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Citations de Victoire de Changy (75)


Il me semble que je connais Tala depuis la souche. Dès l'origine, sans qu'elle ait le besoin de me la raconter.
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Nous avons nos mains. Heureusement nous avons nos mains. Heureusement nous les aurons nos mains, il nous restera toujours les mains et j'apprendrai, comme Tala déjà sait déjà le faire, à, outre faire, dire avec elles.
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Où suis-je pour eux quand je ne suis pas là. Où me rangent-ils, où me donnent-ils rendez-vous? Je veux dire dans quelle région consciente, sous quelle eau? Peut-être nulle part, peut-être là. Peut-être ne suis-je tout simplement pas. Je ne me suis, à vrai dire, posé cette question qu'une seule fois. Tout de suite j'ai pensé: en tout cas, là où je suis, ils sont aussi. A une heure et demi en décalage des autres mais les autres quand même avec moi.
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Je me renseigne vaguement sur la saison qu'il fait en ce moment en Iran, à ceci on me répond: toutes. Il fait toutes les saisons en même temps en Iran.
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Tala a vingt ans, mais Tala en a cent. Elle les a toujours eus.
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Tala s'est mariée à seize ans, avec un garçon qui, dès l'enfance, traînait dans ses pattes. Pas vraiment un cousin, pas un voisin non plus, elle n'a jamais trop su. Quand ils ont eu l'air de tendre vers l'âge adulte, quand seins d'un côté et barbe de l'autre ont commencé à poindre, le père de Tala a pris la main de Tala et l'a mise dans celle du garçon. La main du garçon était à la fois rêche et moite et Tala n'a pas aimé la sensation. Si la mère de Tala avait pu dire alors, elle l'aurait fait pour sûr. Mais la mère de Tala avait déjà perdu la voix et on n'avait rien voulu savoir de ses sourcils froncés.
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Toute la famille s'est vu développer un talent inouï au non-verbal. On parlait moins, on avait besoin de silence. On avait besoin de s'entendre, au sens le plus large d'entendre.
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"Bijan a l'air ailleurs. Je ne sais pas bien ce que peut vouloir dire ce mot.Si j'évoque ce disant le faciès de Bijan on pourait la penser davantage ma fille que celle de Tala. Elle a le cheveu fin et lustré, tendant vers le doré, celui que l'on n'a d'ordinaire qu'à la petite enfance dans nos pays et que je n'ai pour ma part jamais remplacé"
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Je sais que j'habite ici à l'odeur que je ne perçois plus en entrant dans l'appartement. Ni en enfilant les vêtements. Ici ne sent plus l'autre, le mouvement de l'autre, ne sent plus la poussière agglomérée. Ne sent plus le riz safrané et la croûte de pain crépitant dans le fond de la casserole en fonte. Ici en fait ne sent plus rien. Je ne sais plus depuis quand ici n'a plus rien senti. Peut-être depuis le début, aussi.
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Elle pense puis renonce à prendre des médicaments. Ma douleur ne m'orbitera pas autour, elle dit, elle me roulera dessus puis passera son chemin. Elle dit ma douleur, elle est ce qu'il lui reste, elle lui appartient.
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on pense souvent que le meilleur de nous se trouve dans l'être aimé et que lorsqu'il s'en va le meilleur déguerpit avec lui.
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D'un coup, il lui semble vieux. Elle comprend que seules le terreur et puis les larmes trahissent parfois l'âge qu'on a . La peur et le chagrin, semblerait-il, feraient un bon instrument de datation. C'est la carbone quatorze des organismes vivants, disons.
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elle a compris que la solitude était plus chipie que ça. Qu'elle naît dés lors que lui, l'autre devenu extension de toi, n'est plus là. Qu'elle n'en a rien à foutre, la solitude, de l'étendue de ton réseau, de l'amour qu'on te porte par ailleurs ou de tes activités. A la limite, plus il y a de monde autour de toi, plus ils sont à essayer de te tirer de là, plus elle est là. Fière et corpulente. Tu n'es pas seul et pourtant tu garantis : je suis TOUT seul. Voilà, autant dire que la solitude, avant lui, elle aimait presque ça. depuis lui, impossible de se contenter d'elle-même, c'est ainsi.
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Elle se console quand même en se disant qu'un amour comme celui-là ne se trouve pas seulement dans les romans, voilà : il existe aussi dans les appartements.
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Elle ose lui dire ce qu'elle veut encore, ce qu'elle voudrait aussi.
Te regarder toujours trop. Fumer avec toi. Baiser le jour vraiment jour comme la nuit vraiment nuit. Comparer tous les parcs de la ville. Y voir des chauves-souris. Ne te toucher que du bout des doigts les jours de canicule. Mais rester toujours à portée de main. Grogner parce que tu perds tes cheveux, qu'ils bouchent les tuyaux et que je les retrouve partout, même dans mes culottes. Essayer de nouvelles recettes. Que tu m'expliques la politique française. Et les théorèmes mathématiques. [...]M'emmerder profondément à tes côtés. T'écrire un mot sur la première page des livres que je t'offre, sur la première page et pas sur des post-it comme je le fais toujours pour que tu puisses les décoller facilement, ôter toute trace de moi et installer le bouquin dans la bibliothèque familiale en toute tranquillité. Je ne veux plus prendre part à ça. Rencontrer ta mère. Ton frère. Te trouver merveilleux, toi, pas eux. Puis odieux. Puis de nouveau merveilleux.
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