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Critiques de Valérie Perrin (3426)
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Changer l'eau des fleurs

Presque deux mois pour venir à bout de ce roman, on peut dire qu'il m'aura donner du fil à retordre !



Le roman n'est pas "difficile à lire" comme peuvent l'être certains romans au style alambiqué. Non, le style est même plutôt simple, souvent poétique, très/trop descriptif, mais voilà, je n'y ai pas du tout adhéré et je peux dire que chacune de 560 pages m'a semblé très longue à tourner.



Pour moi, ce roman compte 200 pages de trop et ça ne me fait aucun plaisir de le dire car on sent dans presque chaque phrase tout ce que l'auteure y a mis de personnel voire d'intime. Mais le fait est que le récit souffre d'un rythme "à soubresauts", on a envie de survoler des chapitres entiers, ce que je n'ai pas fait car j'ai voulu être persévérante au regard de deux critères : premièrement ce roman ayant séduit un nombre impressionnant de lecteurs, je voulais moi aussi être séduite, et deuxièmement, l'auteure est bourguignonne et la Bourgogne est depuis quinze ans mon paradis d'adoption.



Quand j'ai commencé ma lecture, j'avais la certitude que j'allais adorer ce roman ; j'avais envie d'être emportée et comme souvent dans ces cas-là, lorsqu'on est déçu, la chute est rude. La couverture trompeuse m'avait laissé entrevoir une histoire sans prise de tête entre littérature régionale et romance... les pieds dans le tapis, ce roman est triste à mourir. Il n'y est d'ailleurs question que de mort, de deuil, de cimetière, de gardiens de cimetière, de suicidés, d'enfants abandonnés, d'enfants accidentés, d'adultes tout aussi accidentés, de trains manqués et de vies ratées. Il faut vraiment faire appel à toute sa (bonne) volonté pour s'accrocher à l'infime espoir de bonheur qui se dissimule derrière les fleurs et les tomates que cultive Violette, l'héroïne.



Personnellement, je n'ai aucun problème avec l'idée de la mort et j'aime bien les romans noirs mais celui-ci est gris et il m'a épuisée par ces narrations croisées, sa chronologie compliquée, ses protagonistes jouets de coïncidences outrées, son récit éparpillé, ses personnages secondaires stéréotypés (même si je reconnais que Valérie Perrin s'est donné beaucoup de mal pour que ses personnages principaux ne le soient pas trop). J'aurais voulu m'intéresser davantage à Violette mais son destin aux mille éclats sans éclat m'a laissée de marbre.





Challenge PLUMES FÉMININES 2019

Challenge MULTI-DÉFIS 2019

Challenge PAVES 2019

Challenge ABC 2018 - 2019
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Trois

Sur proposition de mon amie québécoise @Siabelle, nous avons lu de concert ce roman de Valérie Perrin, le troisième pour ma part, une première découverte pour ma co-lectrice. Alors j'en vois déjà qui lèvent les yeux au ciel rien qu'au nom de l'auteur, « encore un de ces feelgood sirupeux et mal écrits ! ». Mon credo étant d'essayer avant de descendre en flammes, même si j'avoue que j'avais également quelques préjugés avant de lire « Changer l'eau des fleurs », je les ai vite mis de côté.

Et d'abord, mettons les choses au point : « Trois » n'est pas du tout ce que j'appelle un feelgood, au contraire j'y ai trouvé plus de moments sombres que de légèreté, et des thèmes plutôt sérieux, entre autres le harcèlement (scolaire, puis conjugal), la difficulté à appréhender son identité de genre, la maladie (grave), le deuil, l'abandon par un parent, la grossesse non désirée à l'adolescence...ça vous suffit, ou on est encore dans les bons sentiments ?



Siabelle et moi avons toutes les deux été surprises par la relative noirceur de certains passages, nous nous attendions je pense à une belle histoire d'amitié, qui se briserait à l'âge adulte, le temps et la distance faisant leur oeuvre. Certes l'histoire d'amitié est au centre de ces quelques 650 pages, on assiste à sa naissance dans la cour de l'école, quand Nina, Adrien et Etienne se rencontrent à la rentrée, en CM2, et se « reconnaissent » immédiatement comme une évidence. Et des ruptures, il y en aura par la suite, des trahisons (ou du moins des actes vécus comme tels) aussi, mais ce lien reste quand même le fil de vie du roman. Plusieurs trames narratives s'entrecroisent, on suit d'une part l'enfance et l'adolescence des « trois » à partir de la rentrée 1986, sur le mode impersonnel, leur complicité immédiate alors qu'ils sont issus de milieux assez différents, leurs échanges sans filtres sur tous les sujets (du moins le croient-ils), et les premiers drames qui viendront perturber leur équilibre.

Entre ces chapitres que je qualifierais d'apprentissage de la vie, s'intercalent ceux racontés à la première personne par Virginie, revenue à La Comelle (la commune où se déroule une grande partie du récit). Virginie connaît bien le trio, ainsi que Louise, la soeur du bel Etienne. Elle est de retour en tant que journaliste, en 2017, parce qu'une voiture est retirée du fond d'un lac, des restes humains à son bord. Et cette découverte va réveiller bien des démons soigneusement enfouis. Les rapports de Virginie avec les trois sont troubles, et houleux semble-t-il, mais quel lien les relie ? Et en quoi l'enquête concernant la voiture les concerne-t-elle ? Plus on avance dans l'histoire, plus les questions se multiplient, certaines réponses ne nous seront données que dans les tout derniers chapitres.



Comme nous avons entrecoupé notre lecture avec d'autres livres que nous lisions entre-temps, afin de laisser le temps à chacune d'arriver au même point que l'autre, j'étais sous tension, pressée de connaître la suite, me demandant si les malentendus allaient se dissiper, si les liens distendus allaient se renouer, si celui des trois qui était en difficulté pourrait compter sur les deux autres pour s'en sortir, bref nous avons fait durer le suspense et le plaisir. Et je replongeais goulûment dans le récit au bout de quelques jours, dès que nous avions échangé nos ressentis.

J'ai beaucoup apprécié ce roman, et je suis heureuse de l'avoir partagé avec Isa. J'aurais aimé avoir un vrai coup de coeur, et peut-être que cela aurait été le cas, mais...

Mais pas de chance, le livre que je lisais en même temps, c'était « Glen Affric », et c'est ce dernier qui m'a réellement impactée, au point que je l'ai emporté sur mon île déserte. « Trois » a souffert de la comparaison, il m'a forcément paru plus fade, même s'il est loin d'être une bluette. Je pense que si je l'avais lu à distance du Giebel, sa note s'en serait ressentie, je lui aurais sans doute octroyé une demie-étoile de plus. Comme quoi, selon la phase de lecture où nous sommes, le ressenti ne sera pas le même. Ici, les planètes n'étaient pas parfaitement alignées, je resterai donc sur une lecture très plaisante (et certainement pas mièvre, j'insiste!), mais pas inoubliable.

Merci à toi, Isabelle, de m'avoir invitée une fois de plus à partager cette aventure. Et on renouvellera ! Allez lire son billet qui complète parfaitement le mien.
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Changer l'eau des fleurs

Je n'ai pas eu le temps de changer l'eau des fleurs.

Mon bouquet s'est fané quand j'ai refermé le livre

car je suis partie en apnée...

pendant quelques heures, le temps s'est arrêté.

Je me suis retrouvée chez Violette

comme chez ma meilleure amie

qui m'aurait raconté sa vie jusqu'au bout de la nuit…

je me suis baladée avec elle dans son cimetière...

.. J'ai regretté le temps des gardes barrières

Où les vaches regardaient passer les trains

Où les gens avaient le temps,

le temps de voir grandir leurs enfants

le temps de ne rien faire, le temps de cultiver son jardin

De bavarder avec les voisins

D'humer l'air et les parfums des fleurs

le temps de se parler ou de se taire

Le temps d'apprécier la vie et les petits plaisirs..

Un parfum d'antan ..;



Je me suis méfiée au début,en voyant toutes ces critiques ...et mine de rien...l'histoire et la narration après quelques pages m'ont happé, comme apparemment beaucoup de lecteurs. le sujet original, la plume est légère, les personnages sont graves et pourtant attachants, le dénouement surprenant…aucun regret, quelle belle balade j'ai faite en vous lisant Madame PERRIN!



"Mes chers amis, quand je mourrai, Plantez un saule au cimetière. J'aime son feuillage éploré.” Alfred de Musset

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Changer l'eau des fleurs

Vaillante,

Intelligente,

Obligeante,

Lucide,

Emouvante

Tendre

Touchante

Empathique



C'est ainsi que m'apparaît ce petit bout de femme que le mauvais sort ne semble pas avoir épargné, que la vie n'a aucunement chouchoutée, qui s'est laissée porter au hasard des rencontres, par des vents favorables ou pas, déchaînant haine ou passion, digne d'amitié et attendrissante. Un personnage bien attachant qui constitue l'âme d'un roman passionnant où se croisent, et se recroisent, s'affrontent ou s'ignorent un cortège de personnages tous plus intéressants les uns que les autres, riches ou pauvres, pervers, dévoués, au verbe haut ou taiseux, au comportement trompeur , souvent pour le lecteur qui se montre prompt à juger.



Quelle fut donc la recette de l'auteure pour parvenir à nous livrer une telle pépite ? de la psychologie, de la philosophie, du suspense qui se prolonge tout au long du récit, du drame, des amours déçues ou heureuses, voire éternelles, de l'intrigue suffisante pour exciter la curiosité du lecteur jusqu'à la fin… Mais ce savant et délicat mélange ne saurait se passer d'un levain essentiel : l'humour sous toutes ses formes, léger ou noir (n'oublions tout de même pas qu'une bonne partie du récit a pour cadre un cimetière).



Parmi les personnages que j'ai particulièrement appréciés, je citerais nos trois fossoyeurs et la comtesse aux délicieuses répliques qui apparaît trop peu à mon goût.



Oui j'ai mis du temps à le lire, peut-être parce que je l'ai dégusté, que j'ai aimé retrouver Violette chaque soir. Sans doute me suis-je rationnée : par plus de quelques pages à chaque fois pour le faire durer. A présent je me sens un peu seule, à moins qu'une prochaine pépite vienne se loger dans mon coeur de lectrice.



Challenge MULTI-DÉFIS

Challenge PAVÉs
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Changer l'eau des fleurs

Un vrai coup de coeur pour ce roman qui m'a fait à la fois rire et pleurer !



Il est pourtant rare que je rie lors d'une lecture ; je peux sourire, rire intérieurement, mais pour que j'éclate de rire, il en faut ! Et bien j'ai éclaté de rire plusieurs fois ici, c'est dire ! Et j'ai aussi pleuré. Ce roman contient une foule d'émotions ! C'est un roman avec plusieurs romans à l'intérieur, un condensé de vie(s)!!!



Je remercie Babelio de m'avoir proposé cette Masse Critique privilégiée, et les Editions Albin Michel pour leur envoi.



Mais venons-en au fond. Violette est garde-cimetière. On la suit dans son travail d'entretien et d'accueil, et peu à peu elle nous livre ses pensées, ses souvenirs, ses peines et ses joies. Dans son récit à la première personne, on va croiser une multitude d'autres personnages plus ou moins sympathiques. On sent que Violette s'est construit un quotidien tranquille, protégé. Jusqu'au jour où un homme vient pour déposer les cendres de sa mère sur la tombe d'un homme qu'il ne connait pas. C'est le début d'une autre histoire qui va réveiller (et révéler) bien des choses…



L'action étant située principalement dans un cimetière, on parle beaucoup de la mort, du deuil, des enterrements, cependant cela apporte davantage de réconfort que de tristesse. Chaque chapitre est précédé d'une citation, et l'auteur en parsème également dans le récit : citations de chansons, poèmes, citations d'auteurs, proverbes, extraits de films. Je trouve que ça rajoute de la poésie, ça allège. L'écriture est elle-même très poétique, enlevée, emplie de sagesse et toujours avec un regard amusé sur les choses : j'apprécie particulièrement la façon dont Violette évoque sa naissance pourtant dramatique.

J'ai été captivée par ce roman car, à plusieurs reprises, l'auteur dévoile un élément nouveau sur Violette, son histoire se précise, se complète et complexifie en même temps. On pense la connaître puis on voit une nouvelle facette et c'est presque un retournement de situation ou tout du moins une grosse surprise. Son passé est chargé : ne dit-elle pas justement qu'elle a eu plusieurs vies ? A la vie de Violette s'ajoutent les échos d'autres vies, notamment des personnes enterrées dans le cimetière. C'est ainsi que nous lisons une belle histoire d'amour en divers épisodes, une enquête pour dénouer le drame d'un incendie ayant coûté des vies, les leçons d'un jardinier-philosophe et sage. Tout cela se rejoint dans notre réflexion qui naît alors sur la vie et sur la mort. Mais lorsque Valérie Perrin raconte la vie, c'est à travers force détails minimes, les habitudes du quotidien, les couleurs, les sons, les odeurs, les voix aussi, les petites phrases que l'on prononce.

J'appréhendais la fin, par peur d'être déçue : il n'en est rien, de nouveaux rebondissements surprennent le lecteur dans les dernières pages !



Je sais déjà que je relirai ce roman plusieurs fois pour retrouver des phrases, des pensées, des personnages. Valérie Perrin a su écrire des histoires de vies qui touche à l'universalité de notre condition. Chacun peut s'y reconnaître…

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Changer l'eau des fleurs

Changer l'eau des fleurs, par les temps qui courent, ça s'impose. Cela dit cette première de couverture* à l'eau de rose a bien failli me faire fuir (j'avoue, ma pensée binaire peut facilement bloquer sur une simple première de couverture).



T'inquiète, en fait ici point n'est question de rose mais plutôt de violette.



Bon.



Quant à notre héroïne – prénommée Violette de par le fait – sache qu'elle est gardienne de cimetière.



Ah…

euh…

d'accord.



Faut quand même admettre que ça démarrait un peu au ras des pâquerettes cette affaire.



Mais à mon sens, cette impression première reflète finalement l'esprit général de ce récit, autrement dit : méfions-nous des apparences.



L'existence complexe de Violette par exemple n'est pas un chemin semé de roses, loin s'en faut, mais résilience est son maître mot et chez elle un bouquet d'été se dissimule souvent sous les soucis couleur d'hiver. Quant aux personnages qui l'entourent l'on constatera qu'ils ne s'avèrent pas toujours être totalement ce dont ils ont l'air (oui, cette phrase est inutilement compliquée mais je ne doute pas que ta comprenette experte en aura saisi le concept général).



« Changer l'eau des fleurs » est en outre un roman polyvalent. Amie estivante ou copain aoûtien qui souhaiterait emporter 555 pages de fantaisie, de suspens, et juste ce qu'il faut de larmichette opportune, ne cherche plus, tu trouveras ici un doux portrait d'héroïne ordinaire, une insolite chronique de province, une enquête, des secrets, des virées dans le passé, des révélations, de l'amitié, et bien sûr de l'amuuuuur (plein). Tout ça en un seul bouquin, facile et sans prétention.



Donc si tu n'es pas trop exigeant(e), pas besoin de tourner autour du cache-pot cet été, avec « Changer l'eau des fleurs », tu as normalement peu de chances de te planter.





*édition originale Albin Michel


Lien : https://minimalyks.tumblr.com/
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Trois

Tout le monde peut être père, mais il n’est pas donné à tout le monde d’être un papa, comme le démontre Valérie Perrin dans ce terrible réquisitoire.



Nina, Adrien, Etienne se rencontrent en CM2, en 1986, et les trois décennies suivantes, riches en péripéties et drames, illustrent les ravages d’une éducation déficiente.



Nina, née le 2 aout 1976, d’un père inconnu et d’une mère (Marion, 18 ans) disparue, est élevée par Pierre Beau, son grand père, facteur à La Comelle (Geugnon) en Saône et Loire.



Adrien Bobin, est né le 20 avril 1976. Sylvain, son père, l’a reconnu, mais marié et travaillant à Paris, se contente de verser une pension alimentaire à la mère, auxiliaire puéricultrice.



Etienne Beaulieu est né le 22 octobre 1976 d’un père fonctionnaire (Marc 35 ans) et d’une mère (Marie-Laure, 18 ans) également fonctionnaire. Marc est plus proche de Paul-Emile et de Louise que d’Étienne …



Les épreuves de la vie vont unir et désunir les « trois » et les confronter aux brutalités contemporaines (avortement, cancer, divorce, drogue, euthanasie, harcèlement, suicide, transition de genre).



Des vies de chiens, avec parfois de brèves et belles étapes professionnelles, mais un mal être persistant alimenté par la difficulté ou l’impossibilité de dialoguer avec un père et de disposer de repères.



Le rêve de jeunesse « quitter la province pour vivre à Paris et ne jamais se séparer » se fracasse sur les réalités et sombre au fond d’un lac.



Malgré sa longueur, un interminable prologue, et des dialogues parfois consternants, ce récit, bien construit avec une navigation permanente entre le présent et les passés, est une photographie cruelle de la « génération sida » dans une province subissant la désindustrialisation.



Riche en rencontres avec des femmes attentives à leur entourage et aux malheurs du monde, ce récit bouleversant se conclut par un happy end aussi improbable qu’imprévu.



Mais le souvenir des « trois » est gravé pour toujours dans ma mémoire !
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Trois

Lire un roman de Valérie Perrin, c’est prendre son temps. Savourer. Découvrir ses personnages lentement. Se faire surprendre.

Souvent.

Toujours.

Ce fut le cas avec le très beau Changer l’eau des fleurs. C’est à nouveau le cas avec trois, où l’autrice dévoile ses personnages avec parcimonie. Leurs envies. Leurs doutes. Leurs défaillances.

Trois, c’est avant tout une histoire d’amitié. Celle de toute une vie. Celle d’Etienne, Nina et Adrien, une histoire forte avec ses trahisons, ses malentendus, ses moments de joie. Une histoire qui vous bouleverse et que vous terminez nostalgique, après une plongée dans votre propre adolescence. (La bande son y est pour beaucoup). Je n’en dirai pas plus.

A vous de le découvrir...

Une belle lecture.
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Changer l'eau des fleurs

Plusieurs raisons m’ont fait différer la lecture de ce roman : la couverture un peu mièvre, le cadre de l’histoire, un cimetière. Les recommandations multiples ont eu raison de ma procrastination et je ne regrette pas du tout d’avoir succombé!



Pour Violette que l’on découvre gardienne de cimetière, le parcours a été sinueux. C’est ce quelle va nous faire découvrir avec la modestie et l’humilité qui est la sienne. C’est sur son enfance solitaire, de foyers en familles d’accueil, qu’elle souhaitera tirer un trait en s’attachant au triste sire qu’est Philippe Toussaint, un coureur de jupons doublé d’un fainéant chronique. Avec ce minable, en cadeau bonus, une belle famille abjecte, qui la regarde comme une crotte de chien sur un trottoir, évitant juste de marcher dedans.



Et peu à peu se construit pour nous, lecteurs, une superbe histoire, terriblement émouvante (les mouchoirs peuvent être un accessoire utile) et peuplée de personnages superbes. Il faut dire qu’un cimetière est un lieu où s’achèvent tant de destins incroyables.



De l’amour, de la haine, de la colère, de la passion, toute une gamme de sentiment se déclinent au fil des pages. Avec une vraie intrigue : que s’est-il passé le 13 juillet 1993?







Les pages défilent et l’on s’y installe, accueilli au coeur du roman, comme Violette accueille ses hôtes dans sa petite maison de gardienne. Un très bon moment de lecture.
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Changer l'eau des fleurs

Ce livre m’attirait depuis longtemps. Je le regardais sur les rayons des magasins, librairies, gares, je tendais la main vers lui, lisait et relisait le résumé puis le posait en me disant non, pas pour moi, l’histoire se passe quand même dans un cimetière. Je l’ai acheté en début de pandémie et je l’ai commencé en plein confinement alors que notre pays atteignait les 500 morts par jour… Comme quoi la vie nous réserve toujours des surprises. Parce que la Violette n’aurait pu nous raconter sa vie en pleine pandémie et je ne suis pas certaine qu’elle aurait eu la capacité d’accueillir tant de proches dans sa cuisine et là, évidemment je ricane.



Violette est née sous X, enfant sans vie et sans nom de famille, a grandi dans des familles d’accueil, sa mère ne lui a jamais manqué. Très jeune, elle a appris l’acceptation de sa situation. Jeune adulte elle rencontre le mauvais prince charmant, le fils de sa maman, fainéant, menteur, coureur : Philippe Toussaint. Violette aurait dû se méfier avec un nom pareil. Mais elle dit qu’il y a des hommes qui s’appellent Printemps et qui cognent leur femme.



Pas grave, Violette l’aime son crapaud et puisqu'elle est enceinte, s’installe avec lui. Elle a trouvé un poste de garde-barrière. Normalement ils ne sont pas trop de deux pour ce poste, d’ailleurs il y a un salaire pour chacun. Toussaint met de côté le sien, ne travaille pas, va se balader sur sa moto, culbute toutes les femmes qui le veulent bien et vit sur le salaire de Violette.



Il ne s’occupe pas non plus de sa fille Léonine que les grands-parents paternels appellent Catherine, un peu comme si Violette n’existait pas. Une véritable peau de vache la grand-mère, un véritable lâche le grand-père.



Voilà je vous ai posé le décor, enfin le premier. Parce que tout l'intérêt de cette histoire, ce sont les rebondissements et déboires dans la vie de Violette pendant des années, qui vont l’amener à ce poste de gardienne de cimetière, et ensuite à sa nouvelle vie ou plutôt la continuation de son chemin de vie dans la sérénité et ça, c’est tout un art.



J’ai adoré cette histoire, même si surprise par les évènements, je me demandais jusqu’où la résilience de Violette tiendrait. En fin de compte, ce livre est arrivé au bon moment. Faire avec les surprises de la vie, bonnes ou mauvaises, être lucide, s’adapter, toucher le fond, rebondir, tracer son chemin quoi qu'il arrive, faire face avec ses failles et ses forces sans oublier la bienveillance, c’est une très belle leçon de vie.
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Changer l'eau des fleurs

Une foison de personnages et de situations, une multitude d'émotions, comme la passion, la colère, l'amitié, l'amour filial et un fil bien cousu qui relie tout cela. Comment définir le livre de Valérie Perrin ? Il est à la fois roman de société, roman d'amour, polar. Mais le plus extraordinaire est que dans tout ce fouillis on ne se perd jamais. On peut y pleurer avec Violette et Léonine, rire avec Nono, Elvis et Gaston, être chaviré par l'histoire d'Irène et Gabriel. Les personnages sont attachants et ne vous laissent pas indifférent. L'écriture va à l'essentiel, attraper votre coeur au lasso, et elle y parvient aisément. J'ai adoré.

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Les Oubliés du dimanche

Justine Neige a vingt et un ans, elle travaille comme aide-soignante dans une maison de retraite à Milly, le village où elle habite.

Elle a été élevée par ses grands-parents paternels avec son cousin Julien.

Leurs pères sont les enfants, jumeaux d'Armand et Eugénie, leurs grands-parents mais ils sont morts dans un accident de la route avec leurs deux épouses alors que Justine et Julien étaient de petits bébés.

Justine adore soigner les vieilles personnes et surtout, elle écoute les confidences d'Hélène, une toute vieille dame qui lui raconte sa vie. Justine rassemble tous ses souvenirs dans un cahier bleu sous forme d'une histoire délicieuse : un vrai conte dans le roman. J'emploie "conte" pour la beauté de l'écriture et la délicatesse des sentiments.

Elle admire la beauté et la délicatesse du petit-fils d'Hélène, Roman qui rend régulièrement visite à sa grand-mère.

Parallèlement, la jeune fille découvrira un grand secret entourant les parents de Julien, découvrira aussi la vraie personnalité de ses grands-parents.

Justine a aussi une vie de fille de son âge et va s'éclater en boîte le samedi soir. Elle y fait la connaissance anonyme d'un jeune homme qu'elle surnomme "Je-ne-me-rappelle-plus-comment".

Le livre passe de réflexions très amusantes à des passages plus sérieux, parfois poétiques, romantiques.

J'ai mis beaucoup de temps à me plonger dans le roman car le quatrième âge dont je ne suis pourtant pas si loin.... n'est pas mon sujet d'évasion littéraire favori.

J'avoue que j'assiste plus que régulièrement une vieille tante atteinte d'Alzheimer et les aides soignantes ont la délicatesse de dire que je lui ressemble. Du coup, je me projette et vous êtes priés, mes chèr(e)s ami(e)s babeliotes de ne pas rire de mes peurs.

Ceci dit, le roman était très beau et je l'ai qualifié d'intergénérationnel dans l'étiquette pour l'échange de pensées entre Justine et les personnes âgées.
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Changer l'eau des fleurs

Comme toujours avec un gros succès commercial, je suis réticente. Je tarde à lire ces livres plébiscités par tous, j'appréhende... Soit je suis déçue, soit j'adhère totalement !

Et bien, avec ce roman de Valérie Perrin qui dénombre grand nombre de critiques positives, je ne vais pas suivre le courant général.

J'ai eu beaucoup de mal à arriver au bout. Je me suis perdue entre les personnages, les époques. Cette histoire aurait gagné à être écrite de façon plus simple. Trop d'effets de style inutile pour moi.

Je l'oublierai vite !
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Changer l'eau des fleurs

Fraîcheur. C’est le mot qui me vient à l’esprit lorsque je pense à ce roman. Valérie Perrin a une écriture joyeuse, vivante, touchante .Un ton qui accroche et qui éloigne l’ennui. Un ton parfois sentimental sans être mièvre, triste mais jamais glauque.



Il fallait bien ces presque cinq cents pages pour raconter l’histoire de Violette Toussaint, garde cimetière. L’histoire de ses rencontres, les frères Lucchini, Gaston, Nono, Elvis, Sacha, Gabriel, Julien, Philippe….La tristesse des moments difficiles à partager, le bonheur d’une rencontre, la vie, la mort, l’été et son explosion de couleurs, l’hiver et ses luttes improbables, les amours manqués ou assumés dans l’ombre d’un lieu anonyme, la passion, la haine, la soumission comme ultime voie de recours, l’obstination parce que rien n’est jamais perdu définitivement.



Violette tient son rôle de personnage principal avec simplicité et avec une force incroyable. Pourtant la vie ne lui a pas fait de cadeau. Mais elle fait face avec dignité, bon sens et telle une plante cherche la lumière pour à chaque coup dur s’épanouir à nouveau. Et cette lumière nous la lisons, nous en sentons le rayonnement, son éclat et c’est vraiment un pur bonheur.

A partir d’un métier somme toute banal, elle se confectionne un rôle sur mesure, à sa mesure, incontournable pour tous ceux qui viennent dans ce lieu de souvenir. Elle est indispensable Violette. Indispensable à Valérie Perrin qui, on le voit bien la tient très proche d’elle pour que le déroulement de son récit devienne cohérent, profond et attachant. Violette est tout autant indispensable au lecteur qui grâce à elle tourne les pages avec délicatesse pour ne pas troubler l’ordre des choses.



Une très jolie découverte.



La construction de Changer l’eau des fleurs est très différent de « La première gorgée de bière » mais en contient quelques préceptes.

La vie de Violette ne ressemble pas du-tout à celle d’ Amélie Poulain mais elle en a la pureté, le courage et la beauté.



Je suis une adepte des films de Claude Lelouch qui, selon moi, offrent au spectateur une palette infinie de réflexions et d’interprétations personnelles. Il propose, laisse les portes ouvertes et nous disposons.

Valérie Perrin est assez proche finalement des scénarios de son compagnon. A partir d’une vie simple au demeurant, elle ouvre le champ des possibles. Des histoires de vivants, de morts, de regrets et d’espoirs, des allers et retours entre le passé et le présent tout cela dans une parfaite harmonie.

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Trois

Juste fantastique ! Comment passer a un autre livre quand on vient de terminer celui ci et que ses personnages sont encore tellement en vous! Valérie perrin a su mettre en avant des sujets comme l'amitié, l'amour, la déception ....intemporels et pourtant si modernes dans "trois" . Ce livre on le dévore tout en redoutant la dernière page , on en veut plus . Un moment magique de lecture !
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Changer l'eau des fleurs



La curiosité m'a punie. Celle de vouloir comprendre comment ce livre avait pu rassembler plus de 1900 lecteurs et générer plus de 300 critiques dans l'ensemble très positives.



Changer l'eau des fleurs est un gros gâteau qui déborde de toute part de chocolat. A en être écoeurée. Il déborde de tout en fait. Au départ un très bon scénario, vous pouvez même imaginer en le lisant l'adaptation qui pourrait en être faite. Vous voyez déjà les acteurs.



Mais il y a trop de mots, pas assez d'ellipses, pas assez de place pour imaginer et comprendre sans que l'auteur insiste lourdement sur ce qui s'est passé pour chacun des personnages. Violette, Philippe, Julien, Irène, Gabriel, Sasha, ... Des personnages stéréotypés pour lesquels nous attendons longtemps, trop longtemps, avant que l'auteur nous les présente sous un jour moins manichéen. Car même celui qui pourrait passer pour le pire des salauds se révèle en toute fin plus complexe. Mais combien de pages à lire avant d'en arriver là. Pour comprendre pourquoi il est plus sage de ne pas aller à Charleville-Mézières.



Un gros pavé pour pleurer dans les chaumières en lisant ces histoires de vie qui se croisent puis se rejoignent pour finir en apothéose avec une happy end. Dommage, Violette méritait bien mieux que ce traitement infligé par l'auteur.
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Changer l'eau des fleurs

NEXT!

Je n'ai qu'un seul mot pour parler de ce livre : ENNUI TOTAL ! Mes excuses à toutes les nombreuses personnes qui l'ont aimé. Pour moi c'est un joli succès industriel, aussi riche qu'un téléfilm du dimanche soir. Une jolie histoire, de très jolies trouvailles d'écriture par moments, un joli moment pour finir avec un joli sentiment de vide passé à lire ce joli roman. La faute peut-être à la grande richesse romanesque de « L'ombre du vent » chef d'oeuvre total que j'ai lu juste avant... Mais là, franchement j'ai eu le sentiment de lire la version cimetière de « Camping Paradis ».... cela dit, aucun jugement de ma part, « Camping Paradis » est une série qui présente de nombreuses qualités, mais perso, ce n'est pas du tout ce que je cherche dans mes lectures.

Next !
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Changer l'eau des fleurs

Vous connaissez Violette Toussaint ?



C’est l’héroïne de changer l’eau des fleurs de Valérie Perrin. Un personnage hors du commun, que je ne suis pas prête d’oublier.



Elle en a vécu des choses Violette, d’abord garde barrière, puis garde cimetière. Elle a rencontré des tas de gens, les a écoutés avec beaucoup de patience, de bonté, de générosité.. Elle a aimé tous ces vivants qui ont croisé sa route, elle a pris tout autant soin de ces défunts.



Le génie de Valérie Perrin est qu’elle en a fait un personnage qui a la beauté de sa simplicité.



C’est le plus difficile à faire passer dans l’écriture, je pense.



Alors on s’attache au personnage et on ne s’ennuie pas. Je ne vais pas vous raconter sa vie, parce qu’elle est remplie de rencontres, de joie, de peine, de chagrin, d’espoir, d’arrivées et de départs.



Violette Toussaint à elle seule, c’est 1001 vies….



Je vous recommande cette lecture remplie de toutes les émotions. C’est en toute simplicité, mais c’est authentique, poétique, et on imaginerait facilement que Violette elle est vraie.



Allez à sa rencontre, elle gagne à être connue, vous serez au cœur de beaucoup de confidences et de secrets….et vous n’allez pas voir le temps passer !

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Les Oubliés du dimanche

Justine, une jeune aide soignante dans une maison de retraite aime écouter les histoires de ses pensionnaires. Elle va nous transporter avec Hélène dans une épopée qui nous réconcilie avec la vie.

En parallèle, elle découvrira la tragique histoire de sa famille.



Un magnifique roman d'une poésie qui m'a profondément touchée !

J'ai adoré les personnages et je m'y suis beaucoup attachés.



Si le début peut sembler long la suite est un véritable bonbon.

L'écriture est belle, les descriptions sont courtes, les personnages sont marqués d'histoires de familles. Bref, c'est un véritable bonheur de lecture que je suis heureuse d'avoir pu découvrir.
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Trois

J'avais beaucoup aimé «  Changer l'eau des fleurs » et «  Les oubliés du dimanche  » .

Mais que dire de cette fresque générationnelle transportant le lecteur des années 1980 et celle des années 2000, sur fond de disparition inquiétante d'une jeune fille ?

Vu le nombre de critiques ( 365) : ( j'ai attendu ce gros livre plusieurs mois à la médiathèque) que puis - je ajouter ? …



La narration solide et efface ——-,malgré quelques longueurs——-, s'articule entre passé et présent de 1986, où les Trois : Nina, Étienne et Adrien se rencontrent en Cm2 au 2 janvier 2018, , l'auteure joue à fond sur les points de vue rythmés par les sons pop - rock de l'époque —— Indochine —— mais bien d'autres …..

L'auteure conte les parcours croisés de ces Trois amis d'enfance ,prêts à traverser la vie ensemble , des personnages complexes, denses , fragiles qui deviennent inséparables , leur amitié indéfectible perdure à l'adolescence .

Elle nous parle des corps qui changent , du fait de débarquer à la capitale quand on vient de la campagne, se perdre de vue, se retrouver , ce qui amène des situations où l'on est heureux ou très mal à l'aise ,, de l'abandon, ( qui ne concerne pas seulement La Défense animale ) du deuil, de la vaillance, d'un fort ancrage territorial', la Saône et Loire,, du temps qui peut réparer , séparer ou réconcilier…..



Peu à peu l'auteure , grâce à son immense talent de conteuse dévoile ces liens extraordinaires sur fond de découverte d'une voiture au fond d'un lac ,un corps serait encore à l'intérieur……

Elle saisit la profondeur et la fragilité de cette amitié sur plus de trente ans , nous plonge au coeur de l'adolescence, du temps qui passe ,sépare, répare ou lie à jamais.



Quel rapport entre cette épave et leur histoire d'amitié? .



Impossible de lâcher ce livre pétri d'histoires de vies, d'amitié , d'amour, réalistes , poignantes , attachantes aux personnages profondément humains, mystérieux, surprenants , attachants , une tornade d'émotions.



On frémit , on rit , se souvient , on fredonne : «  Viens là ,viens avec moi, ne pars pas sans moi » .



C'est une lecture agréable, débordante des aléas de la vie———pudeur des sentiments ou sombres états d'âme —— joyeuse complicité ou refuge idéal, réparation ou réconciliation, traverser la vie, se cogner à la réalité ou s'en éloigner parfois,……



Des personnages avec lesquels on peut s'identifier .

Un roman fascinant , populaire, généreux , entre rires et larmes ,qui se lit avec le coeur !

Mais ce n'est que mon avis ,bien sûr !

Merci à Marylin , mon amie de la médiathèque.
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Changer l'eau des fleurs de Valérie Perrin

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