Citations de Véronique Pittolo (28)
Il raconte sa vie, je me tais. J'aimerais tellement évoquer aussi mes petits problèmes, mais le plus souvent, je n'en ai pas le loisir. Je me tais. J'écoute en me taisant. Mes problèmes, il n'en est jamais question. Je reçois ses confidences, et mes passions, mes goûts, mes problèmes, rien.
Regarde-moi. Norbert montre ses biceps.
OK.
Touche. (Il me demande de le toucher.)
Et là, tu es un homme?
Ejaculation directe ( alors que je n'ai rien touché).
Les profils défilent sur Virago.com:
Et lui, tu crois qu'il es bi?
Je file à la cuisine, change l'eau du chat, et de retour au salon, je vois que Norbert est tout nu.
C’est bizarre, cette idée que l’argent n’est pas où il devrait être, Arnault pourrait financer les retraités moins avantagés, mais il ne le fait pas…
L'anatomie n'est pas une planche de médecine dans un cahier d'étudiant. Personne ne souhaite être évalué comme un organe plus ou moins exceptionnel.
Les couples hétéros non encore divorcés deviennent des cas sociaux, dans la masse des divorcés et des séparés adeptes de sextoys, des trans pas encore transformés, ils deviennent bizarres (les hétéros). Chacun rebat les cartes du genre: un jour on est in, le lendemain out. Tantôt dessus, tantôt dessous. Les isocèles sont des indécis.
en ce qui me concerne, peu importent les ravages du temps , du moment que je peux encore avoir une conversation intelligente.
On dit quelque fois que Féministe et belle, ça ne va pas ensemble.
Qui on?
Certains hommes pensent que, si tu es activiste, c'est parce que tu es moche et mal baisée. Un critique littéraire a tenu des propos de ce genre dans un magazine d'art contemporain. Il pense que Féministe équivaut à Frustration. La femme doit laisser les mains baladeuses remonter vers son entrejambe sans broncher, sinon c'est une féministe mal baisée.
Ta chambre est un désordre fou... l'appartement ça va, mais dès qu'on franchit ta chambre, c'est Verdun. Je me demande à quoi ça correspond... Peut-être qu'une zone opaque en toi ne parvient pas à se structurer, comme on empile les vêtements dans une armoire...
Tu ne peux pas constamment diviser le monde entre gagnants et perdants, femmes tristes/hommes forts, propriétaires et locataires. C'est simpliste.
OK. Cependant, le monde est dialectique : le Noir renvoie au Blanc qui écrase l Noir, lequel se retrouve dans une barque à la dérive entre l'Afrique et l'Europe. La dialectique se noie. je suis blanche, j'appartiens à la classe moyenne cultivée, je nage dans le grand bassin. Je fais la planche pendant qu'à l'extérieur les Noirs attendent qu'on leur donne la permission de se laver.
La duchesse de Proust était réelle, parce qu’elle vivait à une époque où on recevait des petits billets en papier.
La joie grandit la femme, la tristesse la réduit.
Il ressemble à un Zhu Zhu Pet rescapé du virtuel. Le Z.Z.P. est un robot hamster conçu par un chercheur du MIT (prêt à aimer, créé pour être aimé). A force de dépendre des écrans, nous sommes tous devenu le Zhu Zhu Pet de quelqu'un.
On a trop habitué LA FEMME à être fabriquée, aussi, dès que l'artifice est mal fichu, tout fout le camp.
Ben oui. Je pense tout le temps. J’ai toujours voulu viser haut. Malgré mes nerfs sensibles, je pense m’améliorer en essayant de comprendre le monde. Ma coupe de cheveux pense autant que moi. Les cheveux qui gonflent annoncent une révolution (dit-on).
la sexualité n'est pas un marathon où le vainqueur s'écroule après avoir nargué le vaincu
Je croyais que le Valet était un Roi qui n'a pas réussi, j'avais
des difficultés pour le placer à droite de ma Dame.
Chaque enfant unique dans la hiérarchie, le chat prenait la
place du Saint-Esprit.
Du cadet à l'aîné, j'ignorais l'utilité du benjamin. Je constatais
le flottement de la sœur, au milieu, ayant des difficultés pour
trouver sa place. Chaque jour, se lever, s'habiller, manger, en
sachant qu'on occupe la deuxième place, c'est épuisant. Savoir
que l'aîné dort encore, que le petit dernier s'est
endormi après le baiser du soir, que soi-même, on reste éveillé
(c'est épuisant).
Tenir son rang, avoir un rond de serviette et savoir que parmi
les frères et sœurs, on ne sera ni premier, ni dernier.
(…)
C'était un plaisir de reconstruire ma famille comme un puzzle
(le père Coq, la mère Poule, l'oncle Dindon).
La Cane avec ses petits en ordre décroissant, sautillant dans
la mare, je n'y touchais pas.
À l'école catholique, on ne disait pas que nos parents
étaient divorcés ou séparés.
Le père de ma meilleure amie trompait son épouse
avec la femme du poissonnier, ça ne se faisait pas.
La poissonnière était plus sexy que son mari, on avait
mal au cœur de la voir la main dans les saumons,
écaillant un brochet. Elle ressemblait à Ginette
Leclerc dans La femme du boulanger.
Dans la famille Poissonniers, on désirait la mère,
automatiquement. Avec ses bottes en caoutchouc,
le père ne faisait pas envie.
Je viens d'une famille éclatée.
À l'époque, ça ne se faisait pas.
Chacun avait un père, une mère, éventuellement
des frères et sœurs
et ça formait une famille.
La famille suffisait au bonheur de l'enfant.
Dans la tradition, le Roi de trèfle était Alexandre
le Grand.
Le Roi de pique, David.
David était petit mais roi.
Le dimanche soir, on regardait Léon Zitrone.
Allongé sur le divan, l'oncle Pierre écoutait le tiercé,
un transistor collé à l'oreille (quarté -quinté plus).