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Critiques de Valérie Mangin (572)
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Alix Senator, tome 8 : La cité des poisons

Grâce au cahier historique qui complète superbement cette édition Premium que je découvre grâce à Vincent que je remercie, j’ai pu visiter la cité mythique de Pétra et apprendre beaucoup sur son histoire et la vie de ses habitants autrefois.

La cité des poisons, huitième opus de la série Alix Senator, poursuit la belle aventure créée par Jacques Martin. Valérie Mangin au scénario et Thierry Démarez pour le dessin dont les couleurs très belles sont de Jean-Jacques Chagnaud font vivre notre héros dont les cheveux blancs sont très classe.

Dans cet épisode magnifique, Alix est envoyé par Auguste à Pétra, la capitale du royaume nabatéen. Alix est accompagné d’Enak, l’Égyptien, qui pleure son fils, Kephren, par Quintius et ses hommes mais surtout par son fils Titus qui est très amoureux de la belle Camma trop vite éblouie par Alexandre, le fils du ministre Syllaios.

Sur leurs chameaux, ils ont réussi à traverser une tempête de sable et sont éblouis par le futur tombeau du roi Obadas, creusé dans le grès.

Très vite, conspirations, rivalités exacerbées se font jour mais cela n’empêche pas la délégation de prendre du bon temps. Titus et Camma se baignent, Alix se fait masser et on lui promet une bonne partie de chasse.

Je n’oublie pas le festin où, normalement, les femmes ne sont pas admises. Grâce à Alix et… Alexandre, Camma peut festoyer avec les hommes mais attention… le poison est une spécialité locale. Si on vous offre à boire, ce peut être votre dernière gorgée de vin…

Comme dans les précédents volumes, des couleurs chatoyantes valorisent un dessin précis. Les traits de tous les personnages sont soignés mais la palme revient aux monuments, à Pétra, cette ville nabatéenne qui compta jusqu’à 25 000 habitants et qui ne fut redécouverte qu’en 1812 par l’explorateur européen Jean-Louis Burkhardt.

Située à mi-chemin entre la Mer Morte et le golfe d’Aqaba, sur le grand rift africain, cette capitale était un passage obligé, un carrefour commercial important sur la route des épices. Son succès a causé son déclin car les Romains ont tout fait pour détourner les routes commerciales à leur profit.

D’ailleurs, Valérie Mangin a eu la bonne idée d’attribuer cette mission à Alix Senator : négocier pour savoir par où passent ces fameux épices : nard séché (un des plus anciens parfums orientaux connus), cannelle, marjolaine, essence de rose, de lys, henné, myrrhe, encens…

Les mouvements de l’écorce terrestre et les séismes causés par ceux-ci ont fini de ruiner cette ville prospère, finalement abandonnée par la plupart de ses habitants qui vivaient soit dans des maisons, soit dans des grottes, soit sous la tente.

Me reste le rêve quasi impossible à réaliser… visiter le site de Pétra, en Jordanie, sur les pas d’Alix Senator.


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Alix senator, tome 10 : La forêt carnivore

Toujours aussi bien dessiné, Alix Senator me fait plonger dans la Gaule des dernières années avant notre ère sur les pas du fameux Alix Graccus, personnage créé par Jacques Martin, en 1948.

Les premières pages donnent le ton avec la violence d’une époque où la vie humaine ne compte guère, où l’on coupe les mains des ennemis, où la vengeance ne peut qu’être sanglante.

Subitement, de - 44, nous voilà en l’an 11 avant notre ère, en Gaule lyonnaise, avec Alix qui fête son anniversaire. Le banquet est joyeux mais Titus, le fils d’Alix n’est pas là. Il est parti avec Tibère qui guerroie en Dalmatie alors que l’autre protégé d’Alix, Enak, est en Égypte.

Vanik, le gouverneur, installé à Arquélia, en Gaule lyonnaise, reçoit bien un Alix toujours aussi svelte. Le banquet terminé, les enfants de ce gouverneur réclament une histoire à leur cousin Alix, avant de dormir. Le moment charmant de cette nouvelle aventure, reprise avec talent par Valérie Mangin pour le scénario, avec des dessins captivants de Thierry Démarez, mis en couleur par Jean-Jacques Chagnaud, ce moment charmant se termine bien vite.

Le lendemain, Vanik se promène sur son cheval, avec ses gosses et Alix. Il parle de son projet pour Alésia mais des hommes-loups rôdent en lisière de la forêt… Une menace angoissante.

Ces hommes-loups sont des vétérans gaulois qui s’étaient réfugiés dans Uxellodunum, après la défaite de Vercingétorix. César leur avait fait trancher les mains, un châtiment pire que la mort. Or, ces hommes sont là, tout près, et ne veulent pas du projet de Vanik pour Alésia où il rêve de faire construire des thermes, un temple à Taranus Jupiter, un théâtre…

L’essentiel de ce que nous savons de la Guerre des Gaules ayant été raconté par son vainqueur, Jules César, nous n’avons qu’un point de vue. Entre les chroniques officielles et la réalité, il y a une grande différence, c’est certain. Alors, Valérie Mangin fait bien de faire revivre cette époque en redonnant vie à ces Gaulois, souvent divisés mais surtout meurtris par le sang versé, leurs villages dévastés et leur culture balayée.

Alix est un Gaulois romanisé. Il veut la paix, l’entente entre les peuples mais ce n’est pas le plus facile et le plus simple, comme nous le constatons encore aujourd’hui, au XXIe siècle.

Avant que le précieux dossier historique qui complète chaque édition Premium ne précise que ce qui est historiquement prouvé, il faut bien imaginer pour faire vivre les personnages de la série Alix Senator. C’est ainsi qu’avec surprise je découvre la veuve de Vercingétorix, Ollovia. Elle connaît Alix depuis longtemps, l’apprécie, admire son courage et refuse qu’on le tue. Cette femme puissante se révèle d’une autorité respectée par les hommes-loups qui l’entourent mais elle doit composer avec un certain Édorix qui serait son fils.

Hélas, Caius, chef des gardes du gouverneur, ne parle que vengeance, destruction, pillage et alimente sans cesse une haine destructrice, tout ce à quoi s’oppose Alix. Notre héros parviendra-t-il à éviter le pire ?

Pour le savoir, il faut lire La forêt carnivore, dixième opus de la série Alix Senator dont les aventures vont se poursuivre avec L’esclave de Khorsabad.

Le dossier historique se compose de six parties avec des titres en latin ! Il rappelle pourquoi Jules César a mené la Guerre des Gaules, précise ses grandes ambitions, ses premières victoires faciles, la sécurisation de sa conquête, les résistances farouches des peuples gaulois, rappelle la bataille d’Alésia et termine avec une Gaule romanisée par Auguste dont nous sommes en grande partie les héritiers.

Je remercie vivement Vincent pour la lecture de ce magnifique album superbement bonifié par un homme-loup dessiné pleine page en dédicace par Thierry Démarez, une véritable œuvre d’art !




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Les futurs de Liu Cixin, tome 2 : Pour que ..

La Chine veut faire la pluie et le beau temps...

"L'ensemencement des nuages est communément utilisé par la Chine. L'introduction d'iodure d'argent dans les masses nuageuses provoque par réaction chimique la condensation de la vapeur d'eau qu'elles contiennent et déclenche ainsi les précipitations ( sur les plateaux du Tibet...) le Monde.fr le 10/02/11.





Mais ce type d'effort sur la durée peut "déstabiliser le climat dans la région", avertit Janos Pasztor, directeur de Carnegie Climate Geoengineering Governance Initiative, interrogé par le Guardian. Un risque pris très au sérieux par les Indiens, qui ont commencé à se plaindre que la Chine mène, sans leur accord, des expériences qui peuvent potentiellement altérer aussi leur climat...

Une Chine à manipuler avec des baguettes, depuis Xi Jinping?





C'est l'histoire de YuanYuan, une petite fille rêveuse, qui va tenter de trouver une solution en grandissant, sans oublier de s'amuser… Les plus grandes découvertes ne sont-elles pas souvent des accidents ?





L'insouciance de cette petite est le fil rouge de cette histoire, dans un monde aride où le Rêve n'a plus sa place. Sa maman est morte en ensemençant le désert, à bord d'un avion, avec des "bombes de glace porteuses de graines"...





Mais la superficialité de YuanYuan ( qui souffle des bulles de savon à l'enterrement de sa mère) est un espoir pour l'avenir .

Elle imagine une énorme bulle qui, au-delà du pari technologique, résoudrait la question de la sécheresse. C'est une fable qui pose des questions sur la Géopolitique, le Futur à venir et sur l'urgence climatique.





L'altération de la météo est aussi une arme: ( l'homme absorbe l'iodure d'argent par la respiration :poumons, narines et par la peau). Une légère exposition peut causer des irritations, des lésions rénales et pulmonaires et aussi l'argyrisme.(décoloration bleue de la peau).





Américains et Soviétiques se sont accordés pour adopter un code de bonne conduite, la convention internationale ENMOD depuis 1960! Mais, La Chine s'y refuse et a son " Bureau de modification du temps", depuis 2000.
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Alix Senator, tome 9 : Les spectres de Rome

Les Spectres de Rome, neuvième opus de la saga Alix Senator est un album bien étrange et mystérieux.

Alors que tout commence avec un massacre de lépreux, je me dis que la suite va être passionnante. Hélas, non. L’histoire s’enlise dans un mal très étrange. Lidia, la sœur d’Auguste, la femme tant aimée par Alix que l’empereur a refusé qu’il épouse, est très malade. Titus, leur fils, est à son chevet.

Rôde Syllaios, venu de Pétra (voir n° 8). Il intrigue à Rome afin d’obtenir un soutien militaire pour assouvir ses désirs de puissance,.

De nuit, un massacre émaille encore le récit. Beaucoup de sang coule dans cet épisode mais je ne sais pas trop pourquoi. Les ragots colportent l’idée que ce sont les lépreux qui ont besoin de sang pour prendre des bains et soigner leurs plaies.

Enak est toujours obsédé par la disparition de Kephren, son fils, et des spectres attaquent les soldats, la nuit. C’est là que cet épisode prend tout son intérêt avec la poursuite de ces spectres par Alix et sa troupe.

Valérie Mangin et Thierry Démarez m’entraînent alors dans la Cloaca maxima, le grand égout de Rome. Ceci motive le plus intéressant de l’album : le dossier historique consacré à l’eau à Rome, Aqua Romana.

Cet épisode parle beaucoup de l’orichalque, cet alliage antique composé surtout de cuivre et de zinc. Son contact semble déclencher un mal mystérieux mais, à la fin de l’épisode, je n’en sais pas plus.

Enfin, je me plonge avec beaucoup d’intérêt dans le dossier historique consacré à l’eau à Rome : « Qui contrôle l’eau, contrôle Rome », cette ville née sur le Tibre. L’eau est aussi indispensable que le blé et nous sommes toujours admiratifs aujourd’hui devant le génie des Romains pour aménager aqueducs, fontaines et thermes.

Seuls les riches pouvaient se payer l’eau à domicile. Cette eau venant des monts Albains alimentaient les fontaines comme celle de Juturne et des thermes comme ceux d’Agrippa.

Il fallait aussi de l’eau pour combattre les incendies et nettoyer les latrines, salles de vingt à vingt-cinq places à usage collectif.

Toute cette eau utilisée finissait dans les égouts, dans des bassins de décantation et dans le Tibre. Ce dossier historique aux beaux titres en latin, fourmille de références historiques. Sa lecture est très instructive et je remercie Vincent qui me permet de poursuivre l’aventure d’Alix Senator.


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Mortemer

- Au secours, au secours !

Mon mari veut me tuer!

Celine, la jeune épouse court à perdre haleine dans le parc de l'abbaye de Mortemer.

Un homme la poursuit avec un coutelas, c'est le jeune marié...





Dans la salle, tous les invités dansent, chantent et boivent, en l'honneur de Céline et de Guillaume.

Même si un des convives regardait par la fenêtre, il penserait encore à une plaisanterie... car les mariés étaient costumés et s'embrassaient amoureusement, sous les bravos!





Ce glas qui donne le frisson, cette histoire de Dame Blanche, des moines cisterciens assassinés et de la Garrache ( une femme se transformant en loup garou à la nuit tombée !) ont hanté la mémoire des anciens du canton de Mortemer.





Ce souffle dans votre cou, alors que les portes sont fermées, cette chaise qui se déplace, dès que vous l'oubliez, cette lueur dans le parc...





Car la Dame Blanche a été immortalisée sur la pellicule, par la journaliste Muriel Motte en 1990. Un exorcisme a vraiment été fait, à l'abbaye de Mortemer en 1921. ( "Les légendes de Mortemer, Jacqueline Caffin, éditions de Castelet, 1986)

Mortemer existe réellement, dans l'Oise, près de Rouen et est l'un des lieux les plus hantés de la douce France.

Le dernier Mortimer, propriétaire de l'abbaye de Mortemer est mort, de la peste, en Irlande en 1425... Il n'a pas eu de descendance en réalité.





Alors, qui est ce Guillaume qui prétend gérer l'abbaye, et pourquoi poursuit-il Céline, avec une arme tranchante, pour leur nuit de noces?

Cela semble si vrai...

Le cri de Céline dans la nuit noire, ces hommes égorgés dans les souterrains et cette silhouette blafarde qui survole les lieux du drame...

Cette Dame Blanche ressemble tellement à la jeune mariée, nous le devinons clairement, mais Guillaume ne voit rien, il est aveuglé par la malédiction qu'il a créé en épousant Céline...





Les apparences sont trompeuses.

"Je ne crois pas aux fantômes, mais j'en ai peur!"

Marquise Marie de Vichy-Chamrond.
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Alix Senator, tome 12 : Le disque d'Osiris

Dans ce douzième tome d’Alix Senator, Alix s’enfonce dans le sud de l’Égypte avec son ami Enak qui souffre d’un mal mystérieux. Ce dernier refuse de servir Osiris et sa sœur Isis.

Nous sommes en l’an 10 avant notre ère et Alix Senator, à la chevelure entièrement blanche mais toujours au visage bien juvénile, se révèle autant curieux que combatif.

Il a aussi un sens inné du dialogue et réussit souvent à calmer les plus belliqueux, même s’il doit subir quelques sévices.

Dans Le disque d’Osiris – disque découvert en toute fin de cet album, Valérie Mangin et Thierry Démarez poursuivent à leur façon l’histoire de ce personnage créé par Jacques Martin : Alix.

Très vite, on parle de l’Atlantide, cette civilisation imaginaire décrite par Platon et qui a suscité beaucoup de fantasmes et d’élucubrations.

Comme je suis au cœur d’une légende, j’apprécie fortement les précisions données par Valérie Mangin dans le dossier historique, hélas réservé à l’édition Premium. Merci Vincent !

Alors, Alix Senator et les courageux qui l’accompagnent, franchissent les cataractes du Nil, deuxième fleuve le plus long du monde après l’Amazone. Son bras principal est le Nil Blanc. Avec le Nil Bleu qui le rejoint à Khartoum, au Soudan, il totalise plus de 6 700 kilomètres.

Hélas, depuis la construction du barrage d’Assouan, dans les années 1960, plus de crues, donc plus de limon pour fertiliser les terres.

Alix Senator n’en est pas encore là, ce qui lui permet de découvrir ces forteresses aujourd’hui recouvertes d’eau.

Les Koushites défendent becs et ongles, plutôt avec leurs fameux archers, le royaume de Koush qui exista entre la première et la deuxième cataracte.

Les auteurs parlent aussi de l’orichalque, ce métal mythique dont Platon a fait une des principales richesses de l’Atlantide.

Ainsi, Valérie Mangin s’appuie toujours sur la vérité historique. Celle-ci est confirmée par des découvertes archéologiques dont certaines sont récentes. Comme elle le précise au début de son album, l’imaginaire vient combler les zones d’ombre toujours existantes.

Les dessins de Thierry Démarez, superbement mis en couleur par Jean-Jacques Chagnaud, conjuguent beauté et réalisme tant pour les personnages que pour les paysages et les monuments.

Que se passera-t-il ensuite pour Alix Senator bien conseillé dans cet album par Kachta, un sage qui a passé les trois quarts de sa vie dans la bibliothèque d’Alexandrie avant de rejoindre le temple d’Isis ? Je le saurai en lisant le treizième volume consacré à Alix Senator : L’antre du Minotaure.


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Inhumain

Avant tout, des couleurs, des dessins très élaborés qui laissent le lecteur se détacher quelque peu du scénario classique du vaisseau spatial parvenu malgré lui sur une planète surprenante habitée par des humains... inhumains.



Cette déshumanisation est le thème central auquel peut conduire la lecture de cette oeuvre exceptionnelle qui parvient à sortir des sentiers battus de la science-fiction pour générer un produit original, un peu long et répétitif par moments, mais n'est-ce pas nécessaire d'enfoncer le clou profondément dans le cerveau humain du lecteur pour lui faire prendre conscience de la déshumanisation qu'il produit par tant de ses actions.



Et, pas si curieusement que cela, le plus humain est un robot, la plus humaine même car c'est un joli robot féminin, capable d'altruisme, d'analyse philosophique, et de plus non programmée pour devenir une guerrière.



Alors, Inhumain propose finalement une belle réflexion d'humanité à tous ceux qui sont aptes à la recevoir, la comprendre et, qui sait, la pratiquer.
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Alix senator, tome 11 : L'esclave de Khorsa..

Avec ce volume 11 d’Alix Senator, L’esclave de Khorsabad, Valérie Mangin continue de faire vivre, avec talent, les aventures du héros créé par Jacques Martin.

Pour cela, elle relie son histoire aux tous premiers albums de la série Alix qui débute avec un désastre pour l’armée romaine commandée par Crassus qui a fait partie du fameux triumvirat avec Pompée et César. C’est aussi celui qui a maté la révolte des esclaves menée par Spartacus, d’une manière vraiment atroce.

Lors de la bataille de Carrhes (Harran aujourd’hui), dans le sud de la Turquie, le 9 juin 53 avant notre ère, l’armée romaine, sûre de sa force et du nombre de ses soldats dont fait partie la troupe gauloise comprenant le père d’Alix et Alix, jeune encore, est décimée par les cavaliers parthes de Suréna, ces fameux lanciers et archers, les cataphractaires.

Bien humblement, j’avoue n’avoir jamais entendu parler de ces combats orientaux, peu glorieux pour Rome, ou bien avais-je oublié cette période historique. Aussi, cette BD permet un coup de projecteur très intéressant sur une époque durant laquelle les Romains tentent de conquérir la plus grande partie du monde connu à l’époque.

Dans cette édition Premium, aimablement prêtée par Vincent, je reconnais que le dossier historique, réalisé par Valérie Mangin, m’a été d’un grand secours pour comprendre ce qui se passe dans cet album, un récit bien illustré grâce aux dessins fouillés et très colorés de Thierry Démarez.

Ainsi, j’apprends que, à la bataille de Carrhes, en 53 avant notre ère, le père d’Alix a été tué et que son fils a été réduit en esclavage. Libéré plus tard, il a vécu beaucoup d’aventures dans sa Gaule natale puis à Rome. Devenu sénateur, grâce à Valérie Mangin, il retourne en Orient, en l’an 11 avant notre ère, à Ninive (Quyunjik), en Mésopotamie (Irak actuel, en grande partie) où tout recommence.

Notre héros est là, incognito mais l’assemblée à laquelle il assiste dégénère et il est fait prisonnier. L’eunuque Osacès qui dit parler au nom du roi Barzapharès, veut qu’Alix révèle où est caché le trésor car le roi des Parthes veut déclencher une nouvelle guerre contre Rome.

Bien sûr, Alix Senator refuse de parler malgré les menaces et les tortures. Il réussit à s’enfuir avec Monasès qui lui rappelle Enak, son grand ami disparu, et Tefnout, une Égyptienne qui a appris la médecine à Philae et sait décrypter les tablettes.

De coup de théâtre en surprise, la mort plane sans cesse sur ces affrontements sans pitié. Tout cela pour la gloire, pour la guerre, pour la conquête obstinée de nouveaux territoires.

Heureusement, Alix Senator est là mais, Valérie Mangin le précise dans le dossier final, cet ennemi parthe a bien existé, la bataille de Carrhes a bien eu lieu. Khorsabad, site découvert en 1843, s’appelle aujourd’hui Dur-Sharrukin, au nord de l’Irak. C’était bien le lieu où Sargon II, roi d’Assyrie, (721 – 705 av. notre ère) avait fait bâtir une forteresse abandonnée en 612 avant notre ère, malgré de gigantesques travaux.

Alix Senator m’a ramené dans ce passé lointain bien réel, en y ajoutant ce qu’il faut de romanesque, avec ces guerres incessantes, ces luttes acharnées pour le pouvoir, ce qui me fait penser que les humains n’ont guère évolué depuis.



PS : Le site de Khorsabad a été mis à jour en 1843 par Émile Botta (diplomate, archéologue et entomologiste). Plusieurs œuvres d’art provenant de là-bas sont exposées au Musée du Louvre.






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Alix Senator, tome 8 : La cité des poisons

Un scénario moyen mais une lecture intéressante, rivalités amoureuses, empoisonnements, diplomatie, complots s'entrechocs avec habileté.



Les dessins de la cité mythique de Petra sont magnifiques, on est au spectacle!!!



l'intérêt principal de l'album réside donc dans les dessins et ce n'est déjà pas si mal.

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Les futurs de Liu Cixin, tome 2 : Pour que ..

C'est génial car il suffit juste de créer des bulles de savon géantes pour sauver le monde de la sécheresse. On pourra construire des villes comme Las Vegas en plein désert et ne manquer jamais d'eau grâce à cette formidable invention. Il fallait y penser !



Encore une fois, c'est l’œuvre de Liu Cixin qui après avoir fait voyager notre planète la Terre dans la galaxie nous concocte une nouvelle idée savamment mise en œuvre pour que respire le désert.



Bon, il va falloir s'accrocher à ce synopsis assez incroyable qui reflète une certaine candeur d'esprit. L'intention est louable puisqu'il s'agit de lutter contre la désertification. Il faut dire que certains pays comme la Chine veulent contrer les effets du climat en jouant avec la météo.



Derrière cela, il y a également le thème que les choses futiles peuvent finalement se révéler très utile pour l'humanité et qu'il ne faut rien négliger surtout dans les nouvelles générations car on a toujours à apprendre.



Pour moi, c'est de la bonne science-fiction un peu différente où une jeune fille va sauver une mégalopole à force de croire en ses rêves et de persévérer. Cela traduit de belles valeurs même si cela paraît utopiste. On ne verra plus les bulles de savon de la même façon à l'avenir !
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Alix Senator, tome 9 : Les spectres de Rome

Si la série mère s'endort depuis très longtemps sur les lauriers que Jacques Martin avait dressés.



Alix Senator renoue avec la tradition, référence au spectre de Carthage, tout en étant résolument «moderne», ambiance thriller-fantastique.



Le scénario au suspense allant crescendo est réussi, les dessins sont toujours aussi beaux et précis particulièrement les infrastructures , maison, intérieurs, mobiliers etc.



Bref un très bon cru.
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Erreur système

Oui, j'aime les récits de science-fiction et d'anticipation surtout quand ils sont bien réalisés. On va suivre une inspectrice de police qui va devoir gérer une affaire de terrorisme dans une France qui préparent des élections présidentielles.



La devise de la République est liberté, égalité et sécurité. Oui, chacun a droit à un implant pour mieux le localiser car après tout, on n'a rien à cacher à l’état si on est juste honnête. Pour autant, certains sont plutôt des déviants par rapport à cette technologie liberticide. Ils le font savoir en faisant sauter des gares et des lieux publics chargés de symboles. Il faut bien les arrêter !



L'enquête va mener très loin et il y aura un gros prix à payer pour connaître toute la vérité qui dépasse tout ce qu'on pouvait imaginer. Bien entendu ,il y a toujours de la manipulation provenant des puissants de ce monde afin de mieux le contrôler.



J'ai pris grand plaisir à lire cette BD dont le récit est d'une efficacité remarquable. L'ensemble est mis en scène avec un graphisme élégant et moderne qui fait dans la clarté ce qui ne gâche rien. Bref, un très bon moment de détente intelligente qui donne à réfléchir sur notre futur collectif.

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Inhumain

Inhumain est un planet opera qui traite un thème traditionnel de la science-fiction, celui de la découverte par des explorateurs d'un peuple soumis à une entité extraterrestre.

Un vaisseau d'exploration spatiale s'écrase sur une planète océan à proximité d'une île ; l'équipage (quatre êtres humains et une androïde) est recueilli par les îliens, des humains qui curieusement parlent la même langue que les naufragés et qui suivent les instructions d'un mystérieux Grand Tout…

Les îliens se livrent à des activités qui suscitent la répulsion ou la curiosité des naufragés ; ils vont faire alors d'étonnantes découvertes…

Même si la trame d'ensemble donne évidemment une impression de déjà-vu, le scénario de Valérie Mangin et Denis Bajram est ingénieux et les nombreux rebondissements tiennent constamment le lecteur en haleine.

Quant au dessin de Thibaud de Rochebrune, son caractère réaliste et souvent impressionnant entraîne l'adhésion du lecteur tandis que les couleurs, sombres (une grande partie de l'action se déroule la nuit ou sous terre) ou rougeoyantes, contribuent à engendrer une atmosphère particulièrement inquiétante.

Ajoutons pour terminer que le récit suscite également la réflexion : « la souffrance est-elle forcément le prix de la liberté ? » (présentation de quatrième de couverture).

Une bande dessinée tout à fait réussie dont on ne peut que recommander la lecture.
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Alix senator, tome 10 : La forêt carnivore

Magnifique album, Alix est confronté à son passé c'est l'occasion de revisiter des anciens albums de Jacques Martin.



Petit à petit, valérie Mangin s'approprie la saga Alix en respectant le passé mais en y apportant son propre style. Alix redevient ce héros solitaire que j'ai tant aimé.



Un style plus direct mais intéressant cet album est selon moi le meilleur de la saga.



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Alix senator, tome 10 : La forêt carnivore

BANDE DESSINÉE HISTOIRE / ANTIQUITÉ.

On veut redonner un second souffle à la vénérable série "Alix" : graphiquement ça le fait grave, scénaristiquement c'est intéressant mais il y a des choses à redire (problème de rythme voire de construction ? On hésite trop souvent entre le feuilleton et le serial : le "tant qu'on gagne on joue" a-t-il trouvé ses limites ?). Dans tous les cas ce bon tome 10 fait suite au tome de la série mère intitulé "Vercingétorix", et la cohabitation entre vainqueurs Romains et vaincus Celtes soulèvent de nombreuses questions auxquelles personne n'a encore trouvé de réponses...
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Alix senator, tome 11 : L'esclave de Khorsa..

BANDE DESSINÉE HISTOIRE / ANTIQUITÉ.

C’est quand même un bel album avec les ruines de Khorsabad enneigés magnifiquement dessinées par Thierry Démarez, avec ses qualités et ses limitations habituelles. L’opposition entre un Alix humble qui veut rendre hommage à son père et son antagoniste ambitieux qui se sert se père est intéressante. Mais il y avait mieux à faire : un bon vieux survival dans une cité abandonnée aurait été plus efficace qu’un Alix mené par le bout du nez par un méchant aux plans machiavéliques qui se déroulent sans aucun accroc...
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Alix Senator, tome 7 : La puissance et l'éter..

Une question me taraude, qui peut résister à la puissance de l'éternité, c'est bien le thème de ce tome 7 qui clot ce diptyque.

Un monde de faux-semblants où l'hypocrisie règne en maitre et les luttes pour le pouvoir incessantes.

Un Alix plus crédible en sénateur Romain que dans la série créée par Jacques Martin. Des dessins classiques et des textes sérieux vont bien avec le drame qui se joue devant nos yeux.
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Alix Senator, tome 8 : La cité des poisons

Dans ce tome 8 Alix et Enak toujours en deuil de leur fils (oui je sais, ça sonne très gay friendly mais c’est la série qui veut cela ^^) vont route vers le royaume des Nabatéens envoyés par Auguste remplir une mission diplomatique. C’est la guerre larvée entre le roi Obodas et le ministre Syllaios, arbitré par la reine Hagirû et son amant Rabbel chef de la garde royale, et Auguste offre son soutien donc le trône à celui des deux qui livrera le secret des routes vers l’Arabie Heureuse, l’Océan Indien et les Indes… Une contre-offre est offerte à Auguste : l’aide des Nabatéens pour annexer la Judée qui sous la direction d’Hérode est au bord de l’insurrection contre les Romains. Sauf que nous sommes dans les cités des poisons où se marchandent les produits de trois continents, et qu’un mystérieux espion observe les uns et les autres !

C’est un tome graphiquement très beau centré sur Pétra et le Wadi Rum ici réalisé par Thierry Démarez aux dessins et Jean-Jacques Chagnaud aux couleurs. Scénaristiquement c’est classique mais efficace dans la lignée de la période tragique de la série mère ("L’Enfant grec", "La Tour de Babel", "L’Empereur de Chine"…), du coup c’est très dommage qu’après les délires adolescents du fils d’Enak les principaux rebondissements reposent sur les délires adolescents du fils d’Alix : le romain Titus s’est entichée de la galate Camma et l’emmène en voyage avec lui à Pétra, mais elle flash sur le beau-gosse Alexandre fils du ministre Syllaios donc il boude et il psychote au point d’omettre de parler à Alix de tous les complots qui se trament dans l’espoir que la résolutions de ses derniers le débarrassent de son rival amoureux… Soupirs…
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La Vieille Anglaise et le continent (BD)

Le continent cétacé

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Ce tome contient une histoire complète, indépendante de toute autre. Il s’agit de l’adaptation d’un court roman de Jeanne-A Débats de 2008. Elle a été réalisée par Valérie Mangin pour le scénario et par Stefano Martino pour les dessins et les couleurs. Sa première édition date de 2023. Ce tome compte quatre-vingts pages de bande dessinée. Il se termine par un cahier documentaire de 6 pages : Mais d’abord qui est Jeanne-A Débats (une interview de la romancière et de la scénariste), La vieille Anglaise une activiste jusqu’au-boutiste ?, Engagement et féminisme, Changer de genre, Et l’adaptation dans tout ça ?



Un cachalot dans un énorme bassin de laboratoire : il pense qu’il a bien fait de choisir le corps d’un grand mâle. Être une femelle et subir le rut d’un partenaire de quarante tonne, désolée, mais Ann Kelvin estime qu’elle a passé l’âge. Dans l’eau en plus… Déjà qu’à l’air libre… Accoudés à une passerelle, deux laborantins discutent : le premier demande à l’autre, à quoi pense Moby Dick. Il se fait asperger par l’eau de l’évent du cachalot, déclenchant le rire de sa collègue qui lui rappelle qu’on lui a déjà dit cent fois de ne pas l’appeler comme ça. Ce n’est pas parce que la docteure Kelvin a troqué son corps originel contre celui d’une baleine qu’elle est devenue plus cool. Les portes du bassin s’ouvrent sur l’océan : dans son corps de cachalot, Ann Kelvin s’élance dans l’océan, grisée par les odeurs de sel et d’algues déjà si fortes. Si elle avait su, elle aurait dit oui encore plus vite.



Quelques semaines plus tôt, dans le manoir d’Ann Kelvin, Marc Sénac est accueilli par monsieur Batten. Ce dernier le prévient : Lady Kelvin est très affaiblie. Elle ne verra sans doute pas le mois prochain, alors il doit être bref et ne pas lui causer d’émotions inutiles. Paul le rassure, il ne sera pas long. En parlant des objets qui décorent les pièces, Batten ajoute que la professeure pensait classer tout ça un jour. Elle avait même engagé l’une des étudiantes de cet organisme qu’elle administrait. L’invité doute qu’elle laisserait quelqu’un toucher à ses souvenirs, et il demande si le majordome parler de Fade to blue, l’organisation pour promouvoir les études de biologie marine. Batten répond que non, il parle de LIB, Life is Blue, une organisation écoterroriste ayant fait sauter des baleiniers avec tous leurs marins à bord. Au temps présent, le cachalot nage vers sa destination, en appréciant la lumière et la fraîcheur. Elle doit approcher de l’Atlantique maintenant, les membres de l’équipe avaient raison, elle sait d’instinct où est le sud. Tant pis si cette nouvelle vie n’est qu’un sursis de deux ou trois ans au fond. Même si son hôte aurait pu vivre beaucoup plus longtemps sans son suicide sur cette plage de Normandie… Elle n’a pas ressenti de tels frissons depuis… Tout est si simple, si parfait. Une vraie nuit de commencement du monde. Quelques semaines plus tôt Marc s’est assis pour parler avec Ann Kelvin, allongée dans son lit médicalisé. Elle sait qu’elle va bientôt claquer. Il lui demande pourquoi elle n’envisage par la transmnèse ? Elle répond que la transplantation d’esprit ne tient pas longtemps, et puis il y a le sort des clones utilisés…



Une couverture mystérieuse : un cachalot se dirigeant vers les tentacules d’un kraken, et un titre cryptique. Un récit s’inscrivant dans le genre Anticipation avec la transmnèse, cette invention permettant de transplanter un esprit humain dans un autre corps, et également une enquête à suspense sur les actions de deux baleiniers en Antarctique. Le lecteur se laisse tout de suite séduire par cette possibilité d’habiter le corps d’un grand cachalot d’une quinzaine de mètres de long et pesant plus de quarante tonnes. Les auteurs tiennent la promesse implicite de pouvoir se projeter dans la vie de ce cétacé, au travers des perceptions de la docteure Ann Kelvin. Tout commence avec la sensation de liberté, le goût du sel, le mouvement des vagues de haute mer, la lumière et la fraîcheur. L’artiste a su trouver un bel équilibre entre une description factuelle et des impressions transmises par le biais de texture encrées sur la peau du cachalot, les reliefs changeant de la surface de l’eau, les ténèbres des profondeurs et les formes se devinant à demi, les rides générées par un sillage, les bulles d’air, quelques coraux, des courants en surface, d’autres en profondeur rendus visibles par une pollution radioactive. L’artiste joue également avec habileté sur les nuances de bleu et de mauve pour donner de la profondeur de champ aux scènes sous-marines, et des teintes plus claires pour l’air expulsé par l’évent ou pour l’écume. Celles-ci abritent différentes formes de vie, que ce soient d’autres cachalots, des orques, des jubartes, des bancs de poisson, des calmars, des méduses, et même un kraken.



Le lecteur savoure de pouvoir ainsi faire l’expérience de devenir progressivement un cachalot au fur et à mesure qu’Ann Kelvin s’acclimate à son nouveau corps, et apprend ses capacités. Il bénéficie des observations de celle-ci sur différentes dimensions de sa nouvelle condition : la sensation des courants sur sa peau, celle de la faim, la difficulté d’apprentissage de la langue des cachalots par clics et modulations, les échos renvoyés par son sonar, l’apprentissage de la chasse, le plaisir de jouer dans le labyrinthe d’icebergs formés par la fonte de la calotte glaciaire, le froid, jusqu’à l’étonnante séquence de quatre pages consacrées à la découverte du continent cétacé, des pages enchanteresses. Cette transplantation d’un esprit humain dans un cachalot a été rendue possible par une technologie d’anticipation : la transmnèse. Là aussi, les auteurs tiennent les promesses d’un récit d’anticipation en consacrant quatre pages à l’exposition de cette technique : la cartographie cérébrale, le prélèvement d’une carotte du cortex préfrontal, la culture cellulaire du greffon et le transfert dans une masse grise vierge, ce qu’explique Marc Sénac à Ann Kelvin avant l’opération.



Au cours du récit, le lecteur découvre l’historique de la relation entre Ann Kelvin et son ancien élève Marc Sénac, l’engagement de cette docteure comme éco-activiste, son choix que sa conscience soit transplantée dans un cachalot mâle, son indépendance, son sens du sacrifice, ses valeurs éthiques. Il apprend ainsi à connaitre la docteure par ces échanges, et aussi par ses actes. Il découvre différentes facettes de son caractère : la conscience aigüe de l’approche de la fin de sa vie, son esprit combatif, sa curiosité intacte, son militantisme écologique, sa générosité. L’artiste la représente sans fard : une femme âgée, ridée, le corps émacié et usé, avec le regard dur, et des réactions encore vives, par exemple lorsqu’elle fait tomber Marc Sénac. L’artiste donne à voir cette personne, ainsi que les autres êtres humains, chacun avec des postures spécifiques, et un visage expressif. En plus de ses talents de directeur d’acteur, il réalise des mises en scène spécifiques pour chaque séquence, que ce soit pour les immersions dans l’océan à la suite du cachalot, ou pour les actions des êtres humains. Il investit du temps pour représenter chaque environnement : le magnifique manoir de la docteure en vue d’extérieur, ou les pièces intérieures avec leurs souvenirs, la pièce médicalisée, celle dans laquelle Sénac expose les éléments de mission à Kelvin, le magnifique jardin rendu verdoyant grâce à la mise en couleurs entre figuratif et expressionisme, le laboratoire avec son énorme bassin, les baleiniers, etc. À plusieurs reprises, le lecteur ralentit pour apprécier une scène mémorable : la déambulation dans le jardin avec le drone qui suit les promeneurs, le déplacement du corps de trois cachalots depuis Étretat, la réunion en visioconférence avec le conseil d’administration de Seven Seas, l’inattendu continent cétacé, la séquence de plongée sous-marine pour enquêter sur ce que les baleiniers jettent à la mer, etc.



Fidèle à ses convictions, la transmnèse d’Ann Kelvin ne relève pas d’un caprice pour allonger sa vie de quelques années, mais d’un nouvel engagement pour lutter contre la chasse illégale à la baleine. La fondation Seven Seas finance cette action qui implique l’utilisation d’un virus transmissible aux humains consommant de la chair de baleines, une autre dimension d’anticipation du récit. Or cette mission met à jour d’autres exactions. Il en découle une enquête menée sur deux fronts : celui d’Ann Kelvin alors qu’elle assimile progressivement les capacités du cachalot, et celui de Marc Sénac qui doit convaincre le conseil d’administration de la fondation de prendre une part active dans ladite enquête. Les découvertes successives relèvent d’un regard adulte sur la société et sur l’être humain, que ce soit l’inéluctabilité du mésusage des avancées technologiques ou l’origine des financements qui ne relève jamais de l’altruisme.



Plonger dans les océans, les parcourir et les découvrir en tant que cachalot : une invitation qui ne se refuse pas, et la mise en images de cette aventure immerge réellement le lecteur. Celui-ci apprend à connaître la vieille Anglaise mentionnée dans le titre, à travers ses engagements, ses convictions et sa générosité, au fil d’une mission écologique préventive, tournant à l’enquête et à une action directe. Captivant.
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Alix Senator, tome 4 : Les démons de Sparte

Dans ce tome 4 d’"Alix Senator", le sénateur Alix est envoyé en Grèce pour récupérer les livres prophétiques du sanctuaire d’Apollon à Delphes volés par un groupuscule grec nationalistes se réclamant des 300 Spartiates du défunt héros Léonidas…

D’Athènes à Delphes et de Delphes à Athènes, nous suivons les pérégrinations d’Alix à travers un Grèce ruinée qui ménage la chèvre et le chou entre le citoyen Héraklion et l’esclave Xanthos qui se tirent la bourre au sujet de l’héritage grec vampirisé par Rome et de la culpabilité d’Euryclès le tyran de Sparte, collaborateur n°1 du nouvel ordre augustéen…

C’était déjà sensible dans le cycle précédent, mais ici c’est encore plus clair ici : les auteurs ont décidé de dézinguer la propagande augustéenne ! Le Princeps est un tyran sans foi ni loi, l’âge d’or est un âge de fer et la prospérité tant vantée cache une misère crasse. Car pour la Grèce, à la paix des cimetières a succédé l’ère des guerres civiles (remember Cynocéphales, Pydna, Chéronée, Pharsale, Philippes, Actium…)



On mélange joliment le côté voyage et le côté espionnage avec Numa Sadulus, alter ego fictif de Numa Sadoul, vieux routard de la bande dessinée franco-belge IRL. Toutefois, les mystères restent entiers :

- Qui est la mère du fils d’Alix ?

- Par quel moyen Auguste fait-il pression sur Alix ?

- Khephren fils d’Enak va-t-il aller au bout de sa quête de vengeance ?

Les rebondissements, qui sont tous dans la plus grande tradition du peplum classique, ont été pour moi inégaux : certains sont tombés à plats alors que d’autres ont très bien marché ! Le Dieu Sauvage est-il de retour ? Réponse dans le tome 5 intitulé "Le Hurlement de Cybèle"…

4,5 étoiles arrondies à 4 étoiles parce que je suis un aficionado exigeant de la chose antique… blink



J’ai toujours été fan des excellents dessins de Thierry Démarrez, ici assisté aux couleurs par Fabien Alquier, mais sur cette série il est carrément en train de se débarrasser de ses derniers défauts… Youpi !!!

La série mère en est à son 34e album, mais force est de constater qu’elle a depuis longtemps perdu son mojo… On peut rouspéter, mais au XXIe siècle il est impossible de retrouver la densité des premiers albums de la saga où les phylactères occupaient les 2/3 des planches… Donc "Alix" est mort : vive "Alix Senator" ! ^^
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