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Citations de Valérie Manteau (125)


Les contes turcs commencent par la formule "il fut, il ne fut pas" ; ça donne une idée du bouillon d'insécurité dans lequel baignent les rêves dans ce pays.
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Évidemment il me fait répéter H-rant-Din-k lui aussi, je me demande si ce n'est pas pour cette bête raison de h expiré suivi d'un r imprononçable que son nom n'a pas fait le tour du monde. Pardonne moi de te dire, ma chère, qu'il y a des noms qui font le tour du monde sans passer par Paris.
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Résonnent les mots d’Asli, dans le New Yorker cette semaine : « Que cela vous plaise ou non : je suis la Turquie. Que vous l’acceptiez ou pas, nous les journalistes, les écrivains, sommes le langage et la conscience de ce pays. »
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Mes frères, si nous ne questionnons pas les ténèbres qui ont changé des bébés en meurtriers, nous n'en sortirons jamais.
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Je potasse mon Assimil le Turc, je m'échoue sur l'apprentissage du style indirect qui me fait tout mélanger, qui parle à qui, qui est présent, qui est absent. le plus souvent, on répète simplement les paroles qu'on rapporte, de- ci, ce-là un verbe signale qu'on cite, et basta.
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Le jour de l'enterrement de Dink était né, avec ce slogan : "Nous sommes tous arméniens" qui fut un tournant dans l'histoire de la Turquie, un mouvement de solidarité qui s'était déployé dès 2007, dans la campagne électorale du professeur et ancien éditorialiste d'Agos Baskin Oran. Son programme était que "les Turcs défendent les Roms, les Roms les Adyguéens, les Adyguéens les chômeurs, les chômeurs les femmes, les femmes les Alévis, les Alévis les homosexuels"; voilà ce contre quoi Erdogan est en guerre aujourd'hui.
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Sauf que tu n’as pas vu les gens se précipiter pour acheter son journal quand il a été abattu. Personne n’a pris la peine de traduire en dix langues Hentah pour montrer au monde quel média venait d’être décapité. Ça m’étonnerait qu’une seule chaîne de télévision européenne ait diffusé son documentaire au nom de la liberté d’expression, pourtant c’est à cause de ce film qu’il a été assassiné, faut croire qu’il n’y a que les Daechiens qui se donnent la peine de regarder le boulot des journalistes sur le terrain et de trouver que c’est important, que ça pourrait leur nuire, au point de flinguer le mec.
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« La différence entre l’Orient et l’Occident, écrit Hakan Günday, c’est la Turquie. Je ne sais pas si elle est le résultat de la soustraction, mais je sais que la distance qui les sépare est grande comme elle. »
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Tout le monde veut partir tu sais, Istanbul c’est l’enfer, je ne reconnais plus le quartier et tu as vu les loyers ?
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Dans l'effondrement général seul l'humanisme de Rakel, son indignation sans haine, sont demeurés intacts, survolant la mêlée en répétant inlassablement les mêmes messages de paix. "Il ne s'agit pas seulement de vivre ensemble mais, plus important, de vivre heureux et égaux. Et libres, et dignes. Allons, finissons-en avec l'inquiétude des colombes dans ce pays." En se dispersant, les manifestants plantent au pied des arbres leurs pancartes noir et blanc, semant de part et d'autre des barrages de flics de silencieuses sentinelles qui répètent en écho sur toute la longueur du boulevard, en turc et en arménien, "Pour Hrant", "Pour la justice", "Nous sommes tous arméniens".
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Sara m'explique : neuf ans de violences conjugales, elle a tenté en vain d'obtenir une protection de la part de la police, et finalement elle a utilisé le pistolet qui la menaçait pour abattre son mari. A un micro qui lui demandait si elle regrettait, elle a simplement répondu : "Pourquoi faut-il toujours que ce soient les femmes qui meurent ? Les hommes peuvent mourir un peu aussi." Epatante proposition. Sara se marre, ce pays rend les gens fous.
p.24
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Erdal Dogan, lumineux avocat de toutes les causes minoritaires, kurdes, arméniennes, alévie, a la chaleur spontanée des Anatoliens.
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…depuis qu’il est en prison il paraît qu’il ne trouve rien d’autre à faire qu’écrire des romans d’amour. Comme si on pouvait encore se permettre d’écrire des romans d’amour! J’essaie de trouver en ligne trace de ces nouvelles transies que le supposé terroriste Demirtas serait en train d’écrire du fond de sa cellule. Je me console de la violence faite à ces esprits éclairés et sensibles en me disant que les prisons turques n’ont jamais été si bien fréquentées qu’aujourd’hui, et que sans doute s’y tiennent les plus pointus des salons littéraires d’Istanbul.
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Puisque visiblement je suis collée à la case départ, j'en profite pour poser des questions basiques ; que signifie le nom du journal, Agos . Jean fait le geste de semer des graines par poignées. Agos, c'est le Sillon. C'était un mot partagé par les Turcs et les Arméniens ; en tout cas par les paysans, à l'époque où ils cohabitaient. Le Sillon, comme dans la Marseillaise ? Qu'un sang impur abreuve nos sillons, quelle ironie, pour quelqu'un assassiné par un nationaliste. Jean acquise, si tu cherches des prophéties avec Hrant tu vas être servie.
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Je m'étonne qu'il existe une fondation ayant pignon sur rue et Georgi dit, mais heureusement que ce pays est capable d'avoir un peu de mémoire sinon on serait quoi, la boîte de nuit du Proche-Orient et c'est tout ?
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Elles ont pu interviewer un homme qui venait d’apprendre qu’il avait une ascendance arménienne, et qui se demandait comment il pourrait l’annoncer à sa femme. Comme s’il avait commis un péché.
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(...) il arrive souvent de voir un acteur trébucher, oublier son texte, pouffer. Rarement pleurer. Rarement ne plus pouvoir dire car justement, le théâtre ne sait pas ne pas parler, le théâtre c'est ne pas laisser la place à l'innommable. (p. 111)
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Asli écrivit, devant k'immense vague de solidarité que la mort de Hrant déclencha en Turquie : "Etions-nous vraiment si nombreux ? Alors pourquoi nous sentions-nous si seuls depuis tant d'années ? Pourquoi avions-nous passé autant de temps dans cette solitude qui nous avait été imposée ? J'aurais tellement voulu que ce qui nous rassemble ne soit pas un assassinat. J'aurais tant voulu qu'en nous retournant vers la vie, nos vies respectives, on ne trouve pas autant de défaites, autant de déceptions,de désillusions."
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Mais précisément, je dis, je ne veux aller nulle part. Je reste ici.
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Comment veux-tu avoir une relation profonde - élever des enfants, je n'en parle même pas - avec un type qui a grandi sans Peau d'âne de Jacques Demy, qui ne sait pas qui sont Mary Poppins ni Barbe-Bleue. Les contes turcs commencent par la formule "il fut, il ne fut pas"; ça donne une idée du bouillon d'insécurité dans lequel baignent les rêves dans ce pays.
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