces histoires de couples sur lesquels la culpabilité de l’adultère, du désir et du sexe s’ébauchent sous la plume d’un Tom Perrotta, que je découvre ici, un auteur entraperçu à travers l’adaptation télé – trop de télé, trop de romans – de Mrs Fletcher ou les tribulations d’une Milf – on tournait déjà sur le désir et la sexualité de ces femmes.



Ah, j’oubliais, toujours assis sur mon banc, je regarde des jeunes faire du skate. J’en reste souvent hypnotisé, probablement ma période grunge et Kurt Cobain. Hey ! Mais ne serait-ce pas ce pédophile qui s’est installé dans la maison voisine avec sa vieille maman et qui traîne dans le square, qui se promène en slip de bain dans la piscine municipale…. Hey ! Faites gaffe à vos gosses, ce type est un PÉDOPHILE ! Glaçant et grinçant.



Le soleil se couche à l’horizon, les jeunes tentent toujours des figures impossibles sur leurs skates, se cassant toujours plus la figure – aïe ça doit faire mal au cul – Hey ! C’est pas ce que dit ta femme ? – je reprends mes esprits, me lève et me pose sur le canapé, une bière à la main, regardons ce qu'il y a à la télé. Kate Winslet et Jennifer Connelly aux premiers rôles. « Little Children », l'histoire me dit quelque chose...

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Les disparus de Mapleton

Phénomène inexpliqué, le Ravissement a provoqué la soudaine disparition de milliers de personnes à travers le monde. Mapleton, petite bourgade américaine, a connu son lot de disparus comme partout ailleurs. Et comme partout ailleurs, les habitants rescapés de ce terrible 14 octobre ont dû composer avec la tragédie et les sentiments contradictoires qu’elle a engendrés. Les Garvey ont eu la chance d’être épargnés mais chacun va réagir différemment. Laurie, la mère rejoint les Coupables Survivants, un groupe d’illuminés qui ont fait vœu de silence et milite contre l’oubli. Jill, la fille, se détourne du lycée et abuse d’alcool et de sexe tandis que Tom son frère quitte l’université pour servir Saint Wayne, gourou auto-proclamé d’une secte qui pense sauver le monde. Seul Kevin, le père, tente de maintenir un semblant de normalité. Il s’investit dans son nouveau rôle de maire et se rapproche de Nora dont le mari et les deux enfants ont disparu.





Comment réagir face à un évènement qui bouleverse tout ? Croyants ou athées, tous cherchent à comprendre l’inexplicable et trouvent refuge soit dans les croyances les plus loufoques, soit dans la négation de la réalité.

Réflexion sur la souffrance et les mécanismes de défense pour combattre l’intolérable, Les disparus de Mapleton évoque des disparitions en masse, mais plus universellement il pourrait s’agir d'une guerre ou d'une vague d'attentats. Quand la douleur est intolérable, quand continuer à vivre semble vain, comment survivre avec la culpabilité d’être un rescapé ? Comment faire preuve d’empathie quand on a soi-même été épargné ? Comment concilier le statut de héros des disparus avec ce que l’on ressent au fond de soi sur la vérité de ces êtres ?

Tant de questions et bien d’autres que les héros de ce roman se posent sans trouver de réponses entièrement satisfaisantes. Terriblement triste, mais parfois drôle aussi, ce livre ne laisse pas indifférent et propose un voyage au cœur du pire, de l’indicible en compagnie de personnages humains et attachants. A lire.
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Mrs Fletcher

Très heureuse de retrouver Tom Perrotta avec ce roman que j’ai beaucoup aimé. Et grosse surprise : si le résumé semble un peu léger, ce livre se révèle bien plus profond qu’il n’y parait. Il explore le désir, l’approche a la sexualité, le porno sous le regard de différent personnage.



On fait la connaissance d’Eve, une mère de famille divorcée dont le fils part à l’université. Elle se retrouve donc seule et décide de reprendre sa vie en main. Elle s’inscrit à des cours du soir, souhaite faire des rencontres, sortir avec des amis. Et puis ce SMS « tu es ma MILF » arrive et tout cela bouleverse son quotidien.



L’humour est omniprésent et je dois dire que j’ai beaucoup rigolé au fil des pages. Eve est attachante et autour d’elle gravitent une série de personnages secondaires qui m’ont beaucoup plu également. Seul son fils m’a moins plu, il est trop immature et ses aventures à l’université m’ont laissé de marbre.



L’écriture est plaisante, la psychologie des personnages vraiment bien développée et l’auteur arrive à décrypter les pensées féminines et à se mettre dans leur peau à merveille.



La fin est totalement inattendue et je l’ai vraiment adoré. L’histoire du SMS refait surface et je ne m’attendais pas du tout à cette révélation.



Je ne connais pas la série qui en découle mais je suis curieuse de la découvrir et de voir comment un tel roman peut rendre sur le petit écran.
Lien : https://missmolko1.blogspot...
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Les disparus de Mapleton

Les Disparus de Mapleton, The Leftovers en VO, a donné naissance à la série du même nom. Une série étrange et atypique, il était donc logique que le livre soit, lui aussi, étrange et atypique.



Un beau jour, des milliers de personnes disparaissent brusquement de la surface de la Terre. Face à ce Ravissement inexpliqué, ceux qui restent cherchent à se reconstruire comme ils peuvent, à travers des excès ou des dérives sectaires.



Malgré ce que son résumé pourrait laisser penser, ce livre n'est pas un livre de science-fiction. Pour tout dire, il mérite à peine l'étiquette de fantastique puisque, mis à part le Ravissement qui ne nous est ni montré, ni expliqué, nous nous contentons de suivre la vie de ceux qui restent. Les chapitres alternent entre les personnages, nous montrant les différentes réactions possibles face à cet événement dramatique, et surtout inexpliqué.



On ne peut donc pas dire que ce livre soit riche en action, bien au contraire, et j'avoue que, comme en regardant la série, on se retrouve à attendre tout le long que l'histoire démarre, ce qu'elle ne fait jamais vraiment. En revanche, ce que ce roman réussit à merveille, c'est de nous plonger dans cette ambiance dépressive, où la vie doit continuer malgré tout. On s'attache à tous ces personnages, on éprouve de la compassion pour eux, et même leurs réactions les plus extrêmes sont compréhensibles.



Je suis particulièrement fascinée par les Coupables Survivants, cette secte qui s'est donné pour mission d'empêcher les gens d'oublier le drame. Je ne sais pas où l'auteur a trouvé cette idée, mais ces gens touts de blanc vêtus qui ne disent pas un mot en fumant cigarette sur cigarette sont vraiment impressionnants, et, tout extrême que ce soit, l'émergence de cette secte ne paraît pas vraiment improbable face à un événement pareil.



J'ai en revanche été assez surprise de voir que la première saison de la série, composée de 13 épisodes il me semble, reprend quasiment le livre dans son intégralité. A deux ou trois détails près, la série a quasiment épuisé tout le contenu du livre, je comprends donc mieux pourquoi il est prévu de s'éloigner de Mapleton pour la saison 2. Je tiens également à préciser que, si vous avez l'intention de lire le livre pour mieux comprendre la série, ça ne servira pas à grand-chose, le livre étant tout aussi mystérieux.



Malgré tout, j'ai bien aimé ce livre, assez captivant en dépit ou peut-être à cause de son absence de réponses. Ne vous attendez pas à un rythme effréné, mais si vous aimez les livres qui savent poser une ambiance, celui-ci pourrait vous plaire. Par contre, évitez de lire ce livre dans une période où votre moral n'est pas terrible, ça pourrait vous déprimer un peu plus...



Challenge Variétés 2015
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Les enfants de choeur

Les enfants de choeur est indiscutablerment un livre qu'on lit avec délectation. Tom Perrotta y manie humour, cruauté et cynisme avec un égal bonheur. A travers le portrait de Sarah qui s'emmerde ferme dans sa petite vie bien réglée (belle maison, mari et enfant) et celle de Todd qui lui aussi s'est enfermé dans une routine certe pas désagréable mais sans surprise. Leur rencontre va changer bien des choses alors que la petite communauté est secouée par l'arrivée d'un pédophile repenti dans le quartier.

Perrotta dans un style caustique se moque de la middle class américaine, entre puritanisme et passions interdites. C'est très drôle, dérangeant parfois car l'auteur nous mets face à nos contradictions. Ajouter à celà, une écriture et un rythme joliment cadencé et vous avez une comédie dans l'air du temps plus fine qu'elle peut paraitre.

Librement adapté au ciné avec les excellentes Kate Winslet et Jennifer Connelly.
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Mrs Fletcher

Tout d'abord, merci à Babelio et aux éditions Fleuve pour m'avoir fait parvenir ce livre.

Je n'ai pas pu le lâcher à partir du moment où je l'ai reçu.

J'ai tout de suite accroché au style d'écriture et aux personnages. J'ai particulièrement aimé cette mère divorcée, dont le fils part à l'université, et qui se retrouve confronté au syndrome du "nid vide". Que va-t-elle faire de son temps. Se retrouver face à soi-même est parfois très difficile. Il faut beaucoup de courage pour changer ses habitudes, reprendre des cours à la fac, se faire de nouveaux amis, faire de nouvelles rencontres. Lorsque le SMS arrive et lui fait découvrir le monde des MILF, sa vision du monde commence à changer. Elle se rend compte de l'importance que le sexe peut avoir dans sa vie, mais aussi le désir, l'attirance. Cette femme "bien sous tous rapport" (entendez par là sans envie particulière),par curiosité, va découvrir un potentiel sexuel qu'elle n'imaginait pas. Et avec l'influence croisée de son cours Genre et Société, son esprit va s'ouvrir et l'hétéro-normativité qui était sa manière de penser jusqu'ici va devenir moins évidente. Elle va avoir une volonté de suivre ses envies, ses fantasmes, de faire des découvertes, des expériences. Hélas, elle s'impose des limites, reste en prise avec des remords, des regrets, une culpabilité paralysante pour chaque once de liberté qu'elle s'accorde. Au départ je me suis dit qu'on allait assister à une évolution, une ouverture d'esprit, mais finalement j'ai eu l'impression qu'elle renonçait à ses "turpitudes" pour se ranger, même si on présent néanmoins une vie nouvelle. Mais culpabiliser suite à une expérience, qualifier une action d'erreur stupide bien qu'exaltante... mais pourquoi si elle en ressent le besoin, l'envie et qu'il n'y a aucune conséquence? Finalement elle n'assume rien et la morale est sauve ou presque.

J'ai beaucoup aimé aussi le récit à plusieurs voix: Eve reste la principale narratrice mais d'autres voix viennent s'ajouter à la sienne: Brendan, son fils, le plus souvent mais aussi des personnages moins centraux mais dont le point de vue est éclairant. Et bien sur Margot le professeur transgenre qui est assez fascinant pour ses élèves. Tous les personnages sont d'ailleurs doté s'une particularité assez singulière qui les rend très attachants. Peut-être un petit bémol pour Brendan au début de l'histoire qui est assez "étudiant basique", sexe drogue et alcool...

J'ai moins aimé la "bien-pensance" générale, avec une tolérance énorme face au personnage transgenre (il y a bien quelques moment où on sent la désapprobation mais c'est assez anecdotique), avec un militantisme féminisme, non-violent, bienveillant envers les personnes handicapées... bref peu de situations ne sont pas politiquement correcte dans ce livre et c'est bien dommage que toutes les situations de ce type soient acceptées d'emblée sans évolution de pensée.

Sinon mis à part quelques coquilles d'impression et la timidité d'Eve dans sa relation avec son fils l'empêchant de communiquer avec lui sur les sujets importants, j'ai aimé ce livre parce que c'est léger, drôle, et facile à lire, parce qu'il y a une réflexion sur la sexualité et le genre bien que cela reste assez convenu; et même si le langage est parfois cru, il n'y a rien de vulgaire avec des passages sexuels simplement suggérés en douceur.

#ChallengeMultiDéfi2019
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Les disparus de Mapleton

Le quart de la population mondiale disparaît soudainement.

Pour les survivants, la vie s'organise avec de nouveaux objectifs ou sans changement.

L'histoire est centrée sur la vie d'une petite ville des Etats-Unis et les disparitions ou plutôt "le grand ravissement" est évoqué de manière complètement secondaire.

Les différents personnages sont dans l'ensemble plutôt antipathiques. certains rejoignent des sectes, d'autres commettent des excès de drogues ou d'alcool, de nouvelles amitiés et de nouveaux amours éclosent.

Vous l'aurez compris, je n'ai guère trouvé d'intérêt à ce livre dont j'attendais plus, en particulier au niveau fantastique;
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Les disparus de Mapleton

C’est un roman tout à fait intéressant et d’une certaine manière très actuel avec toute la violence qui fait rage actuellement, les dérives religieuses, les dérives d’artifices et autres pansements à la souffrance humaine. C’est très intéressant de voir comment à un même événement tragique les personnes vont réagir de façons tout à fait différentes, certains vont se perdre dans la drogue, dans l’alcool ou le sexe, d’autres vont tomber entre les griffes d’un gourou qui leur promet de sauver le monde, certains vont former une secte qui s’interdit de parler pour faire pénitence pour les autres, certains vont se ruer à corps perdus dans l’aide à autrui pour oublier. Tous à leur manière cherchent à s’expliquer ce qu’ils ne comprennent pas, ils cherchent des réponses à ce qui les dépassent.



Cela pose la question de comment peut-on survivre aux disparus ? Comment ne pas se sentir coupables ? Pourquoi eux et pas nous ? Les personnages sont humains et attachants dans leur façon d’essayer de faire face, de s’en sortir, ça pourrait être n’importe lequel d’entres nous. L’ambiance est pesante et si vous cherchez l’action à tout va ce roman risque de ne pas vous plaire. Il n’y a pas beaucoup d’action c’est un roman psychologique.



C’est malheureusement, un roman qui résonnent encore plus ces jours ci car il y est question de religions qui essaient de tirer profit de ce qui est une horreur, ils essaient de recruter de nouvelles ouailles et au lieu d’unifier cela divise. Je l’ai lu avant les drames mais j’écris la chronique après et j’avoue que cela lui donne une autre dimension. C’est un livre très profond et très agréable à lire, de plus, l’écriture est très bonne.



VERDICT



Je le recommande aux lecteurs de romans psychologiques par contre je me dois de mettre en garde les fans d’action car ce n’est pas du tout un roman d’action.
Lien : https://lilacgrace.wordpress..
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Les disparus de Mapleton

Je connaissais la série. Les 3 saisons m'ont beaucoup parlé. Dès la première saison je m'étais dit que ce serait bien que je saute le pas en lisant le livre, puis le temps à passer. 3 ans comme dans le récit ? Presque... Le roman est très complet, moins "déroutant" que la série (qui joue un peu trop ?sur cette corde mystico-absurde), néanmoins plus concret, pragmatique, sociologique. Le propos est simple : 1 jour, 2% de la population disparaissent. Le ravissement biblique ? Les personnes dont les proches sont victimes de ce drame font ce qu'elles peuvent. 3 ans après, on célèbre, on fait avec, ou pas. Une secte s'est levée : les CS. Habillés en blanc, ils fument, suivent les gens pour leur rappeler la perte et font voeux de silence et de non violence. Le héros est le maire de la ville (et non le chef de la police) qui se démène comme il peut. Pas de perte directe chez lui. Sa fille a perdue sa meilleure amie. Elle s'est en trouvée une nouvelle déjantée. Sa femme finit par rejoindre la secte. Chacun fait ce qu'il peut. Les moeurs américians sont démontés, détaillés, déshabillés. On se demande parfois si le postulat fantastique n'est pas qu'un prétexte, puis sont puissant symbolisme se rappelle à nous, vêtu de blanc et partant en fumée. Chacun fait plus ou moins n'importe quoi. Buttant des chiens, regardant "Bob l'éponge", ou s'abrutissant dans des jeux de sexes adolescents, ou les câlins qui font du bien... Le postulat existentialiste est très fort. Comment faire avec cette condition humaine lorsqu'elle s'est dissoute en un jour, faisant une faille sérieuse dans le sens. Le style au début un peu au service de la mise en place, s'affine, surtout dans les dialogues, puis les dérisions descriptives arrivent. Le roman tire plus vers la comédie de moeurs sociologique que le drame mustico poétique que suggère le film. C'est toujours intéressant de voir comment une création mute d'une forme artistique à une autre, pour raconter toujours la même histoire, mais pas vraiment la même. Quelqu'en soit sa forme, celle-ci me parle, me questionne et m'intéresse. Avis aux amateurs.
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Professeur d'abstinence

Un vent de scandale souffle sur la petite ville de Stonewood Heights. En cause, la fellation, qualifiée de « plaisante pour certaines personnes » par la professeur d'éducation sexuelle du coin, provoquant ainsi la colère de l'Église du Tabernacle (résultat d'une scission fondamentaliste d'une église déjà très fondamentaliste) fortement influente dans le secteur. Pour échapper aux accusations de dépravation de mineurs, la direction de l'école accepte de remplacer ces cours par une promotion de l'abstinence avant le mariage.



Les deux personnages principaux échappent à la caricature (ce qui n'est malheureusement pas le cas des personnages secondaires). Du côté de Ruth, la prof remise en cause, l'inquiétude de voir la religion s'insinuer petit à petit dans la vie de ses filles prédomine. Du côté de l'Église, Tim n'est pas un fanatique, mais un ancien drogué que la religion a sauvé de la mort, qui se pose malgré tout des questions sur la pertinence de sa nouvelle vie.



Le roman peine tout de même à convaincre. L'auteur aborde plein de thématiques intéressantes (la laïcité, l'intégrisme, la place de la religion dans l'école, ...), mais les traite de manière superficielle. On a parfois l'impression qu'il change de trajectoire dès qu'on entre dans le vif du sujet et qu'il lui faut prendre position. L'intrigue se transforme peu à peu en une histoire d'amour à l'eau de rose peu intéressante.



Le roman est correct malgré tout, mais au vu de son potentiel, on pouvait s'attendre à quelque chose de mieux.
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Mrs Fletcher

Reçu dans le cadre de la masse critique, ne connaissant pas Tom Perrotta (eh oui, désolée), je ne savais pas trop à quoi m’attendre.

Mrs Fletcher, directrice d’un centre de loisirs pour seniors, prépare le départ de son fils, Brendan, pour l’université. Elle charge la voiture seule car son fils se repose...ce qui est bien normal. (là, je sens déjà que ça m’énerve légèrement). Becca,copine ou ex-copine, arrive pour un dernier au revoir à Brendan chéri, un au revoir sexuellement assez hard. Mrs Fletcher entend son fils traiter Becca de salope pendant leur relation. Elle ne réagit pas sur le champ. Elle conduit son fils à l’université et celui-ci très vite, l’ignore. Elle rentre donc.

Que va-t-elle faire de ses soirées? Visionner du porno et remettre en question qui elle est: elle est attirée par le porno lesbien. Elle suit des cours du soir et ainsi, rencontre d’autres personnes. On rencontre une multitude de personnages et chacun a ses failles, ses problèmes.



Ce livre aborde plusieurs sujets: le nid vide, le célibat à 46 ans, le porno, la solitude, la vieillesse, la transexualité, la sexualité des jeunes, le désœuvrement quel que soit l’âge,....

Plein de sujets voire trop, selon moi. Je n’ai pas accroché aux personnages ni à l’écriture. L’ensemble m’a paru superficiel en raison des nombreux personnages et des nombreux sujets abordés, effleurés.

Originalité du livre, Brendan est le narrateur et non Ève, sa mère alors qu’il est davantage question de son histoire que celle de son fils.

J’ai lu les critiques (toutes positives pour ce livre) et je me suis demandée si j’étais passée à côté d’un super livre mais, tant pis, parce que je n’ai vraiment pas été séduite et n’ai en aucun cas envie de le relire.

Critique en toute subjectivité et je vous conseille de vous faire votre propre opinion.
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Les disparus de Mapleton

Les disparus de Mapleton est le roman qui a donné lieu à une série TV récente, The leftovers.

Les deux œuvres sont assez différentes, surtout parce que la série prolonge le roman dans ses seconde et troisième saisons. Mais la manière d'aborder les choses diffère également, avec une force dramatique beaucoup plus prononcée dans la série.

Pour ma part, j'ai beaucoup aimé la lecture de ce roman plus psychologique et peut-être plus fataliste, aussi, mais aussi apprécié la série (en tout cas sa saison 1, moins convaincue par les pistes qu'elle emprunte ensuite).



Le roman alterne les focus sur différents personnages principaux concentrés dans une famille (Kévin, son épouse Laurie, leurs enfants Jill et Tom puis Nora, qui se greffe ensuite). Il montre comment ces individus survivent au Ravissement, plusieurs années plus tard. Les points de vue s’enchaînent sans forcément de lien, comme les relations entre les personnages qui sont complètement distendues. Pour traduire cette perte de sens, le roman est un peu déconstruit, lui aussi. En effet, il n’a pas vraiment d’intrigue, et il ne s’y passe pas forcément grand-chose. On n’y retrouve pas non plus de manière évidente les 5 étapes du schéma narratif. Enfin, il se termine comme il commence : en plein milieu de moments insignifiants comme tant d’autres dans le roman.



Si la série TV insiste pas mal sur l’aspect post-apo, le roman est davantage dans un quotidien assez banal. Le sujet du roman est un peu la peinture de Mapleton. Petite bourgade des Etats-Unis profonds, où vivent une poignée d’individus dans un entre-soi étouffant. C’est une peinture d’une Amérique paumée qui se lit dans le roman. Un mariage qui fout le camp. Une mère débordée par ses gamins, qui a sacrifié sa vie pour eux et s’est perdue en cours de route. Le père qui batifole derrière le dos de son épouse pourtant parfaite. Des ados complètement perdus dans les high-schools américaines. Un personnage principal rentier qui n’a plus aucun but, et des administrés qui se plaignent au Maire pour des broutilles. Un Pasteur sans croyants. Des sectes toutes puissantes, avec des grands Gourous que l’on écoute. Une chronique d’un monde en bout de course.



Finalement, Les disparus de Mapleton est un roman très psychologique, centré sur l’évolution des personnages. Chacun, à sa manière, va faire son deuil. Peut-être faut-il lire ce roman comme un condensé des cinq étapes du deuil, vers la reconstruction des uns et des autres. Certains personnages ne sont pas forcément plus avancés à la fin, peut-être même un peu plus perdus. Ils errent dans ce roman comme des fantômes, sans vie, sans verve, incapables même de se barrer. Mais d’autres parviennent à s’en sortir, et tentent de recommencer, autrement. Ce sont là des parcours de vie bien différents.



A la longue, je dois bien avouer que le roman manque de passion, d’action et d’émotions. Il s’y lit une sorte de fatalisme un peu fatigué; pas pesant mais assez plat, à l’image de la vie de tous ces habitants, que rien ne peut plus embellir. C’est une sorte de tranche de vie qui se présente. Une période choisie au hasard, dans la vie d’après. Sans commencement défini, sans fin bien marquée non plus. Une manière de dire qu’après le Ravissement, tout est gris, que chaque jour qui passe comme le précédent, inodore et sans saveur et que cela perdurera après la dernière page tournée. Il y a vraiment, oui, ce fatalisme, dans ces pages, qui colle.

Pourtant, malgré ce sentiment de pesanteur, Les disparus de Mapleton est un roman qui m’a plu. Parce qu’il est incroyablement vraisemblable et réaliste. Je ne crois pas au crac-boum apocalyptique qui amènerait des populations à se bouger pour survivre et à réinventer le monde. Je ne crois pas non plus à la révolte ni au sursaut de dernière minute. J’ai plutôt tendance à penser que l’humanité se vautrera dans cette lente dégénérescence qui ramollit jusqu’à effacer le sens de la vie et la chaleur des relations. Le roman donne ainsi un aperçu d’un futur que je crois tout à fait probable, compte tenu de ce qu’on est en train de faire de notre présent.

Certes, ce roman ne fait pas rêver, il ne nous incite pas à nous bouger, il ne propose pas de solutions. Mais le Ravissement n'a pas de solution, de cause, de réponse, de sens; alors vers quoi se tourner ? Se bouger, oui, mais où, pour faire quoi ? Assez terrifiant, cette idée d'absence de sens, d'objectif, et même d'ennemi.



Peut-être qu’il m’a plu parce qu’il a su parler à mon propre fatalisme, quelque part… On ne s’est pas adorés, mais on s’est compris, lui et moi.
Lien : https://zoeprendlaplume.fr/t..
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Mrs Fletcher

Bonjour, C'est avec un peu de retard que je viens remercier lecteur.com et les éditions 10/18 pour l'envoi de ce livre. J'ai passé un agréable moment.



C’est l’histoire d’Eve Fletcher, une femme célibataire d’une quarantaine d’année qui débute une nouvelle vie lorsque son fils Brendan quitte le nid pour se rendre à l’université. Celle-ci va redécouvrir les joies du sexe (attention ce n'est pas un livre pornographique ni érotique :-) )La vie sentimentale de Mrs Fetcher est tellement plate qu'elle va se mettre à regarder des vidéos pornos et à fantasmer sur les vidéos homosexuelles tout en allant à des cours du soir animés par une prof transgenre prénommée Margo.

Le roman aletrne entre Eve et son fils qui découvre ce qu'est la vie à l'université.On rencontre plusieurs personnes gravitant autour d'Eve,Margot sa prof transgenre, Julian le jeune ado épris d'Eve , Amanda la jeune collègue d'Eve qui est homosexuelle.Pour ma part, j'ai trouvé les différents personnages attachants.



Mon seul regret est la fin, je ne m'attendais pas à une fin aussi brusque.Malgré tout,je mets 4 étoiles car j'ai énormément apprécié ce petit roman.
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Mrs Fletcher

Difficile d'écrire une critique après avoir lu celles de Kateginger63, Nekomusume et Culturevsnews, toutes trois très complètes et pertinentes.

Donc je vous dirai simplement que j'ai beaucoup apprécié ce roman choral, satire des moeurs contemporaines aux Etats-Unis. Des personnages intéressants et beaucoup de thèmes abordés tels que le sexe, le porno, la théorie du genre, la relation parents-enfants, la solitude, l'autisme, les âges de la vie. C'est parfois cru, ce n'est jamais vulgaire.

J'ai ouvert ce livre et je ne l'ai plus lâché!
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Les enfants de choeur

J'avais découvert l'auteur grâce à la série the Left overs puis le livre. Je découvre un autre aspect de son écriture, très différent, plus léger. L'ambiance est du genre "Desperate House Wife" avec option on sort un peu des cadres. La galerie de portraits est assez truculente (parfois attendue) mais la force du texte se situe dans les dépassements. Les sentiments d'insécurité, les jalousies, les tromperies juste pour dire de le faire, par ennuie, formalisme... Chacun baigne dans son jus. La figure du pédophile libéré de prison fait office de mèche qui déchaîne les passions. Quelles soient positives ou négatives, elles enflent au fur et à mesure du récit. Les transitions entre les lieux et les personnages ne sont pas toujours nettes. À l'écran ça doit passer, mais à la lecture on est parofois un peu désorienté, mais comme l'humeur ambiante est égale au pays des petites infamies, on s'y retrouve, s'y reconnaît toujours à un moment où à un autre, puis on passe à autre chose, ou pas.
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Les disparus de Mapleton

Les disparus des Mapleton



Un beau jour, un quatorze Octobre, une partie de la population mondiale disparait sans laisser de trace. Le Hasard, ou la Providence ou qui vous voulez, ponctionne chaque famille d’un enfant, d’un père, d’une mère voir plus. Les survivants sont un peu désappointés, souffrent des vides laissés par les disparus mais surtout s’interrogent sur la finalité de leur fin de vie privée de repères. Peut-on construire un nouveau projet avec d’autres individus quand le premier s’est purement et simplement volatilisé ? A quoi bon ? Un très bon scénario.



Mapleton petite ville typique issue des studios de productions d’images des Etats Unis ne déroge pas au grand « Ravissement ».



Une famille avec des « characters » classiques subit le sort commun.



Le « roman » est découpé en séquences, prêtes au tournage d’une nouvelle saison d’une autre série "culte" qui servira de prétexte à une débauche de pub dans toutes les langues, de produits dérivés et d’anesthésies pour les accros de l’écran plat dont les dimensions ne cessent de rendre les pièces plus petites.



Pour le coup la lecture d’un trait de cette saga est un peu indigeste. Le lecteur a besoin d’un rythme autre que celui dicté par l’occupation de l’espace qui se réfère lui aux besoins physiologiques et aux impératifs commerciaux.( Donc il vaut mieux parler de formatage plutôt que de style sans compter que tout cela sera interprété et doublé.)



Ça n’est donc pas un hasard si la photo de couverture est celle d’un caddie vide sur un parking vide. Car le fond du problème est bien là : sans autre but dans la vie que la crainte d’un élargissement du phénomène de Ravissement, ressenti par certains « coupables survivants » comme inéluctable à court terme, à quoi cela sert-il de continuer à consommer, ou pire à consumer d’avantage, y compris des séries...



Les « disparus » n’ont plus ce souci. Les survivants en revanche sont comme des mouches sur une vitre : les spectateurs d’un monde inaccessible dont ils ne sont même pas les prisonniers. De quoi rendre les pizzas indigestes et les canapés inconfortables…



(Evidemment traduire le titre original "leftovers ( les restes)" par les "disparus" de Mapleton est un contresens)





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Les enfants de choeur

un roman un peu décevant par son manque d'action mais très drôle et qui n'est pas sans rappeler l'univers de desperate housewifes.
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Mrs Fletcher

Ayant lu Les Disparus de Mapleton (qui a donné la série the Leftovers), j'avais envie de retrouver Tom Perrotta avec ce nouveau livre !



Il est incontestable que les livres de Tom Perrotta ne feront pas l'unanimité, ce sont des livres qui bousculent les mœurs, les idées reçues, qui s'attaquent à des sujets controversés voire tabous, il n'hésite pas à dépeindre avec réalisme et satire notre société. Vous êtes ainsi prévenus, ce nouveau roman n'est pas fait pour tout le monde !



Avec Mrs Fletcher, Tom Perrotta met en lumière de nombreuses thématiques contemporaines : la question de l'âge, du sexe, des genres, de notre identité tout simplement. L'auteur n'hésite pas à être direct, cru, il ne nous cache rien, il nous dévoile tout et instaure ainsi une grande liberté aux protagonistes.



Ce livre se lit d'une seule traite, il est à la fois très addictif et très intéressant, il n'est jamais moralisateur, Tom Perrotta est un peintre de notre époque, un auteur qui ne cherche pas à faire consensus mais bien à mettre en lumière tout ce qui fait notre société.



En définitive, un roman qui ne peut laisser indifférent, soit vous aimerez soit vous passerez votre chemin, c'est ainsi avec Perrotta !
Lien : https://leatouchbook.blogspo..
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Les disparus de Mapleton

Depuis "le ravissement", tout a changé. Des millions de personnes ont disparu d'un instant à l'autre, sans explication.

Leur entourage tente donc de continuer à vivre alors que leur monde s'est effondré. Et chacun va réagir différemment, en se plongeant dans la religion, ou dans les excès en tous genres...

Voilà la force de ce roman pour moi: suivre plusieurs personnages dans leurs tentatives de survie face à l'incompréhensible, sans porter de jugement ou formuler une réponse toute faite.

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