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Critiques de Ursula Hegi (27)
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Brûlures d'enfance

Le titre anglais est " Children and fire", qui résume à mon avis bien l'essence du livre. le feu... le feu de l'incendie du Reichstag, le feu de "jouer avec le feu"...

Nous suivons, en 1934, Thekla, enseignante de primaire dans une école catholique, en pleine ascension du IIIème Reich. Il est bien vu de s'enrôler dans les jeunesses hitlériennes, et les mécanismes de séduction des jeunes, qui sont encore des enfants, sont bien décrits. Thekla est sensible à l'énergie de puissance collective, voire de sacré qui se dégage des cérémonies, et elle se réserve le droit de prendre le temps de se faire sa propre opinion, par devers elle, car il est déjà obligatoire de montrer allégeance au Führer.

L'intérêt de ce livre est de donner à voir le peuple allemand dans toutes ses composantes, au début du 20ème siècle (gare aux enfants conçus hors mariage), puis en 1934, alors que les restrictions envers Juifs et communistes commencent à s'exercer. Certains ont déjà conscience de ce qui est en train d'advenir alors que d'autres hésitent tant les temps sont durs, sans parler de ceux qui embrassent avec fanatisme les doctrines hitlériennes.

Au travers des yeux de Thekla, nous qui savons la suite de "l'Histoire", la voyons se mettre en marche. Thekla semble comme hypnotisée. Elle est bien un peu dérangée par ce qui se passe, mais il lui est difficile d'imaginer que cet état de fait va perdurer et le régime se durcir. Même les autodafés de livres ne l'indignent pas tant que ça. Les choses sont en marche. A quel moment aurait-il fallu réagir, collectivement, pour inverser la tendance?

Le livre soulève à cet égard des questions passionnantes, ainsi que sur la question de la lignée et de l'hérédité.
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Trudi la naine

Le personnage principal, la Trudi du titre, est née en 1915 près de Dusseldorf. Son père revient boiteux de la grande guerre.

Sa mère, à sa naissance, comprend immédiatement que Trudi n'est pas un bébé comme les autres. La mère, déjà fragile psychologiquement, ne se remettra pas de la différence de sa fille et alternera pendant quatre ans séjour en hôpital psychiatrique et séjour chez elle. Puis un jour Trudi nous raconte l'enterrement de sa mère. Trudi a quatre ans.

J'ai eu un peu de mal avec le début de ce livre car les pensées de Trudi sont trop structurées pour une enfant de quatre ans. Par contre à partir du moment où elle devient adolescente (Trudi rencontre pour la première fois une autre naine à 13 ans), j'ai commencé à la trouver passionnante dans l'analyse de ses sentiments, de ceux des autres également.

En parallèle de cette enfance, à la fois privilégiée car Trudi est très soutenue par son père, et très malheureuse car les autres enfants lui font voir les pires traitements, Trudi jeune fille va nous raconter la montée du nazisme puis le début de la guerre. C’est une femme qui nous racontera la fin de celle-ci.

Après Seul dans Berlin c'est le deuxième livre que je lis sur la guerre vue par des populations civiles allemandes.

Effrayant ce qu'a pu donner l'indifférence face à l'ascension d'Hitler.

Au fur et à mesure du roman je me suis attachée à Trudi, qui est à la fois touchante et exaspérante ; mais il lui faut bien survivre : Trudi parfois sans compassion mais aussi prête à aider Eva, son amie juive, ainsi qu'à cacher des inconnus dans sa cave, Trudi amoureuse, Trudi malheureuse, un personnage marquant !

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Brûlures d'enfance

La traduction française est très mauvaise, mauvais choix de verbes et parfois même des phrase insensées. Dommage aussi que les poèmes ne soient pas traduits.

C’est dommage, on connaît le « secret de famille » dès le début et on voit d’avance ce qui arrive à Bruno. C’est peut-être un parti pris. Les chapitres sont très courts, la lecture est très rythmée et rapide. Le contexte allemand de 1934 est intéressant mais reste tout de même en filigrane.
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Trudi la naine

Trudi la naine raconte l'histoire d'une naine en Allemagne pendant l'entre deux guerre. Elle nait en 1915 dans une petite bourgade fictive allemande, où elle grandit avec sa mère psychologiquement fragile et son père bibliothécaire, blessé de guerre. Ce qu'elle aime par dessus tout, c'est recueillir les petits secrets des gens qui l'entourent et s'en servir à bon escient. C'est à travers ses yeux et son jugement qu'elle nous raconte l'histoire de son pays. Trudi est un personnage à qui l'on s'attache par sa différence, son intelligence et sa sensibilité et l’on prend plaisir à la suivre tout au long de sa vie. Les humiliations qu'elle a subies la rende sensible à l'injustice et lui permettent de prendre les décisions nécessaires pendant cette période trouble de l'histoire allemande.

J'ai pris plaisir à lire ce livre car on vit l'histoire au coeur d'un village allemand et les personnages sont attachants. Ce que j'ai trouvé déplaisant, c'est le grand nombre de personnages qui rend parfois la lecture un peu fastidieuse

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Trudi la naine

Trudi la naine, c'est l'histoire de Trudi Montag (naine, donc) de sa naissance, en 1915, à la mort de son père, Leo, en 1952. A Burgdorf, près de Düsseldorf, en Allemagne.



Forcément, la petite histoire, celle de la vie quotidienne de Trudi et de sa communauté, rejoint la grande, avec l'ascension d'Adolf Hitler, la guerre, l'arrivée des Américains...



C'est la première fois que je lis un livre sur cette période écrit du point de vue allemand. Parce que tous les Allemands n'étaient pas des nazis, certains aussi, cachaient des Juifs, et les aidaient à s'enfuir, en Suède, en Suisse ou en Amérique latine...



Les chapitres du roman correspondent à des périodes ou à des années, et Ursula Hegi nous raconte les événements dans l'ordre où ils arrivent : la naissance de Trudi, et la folie de sa mère, Gertrud, le dévouement de son père, Leo, revenu avec un genou en acier de la première guerre mondiale. La solidarité avec les voisins et les voisines : les Abramovitz, le Dr Rosen, Hedwig, l'épicière, qui habille son fils Georg en fille et lui laisse les cheveux longs... Trudi a beau être naine et détester les regards qui se posent sur elle, elle fait pleinement partie de la ville. Son père est bibliothécaire, et très tôt, elle l'aide dans ses fonctions. Les gens viennent à elle, et elle devine, à travers ce qu'ils disent, tout ce qu'ils ne disent pas. C'est une sorte de don, que dans un premier temps elle va utiliser pour se venger.



Tout est passionnant dans ce roman : le vie de Trudi, celle de son père, celle de la ville. On voit bien l'arrivée du nazisme, presque en douceur, avec les bienfaits du début (plus de chômage, de l'espoir...) et la lente descente aux enfers à mesure que monte le fanatisme. Le bienfaiteur anonyme et ses nombreux cadeaux sans que jamais il ne dévoile son identité...



Impossible de déterminer, quand on découvre tous ces personnages, qui va vivre, qui va mourir, qui va sauver, qui va trahir, ni comment les différends pourraient se résoudre.



J'ignore la part du réel et de l'imaginaire dans cette oeuvre, mais en tout cas, aucun défaut de crédibilité. Et pas de pathos. Juste des choses qui arrivent, et des gens, qui réagissent.





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Trudi la naine

« Trudi, la naine » tel est le drôle de titre choisi pour l’édition française d’un ouvrage de Ursula Hegi, auteure née en Allemagne qui a ensuite émigrée aux Etats-Unis où elle vit aujourd’hui. Ce récit profondément original, nous offre le regard de Trudi, naine intelligente et curieuse, comme point d’observation d’une bourgade allemande qui de la défaite en 1918 jusqu’au second conflit mondial puis à la reconstruction dans les années 1950, va se retrouver confronter à l’histoire mouvementée de son pays. Jamais manichéen, mais bien au contraire terriblement vivant car dressant des portraits très riches psychologiquement d’une galerie de personnage qui sur près de trente cinq ans vont se côtoyer, s’aimer, se déchirer. Trudi est humaine, pleine de doutes, de ressentiments, d’amour aussi. Un livre sur la différence, une réflexion sur les rapports humains dans une petite ville qui peu à peu cède à la fièvre du nazisme avant de plonger dans un bain d’amnésie salvatrice.. Touchant, drôle, sombre, l’ouvrage distille cette palette d’émotions à qui se laissera emporté par son flot tumultueux. J’ai adoré.
Lien : https://thedude524.com/2017/..
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Brûlures d'enfance

Thekla Jansen est une jeune enseignante dans l'Allemagne des années 1930. Alors que le nazisme monte, elle tente d'ouvrir ses élèves de 10 ans au monde, au droit de penser différemment et à la tolérance.

En parallèle, l'histoire complexe de ses parents est contée pour finalementla rattraper.



Une jolie histoire d'une enseignante passionnée dans un contexte historique difficile. Je recommande
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Ce que j'ai fait de pire

Je découvre Ursula Hegi avec son roman « Ce que j'ai fait de pire ». Nous entrons dans ce livre en suivant trois amis d'enfance Annie, Mason et Jake. Il s'agit d'un trio amoureux. Mason et Annie élèvent Opal, la petite soeur d'Annie qui a pu être sauvé de l'accident qui a causé la mort de leur parent le jour du mariage de Mason et d'Annie. le roman est raconté par les voix de chacun tantôt Annie - Opal - Mason ou Annie et jake ou encore Lotte – Stormy – Annie – Opal. Tout cela de manière un peu décousue, les témoignages se mélangent et m'ont laissée un peu perdue dans le dédale du récit, difficile de s'identifier à l'un ou l'autre des personnages. L'action navigue constamment entre le passé et le présent. le récit tourne autour des trois amis qui vivent proche les uns des autres. Mason apparaît comme celui qui chapeaute tout, Jake reste la valeur sure et Annie est le centre de leur univers. L'exploration des sentiments tels que la passion, la jalousie, la colère posent plus de questions encore et c'est sans parler de l'épisode du suicide de Mason qui est très lourd. Il y a de très beaux moments aussi, j'aime particulièrement quand l'auteur est capable d'explorer les sentiments un enfant sans tomber dans un langage enfantin. Les existences des personnages sont décortiquées, Annie qui devra trouver sa juste place de mère/soeur, Mason dont jalousie finira par l'engloutir, Jake qui ne dépassera pas ses limites platoniques, Opal qui exprime son besoin d'amour et ses questionnements quant à ses parents et enfin Stormy réduite à vivre dans un autre temps. Il y a un passage que j'ai particulièrement apprécié de par son étrangeté et à la fois l'ancrage à la réalité qu'il apporte ; c'est le moment où Annie écoute deux psychologues qui tiennent une émission radio, tout en conduisant elle se laissent prendre par les points de vue contradictoires sur la vie des gens qui témoignent en direct et même lorsque sa radio est éteinte , elle continue à les entendre ainsi que la voix de Mason qui trouve ici un canal pour lui parler au-delà de la mort. L'auteur a une belle plume et on se laisse prendre par le suspense et le côté envoûtant de ce livre écrit avec beaucoup de sensibilité. Bonne lecture.




Lien : http://latelierdelitote.cana..
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Trudi la naine

J'ai beaucoup aimé ce livre . le récit n'est pas d'une folle gaieté mais l'héroïne est très attachante et on vit la Seconde Guerre mondiale sous un angle inhabituel ; on est plongé dans la vie d'une petite ville allemande dont tous les habitants ne sont pas des nazis ! J'ai refermé ce livre avec regret .
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Brûlures d'enfance

L'histoire d'une journée dans la vie d'une institutrice allemande avec retour sur son passé. L'époque est sombre puisqu'il s'agit de l'anniversaire de l'incendie du Reichstag et de l'ascension d'Hitler au pouvoir. Ce livre démontre bien comment la propagande façonne les esprits, dès le plus jeune âge.
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Brûlures d'enfance

Depuis quelques mois le drapeau à croix gammée flotte sur les bâtiments officiels, le salut nazi est devenu une obligation.

A Burgdorf l’institutrice Fraülein Jansen cherche comment permettre à ses élèves de s’exprimer sur le sujet sans débordement, sans en faire une commémoration car elle ne doute pas vraiment du côté « fabriqué » de l’évènement.

Elle est consciencieuse la petite institutrice,Thekla, elle veut bien faire, elle veut plaire aux parents, elle a mal vécu la mise à l’écart des enfants juifs et aussi de l’institutrice qui l’a précédée Fraülein Siderova. Elle va devoir remplir son ahnenpass puisque c’est obligatoire.

Cela l’attriste mais pas au point de s’insurger, pas au point de montrer son désarroi. Et puis parmi les familles il y a des nazis convaincus et parmi les enfants de la classe plusieurs sont inscrits aux Jeunesse Hitlériennes et elle est prête à soutenir Bruno Stostick dont les parents s’oppose à son adhésion.

Faire la classe devient un casse-tête : il y a tous les auteurs interdits, utiliser les cartes murales devient un tour de passe passe car l’Allemagne n’y apparait pas à la même échelle que les autres nations !

Autour d’elle la peur s’est installée mais Thekla ne veut rien voir.

Chaque élève apprend par cœur le poème de Hitler à sa mère

« Un mauvais poète, se dit Thekla. Il a échoué en tant que peintre. Il a essayé d’écrire un opéra car il voulait être un autre Wagner. Et maintenant ces rimes bourratives qui n’auraient jamais trouvé place dans l’anthologie d’Echtermeyer. En art, le sentimentalisme n’est pas seulement insincère mais impardonnable. » mais elle obéit.

Les enfants jouent le rôle de sentinelle partout, à l’école, chez eux et n’hésitent pas à dénoncer leurs parents pour prouver leur courage, à mettre à sac la bibliothèque qu’ils aimaient, quoi de plus malléable qu’un enfant ?

Pourtant une petite musique résonne au fond de Thékla par la voix d’Henri Heine « là où l’on brûle des livres on finira par brûler des gens »

L’écriture est simple comme une rédaction enfantine, le rythme est lent mais s’accélère au fur et à mesure que la peur monte.

Le ton volontairement uniforme de l’auteur est là pour nous rappeler que les discours peuvent apparaitre comme lénifiants, parfois endormir notre vigilance, il est souvent plus facile de jouer les naïfs et de suivre le troupeau, mais aussi qu’à vouloir être trop obéissant il arrive que le destin vous rattrape.

Son ami communiste tente de l’alerter mais c’est son ancienne institutrice, exclue pour cause de judéité, celle dont elle a pris la place, qui va lui ouvrir les yeux.

Je ne vous dis rien volontairement de plusieurs évènements, ressorts même du récit alors chut .....
Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Trudi la naine

Née en Allemagne en 1915, d’une mère un peu dérangée et d’un père estropié, Trudi est naine.

Ce qualificatif ne suffit évidemment pas à définir le personnage complexe composé par Ursula Hegi, en revanche, il permet à ses voisins de la considérer très tôt comme si elle n’était pas tout à fait une personne. Aussi, ils ne se gênent pas pour se dévoiler devant elle : elle ne compte pas vraiment. Ce sera la force de Trudi, puisqu’elle ne peut obtenir le respect des habitants du village, elle glanera leurs secrets. C’est ainsi que l’auteur parvient à introduire dans son récit un personnage omniscient mais aussi profondément humain, qui sera le témoin d’une époque au cours de laquelle les conditions extrêmes exacerbent courage et lâcheté, résignation et combativité, amour, haine et folie. Une narration brillante.

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Trudi la naine

Trudi est née petite, toute petite, et restera petite.



C’est une petite naine, habitante d’une petite ville catholique fictive d’Allemagne, qui observe ses contemporains entre 1915 et 1950, et vit avec eux le destin de son pays entre la défaite de 1918 et les années de l’après nazisme.



Désespérant de se voir grandir, la fillette est très tôt sujette aux brimades et quolibets. En dépit d’un père attentif et d’une éducation rigoureuse, l’avenir ne s’annonce pas facile et forge la personnalité de la jeune femme, au caractère affirmée, à l’intelligence brillante, à la loyauté sans faille pour les confidences et à la compassion naturelle envers les persécutés.

Et des persécutés, il y en a dans cette Allemagne aux accents nationalistes forts et aux bruits de bottes militaires. De quoi largement développer la part d’humanité d’une jeune personne elle-même discriminée.



Dans son rôle de bibliothécaire, Trudi archive les secrets, les confidences, les petites ambitions, les histoires de chacun, et l’Histoire en général. A travers ses yeux, la petite bourgade bourgeoise, aux préjugés catholiques et aux convenances perverses est à l’image du peuple allemand dans sa normalité et sa résignation.



Les personnages secondaires ouvrent à la compréhension de la montée du nazisme dans les mentalités, les bassesses, les acceptations et les compromissions. Le quotidien est fait de peurs, de lâchetés, de dénonciations. Parler haut, s’opposer ferme, affirmer sa différence peut être catastrophique. Chacun courbe le dos et attend de voir… et en effet, le peuple allemand ne verra pas des champs de roses...



Ursula Hegi offre de nombreuses pistes pour analyser le pays de l’intérieur, comprendre comment il a pu accepter la barbarie ou se voiler la face en la voyant venir.



Roman ambitieux et précis, de lecture aisée et fluide, chronique romanesque attachante par le personnage d’héroïne atypique, essai sociologique sur l’identité d’un peuple: un livre passionnant que l’auteur complète dans « Brûlures d’enfance ».

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Brûlures d'enfance

Je suis sans doute injuste avec ce livre mais après la densité de "Trudi la naine" difficile d'être objectif. Il faudrait le lire en premier, commencer à découvrir Burgdorf et ses habitants par là avant de les retrouver en suivant Trudi plutôt que Thekla, la jeune institutrice.
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Brûlures d'enfance

1934: le rouleau compresseur du nazisme est en marche.

Il y a un an, le Reichstag brulait.



Dans la petite ville de Burgdorf, c'est dans le quotidien de la jeune institutrice éclairée, que se stigmatise le changement de mentalité de la population, évolution insidieuse mais déjà en grande partie acquise à la cause nationaliste: restriction de certains enseignements, autodafés, mise à l'écart des instituteurs juifs, engagements des élèves dans les Jeunesses Hitlériennes...



Comment combattre l'idéologie héroïque et le germe de la violence dans les jeunes esprits?

"Si tu bats en retraite, tu es perdue. La pression de la meute grandira." (p 262)



Le pire est en train d' arriver et les habitants courbent le dos, s'interrogant silencieusement selon le niveau d'instruction, mais acceptant aussi tacitement, dans un sentiment de "chacun pour soi".

Mais peut -on longtemps rester à la frontière des événements quand l'étau se resserre autour des siens?



Après son premier livre "Trudi la naine", Ursula Hegi complète une vision de l'intérieur de l'Allemagne populaire des années d'entre deux-guerres: une société de rigueur morale et spirituelle sclérosante avec ragots et cancanages, d'éducation familiale ou scolaire fruste et brutale. Une société qui porte les germes noirs de sa reconstruction, dans la honte et la rancoeur de la défaite, dans la crise économique, dans l'acceptation innée du pouvoir et de l'autorité et dans le désir d'appartenance à une vision communautaire élitiste.



J'ai trouvé ce livre moins attachant que Trudi, plus compliqué narrativement, ou par forcément très bien écrit ou traduit. On y croise parfois les mêmes personnages ou événements mais les deux livres sont indépendants.

Le ton scolaire naïf, choisi sans doute volontairement, m'a un peu dérangée, ainsi que les nombreuses métaphores éducatives, "clichés" envers le régime. Le concept de violence en germe dans les populations peu éduquées est un peu appuyé ( les paysans auraient fait les meilleurs bourreaux?).



Néanmoins, sans être nouveau, le propos reste captivant.



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Trudi la naine

Trudi naît en 1915 à Burgdorf, en Allemagne. Elle est la fille de Leo et Gertrude Montag. Celle-ci deviendra folle en voyant pour la première fois la petite Trudi.



Cette petite fille perçoit l’âme des autres, elle sait lire dans leurs cœurs. Toute petite, elle recherche l’amour de sa mère, les amitiés de ses camarades puis elle se fait confidente. Malheureusement, à cause de sa différence, elle est aussi victime d’humiliations.



Ce n'est pas seulement la vie de Trudi qu'on suit dans ce roman mais tous les habitants de Burgdorf. Trudi Montag y a une place privilégiée, on découvre ses sentiments très forts d'amour et de haine.



La ville de Burgdorf est une petite ville comme tant d'autres. N'attendez de l'action, on observe ces gens, on suit pendant plus de trente ans les vies de gens ordinaires pendant des guerres dévastatrices. Il y a des forts, des lâches, des discrets, des fous...

Un roman foisonnant qui aborde de nombreux sujets : amour, amitié, haine, mort, mais un roman fort sur les différences. J’ai parfois eu du mal à m’y retrouver avec les nombreux personnages mais c’est un roman vivant avec des personnalités bien modelées.



Je suis contente d'avoir lu ce livre intense en émotions, intense en leçons de vies. Est-ce parce que je l'ai lu en plusieurs fois ? mais je ne l'ai jamais trouvé ennuyant ou répétitif. Je n'hésiterais pas à relire cette auteur, j'ai aimé l'histoire mais j'ai aussi aimé la plume.



(Le titre original est Stones from the river, rappelant une scène du livre, particulièrement marquante pour la jeune Trudi.)

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Brûlures d'enfance

Voilà, un livre sur la seconde guerre mondiale qui mérite d'être découvert et d'être lu car il montre un éclairage différent sur la seconde guerre mondiale.



Ce roman relate l'histoire de Teckla, une jeune institutrice d'une classe de garçons qui remplace son ancienne institutrice au même poste car celle-ci a été renvoyée puisqu'elle est juive. Nous sommes à l'hiver 1934, Teckla voit peu à peu ses élèves juifs quitter sa classe pour se rendre soit aux Etats-Unis avec leurs parents, soit prendre leurs leçons à la synagogue puisque ces enfants sont désormais interdit d'école publique. Peu à peu, elle voit ses élèves s'intéresser de plus en plus aux jeunesses hitlériennes. Un livre très intéressant qui nous montre de quelle façon la population allemande a pu croire en Hitler et en ses promesses. Un roman qui nous permet de mieux comprendre une phase de l'Histoire allemande et mondiale sous un autre angle.



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Trudi la naine

De la première guerre mondiale à la fin de la seconde, dans une petite ville allemande, ce roman dense raconte l’histoire de Trudi, une naine à l’esprit vif. A cause de sa petite taille, elle est souvent ignorée par ses concitoyens. Cette situation lui permet d’écouter les conversations et de témoigner des lâchetés mais aussi du courage des hommes.

Un livre fort et écrit avec un vrai sens de la narration.
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Trudi la naine

732 pages plus tard ,j'ai l'impression de quitter une pote ! Faut dire qu'on s'entendait pas mal avec Trudi, sacrée bonne femme, collecteuse d'histoires le temps d' une longue période de l' Histoire tourmentée !

J'l'ai accompagnée de 1915 à 1952, de sa petite enfance à sa définitive taille de petite adulte, sacrée balade !

J'dévoile pas l'intrigue, vous vous attacheriez à Trudi illico et j'ai beau ne pas être jalouse, c'est mon amie...
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Trudi la naine

1915 dans une une petite ville (imaginaire) d'Allemagne naît Trudy d'un père revenu de la guerre blessé a une jambe et d'une mère folle. Trudy naît naine et sera,enfant, rejeté par beaucoup de personne même sa mère . Solitaire, elle passe son temps a observer les autres et a les raconter afin d'attirer leur attention. Elle assiste a la montée d'Hitler au pouvoir en Allemagne et au comportement de ses concitoyens face a cette dictature entre ceux qui y adhèrent, ceux qui se taisent et ceux qui sont persécutés.







Roman ambitieux puisqu'il nous raconte l'histoire de l'Allemagne de 1915 a 1952 du point de vue d'une jeune fille née naine dans une petite ville de province . Ambitieux car rares sont les livres parlant de la guerre 39/45 du point de vue d'un village allemand même si au départ on peut penser au roman "le tambour" de l'auteur allemand Gunther Grass.Ambitieux car l'auteure essaye de nous entraîner dans une époque pleine de bruits et de fureurs mais elle n'arrive pas a nous emmener avec elle, la faute a un récit qui, après un début prometteur, s'essouffle et nous laisse peu a peu décrocher. La faute aussi a un nombre important de personnages que l'on rencontre souvent épisodiquement et que l'auteure ne fait qu'effleurer nous laissant une impression de superficialité, les seuls personnages fouillés étant Trudi et son père. La peinture de cette époque est ,quand a elle, réussie et nous plonge dans l'atmosphère de terreur de cette époque dans laquelle vivaient ceux qui rejetaient le nazisme et pour ceux qui étaient juifs. Un roman qui aurait gagné a se concentrer plus sur la période de la guerre ce qui aurait permit au récit de ne pas délayer l'intérêt du lecteur dans des histoires annexes moins intéressantes et ramener le roman a un nombre de pages moins conséquent (730 pages). Un roman qui vaut plus par son contexte historique que par l'histoire de son héroïne . Ma note 6/10 pour ce roman historique trop emberlificoté.
Lien : http://desgoutsetdeslivres.o..
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