Citations de Valérie Tong Cuong (849)
« Ne crois pas cela. Les choses changent, ils changent. Tous. Attention, Marguerite : tu as voulu sortit du mensonge, mais nous sommes en train d’y replonger, et cette fois c’est à trois, tu nous entraine avec toi.
-Laisse-moi du temps, je t’en prie. »
C’est toujours pareil, si tu veux trouver le coupable, cherche celui qui crie le plus fort.
Ce n’est pas parce qu’on est un homme qu’on n’a pas le droit de pleurer dans une situation pareille.
...la réalité c’est que, dans ce pays, on ne pardonne pas la réussite. Lorsque le père de Versini a fondé la Lexis en quarante-sept, il était comptable aux Grandes Galeries de la Mode, alors tu penses.
J’étais jolie, à l’époque : le bonheur rend beau. J’aimais, j’étais aimée, la vie était simple, sobre, magnifique : il était près de moi...
Mais comment se calmer, lorsqu’on se sent enfin exister ? Les mauvais souvenirs affluent comme s’il était temps de les extirper de ma mémoire et de les affronter ; la peur, mes peurs me fuient, elles renoncent, abdiquent, je suis devenue invulnérable.
Je suis un homme honnête : en acceptant la charge, j’en ai assumé les contraintes. J’ai travaillé mes sujets, préparé mes interventions dans les règles de l’art. J’ai publié dans des revues spécialisées et participé à plusieurs colloques aux intitulés savants. En conclusion, je suis devenu quelqu’un. J’appartiens désormais au Who’s Who et je suis un homme respecté, sinon respectable.
Quand on a faim, on mange ce qu’il y a...
Ne vends pas la peau de l’ours avant de l’avoir tué. On n’est sûrs de rien.
On pressent que la mémoire des autres peut au mieux vous faire vivre quelques années supplémentaires, une fois réduit en cendres et dispersé aux quatre vents. On ne se résout pas si facilement à disparaître de la carte du monde : alors on cherche à bâtir son petit monument personnel.
L’avantage d’avoir soixante-dix-huit ans, c’est que je n’ai ni réunion à annuler, ni contrat à décaler, ni actionnaire à rassurer. Et l’avantage d’être un vieux barbon, c’est que je n’ai pas grand monde à décevoir, ni même à prévenir.
Mes parents me nourrissaient de fruits et de légumes achetés pour rien aux petits producteurs du marché et surveillaient mon hygiène comme le lait sur le feu.
On avait ce jeu tous les deux, pardonnable, impardonnable.
Tu voles dans mon porte-monnaie : pardonnable.
Un hold-up: pardonnable.
Tu as commis un homicide involontaire : pardonnable. Un meurtre, pardonnable. Un assassinat, je viendrai te voir en prison !
On cherchait pour quel motif on pourrait bien se laisser tomber, lui et moi, on n'en voyait aucun : tout ce qui pourrait arriver de mauvais ou de contrariant, à l'un comme à l'autre, aurait forcément une explication, sinon une justification.
J'ai pensé, il est si difficile de composer avec une vie dont on ne détient que des fragments, quand on n'a même pas idée de ce qui nous échappe, quand tout autour de nous n'est constitué que de pièces manquantes dont on ignore les contours.
C'est sur ceux que l'on aime et qui nous aiment que l'on déverse son désarroi.
Sans doute ai-je le tort d'avoir mon âge. De la même manière que la bave du bébé émeut quand celle d'une vieille personne dégoûte, les souffrances ne sont pas mesurées à la même aune chez la femme de trente ans que chez celle de soixante.
Sans doute ai-je le tort d'avoir mon âge. De la même manière que la bave du bébé émeut quand celle d'une vieille personne dégoûte, les souffrances ne sont pas mesurées à la même aune chez la femme de trente ans que chez celle de soixante.
C'est comme ça, dans certaines familles les enfants naissent par wagonnets, chez nous c'est au compte-gouttes. Avorter, c'est peut-être se priver pour toujours d'être mère, qui sait ce que l'avenir lui réserve ?
Tu as effacé nos douleurs et nos dettes, Milo. Le monde a inversé sa course à l'instant où tu es né, bien vivant.
Il suffit de peu de choses pour que nos vies bifurquent.