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Citations de Victoire de Changy (75)


Au début, Lucien était tellement content de sa trouvaille qu'il voulait rapporter à la maison tous les galets qu'il croisait.
Il pliait le bas de son T-shirt pour en faire une sacoche, qui gonflait, et gonflait.
Il remplissait les poches de son pantalon qui débordaient, et débordaient.
Alors Lucien, comme le petit Poucet, semait derrière lui une horde de galets.
Enfin Lucien a remarqué que certains galets étaient plus intéressants : il a commencé à en choisie quelques-uns et à en abandonner d'autres.
A faire ce que l'on appelle une sélection.
C'est à ce moment-là que Lucien a vraiment commencé sa collection.
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Pio n'a pas de jardin.
A cinq ans, il eu très envie d'en avoir un.
Ça lui a poussé dans la tête comme de la menthe.
La menthe, quand on la plante, grandit et se multiplie.
C'est exactement pareil avec l'envie.
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Si Suzanne aime les pierres, c'est parce qu'on leur prête des pouvoirs magiques.
On dit qu'elles calment la peur du loup, on dit qu'elles soignent un gros rhum, on dit qu'elles empêchent le mal de mer.
Elles s'appellent aigue-marine, quartz rose ou œil-de-tigre.
Si Suzanne aime les pierres, c'est parce qu'elles racontent l'histoire de la Terre.
Parce qu'elles ont toujours été ici, avant les parents, les parents de parents, les parents de leurs parents aussi, et ainsi de suite.
C'est parce qu'elles montent du ventre des volcans ou parce qu'elles tombent des étoiles.
Elles s'appellent pierre de lave, météorite ou galaxite.
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Le vêtement : une peau à choisir à défaut d'avoir pu convenir de la sienne, me dit Florence, et j'acquiesce. M'est d'ailleurs venue plusieurs fois l'idée que si j'avais pu avoir le physique que j'idéalise, conception hasardeuse et influencée, si j'avais pu avoir le visage constellé d'éphélides, des yeux vairons, des cheveux épais, très longs, marron et raides, un nez aux arêtes marquées, un menton en angle droit avec mon cou et une bouche immense, alors, et seulement alors, je pourrais me contenter d'un uniforme composé d'un jean et d un t-shirt blanc. En ce sens, un vêtement à forte personnalité m'est une sorte de réparation, ou de remplacement, un accord avec moi-même, une façon de me plaire malgré et d'espérer, mais c'est franchement secondaire, plaire à l'autre aussi.
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Qu'un miracle survienne à travers lui, et qu'il subvienne à nos miracles. Voilà bien ce que l'on attend, ce que j'attends, moi, d'un vêtement.
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Nous cherchons toutes et tous, chercherons toujours toutes et tous, qui nous sommes, qui nous souhaitons avoir l'air d'être, et ces évolutions, ces tentatives renouvelées chaque jour, il me semble qu'elles font partie de ce qui nous tient en vie.
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Qu'un miracle survienne à travers lui, et qu'il subvienne à nos miracles. Voilà bien ce que l'on attend, ce que j'attends, moi, d'un vêtement.
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La trame du texte, celle du tissu ; les mains dans la matière, le travail à l'épingle, au détail infinitésimal. La cohésion fait sens. Quand je pense écriture, pourtant, je pense plutôt sculpture, mais sculpture sur de la terre meuble, pas sur de la pierre : pétrir la phrase, la malaxer, la caresser, l'ébouter au couteau, repasser dessus, encore et encore, jusqu'à en valider la forme obtenue. L'étymologie comme ma perception l'indiquent : écrire m'est une fonction d'artisan, un travail de mes mains, qui les modèle plus qu'il ne les use.
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Quand j'étais très enceinte de lui, et jusqu'à pratiquement un an après sa naissance, j'ai arrêté de m'habiller autrement que par praticité ; d'abord parce qu'il fallait trouver des choses dans lesquelles mon ventre saillant pouvait se glisser sans trop investir, ni financièrement ni intellectuellement, dans ce vêtement qui m'apparaissait d'usage uniquement. Après sa naissance, il fallait des vêtements faciles à enfiler et à enlever, pour pouvoir l'allaiter, pour être vêtue rapidement, manquant de temps et d'énergie pour y réfléchir. L'effacement de soi propre à la maternité, connu mais tu, douloureux mais consenti, passe aussi par ce vêtement que, longtemps, l'on passe sans qu'il nous porte.
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Si je ne peux pas être danseuse, si je ne peux pas être acrobate, j'ai la possibilité de m'habiller en danseuse, en acrobate, et c'est une revanche certaine que je ne formule qu'en vous l'écrivant.
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Au petit bison,
la maman bison
a demandé
Voudrais-tu qu'on t'appelle un bisonnet ?
Mais dans ses yeux ronds
la maman du bison a lu
Non, non !
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Où s’en va ce que l’on ne dit pas ? Où est-ce que ça va se loger ? Est-ce que ça fait des petits, est-ce que ça fleurit, est-ce que ça pourrit ?
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Le temps ramassé a, lui rappelle-t-il, son fond d’avantages : on n’a pas le temps de s’apitoyer sur nous-mêmes, de râler, d’être de mauvais poil, de n’avoir rien à se dire à table, de se lasser du corps de l’autre. On a toujours un paquet de choses à se raconter, et comme on a peu de temps devant nous, on en a encore du stock pour la fois d’après.
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Le corps de Nour, aujourd'hui, ne se nourrit plus du mien. Il y a quelque chose qui, physiquement, se délie. Chacun rentre dans son enveloppe, Nour la sienne toute à construire, à étirer, moi dans la mienne, étirée, à rencontrer.
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Nour qui pleure et qui rit
de jour comme de nuit
est une sorte d'allégorie vivante
de traité gigotant de ce que sont les choses
de ce qu'elles font
comme elles perdent en importance
voire en existence
Nour annule
toutes les petites fins du monde
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j'ai vu que la somme des nuits
avait finement rainuré
les contours de mes yeux
et j'ai pensé que je n'avais plus l'air
de cette éternelle enfant
comme jusqu'il y a peu
j'ai pensé que mon enfant
justement
m'avait
finalement
donné l'âge que j'ai
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il y a eu la première nuit sans Nour
et mon pyjama
imbibé e lait
qui m'a donné froid
son père
de sa voix endormie
m'a proposé d'enfiler le sien
nous avons ri de mon malheur
des surprises de mon corps appelant mon fils
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elle avait les yeux ouverts
du chagrin et du sens à la fois
que ces vies qui se passent le relais
littéralement
étrangeté que cette couche de ciel en moins
disparue
cette rangée d'humains au-dessus
juste avant que tu n'arrives
toi
en deçà
d'être
avec les années
de plus en plus haut sur l'échelle
et particulièrement là
ce matin
de plus en plus un toit
par-dessus toi
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Clic !
c'est décidé
c'est la dernière image prise de toi
dans cette maison-là
sur la prochaine
nous serons trois

l'autre maison est prête
et puis ne l'est plus
et puis l'est à nouveau
et puis plus
tout est rangé
les provisions mangées
les sacs bouclés
et puis plus
et puis à nouveau et puis plus
c'est comme partir en voyage
imminemment
mais sans savoir quand
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Comment tu te sens à mes côtés, elle lui demande. Toujours il lui rétorque un même discours, qui tient en un mot, deux syllabes : Trou-vé.
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